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Quel a été le processus de la pensée humaine pour parvenir à l'idée de divinité ? Comment l'homme est-il passé d'un rapport horizontal et direct avec la nature à une relation verticale et distanciée avec les ancêtres et les dieux ?

The 1981 and 1990 European Values Surveys largely supported the thesis of increasing secularisation in Western Europe. Almost all the variables showed a religious decline, which was even deeper among the youth, except for beliefs in an afterlife. Peter Berger and Grace Davie have underlined the "European exception" in contrast to the rest of the world. However the last survey in 1999 revealed significant changes. The downward trend is now counterbalanced by two new tendencies : a Christian renewal and the devlopment of religiosity without belonging, especially among the youth. In particular beliefs in an afterlife are spreading. These tendencies vary according to country. Eastern-socialist Europe shows an even more developed religious renewal among the youth in particular.

Depuis quelques années, on observe un regain d'intérêt inattendu pour les pratiques et les croyances religieuses. Une tendance qui n'est pas propre à la France mais qui y revêt des traits spécifiques.

International audience; The 1981 and 1990 European Values surveys largely supported the thesis of increasing secularisation in Western Europe. Almost all the variables showed a religious decline, which was even deeper among young people, except for beliefs in an afterlife. Peter Berger and Grace Davie have underlined the "European exception" in contrast to the rest of the world. However, the last survey in 1999 revealed significant Christian renewal and the development of religiosity without belonging, especially among young people. In particular, beliefs in an afterlife are spreading. These tendencies vary according to country. Post-socialist Europe shows an even more developed religious renewal, in particular among the young.

L'héritage chrétien en disgrâce s'appuyant sur un sondage réalisé en 1994 et en partie répétée en 2003, nous proposeronsdonc une comparaison entre les deux enquêtes pour voir si l'évolution constatée en 1994 s'accentue ou si des changements sont intervenus comme semblent le suggérer certains résultats de l'enquête européenne sur les Valeurs de 1999 (comparée à celles de 1990 et de 1981).

"la religion : un paysage en pleine évolution", ce titre du chapitre "religion" du précédent livre, qui portait sur les enquêtes de 1981 et 1990, conviendrait encore plus à ce nouveau chapitre. Partant du constat précédent, que nous complèterons par l'apport des enquêtes françaises récentes, nous découvrirons quels sont les principaux changements intervenus de1981 à 1999. Puis nous approfondirons les transformations les plus importantes, comme la poussée des croyances relatives à l'après-mort en particulier chez les sans religion, et nous verrons quel est le rôle éventuel de la religion dans la revalorisation constatée de la famille, de l'autorité et de certaines normes civiques. Nous nous limiterons aux attitudes religieuses telles que les enquêtes par sondages et surtout telles que les enquêtes Valeurs permettent de les saisir. Cela ne dira pas tout des évolutions religieuses actuelles, loin de là, mais cela permettra de repérer et de pondérer les principales tendances à l'œuvre.

International audience; This article proposes a general model of analysis of the relations between religion and modernity, where modernity is conceived as a new axial age. Modernity appears to have four principal types of religious effect : decline, adaptation and reinterpretation, conservative reaction, and innovation. It produces secularization as well as new religious forms, in particular : worldliness, dehierarchization of the human and the divine, self-spirituality, parascientificity, pluralism, and mobility. Two thresholds of secularization are distinguished : autonomization in relation to a religious authority and abandonment of any religious symbol. I conclude that the first threshold has largely been crossed, but not the second one, except in some domains (science, economics) or for only a minority of the population. This is because of the adaptation of the great religions to modernity, of fundamentalist reactions, and of the spread of new religious forms.

