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Informer sur la culture et cultiver l'information, voici les objectifs du projet. La place du théâtre à Bâle est au cœur de la vie culturelle de cette ville, elle se prête ainsi à ce programme. Malgré sa position privilégiée, la place n'affirme, à l'état actuel, en rien sa fonction d'espace public représentatif de la culture d'une ville - elle est non seulement surchargée visuellement, ce qui empêche la perception d'un ordre, mais aussi dévalorisée par les matériaux présents. Pour pouvoir créer le centre d'information prévu, il fallait donc tout d'abord rendre adéquat l'ensemble, c'est-à-dire la place en tant qu'espace public représentatif de la vie culturelle de la ville. En se reconstituant, elle crée le bâtiment qui abrite Info_culture. Ce dernier peut être considéré comme la conséquence de cette transformation. Le projet présente une place en pierre, un socle, massif, une scène urbaine. La pierre réaffirme le statut de la place, lui redonne sa noblesse. Le socle met en valeur les sculptures présentes sur la place, il les expose, leur sert de base. Finalement, l'aspect scénographique conféré à la place rappelle non seulement la position de la scène de l'ancien théâtre, mais évoque aussi les spectacles, qui se jouent dans les bâtiments adjacents à la place. Le bâtiment Info_culture, avec sa position d'angle, redéfinit les limites de la place et rétablit l'ordre de l'ensemble.

La zone du Palace est un site-clé de la ville de Lugano: entrée de la ville, bord du lac, centre de la baie, etc.... Projet: reconstruction d'un hôtel 5 étoiles attenant à une église; aménagement d'un parc urbain qui lie le haut et le bas de la ville, en terrasses; construction d'un casino comme limite de ce parc et liaison entre vieille et nouvelle ville.

Situé à 400m à l’est de la gare de Lausanne, directement à côté du nouveau bâtiment de l’enclenchement, ce projet prend place dans un entrepôt inoccupé couvert d’un parking appartenant aux cff. Bénéficiant d’un double niveau, celui du chemin du Treyblanc et celui des voies de chemin de fer, le site se caractérise par une situation particulière dont découlera le programme. Associant une zone artisanale, une place publique ainsi qu’un espace culturel, ce projet a pour but de tirer parti d’une configuration singulière à travers une approche sensible vis-à-vis de l’existant. Le parti pris réside donc dans la création de zones d’intervention articulées autour de la place centrale. Ainsi, la proposition actuelle se dote d’un accès à l’ouest, d’une menuiserie/design studio au sud, d’une brasserie au nord, d’une salle de concert à l’est (destinée à être exploitée par l’actuel « Romandie ») ainsi que d’espaces laissés vacants pour de futures interventions. Afin de générer un tel système, ce projet table sur la mise en place d’une structure ponctuelle appropriable, conçue à partir de mâts de ligne de chemin de fer et d’un plancher en bois au sud et à partir d’une charpente en bois au nord. Finalement, à travers la volonté de reconsidérer l’existant, la réutilisation de matériaux (notamment ceux dédiés initialement à l’exploitation ferroviaire) est mise au cœur du projet.

Le site du Sanatorium Sotiria, lieu ancré dans l'histoire d'Athènes, est l'icône de la politique de modernisation et de propagande du régime dictatorial de Ioannis Metaxas (1936-1945). Enrichi d'une multitude de nouveaux bâtiments dès 1936 et disséminé dans une pinède de 50 ha, le Sotiria est un recueil de l'architecture moderne grecque des années 1930. Le bâtiment des cuisines et laveries de Periklis Georgakopoulos, au centre de la composition, est un "bâtiment machine" très efficace et fonctionnel, construit pour accueillir des fonctions hétérogènes. Offrant une grande richesse spatiale, une multitude d'accès et une subdivision fonctionnelle stricte: il est d'une architecture imposante, inspirée du modernisme allemand. Longtemps oublié et sous-utilisé, ce bâtiment est aujourd'hui menacé de démolition. La sauvegarde de cet édifice important passe par la modification de son affectation, vers un usage public, la condition principale étant l'ouverture du site à la ville. Ce projet de réhabilitation prend ainsi en considération la multitude des caractéristiques intrinsèques du bâtiment et propose un centre administratif centralisé pour l'hôpital, ainsi qu'un espace pour les Archives de l'architecture néo-hellénique de la Fondation Bénaki. De plus, la modification du trafic et la requalification des espaces publics liés au bâtiment, agrémentés de lieux de rencontre et d'échange, ont pour rôle de renforcer la centralité de l'édifice. Pour finir, l'extension abritant la salle de conférences est, quant à elle, chargée de structurer les espaces publics et de revaloriser les accès.

Le site universitaire de Miséricorde occupe une position stratégique en plein cœur du tissu urbain fribourgeois. Tenue entre diverses constructions d'importance historique et culturelle, en contact direct avec la gare CFF et la gare routière, à quelques pas de l'axe piéton desservant le centre-ville, la parcelle étudiée multiplie les particularités. Parmi elles, l'élément structurant est assurément la triple voie de chemin de fer traversant le site et le séparant en deux. Les parcelles au Sud de l'Université Miséricorde sont aujourd'hui un lieu de passage pour les universitaires et les nombreux étudiants se rendant au Collège St-Michel, au Centre professionnel, au Cycle d'orientation du Belluard ou encore à la Bibliothèque cantonale universitaire. Pourtant, l'utilisateur est contraint de le contourner, de longer sa périphérie et d'emprunter des aménagements qui ne reflètent pas l'importance de ces flux. Outre l'implantation d'un programme mixte, c'est-à-dire intéressant tant la ville que l'université, l'intervention projetée doit permettre aux flux piétons de traverser le site de manière à profiter pleinement d'aménagements extérieurs adéquats. D'autre part, les fonctions de stationnement sont conservées, voire implémentées du fait de leur importance à l'échelle urbaine. La présence des rails, prochainement empruntées par l'hypothétique “métro universitaire”, justifie l'intégration d'une gare dans le programme du projet.

