Rossignol, Mandy, UCL - PSP/PSP - Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Philippot, Pierre, Campanella, Salvatore, Seron, Xavier, Pourtois, Gilles, Sequeira, Henrique, and Guérit, Jean-Michel
A large body of behavioral studies has evidenced attentional biases towards emotions in anxiety. Anxious people show enhanced detection, faster orienting and sustained attention towards threat stimuli, as for instance fearful or angry faces. This bias phenomenon has often been attributed to an hypervigilance to threat cues. However, an alternative explanation has proposed a main implication of disengagement process. Hence, controversies remain about the exact nature of the attentional processes implicated in the development of emotional biases. Due to their excellent temporal resolution, ERPs allow to explore the timing of emotional modulation and to identify which stages of cognitive processing (e.g. perceptive, attentional or executive) are affected and involved. As a consequence, we conducted six ERPs studies in order to answer to four questions: first, where is located the cognitive origin of emotional biases in anxiety, and what is the role of anxiety subtypes Second, do some emotions give rise to more pronounced processing biases? Third, what kind of attentional processes are mostly involved in the deployment of emotional biases? Fourth, does the addition of a depressive state modify the level of occurrence of emotional biases? Our thesis presents insights from six ERPs studies approaching social anxiety and trait anxiety through different paradigms, and shows how these points can be clarify. First, we observed that social anxiety is associated with enhanced perceptive processing of faces, indexed by increased P1/N1 waves. This initial orientation towards faces objects is followed by difficulties to disengage attentional resources from them, leading to reduced visual processing of subsequent targets to detect. In contrast, trait-anxiety did not modulated perceptive or attentional stages of cognitive processing but rather impacted on later stages related to response preparation (P300). Beside, the modulation of the emotional appraisal stage, indexed by the N300 component, was a common point between social anxiety and trait-anxiety. Lastly, the addition of an anxious state and depressive affects alters the strategic deployment of attentional resources towards emotional stimuli. Bias towards threat was not amplified in sub-clinical anxious states, but social anxiety was correlated with a perceptual hypervigilance towards all types of emotional expressions, positive or negative. To sum up, these studies suggest earlier modulations of emotional processing linked to social anxiety, while trait-anxiety influences later decisional stage through hyper-reactivity. Theoretical implications and clinical applications are raised, and different propositions concerning futures works are proposed. Un grand nombre d'études comportementales ont démontré la présence de biais attentionnels envers les émotions dans les états anxieux. Notamment, l'anxiété est associée à une détection accrue de stimuli menaçants, comme par exemple des visages exprimant la peur ou la colère, ainsi qu'à une orientation plus rapide et une attention soutenue envers ceux-ci. Ce phénomène de biais a été attribué à une hypervigilance aux indices de menace, mais une hypothèse alternative propose une implication majeure des processus de désengagement de l'attention. Finalement, des controverses subsistent quant à la nature des processus cognitifs impliqués dans le développement de biais émotionnels dans l'anxiété. Grâce à leur résolution temporelle de l'ordre de la milliseconde, les potentiels évoqués sont à même d'explorer le timing des modulations émotionnelles et d'identifier quelles étapes du traitement cognitif sont affectées et impliquées dans la g��n��ration de biais émotionnels en lien avec l'anxiété. En conséquence, notre thèse propose six études utilisant l'électrophysiologie en vue de répondre à quatre questions de recherche : premièrement, quels sont les corrélats électrophysiologiques d'éventuels biais attentionnels envers les expressions faciales émotionnelles dans les états anxieux, et en quoi le type d'anxiété peut-il modifier leurs caractéristiques ? Deuxièmement, existe-t-il des émotions particulièrement sujettes à l'apparition d'un biais attentionnel ? Troisièmement, quels sont les mécanismes attentionnels impliqués dans la génération des biais émotionnels dans l'anxiété ? Et, enfin, quel est le rôle d'une comorbidité dépressive sur le plan du niveau de survenue d'un éventuel biais émotionnels ? Les résultats de six études électrophysiologiques récentes approchant l'anxiété sociale et l'anxiété trait à travers différents paradigmes seront présentés. Ceux-ci mettent l'accent sur des différences majeures entre ces deux troubles sur le plan des modulations électrophysiologiques qu'ils engendrent. Premièrement, l'anxiété sociale est associée à une amplification du traitement perceptif des visages émotionnels, indexée par un complexe N1/P1 d'amplitude accrue. Cette orientation initiale de l'attention vers les visages est suivie de difficultés à désengager l'attention de ceux-ci, aboutissant à un traitement réduit de cibles présentées ultérieurement. A l'opposé, l'anxiété-trait n'affecte pas les phases perceptives ou attentionnelles du traitement cognitif, mais bien les étapes plus tardives associées à la préparation de la réponse (P300). Toutefois, la modulation de l'étape d'évaluation émotionnelle, indexée par le composant N300, est commune à l'anxiété sociale et l'anxiété trait. Enfin, le cumul d'affects dépressifs altère l'étape d'allocation stratégique des ressources attentionnelles envers les stimuli émotionnels. Le biais envers la menace ne s'avère pas modulé par l'anxiété sous-clinique, mais l'anxiété sociale engendre une hypervigilance perceptive envers les expressions faciales émotionnelles, tant positives que négatives. En résumé, nos études suggèrent des modulations précoces du traitement émotionnel en lien avec l'anxiété sociale, et des modulations plus tardives associées & l'anxiété-trait. Les implications théoriques de ces observations sont discutées, de même que leurs potentielles implications cliniques, et différentes propositions de recherches futures sont développées en guise de conclusion. (PSY 3) -- UCL, 2009