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La politique expansionniste de la russie a eu des répercussions très variables sur le marché de la banane.

Le marché américain n'échappe pas à la forte inflation du prix à l'importation de la banane.

Alors que, depuis le milieu des années 2010, FruiTrop se faisait l'écho de la longue glissade déflationniste qui allait inscrire dans la durée l'état de paupérisation du secteur bananier en Europe, il a fallu des crises à répétition pour voir s'inverser la courbe de destruction de valeur.

Qu'en est-il de la variation des taux de marge tout au long de la filière, après cette année 2022 qui restera sans aucun doute dans les annales ? C'est une question tout à la fois extrêmement compliquée à documenter et extrêmement sensible à instruire.

La banane est le produit le plus fruit compétitif, ce qui est aussi sa damnation. En effet, depuis 2010, un tiers de sa valeur a été détruit. A quoi peut donc servir d'être ultra compétitif ? Pour l'aval, c'est très clair. C'est un marqueur d'attractivité de ses magasins. Il faut dire que le déséquilibre entre offre et demande est en faveur du distributeur. Dommage, car on demande beaucoup aux filières de production en termes de transition agroécologique ou d'avancées sociales, et elles sont de moins en moins rémunérées pour cela.

Après une année 2020 désastreuse, le prix import sur le marché russe retrouve des couleurs en 2021 pour rejoindre la moyenne de la dernière décennie à 12.7 US$/carton. Côté prix de détail, la banane reste de très loin le fruit le plus attractif.

Le Royaume-Uni est le premier pays européen à avoir importé des bananes, et ce depuis les années 1880, en provenance des Canaries, puis des îles de l'empire britannique (Jamaïque et Windward Islands). Pendant la seconde guerre mondiale, la banane a disparu des étals, les bateaux commerciaux ayant été réquisitionnés pour l'effort de guerre, et son absence en a fait le symbole des privations et des sacrifices consentis. Elle a fait son come-back dans les années 1950, devenant très rapidement un produit stratégique pour la distribution. Depuis, sa consommation s'est fortement développée, jusqu'à faire du Royaume-Uni le second marché européen en termes de volumes.

Rien de très nouveau aux Etats-Unis où l'amont impose son rythme au marché bananier. Cette année, force majeure oblige, les prix au stade import (spot) sont restés au sommet, entraînant une légère inflation des prix au stade détail.

Exportant environ 14 % des volumes mondiaux de bananes biologiques, soit 210 000 tonnes, la jeune filière banane export du Pérou reste d'une taille modeste. Les quelque 10 000 micro-producteurs, concentrés dans le nord du pays, sont parvenus à développer un des premiers pôles d'exportation de bananes certifiées biologiques et Fairtrade au monde, grâce notamment à l'absence de la cercosporiose noire. Toutefois, la forte dynamique de croissance du secteur, connue depuis le début des années 2000, semble s'être estompée. Si le marché demeure toujours demandeur, les producteurs sont aujourd'hui confrontés à des problèmes croissants de gestion de l'eau, de fertilité biologique des sols, ainsi qu'à de nouvelles contraintes sanitaires comme l'arrivée de la TR4 depuis 2021. A cela s'ajoutent des problèmes de rentabilité face à une concurrence internationale qui s'intensifie, avec la montée en puissance de nouveaux pays producteurs, plus performants et dans un contexte de marché de plus en plus concurrentiel.

Avec des exportations annuelles dépassant 6.5 millions de tonnes, l'Équateur domine le commerce international de la banane. Son tissu productif est plutôt original par rapport à ses concurrents latino-américains, car il est principalement composé de petits et grands producteurs nationaux. Malgré d'importantes contraintes climatiques induisant une productivité moyenne, la croissance se poursuit grâce au développement des surfaces. L'Équateur est le seul pays exportateur alimentant tous les marchés mondiaux, aussi bien sur des bases contractuelles que spot. Le secteur est indispensable à l'économie locale : il représente 38 % du PIB agricole et est désormais très encadré par le gouvernement, qui contrôle les surfaces cultivées pour l'export et fixe chaque année un prix minimum payé aux producteurs.