Réponse à la situation particulière d'un quartier bien spécifique à Paris; et au-delà, recherche sur les modalités de réaliser des logements à travers une profondeur d'îlot. Thèmes abordés: morphologie urbaine, logement, histoire, façades, parking, normes, modes de vie des immigrés.

Ourense se situe au Sud-Ouest de la Galice, c'est la plus importante province thermale espagnole grâce à son nombre élevé de sources thermales : au cœur même de la ville se trouvent de nombreuses sources inexploitées. Mon souhait est de rendre à la ville sa vocation thermale d'autrefois puisque c'est autour de ses sources que les premières peuplades antiques se sont établies. Ourense est une ville d'eau et de pierre : c'est une ville tapissée de granite dans laquelle ruisselle une ressource autochtone qu'est l'eau thermale. C'est pour cela que dans le projet je propose un dialogue entre ces deux éléments représentatifs de la ville. Le but du projet était, d'une part, de relier la parcelle à la source adjacente d'As Burgas et d'autre part, de continuer la promenade publique le long du fleuve Barbaña. Le projet n'est pas seulement constitué d'un centre thermal, c'est également un grand espace public donné à la ville. Le sol de la ville devient la toiture du centre thermal, il se creuse et se plie pour permettre l'accès au bâtiment qui devient une étape intermédiaire entre les niveaux de la ville et de l'eau.

Définition;d'un parc archéologique par l'implantation de la maison de l'archéologie (musée, école, institut de recherche, administration).

A l’Est de Paris, à cheval entre la ville historique et les communes voisines, le plateau de Romainville domine la métropole. Il porte en lui les stigmates de l’anthropocène: l’ère où l’action humaine est la principale force qui transforme la terre. En effet, des millions d’années après sa formation, cette butte-témoin a brutalement changé : On a creusé d’immenses carrières pour extraire le gypse, On a sculpté des forts sur ses sommets, Des autoroutes l’ont entaillée. Mais la butte a en quelque sorte tiré parti de ces blessures pour se doter de lieux singuliers, telles les carrières qui forment aujourd’hui une couronne de parcs en hauteur et mettent en scène le relief excavé. Dans ce système, l’autoroute A3 qui traverse la butte d’Est en Ouest, est une fracture infranchissable qui exclut les riverains. Pourtant, par sa topographie et son implantation, elle offre l’opportunité d’inventer une architecture à même de valoriser ce territoire et son histoire. Compte tenu du développement des transports en commun et de la métropole, je pose l’hypothèse d’une transformation de l’autoroute en voie métropolitaine, plus lente, plus accessible, plus partagée. Le projet imagine une voie nouvelle, vecteur d’intégration, un lien. Une voie poreuse qui réintègre dans la ville les endroits aujourd’hui délaissés de la butte, créant un quelque part, un lieu nouveau, autre. Des volumes qui symbolisent le vécu du plateau transformé émergent des talus rendus accessibles par des rampes et des escaliers.

Intégration et organisation d'une zone urbaine dans sa zone métropolitaine de Porto.

Voir Martinelli Gianluca ou Gilardi Lorenzo

Réintégration du cimetière contemporain dasn ses rapports à la vie quotidienne et principalement urbaine. Approche théorique avec la volonté de donner en réponse un “modèle idéal” appliquable en plusieurs lieux. Le lieu devient un support théorique.

Un nouveau parc national est planifié dans la région Locarnese et Valle Maggia (Tessin). Ce nouveau parc vise à l'encouragement du développement régional d'une région de montagne marginalisée et à la protection du paysage naturel et construit. Le projet intègre l'information et l'administration du parc. Un centre d'accueil régional sera créé à Cevio, centre géographique et politique du Valle Maggia. Les infrastructures d'accueil se répartissent sur plusieurs bâtiments et sont construites en deux étapes. La première est la réhabilitation d'une maison de la fin du XIXe siècle pour l'administration. La deuxième est la construction du centre d'accueil, à l'intersection de la place triangulaire de Cevio avec la route cantonale qui monte au haut du Valle Maggia. Les infrastructures d'accueil ont un rôle urbanistique dans le contexte de la Piazza de Cevio et de ses alentours; points de repère et porte d'entrée pour les visiteurs du parc national; centre de coordination et de promotion régionale pour le Valle Maggia. Le centre d'accueil se base sur les quatre éléments caractéristiques du parc : la pierre, l'eau, la forêt et l'homme. Il est relié avec une série de parcours qui permettent la découverte de la région.

À travers l’habitat et le questionnement de notre quotidien, le Fémilistère réunit les idéaux féministes soutenant une architecture inclusive, la collectivisation des tâches domestiques et du « care » dans un habitat communautaire, inspiré du Familistère. Situé à Cheseaux, à vingt minutes en train du centre de Lausanne, le projet se développe en partie sur l’emplacement d’un ancien parking. Sa position, à proximité du centre, établit une continuité avec le village en prolongeant la rue piétonne historique et la promenade entre la rivière de la Mèbre et la station du LEB. Quatre bâtiments s’assemblent pour former une cour s’ouvrant vers le village et le paysage. A l’intérieur se dessinent des jardins et une place minérale, lieu de rassemblement de la collectivité. Derrière les façades régulières en pierre massive de carrière régionale, les unités de logements disposent des espaces communs par bande, contenus entre les chambres à soi, espaces plus privatifs. Leurs dispositions et leurs tailles identiques assurent une grande flexibilité dans l’organisation de différents modes de vie. Au centre de l’habitat se trouve la cuisine, couverte par une verrière, qui perce le volume sur toute sa hauteur, reliant physiquement et visuellement les espaces partagés, jusqu’à atteindre la buanderie au niveau du toit-terrasse. De cette façon, le Fémilistère offre la possibilité de s'affranchir de l’organisation hiérarchique traditionnelle, représentée symboliquement par la mise en avant et en commun des programmes domestiques par excellence.

