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Les CTO retenus par les reglementations concernant les epandages sur sol agricole des boues d'epuration urbaine ou des composts (FLT, BbF, BaP et 7 PCB) ainsi que 13 autres HAP sont doses dans les produits residuaires organiques (PRO) epandus, les sols et les recoltes des sites de Colmar, Ensisheim et Feucherolles. D'autres CTO (phtalates, LAS, nonylphenols, dioxines et furanes) sont aussi doses dans certaines de ces matrices a Colmar et Feucherolles. Dans les PRO, les teneurs en FLT, BbF, BaP et 7 PCB sont heterogenes en fonction des annees et des produits mais conformes et en general tres inferieures aux seuils reglementaires (d'un facteur 4 au moins). Les flux de ces CTO sont globalement conformes aux limites reglementaires. Les stocks initiaux moyens en 16 HAP representent 1,1 a 1,5 kg/ha et 15g/ha pour les 7 PCB reglementes, soit des niveaux faibles, conformes a ceux habituellement observes dans les sols agricoles ; ils sont tres heterogenes. Dans tous les sites, aucune accumulation en HAP ou PCB dans les sols n'est decelable. Parmi les 16 HAP, le NAP est trouve dans quasiment toutes les recoltes des sites de Feucherolles et Colmar, jusqu'a 4 microg/kg MS sans aucun lien avec les traitements organiques recus. En revanche, les PCB sont tous en dessous des limites de quantification dans les recoltes. Parmi les autres CTO, les dioxines et furanes sont inferieurs aux seuils de quantification dans toutes les matrices. Certains phtalates et les LAS sont detectes aussi bien dans les PRO que dans les sols et les recoltes. Les teneurs dans les PRO sont tres variables et peuvent etre elevees (jusqu'a 1 g/kg MS pour certains phtalates et 0,1 g/kg MS pour les LAS). Cependant, dans les sols et les recoltes, aucune difference entre les traitements, ni entre les traitements et le temoin n'est detectee. Dans les sols a Feucherolles, la teneur moyenne en DEHP (phtalate le plus abondant) est de 64 microg/kg, en LAS de 85 microg/kg. Dans les recoltes, le DIBP est le phtalate le plus abondant a des teneurs moyennes variant entre 80 et 1800 microg/kg MS dans les grains ; les LAS ont des teneurs egalement tres variables entre annees allant de non quantifiable a 2300 microg/kg MS. Dans les trois essais au champ, aucun impact de l'epandage des produits residuaires organiques n'est observe dans les sols et dans les recoltes.

L’objectif est de synthétiser les résultats de 3 essais de plein champ au bout de 6 ans (Colmar), 8 ans (Feucherolles) et 11 ans (Ensisheim), sur l’effet de l’épandage de produits résiduaires organiques (PRO) sur le bilan de 7 éléments traces (Cd, Cr, Cu, Hg, Ni, Pb, Zn). Les concentrations dans l’horizon de surface sont plus élevées en Cd et Hg sur le traitement comportant des boues chaulées à Ensisheim, en Cu, Zn et Hg sur les traitements comportant des fumiers, des composts de biodéchets, de fumier, de boues et d’ordures ménagères résiduelles à Feucherolles. A Colmar, les épandages n’ont pas d’effet. Les effets des épandages sur les concentrations en éléments traces des grains de blé, maïs et orge restent modestes, comparés à l’effet année, site et espèce végétale. L’effet le plus marqué est la diminution de la teneur en Ni, suite à l’épandage de la boue chaulée, qui remonte le pH du sol. Les flux d’entrée d’éléments traces représentent entre 0,002 % et 2 % par an du stock initial de l’horizon de surface. Pour le Cu, Hg, Ni, Pb et Zn, la source principale est constituée par les PRO. Pour le Cd, et dans une moindre mesure le Cr, ce sont les engrais phosphatés. Les flux apportés par les retombées atmosphériques sont généralement plus faibles que ceux des PRO, mais plus élevés que ceux des engrais. Les exportations par les récoltes (grains, et pailles pour Feucherolles) sont très faibles, de 0,0006 % à 0,1 % par an du stock initial. L’effet des épandages sur les exportations est faible, comparé à l’effet site. Le bilan entrées (PRO, engrais) – sorties (récoltes) vont de + 2 g/ha/an pour Hg à + 1 kg/ha/an pour Zn en valeur absolue, et de + 0,1 % du stock par an pour Cr à + 0,8 % du stock par an pour Cu. Certains traitements témoin ont des bilans légèrement négatifs. Les bilans en Hg à Ensisheim et en Cu et Zn à Feucherolles, supérieurs à + 10 % par rapport au témoin, expliquent les évolutions de concentrations observés dans l’horizon de surface.

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