C'est un fait : les termes de l'échange continuent de se dégrader et atteignent même la cote d'alerte. Entre érosion tendancielle du prix européen de la banane et forte inflation du coût des facteurs de production, les marges sont proches de zéro. Surtout que la réglementation et les marchés demandent de faire mieux tant en termes environnementaux que sociaux et que les menaces sanitaires rodent. Le secteur doit évoluer, c'est une nécessité impérieuse. Mais jamais personne ne se pose la question du mode de financement de ces changements de pratiques imposés.

Le marché bananier est à bien des égards à un tournant. Dissémination d'une maladie invasive et incurable, incertitude sur l'avenir du droit de douane à l'entrée en Europe, effets du Brexit, réduction des listes de pesticides autorisés par l'Union européenne (usage européen et résidus à l'importation), mirage chinois, demande de progrès social dans la filière, etc. de très nombreux sujets modèlent l'avenir de ce marché. À court terme et comme toujours, c'est l'important potentiel de production qui est préoccupant. Après le petit rebond des prix mondiaux en 2019, le marché est encore en convalescence.

Acteur historique du commerce bananier, la Cote d'Ivoire a pris la tête des exportations africaines depuis 2014, passant devant le Cameroun, avec près de 404 000 tonnes exportées en 2018. Elle est devenue le 4e fournisseur du marche européen et occupe désormais la 9e place mondiale. Après une période d'instabilité entre 2002 et 2011, les exportations ivoiriennes ont renoue avec la croissance, notamment vers lUE, leur coeur de marche, et aussi vers les pays frontaliers d'Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Ghana, Guinée, etc.). La plus grande stabilité politique observée depuis le milieu des années 2010 a été favorable aux investissements et a permis au secteur d'accroître significativement ses surfaces.

La banane est un aliment de base au Mexique, et la production est essentiellement destinée au marché local. Le secteur de la banane, constitué de très nombreux petits producteurs, n'a développé les exportations que tardivement. Elles ont connu leur envol dans les années 2000 grâce au marché américain, très porteur, qui représente aujourd'hui près de 75 % des expéditions. L'Europe reste une destination marginale du fait d'un manque de compétitivité de l'origine vis-à-vis de ses concurrentes latino-américaines. Cependant, le Mexique affiche sa volonté de continuer à diversifier ses débouchés, notamment vers l'Asie. Si les exportations semblent avoir atteint un palier autour de 500 000 tonnes depuis 2017, le secteur du Bio continue à fortement se développer, principalement à destination des États-Unis où le Mexique est devenu, en moins de dix ans, le second fournisseur de banane Bio.

La libéralisation du marché européen de la banane n'a fait que détruire de la valeur. Les producteurs, des zones dollar comme des autres pays fournisseurs, en sont les dindons de la farce. On attend avec impatience une véritable étude d'impact de la réduction et de la dégressivité du droit de douane sur l'évolution des prix, de la répartition de la valeur et des parts de marché. Il faut arrêter le massacre !

Le jeunisme en matière de bien de consommation n'a plus la cote. La mode de la nouveauté à tout prix et son corollaire l'obsolescence programmée ont déposé les armes aux pieds du dieu Musa. En effet, la banane, ce bon vieux produit frais dont on n'a pas modifié grand-chose depuis plus d'un demi-siècle, s'affirme comme la star absolue du rayon frais et plus particulièrement du rayon fruits et légumes. Pourvu que cela dure !

L'année 2017 a vu un marché mondial de la banane dessert déprimé. L'abondance de l'offre a fait trébucher le marché. Alors que depuis des années les aléas climatiques régulaient l'offre mondiale, ceux qui se sont manifestés sur la zone Caraïbes n'ont pas permis un rééquilibrage. L'offre est structurellement et sur le long terme excédentaire. Si le marché a, conjoncturellement, repris de la hauteur en ce début 2018 (prix à l'importation record), l'avalanche de volume au printemps pourrait bien faire revenir violemment sur terre les opérateurs.

Le psychodrame, qui a secoué le monde bananier à l'automne 2018, nous dit beaucoup sur les relations entre les différents maillons de la filière banane. En voulant négocier le prix des contrats à la baisse, Aldi n'est, au final, qu'un simple révélateur de tout le mal-être d'une filière qui ne se donne décidément pas les moyens de ses ambitions. Les comportements raisonnés – mais individuels – des opérateurs privés l'emportent sur une gestion intelligente – car collective – de la filière. N'en déplaise à Schumpeter, le processus de destruction créatrice est au point mort.