Centre culturel multifonctionnel, traitant des divers supports de l'information.

Le tourisme balnéaire et thermal est le moteur de la ville de Evpatoria, située au bord de la mer Noire en Ukraine. Cela dit, touristes et résidents locaux ne se côtoient guère. Le touriste séjourne dans un "ghetto" de sanatoriums et d'hôtels, alors que le résident vit et travaille dans le quartier de la "nouvelle ville". Deux sites existants permettent aujourd'hui la rencontre entre ces deux types de résidents à temporalité différente: la place "religieuse" et la place "administrative". Le projet propose, à l'échelle urbaine, de relier les deux places existantes par une troisième, celle de la culture et de la communication, afin de revaloriser le centre ville. Le site choisi est un ancien nœud de communication: le port marchand de la ville. En plein déclin, il est voué à l'abandon dû à la construction d'un nouveau port moderne en eau profonde à plusieurs kilomètres de la ville. La réhabilitation du port et son ouverture à la population permettront de reconnecter la promenade côtière, jusqu'alors divisée de part et d'autre du port, et de rendre accessible de nouveaux espaces de rives, dans cet "entre-deux" entre ville et mer. Un nouveau quartier urbain complètera le site, tout en intégrant les bâtiments portuaires restants tels que la gare maritime et la capitainerie. La nouvelle place intègrera à l'échelle du bâtiment, une bibliothèque, un espace public à vocation littéraire, digitale et culturelle, permettant un partage de connaissances entre différents individus.

Réaffectation d'un terrain vague, une friche, au centre de la ville, entre le bourg médiéval et l'extension de la ville bourgeoise.

Le Centre sportif de Dorigny atteint ses limites et doit répondre à une demande toujours grandissante d’accueil. Ainsi, la réponse à apporter est triple: connecter le campus universitaire avec le centre sportif, diluer et franchir la frontière que représente la route cantonale, et faire du centre sportif un lieu de rencontre où se développe un esprit de communauté, un esprit d’équipe. Nous proposons d’aborder ces problématiques en adoptant une approche phénoménologique, qui nous engage à travailler ces pavillons des sports à deux échelles. La première, une échelle territoriale, en connectant le campus de l’Unil - EPFL avec le centre sportif et mêlant leurs compétences dans la lignée d’une synergie universitaire. La deuxième, une échelle plus humaine, propre à la perception spatiale. Partant de l’Unil, le chemin plonge progressivement dans l’horizon du terrain donnant à voir le pavillon Nord – la salle SOS3 – puis se délaye dans la bande routière, offrant un espace piéton, mixte, qui s’ouvre sur la place des sports et le pavillon Sud – espaces de travail et bassin de natation. Le désenclavement des activités sportives est primordial pour une meilleure conjugaison avec l’éducation et la recherche. L’implantation de la salle omnisport SOS3 dans le tissu universitaire ainsi que l’association d’espaces de travail et de recherche au tissu sportif appuient cette idée. La conception phénoménologique de ces espaces s’est portée tout particulièrement sur la notion du ma, de sol et de seuil, d’horizon, de rapport au corps et de synergie.

Le territoire de l'Eurocité basque Bayonne - San Sebastián s'étend de part et d'autre de la frontière franco-espagnole sur la façade atlantique des Pyrénées. Il s'agit d'un corridor urbain épousant les 50 km qui séparent Bayonne et San Sebastián et d'une agglomération qui regroupe 600'000 habitants. Cet axe constitue l'accès naturel des voies de communication reliant la péninsule ibérique au centre et à l'ouest européens. Le processus de construction européenne rend aujourd'hui possible l'émergence de nouvelles interprétations de cette aire urbaine. L'Eurocité basque elle-même est envisagée comme une communauté de 42 communes groupées autour de l'agglomération plus importante de San Sébastian en Espagne et celle de Bayonne en France, selon un mode de gouvernance qui s'apparente à celui d'une "assemblée de villes". Le projet s'attache à transcrire cette notion d'"assemblée" et celle d'"unité" en permettant une lecture globale à ce territoire. Au principe naturel des 6 vallées constitutives de sa géographie, est associé celui de 6 implantations humaines nouvelles. Ces 6 interventions visent la création d'un projet commun en adoptant des positions et des points de vues identiques, la même relation à la "ville-nature" et aux énergies dont elle dispose.

Hôtel quatre étoiles d'affaires au centre de la ville de Montreux avec libre vue sur le lac: 140 chambres, atrium, salles de conférences

En Italie, des villages se sont formés le long des routes d’herbe battues par les cycles de la transhumance. C’est le cas de Pescolanciano, petite localité du Haut-Molise. Ce bourg médiéval, perché sur son rocher, a progressivement colonisé le segment de tratturo – parcours de transhumance – qui passe à ses pieds. Autrefois considéré comme la porte principale du nord de la région, Pescolanciano ne bénéficie plus de l’abondant passage des bergers et de leur troupeau. Comme beaucoup d’autres villages des terres intérieures, son statut est passé de stratégique à marginal. De ce fait, le nombre de ses habitants n’a cessé de diminuer, tout comme son niveau de services et d’activité économique. L’école d’artisanat textile proposée, en synergie avec le centre social préexistant, est à la fois une réponse programmatique à un village en manque d’investissements socio-économiques et une tentative de renouer le lien entre le cheminement naturel du tratturo et l’environnement construit qu’il traverse. Le bâtiment est à la frontière de plusieurs mondes : agricole et domestique, végétal et minéral. Sa forme, composée de deux émergences reliées par un corps bas, joue le rôle d’interface entre le tratturo et le village dont il accentue l’entrée grâce à sa tour qui donne sur le front de la rue principale.

