Romaric Zagré, Moussa Sall, Djibril Diop, Quentin Grislain, Ward Anseeuw, Jeremy Bourgoin, Djiby Dia, Territoires, Environnement, Télédétection et Information Spatiale (UMR TETIS), Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-AgroParisTech-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), Département Environnements et Sociétés (Cirad-ES), Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad), Institut Sénégalais de Recherches Agricoles [Dakar] (ISRA), Acteurs, Ressources et Territoires dans le Développement (UMR ART-Dev), and Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Université de Montpellier (UM)-Université de Perpignan Via Domitia (UPVD)-Université Paul-Valéry - Montpellier 3 (UPVM)
International audience; The food issue related to population growth is at the heart of international sustainable development agendas and feeds the debates on the transitions to be undertaken or supported. Often defined in opposition to an intensive and capitalist agro-industrial pathway, the family farming model, which encompasses a set of farm types and farmers with varied profiles, remains difficult to consider in all its diversity due to its constant evolution. Some phenomena remain little studied, in particular the dynamics of land accumulation on farms identified in some sub-Saharan African countries. Our contribution, based on surveys conducted in Senegal, aims to characterize the profiles and modalities of access to land of 1399 farms, with the highest land concentration. At the scale of different agro-ecological zones, we show that the heads of farms with more than 3 hectares are mostly originating from the locality, cultivate family land and invest in agriculture income from this same activity. On the whole, these farms do not seem to be subject to a gentrification dynamic, characterized by investments by urban and rural elites, often not coming from the agricultural world, and who acquire land with non-agricultural income. With regard to land dynamics, surveys show that the majority of land remains under customary occupation although rural territories are in constant evolution. In a context where public authorities are emphasizing the need for agricultural intensification, through the promotion of private entrepreneurship and the agro-industrial sector, it is crucial to have a good understanding of the diversity of farm forms. This is all the more necessary as a land reform is under way and will help redefine the contours of the agricultural model, between productivity and the demands of sustainability and equity.; L’enjeu alimentaire lié à l’augmentation démographique est au cœur des agendas internationaux de développement durable et nourrit les débats sur les transitions à entreprendre ou soutenir. Souvent défini en opposition à un modèle agro-industriel intensif et capitaliste, le modèle des agricultures familiales, ensemble de types d’exploitations et d’exploitants aux profils variés, reste difficile à considérer dans sa diversité du fait de sa constante évolution. Certains phénomènes restent peu étudiés, notamment la dynamique d’accumulation foncière d’exploitations agricoles identifiée dans certains pays d’Afrique subsaharienne. Notre contribution, basée sur des enquêtes menées au Sénégal, vise à caractériser les profils et les modalités d’accès au foncier de 1399 exploitations agricoles, concentrant le plus de terres. À l’échelle de différentes zones agro-écologiques, nous mettons en évidence que les chefs d’exploitations agricoles possédant plus de 3 hectares sont majoritairement issus de la localité d’origine, cultivent des terres familiales et investissent dans l’agriculture des revenus issus de cette même activité. Globalement, ces exploitations agricoles ne semblent pas inféodées à une dynamique de gentrification, caractérisée par les investissements d’élites urbaines et rurales, souvent non issues du monde agricole, et faisant l’acquisition de terres grâce à des revenus non agricoles. Concernant les dynamiques foncières, les enquêtes montrent que la majorité des terres reste sous occupation coutumière bien que les territoires ruraux soient en constante évolution. Dans un contexte où les pouvoirs publics insistent sur les besoins d’intensification agricole, à travers la promotion de l’entreprenariat privé et du secteur agro-industriel, il est crucial d’avoir une bonne compréhension de la diversité des formes d’exploitations agricoles. Cela est d’autant plus nécessaire qu’une réforme foncière est en cours et qu’elle contribuera à redéfinir les contours du modèle agricole, entre volontés productivistes et exigences de durabilité et d’équité.