This paper explores the potential impacts of extreme weather events associated with climate change on prices in the international banana market. First, we made an inventory of the events reported to have affected banana export volumes for six exporter countries, as well as events reported to have affected banana import prices in the French market, between the years 2000 to 2015. We used weekly time-series to examine the impact of reported events on banana export volumes and on banana import prices. The first results indicate that weather events were the most frequently reported events to impact on export volumes and on consumer demand, thus confirming that they play a frequent role in determining prices. However, we also identified a wide range of other non-weather events which affect volumes, consumer demand and thus prices. We demonstrated that the extent to which extreme weather events affect prices is primarily determined by the coincidence of events and by the structural context of the exporting and importing countries. This study helps to put the potential impact of weather events related to climate change into perspective and highlights the ongoing role of market mechanisms, policy makers and stakeholders' strategies in price variations in international commodity markets.

L'ambiance n'est absolument pas à la fête sur le marché bananier. Ce n'est pas encore la catastrophe, mais la situation est très préoccupante. D'autant que les signaux tant conjoncturels que structurels ne sont pas encourageants. Profitons du répit de ce mois de septembre pour faire un bilan chiffré de la situation.

Si les volumes de bananes desserts commercialisés continuent de croître à un rythme soutenu, la filière continue à détruire de la valeur ajoutée. Depuis une décennie, ce sont les aléas climatiques qui règlent l'équilibre entre offre et demande. Pourtant, pour 2017, faute de catastrophe majeure au quatrième trimestre 2016, le potentiel semble être à un niveau jamais atteint. Heureusement, l'Europe continue mois après mois d'absorber toujours plus de bananes. Mais ce n'est plus le cas des États-Unis, de la Russie ou encore du Japon.

Agricultural production and supply chains are facing major challenges in the form of increasing demand for food products, a diversified use of agricultural products including for non-food purposes, ecologically intensive agriculture, and the necessity of taking climate change into account. The creation and adoption of new varieties that are productive, diversified, better adapted, and more environmentally friendly can help cropping systems that seek to address these issues become more efficient. Plant breeding efforts must anticipate the needs of the end users and adapt to very different agri-chains, illustrated in this chapter by two examples: first, an agri-chain that is highly structured around targeted export products, for example, the dessert banana, which requires ideotypes that meet the requirements of production and marketing systems; and second, an emerging agri-chain for multi-use sorghum, characterized by new production objectives of increased energy potential and production of biomaterials, sometimes without compromising with the requirement of high grain yields. To meet the objectives and the sustainability of agri-chains, research into genetic improvement must propose new approaches, new tools, and innovative breeding methods. The objectives, and sometimes the entire breeding process, are shared with all the actors, especially the end users, as part of an enhanced partnership within agri-chains. The breeding strategy also depends on ease of access, better use of available and useful genetic resources, in-depth knowledge of the structure and diversity of these resources, genetic determinism of desirable traits, and pre-breeding approaches. All these scientific and partnership innovations ensure the necessary responsiveness to support the execution of current breeding processes and the identification of new varieties that meet current and future uses and services.

Ce qui était annoncé depuis des années, et toujours repoussé du fait d'aléas climatiques graves, est arrivé : une offre pléthorique de banane, dans un contexte de ralentissement du marché (canicule et offre conséquente et concentrée de produits concurrents), a provoqué la plus grande crise bananière depuis des décennies. Une chose est sûre, on finira bien par sortir un jour de cette crise. Pour autant, les ferments de celle-ci et de celles à venir sont toujours bien là.

En 2015, le marché bananier mondial a été plus conditionné par des facteurs externes au secteur (taux de change, baisse du prix de l'énergie) que par des facteurs internes (niveau de l'offre ou dynamique de la demande). À court terme, et comme c'est le cas pour les autres marchés agricoles, le phénomène El Nino pourrait venir bouleverser les équilibres. Sauf que ce n'était toujours pas le cas début 2016. Et si, au final, le potentiel de production sort intact de cet épisode, prions pour le bien des producteurs que la demande mondiale soit aussi, et même, plus dynamique que ces dernières années.