Le site du projet se situe à Assens, un village-rue du Gros-de-Vaud, directement relié à Lausanne par la ligne ferroviaire du LEB. Le projet consiste à requalifier le centre d’Assens par la réalisation d’un « parvis villageois ». Cette sorte de place publique située entre les deux églises du village sur le nouvel axe piéton menant à la gare, sert à la collectivité en établissant des liens physiques significatifs avec les bâtiments périphériques dont le projet prévoit la rénovation. Une grange, contenant la place au nord, actuellement négligée et sans réelle fonction, est remaniée au travers d’interventions minimales: la toiture est restaurée, les multiples volumes et niveaux sont ordonnés pour redonner de la clarté aux différents espaces et de nouveaux usages y sont implantés: une école enfantine, un café, et la nouvelle salle communale. Créant le front de place au sud, un nouveau bâtiment est proposé face à la ferme, à cheval sur le muret délimitant le jardin curial. Cette construction en pierre et bois offre 7 logements de type coopératif. Leur configuration en travées, inspirée des typologies de fermes, ainsi que les doubles accès aux pièces, permettent une libre appropriation des espaces. Le projet propose de construire avec ce qui existe sur place, tant en termes de réappropriation du bâti existant que dans le choix des matériaux. Le bois (épicea, sapin blanc) provient des forêts d’Assens, tandis que la Molasse, offrant inertie thermique et pérennité, est prélevée à 150 mètres du chantier dans une ancienne carrière. Une approche inspirée du « pragmatisme paysan » qui a caractérisé la construction des bâtiments agricoles d’Assens et leurs extensions successives.

Située au Nord de la Sardaigne, la ville portuaire de Porto Torres est le point d'entrée de l'île pour un nombre croissant de passagers (majoritairement motorisés) dont la plupart sont des touristes du Nord de l'Europe. De grands flux de véhicules sont ainsi régulièrement libérés dans le territoire et absorbés de l'île par d'énormes ferries. Constitué de différents tissus et de différentes échelles, le territoire de Porto Torres se lit dans une opposition terre-mer et ville-industrie. La mort lente de tout un secteur industriel appelle à requalifier les relations entre les tissus urbains. Prenant la réalisation d'une infrastructure adéquate pour les voyageurs comme point de départ, le projet tient à clarifier à plus grande échelle les rapports entre différentes parties de la ville qui jusqu'ici tentent de s'ignorer. Le rapport de la ville au territoire de l'île toute entière devient ainsi le moyen de hiérarchiser et de révéler les constituants de Porto Torres. L'implantation et le fonctionnement du terminal s'inscrivent dans la même idée de redéfinition et de clarification des constituants de la ville.

Insertion d'un groupe scolaire complet dans une pénétrante de verdure.

Cf. titre.

Le musée de Cluny est le musée national du Moyen Âge situé au cœur de Paris. Le site est composé d’un ensemble de bâtiments de différentes époques, dont deux monuments historiques : les thermes gallo-romains du Nord et l’hôtel médiéval des abbés de Cluny, prototype du modèle des hôtels parisiens entre cour et jardin. Suite à des ajouts successifs, notamment les extensions muséales des XIXe et XXIe siècles, le musée apparaît aujourd’hui comme un ensemble hétéroclite de bâtiments, un archipel perdu au milieu de la ville. L’objectif du projet est de rendre sa cohérence à l’ensemble, tout en respectant le caractère du site et ses évolutions à travers le temps. D’abord, la visibilité des monuments et du musée dans la ville est renforcée, d’un côté par l’intégration et la transformation dans le site du square situé au nord de l’îlot, qui relie le musée aux grands boulevards adjacents et, de l’autre, par la modification de l’implantation de l’accueil, en façade nord, accessible depuis la place nouvellement créée sur ce jardin. Basée sur une trame régulière, une série d’interventions structurelles permet d’unifier l’ensemble du site. Celles-ci se déclinent en éléments de toiture, de sol ou encore en dispositifs muséaux. Leurs variations répondent aux besoins des lieux : recréation d’un parcours simple qui aide à la compréhension du site, couverture des ruines exposées, création de nouveaux espaces intérieurs et extérieurs et intégration de l’ensemble dans la ville.

La péninsule industrielle de Sompasaari, au Nord-Est et distante de quelques kilomètres du centre-ville d'Helsinki, est destinée à de grands changements. En novembre 2008, toutes les fonctions du port du Nord d'Helsinki autour de la péninsule sont transférées vers le port de Vuosaari, à douze kilomètres au Sud sur les côtes finlandaises. Livrée à elle-même, la péninsule de Sompasaari lutte pour renaître à travers les usages informels des habitants d'Helsinki, pendant que les autorités de la ville, les investisseurs et les promoteurs planifient méticuleusement sa transformation future, destinée au grand public. Des logements et des commerces se partageront ce même territoire abandonné cinquante ans auparavant par les habitant des deux îles. C'est en effet en 1962 que Nihiti et Sompasaari, maintenant entièrement recouvertes, furent nivelées et jointes au continent pour créer le port industriel de la capitale finlandaise. En référence à la narration de l'énoncé théorique, et en investiguant l'opposition d'un environnement naturel à l'industrialisation massive du territoire, le projet propose une antithèse au masterplan planifié, se frayant un chemin à travers le tissu rigide et formel des blocs de logements. De ce nouveau paysage naissent trois interventions chirurgicales, fantômes des îles englouties, qui se transforment pour recevoir des programmes issus des différentes époques traversées par la péninsule. De cette façon, le projet questionne la manière de planifier nos villes et leur développements. A travers un processus d'expérimentation, l'utilisation d'un site virtuellement riche dans un contexte presque inexistant, le projet propose une ré-invention du genius loci.

