Introduction Les paronychies chroniques sont liees a une inflammation des tissus peri-ungueaux, replis sus-ungueal et/ou lateraux evoluant depuis plus de 6 semaines. Leurs causes sont multiples, le plus souvent liees a la disparition de la cuticule [1] . Buts Etudier les particularites epidemio-cliniques et etiologiques des paronychies chroniques dans notre contexte a travers une serie de 130 cas. Patients et methodes Etude retrospective menee au service de dermatologie du CHU de Casablanca entre 2006 et 2017. Tous les cas de paronychies chroniques diagnostiques durant cette periode etaient inclus. Les donnees epidemiologiques, cliniques et etiologiques etaient collectees a travers des fiches preetablies. Resultats Cent trente cas etaient colliges, incluant 108 femmes et 22 hommes. L’âge moyen etait de 42 ans. Quarante patients etaient suivis pour diabete ou autre immunodepression. L’exposition aux irritants etait retrouvee chez 63 patients (48 %). Une atteinte polydactylique des mains etait notee dans 90 cas (69 %). Le repli proximal etait affecte dans 88 cas (67 %). La dystrophie ungueale etait observee chez 77 patients (59,23 %). Le Candida etait isole dans 86 cas (66,15 %). L’eczema de contact etait directement en cause dans 25 cas (19 %). D’autres etiologies etaient retrouvees notamment le psoriasis dans 9 cas (7 %), l’onychotillomanie dans 4 cas (3 %), la prise medicamenteuse (retinoides, chimiotherapie, etanercept) dans 3 cas (2 %), des tumeurs benignes dans 2 cas (1,5 %) et la retronychie dans un cas (0,7 %). Sur le plan therapeutique, l’eviction d’irritants et l’utilisation de dermocorticoides etait de mise. Les antifongiques systemiques etaient prescrits chez les patients ayant une surinfection mycosique. Conclusion La dermatite de contact est l’etiologie la plus rapportee de paronychie chronique. Cependant, dans notre etude, le Candida represente la cause la plus retrouvee avec notamment une atteinte polydactylique des mains. En effet, c’est un agent pathogene qui s’associe souvent a une paronychie chronique, toutefois, il n’est pas considere comme agent causatif, mais plutot comme une colonisation fongique secondaire faisant suite a une perturbation de la barriere formee par l’eponychium et l’ongle en raison d’une irritation chronique [2] . Cette derniere represente un facteur de risque etabli, retrouve chez 48 % de nos patients.