Réhabilitation d'une mine à ciel ouvert de pierre calcaire en banlieue de Berlin et transformation en parc de loisirs périphérique. Aménagement paysager (échelle 1:5000/1:50) et insertion d'un bâtiment de loisirs et de détente (1:200).

Barricadé derrière son portail en fer forgé, les fenêtres calfeutrées pour tenir à distance les squatteurs, l’ancien Pensionnat International des Demoiselles – la Chassotte – est à l’agonie depuis plus de vingt ans. Les façades droites et fières de la bâtisse centenaire, désormais inhabitée, s’effritent lentement. Son glorieux passé de complexe indépendant grouillant de vie, niché au cœur d’un parc planté de majestueux arbres a fait naître en nous l’envie de lui redonner ses lettres de noblesse. La parcelle est aujourd’hui comprise dans les plans de densification de l’agglomération de Fribourg. Le site attenant à une zone agricole risque l’implantation cavalière d’un morceau de ville faisant fi de la mémoire du lieu. Questionnant le rôle de l’architecte, nous ne dictons pas un projet total, aux façades rutilantes, éclipsant la maigre qualité d’un logement que le locataire ne fait que meubler. Nous choisissons de proposer un système évolutif que les habitants peuvent s’approprier et modifier. L’architecte déclenche ainsi la mutation de l’habitant passif en habitant bricoleur; habiter mieux et autrement est son nouveau credo. L’habitat proposé repose sur une matrice autoportante qui croît et se remplit de vie au fil du temps. Fondée ponctuellement, la structure se pose délicatement sur le sol et évite l’existant. L’architecte devient un arbitre qui élabore les règles du jeu de construction. Il se place comme garant d’une urbanisation douce et respectueuse du paysage.

Turbine éolienne pour l'île d'Ustica, réserve naturelle protégée.

Lampedusa est une île au large des côtes tunisiennes et siciliennes. Cet espace de rencontre et d'échange de cultures, langues et religions, est actuellement une des frontières de la “forteresse Europe” qui se révèle sous sa forme la plus dure pour les migrants africains. Lampedusa n'est cependant qu'une brève escale dans un périple pouvant durer plusieurs mois, voire parfois quelques années. Elle agit alors en tant que lieu de transition, en réservant aux immigrés ce qu'elle sait faire de mieux, accueillir, abriter et soigner. C'est dans ce même état d'esprit que prend place Latitude 35. Il perpétue la culture hospitalière des insulaires en réduisant au minimum les éléments architecturaux nécessaires au bon fonctionnement de l'accueil. Le rôle de ce projet, tout comme celui de l'île, n'est donc pas de trier ni de choisir les personnes ayant droit à un accès en Europe. Il est là pour répondre de manière simple à tout migrant qui doit être, le temps de son passage, dignement reçu. L'accueil est ici transmis par l'implantation du projet, symbolisé par un bras protecteur venant chercher le migrant dès son arrivée en l'accompagnant jusque dans son logement par un jeu d'ombres, de vent frais sur la peau et de vues sur la mer. Une architecture de murs et de sols guide alors ses pas dans ce nouveau quartier. Finalement, ce sont les sensations et les qualités offertes par Lampedusa que Latitude 35 propose, en toute simplicité, de mettre en avant et d'offrir aux migrants.

Prague, et plus précisément son centre historique, est reconnue pour ses qualités architecturales et urbaines, qui en font à la fois une destination touristique de premier plan ainsi qu'un sujet d'étude pour les architectes et les historiens. Au cœur de Prague, la place de la Vieille-Ville accueille un hôtel de ville qui n'a eu de cesse d'évoluer et de se transformer depuis sa création jusqu'en 1945. A l'image de la ville, il est formé par l'addition de plusieurs bâtisses et par les reconstructions sur elles-mêmes de celles-ci à travers les siècles. Il définit la face Ouest de la place. Ses différentes phases d'évolution ont donc toujours joué un rôle sur l'espace de la place. L'aile Nord de l'hôtel de ville a été l'objet de nombreux concours d'architecture. Les premiers faisant suite à l'assainissement du quartier juif à la fin du XIXe siècle, les suivants pour sa reconstruction après sa démolition en 1945. Malgré ces compétitions, aucune décision n'a jamais été prise et, encore aujourd'hui, seule une travée de l'ancien bâtiment subsiste "en attente" tandis que le projet d'une extension de l'hôtel de ville est toujours une volonté de la ville de Prague. L'enjeu du projet est donc de restructurer l'espace de la place en en redéfinissant la limite Ouest et en créant un parvis pour l'imposante église baroque de St-Nicolas, tout en offrant à la ville et à ses habitants un équipement public destiné à accueillir des conférences et des expositions sur la ville, son histoire et son architecture.

Lausanne s’est façonnée sur l’écoulement des eaux de la Louve et du Flon. Aujourd’hui, ces rivières canalisées et enterrées ont disparu de la surface, laissant la ville amputée de ses artères principales. D’autre part, les sols imperméables de nos villes empêchent l’infiltration de l’eau et donc sa restitution naturelle par évaporation, ce qui est un facteur aggravant du réchauffement des centres urbains en été. Le projet se constitue de deux réservoirs pour capter l’eau de ruissellement dans les parties hautes de la ville. Leur but est de réinstaurer l’étape de rétention dans les sols de manière artificielle. L’eau stockée dans ces bassins est ensuite redistribuée en contrebas par le biais des sillages existants, permettant ainsi à l’eau d’émerger de manière spontanée en centre ville. L’eau pourra ensuite être utilisée pour alimenter des fontaines et irriguer de nouveaux espaces verts, améliorant ainsi les conditions thermiques et la qualité de vie en général. Les réservoirs situés respectivement sous la place du Tunnel et la place du Nord sont aussi un moyen de réaffirmer la place de l’eau au sein des espaces publics. Rendre ces objets techniques plus hospitaliers en profitant de certains de leurs attributs est une opportunité de façonner une typologie d’«espace d’eau» adaptée à des environnements publics plus contemporains. L’accent mis sur le parcours de l’eau entre les réservoirs est aussi l’occasion de renforcer la relation entre deux côtés de la ville, historiquement divisés par la «Barre», liant ainsi symboliquement par l’eau, deux places de caractères très différents.

C'est à Yerevan, au cœur de l'Arménie, que le projet prend place. Une première étude a démontré que cette capitale connaît depuis son Indépendance en 1991 une certaine altération de ses généreux espaces ouverts hérités de la période soviétique. La ville est traversée par un canyon accueillant la rivière Hrazdan. Cette gigantesque faille agit comme une césure dans la ville et n'a jamais été prise en compte dans son développement urbain. Elle est aujourd'hui un espace ouvert dont le potentiel n'est pas exploité à sa juste valeur. Le projet propose d'utiliser le canyon comme moyen de couture – autant populaire que paysagère – et de connexion entre différents espaces ouverts. Ce processus de requalification de la ville imagine donc ce canyon comme une épine autour de laquelle vient s'articuler la richesse des différents tissus urbains, afin de créer ensemble une nouvelle grammaire à la fois locale et territoriale. Pour ce faire, le projet identifie les traces des différentes pratiques et les objets qui structurent cette faille. Sa traversabilité se traduit ensuite dans la continuité des espaces ouverts des différents tissus avec l'espace ouvert du canyon. De plus, une continuité de déplacement, parallèle à la rivière, attribue au canyon un rôle de couloir distributif qui assure la desserte de nouveaux points clés de la ville. Nos quelques voyages sur le site nous ont rendues sensibles à la mémoire constructive des pierres locales, à savoir le tuf et le basalte. Cette tradition de la pierre est un aspect culturel important qui trouve son application à l'échelle architecturale du projet.

Ce projet vise à créer un espace public occupé par les habitants afin de repenser les limites du lieu de vie. Dans la continuité de l’énoncé théorique qui traitait des modes de vie écologiques, je remarque qu’un individu se sent davantage en sécurité et à l’aise dans un lieu qui lui offre des possibilités d’appropriation, un lieu qu’il puisse rendre familier. Ceci est valable, généralement, pour le logement, mais pourrait s’étendre au-delà, jusque dans l’espace public. Situé près du centre-ville de Lausanne, le quartier du Vallon qui accueille des populations et des fonctions marginalisées, s’est créé une identité propre, qui résulte en partie de cet abandon de la part de la Ville. Mais de nombreuses démarches participatives s’y développent, notamment celle d’une association de quartier qui implique les habitants, tant dans l’organisation de fêtes que dans la création de nouvelles infrastructures. Le projet a pour ambition de donner plus de visibilité à ces démarches afin de faciliter événements, manifestations et autres rassemblements et de mettre ainsi en place une hospitalité de l’espace, pour des personnes ayant des parcours différents. Grâce à ce projet qui remanie le sol, redistribue les flux et les mobilité douces, installe de nouvelles interfaces de rencontre entre la place et les bâtiments, le Vallon peut redevenir un lieu attractif à l’échelle de Lausanne.

Développement d'un complexe de 150 logements (standards supérieurs) en front de Seine selon une conception d'immeuble à cours reconnaissant les limites d'un îlot Haussmannien.

Changement climatique, exode vers les pôles urbains, nouvelles formes de tourisme: les régions alpines sont à un moment charnière de leur histoire. Quel avenir pour le développement de ces régions? Quelles sont les stratégies à suivre pour le développement du patrimoine bâti, après l'étalement des dernières décennies? Ce projet propose une réponse à cette problématique via une approche régionaliste, sensible au caractère du territoire et à la reconnaissance du potentiel du patrimoine bâti, sous la forme de la réhabilitation de l'hôtel du Mont-Collon à Arolla (Val d'Hérens), qui occupe la situation bien spécifique d'étape alpine et de dernier lieu bâti avant la haute montagne. Le projet est constitué de deux gestes: la transformation de l'hôtel existant et l'ajout d'un programme mixte pour en faire un but d'excursion. Le travail sur le bâtiment existant vise un retour au volume prismatique du bâtiment construit en 1862. L'extension abrite des locaux de recherche sur l'environnement alpin – laboratoire, bureaux –, un espace d'exposition et une salle de conférence. Pensé comme une topographie accessible, ce socle redonne à l'hôtel un rapport au sol et fait partie intégrante d'une promenade qui vise autant à intégrer le bâtiment dans le parc qu'à y rattacher les éléments disparates qui le composent. Les ouvertures zénithales et en second-jour de ces espaces aux matériaux bruts contribuent à une atmosphère d'intériorité qui contraste avec le paysage environnant.

Une île perdue dans le nord de l’océan Atlantique. Grindavik, un petit village situé dans le sud-ouest de cette île, sur la péninsule du Reykjanes. Un climat marqué par des vents forts, une météo imprévisible et une énergie géothermique présente dans tout le sous-sol. Une économie locale basée sur la pêche depuis plus d’un siècle. Une communauté qui, depuis dix ans, augmente de 3% en moyenne chaque année. Une culture fortement imprégnée d’idéaux individualistes, et où la plupart des familles rêvent de vivre dans une maison sur une grande parcelle privée. Dans un tel contexte, comment Grindavik peut-il s’urbaniser de manière durable ? Le projet vise à démontrer une approche du bâti qui permette à cette localité de se développer tout en respectant ses mœurs et en diminuant l’impact écologique. Il met en équilibre la qualité des espaces de vie privés et communautaires avec les contraintes du logement planifié. Il insère les habitations dans le sol en minimisant l’impact aux champs de lave présents. Il fait usage du béton préfabriqué pour proposer une nouvelle approche de la construction vernaculaire. Finalement, il remplace par moment le béton, seul matériau structurel présent sur l’île, par du bois local.

L’eau est une ressource collective, mais sa présence ne signifie pas son accessibilité. La relation entre les êtres humains et l’eau s’opère de multiples manières, la baignade en est une. Rendre accessibles des étendues d’eau pas ou peu exploitées pour faciliter le bain, c’est rendre la piscine communale obsolète et favoriser une approche qui tienne compte de considérations écologiques, par une gestion projectuelle écosystémique propre à un lieu. Le but du projet alba marina est de tirer profit des conditions naturelles, par de simples actions architecturales, afin de rendre l’accès à l’eau gratuit et ouvert à tous·te·s. Trois sites d’interventions, une même intention, seuls la matérialisation et l’usage varient en fonction du contexte. L'histoire et les pratiques de la baignade sont celles d'un espace commun et partagé. L’adéquation des rituels culturels avec des matérialisations architecturales et des environnements naturels est à même de faire d'une nécessité quotidienne un art de vivre.

Si le militaire n'occupe plus qu'une place réduite dans les cités, son architecture y maintient souvent une présence ininterrompue. Aujourd'hui, ces friches militaires constituent pour la mémoire collective des repères territoriaux, des marqueurs d'identité, même si leur origine est somme toute secondaire. Le plateau du Rham, site du travail, constitue un ensemble exemplaire du témoignage du passé militaire de la ville de Luxembourg. Le patrimoine architectural de ce plateau se compose de deux grandes périodes historiques: un premier tronçon est composé d'éléments remontant au Moyen Age, alors qu'un second tronçon est plus spécifiquement lié à la période dite de Vauban, de l'époque moderne. Le site est marqué, avant tout, par la forte nature du lieu: face à la ville haute, bien que séparées d'elle par un ravin profond, les casernes du Rham s'imposent à la ville en créant un vis-à-vis et en dominant la vallée de l'Alzette. Par sa géographie particulière, le plateau du Rham vacille entre deux états opposés, celui de lieu isolé et de lieu faisant partie intégrante de la ville –ainsi, c'est l'affectation du site par rapport à son rôle urbain qui définit la relation du plateau avec son environnement. Aujourd'hui, les casernes sont réhabilitées en maisons de retraite, mais par rapport à son impact dans la ville, le site est appelé à recevoir bien plus qu'une affectation utilitaire ou à satisfaire des besoins précis. Le projet consiste à proposer l'implantation dans le site du cœur de la future Université de Luxembourg, composée de plusieurs pôles: les services généraux, avec l'administration centrale, ainsi que la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines. Le Centre Intégré pour Personnes Agées est déplacé hors du site, afin de lui trouver des structures plus adaptées. La conversion de l'ancien site militaire en site universitaire assure aux anciennes casernes, tout en modifiant leur usage, une qualité d'édifices marquant de par leur contenu, leur rôle dans la cité, leur durée. Le site ne joue plus seulement le rôle de point de repère territorial, mais aussi de point de repère dans le système d'enseignements supérieurs et de recherche du Luxembourg.

Le quartier du Vallon est témoin d’une histoire riche et complexe mais souffre aujourd’hui d’une mauvaise réputation et les projets de logements sur la friche au nord du site tardent à être réalisés. Le destin de cet endroit de la ville de Lausanne est lié à l’eau. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la rivière du Flon y coulait à ciel ouvert pour alimenter une scierie et des moulins. En 1830, la bonne bourgeoisie lausannoise empruntait le chemin des Eaux, aujourd’hui disparu, conduisant de la place du Nord à la place du Vallon, pour se rendre aux bains après une promenade bordée de marronniers. Vers 1890, la promenade, non entretenue, tombe en ruine et le pavillon est entraîné par une violente crue du Flon. Lors de son comblement, la promenade et son nom sont effacés de la carte. Les seules traces de l’eau encore perceptibles aujourd’hui sont l’importante déclivité du sol et les quelques fontaines qui parsèment discrètement les ruelles. Le lien entre les places du Nord et du Vallon est flou, et le projet propose à la fois de les reconnecter et de revitaliser le quartier en réintroduisant une promenade au bord de l’eau, fil rouge à la fois sensoriel et narratif. Le nouveau tracé de la rivière sert d’axe pour un canal dont le pivot s’ancre sur la place du Nord pour se reconnecter au centre-ville. Le projet se propose aussi en tant qu’élément à la fois technique pour répondre aux problèmes de ruissellement, écologique en rafraichissant la ville en été, mais surtout historique par l’évocation du passé du quartier et, enfin, émotionnel par sa capacité d’éveiller l’imagination et la poétique fluide de l’eau dans la ville.

La région comprise entre Sierre et Crans-Montana dans les Alpes valaisannes connaît, depuis les années 1970, un développement de type périurbain sans cesse croissant. Ce développement, alimenté par une population citadine en mal de “nature”, se traduit par la construction massive de villas individuelles qui crée une homogénéisation du paysage et un recul de la pluralité des fonctions sur un même territoire. Le thème du cimetière permet de réenvisager le paysage de la région non plus comme fait purement esthétique exploité comme argument immobilier et touristique, mais comme rencontre des dimensions bio-physique, culturelle et subjective d'un territoire à mettre en valeur. De plus, en créant un rapport entre la vie et la mort, le cimetière ajoute une dimension symbolique au paysage. Par ailleurs, un pareil programme vise à engendrer des sensations fortes qui s'opposent à l'homogénéisation du territoire et, de ce fait, des émotions des personnes qui l'occupent. Le site retenu s'étend sur une friche agricole bordée d'une falaise qui surplombe le funiculaire qui relie Sierre à Crans-Montana. Il s'ouvre sur la vallée du Rhône et les montagnes qui la dominent. Le projet s'appuie sur une lecture sensible du paysage en construisant non pas un ensemble homogène et continu, mais plusieurs pièces qui accueillent les tombes, un columbarium et un jardin des souvenirs. Reliées entre elles par une promenade continue qui traverse un milieu de friche agricole, les différentes pièces identifient et magnifient différents types de paysage.

Le projet traite la surface viticole de la région de Lavaux, de Lutry à Saint Saphorin. Il vise à renforcer le caractère et surligner la qualité de ce paysage construit par l’homme. D’abord, une opération de suppression nettoie la zone viticole de tout immeuble d'habitation construit de manière aléatoire. Ensuite, le projet répartit la totalité des surfaces supprimées dans les bourgs existants. La vigne se libère de l’ombre du bâti, le paysage respire et la vie se réorganise en communauté. Inspirée par la maison vigneronne, le nouveau bâti se place en amont et en aval de la rue. Le rapport à l’espace public est donc différent pour les deux situations. La typologie se développe en hauteur; deux à trois étages d’habitation cherchent la vue vers les Alpes, le lac, le soleil et le ciel. Des espaces d’atelier ouvrent leurs portes au niveau de la route; les bourgs s’animent d’activités. Chaque maison dispose d’une cave, elle en contact avec la terre. La présence d’un noyau central permet l’ajout d’espaces de vie aux dimensions identiques en demi-niveaux. En se libérant de la contrainte dimensionnelle, le projet repose sa qualité spatiale sur le rapport entre le vide intérieur et le contexte extérieur. Le village d’Epesses est pris comme cas d’étude pour analyser plus en détail la qualité spatiale que le projet vise à offrir. Cette opération, accompagnée d’une flexibilité qui répond aux contraintes contextuelles, vise à densifier d’autres bourgs, ainsi que d’en créer des nouveaux.

Un nouvel hôtel de ville à Romont, un bâtiment d'accueil, de réception à trois vocations: culturelle, institutionnelle et touristique. (salle de concert, scène, décor).

Les plus anciens habitants lausannois l’identifient à l’Exposition Nationale Suisse 1964 (Expo 64), les plus jeunes, eux, ne se doutent même pas de son existence. La vallée de la Jeunesse se dissimule dans un tissu urbain qui ne la prend plus en compte et qui a évolué de façon incohérente en ses abords, limitant toute lisibilité de sa présence. Cette coulée verte est pourtant un réel atout pour Lausanne: elle permet de relier le nouveau cœur urbain de Malley, en plein essor, et le futur développement de Sévelin, aux rives de la plaine de Vidy par une promenade qualitative et continue. Le projet propose de renforcer l’attractivité de la Vallée en clarifiant ses abords ainsi qu’en valorisant la promenade, grâce à des lieux de pause qu’elle propose. Ces derniers se caractérisent en particulier par la réhabilitation du joyau architectural qui a fait partie de l’Expo 64: l’ensemble construit par Michel Magnin en 1964. Ce complexe d’objets de valeur exceptionnelle fait partie intégrante du parcours de la Vallée. Malheureusement, il est aujourd’hui occupé par des fondations privées qui en limitent l’accès à tout visiteur et privatise la large place en contrebas. Le projet vise à rendre public l’ensemble afin que le plus grand nombre puisse profiter de ce lieu redynamiser par un programme d’expositions, de galeries, où il est possible de déambuler et d’apprécier le patrimoine bâti. Il s’agit également d’intervenir sur la composition même du lieu qui s’est vu entravée par de multiples interventions insensibles à ses qualités spatiales initiales – interventions qui se basent sur une étude attentive de l’état d’origine et des références architecturales du concepteur, Michel Magnin. On parle ici de la composition spatiale, de l’organicité des formes fluides, de l’apport de lumière et de la légèreté apparente du volume bâti caractérisée par une continuité du rez intérieur/extérieur qui a aujourd’hui complètement disparu.

Une salle de concert symphonique et un casino. Une esplanade urbaine. Un plan de quartier résidentiel.

Depuis le milieu du XXe siècle, la ville d'Amman, capitale de la Jordanie, est confrontée à une arrivée massive de réfugiés, principalement par vague. Ce statut accorde des droits très restreints en Jordanie. En effet, l'accès au système de santé et à l'enseignement public leur est difficile, en raison du manque de moyens et d'infrastructures du pays. En fonction du plan directeur officiel du développement d'Amman pour 2025, de l'emplacement des camps de refugiés palestiniens et de la zone d'habitation des réfugiés irakiens, un secteur d'étude a été choisi. Une fois le secteur d'étude défini, en prenant en compte la densité de la population et l'emplacement des différentes écoles, la commune d'Hamzal a paru être l'endroit le plus propice à la construction d'une autre école. Le site choisi est construit sur un axe principal: bureau, mosquée, hôpital et bâtiment à fonction publique y sont présents. En outre, l'école sera réservée à des étudiants du cycle secondaire, se préparant à l'examen Tawjihi (examen d'admission à l'université). De plus, l'école sera mixte et pourra accepter une capacité maximale de 700 étudiants. Bien que l'école soit ouverte neuf mois durant une année, le programme prévoit que la bibliothèque, l'aula, ainsi que la salle de réunion soient publiques et accessibles toute l'année.