International audience

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Cette présentation s'appuie sur une exploitation de tous les sondages effectués en France, en particulier l'enquête sur les valeurs des Européens de 1990 (enquête Valeurs) et le sondage CSA-le monde-la vie de 1994, mais aussi les résultats d'enquêtes par interviews et sur les réflexions d'un colloque qui avait pour thème "jeunes et religions en France". Compte tenu du poids du catholicisme (9/10eme des appartenances), nous y porterons une attention particulière ; les protestants représentent 2 pour cent environ des 15-24 ans, les juifs, 0,5 pour cent, les musulmans, 4,5 pour cent, et les autres religions, environ 2 pour cent.Quatre tendances dominantes se dégagent: une baisse importante de l'intégration chrétienne, une relativisation des croyances, une poussée des "croyances parallèles" et une redéfinition du christiannisme en terme d'épanouissement terrestre. Avant d'aborder le premier point, voyons sur quelle toile de fond s'inscrivent les attitudes religieuses.

Partout en Europe, on constate une érosion des religions chrétiennes au profit des religions parallèles. Même dans des pays à forte tradition catholique, les formes d'adhésion sont plus flexibles.

International audience; Cette analyse comparative montre qu'il existe très peu de liens entre les statuts confessionnels en vigueur, depuis la laïcité (France) jusqu'à la religion d'Etat (Suède), et les niveaux de la religiosité dans les divers pays. Les pays qui ont le système confessionnel le plus "avantageux", les pays nordiques, sont aussi parmi ceux qui ont les niveaux les plus bas d'implication religieuse personnelle. Par ailleurs, sur fond de tendances dominantes identiques quant aux évolutions religieuses, on constate une certaine convergence de ces statuts, les pays les plus laïques nuançant leur régime cependant que les pays reconnaissant une confession officielle limitent les prérogatives de celle-ci mais les spécificités demeurent.

Yves Lambert dresse d'abord un panorama religieux des pays d'Europe occidentale mettant en évidence la situation toute différente des pays de tradition luthérienne et des pays de tradition catholique (ou bi-confessionnelle). Mais, en même temps, il montre que l'évolution des croyances et celle des pratiques conduit, plus subtilement, à distinguer trois ensembles typiques : le christianisme confessant, le christianisme identitaire et l'humanisme séculier.Il montre que l'appartenance à l'un ou l'autre de ces modèles entraine des variations importantes en ce qui concerne les valeurs et, par exemple, l'adhésion à une morale principielle ou circonstancielle, à des règles qui s'imposent en toute circonstance ou laissent à l'individu une marge d'appréciation.Mais quelles que soient les questions, la déchristianisation apparait comme une tendance lourde : chaque génération est moins religieuse que la précédente et le demeure en vieillissant. Toutefois, chez les plus jeunes apparaît de plus en plus nettement une distinction entre l'adhésion à une religion et les croyances avec, d'un côté, un essor de la sécularisation et de l'individualisme, de l'autre le retour de certaines croyances et l'essor de nouvelles formes de spiritualité.Déclin des institutions religieuses et des dogmes, mais essor de la spiritualité marque ainsi, selon l'auteur, l'avènement de l'ère post-chrétienne ou encore celle de la...haute modernité.

Yves Lambert dresse d'abord un panorama religieux des pays d'Europe occidentale mettant en évidence la situation toute différente des pays de tradition luthérienne et des pays de tradition catholique (ou bi-confessionnelle). Mais, en même temps, il montre que l'évolution des croyances et celle des pratiques conduit, plus subtilement, à distinguer trois ensembles typiques : le christianisme confessant, le christianisme identitaire et l'humanisme séculier.Il montre que l'appartenance à l'un ou l'autre de ces modèles entraine des variations importantes en ce qui concerne les valeurs et, par exemple, l'adhésion à une morale principielle ou circonstancielle, à des règles qui s'imposent en toute circonstance ou laissent à l'individu une marge d'appréciation.Mais quelles que soient les questions, la déchristianisation apparait comme une tendance lourde : chaque génération est moins religieuse que la précédente et le demeure en vieillissant. Toutefois, chez les plus jeunes apparaît de plus en plus nettement une distinction entre l'adhésion à une religion et les croyances avec, d'un côté, un essor de la sécularisation et de l'individualisme, de l'autre le retour de certaines croyances et l'essor de nouvelles formes de spiritualité.Déclin des institutions religieuses et des dogmes, mais essor de la spiritualité marque ainsi, selon l'auteur, l'avènement de l'ère post-chrétienne ou encore celle de la...haute modernité.

Yves Lambert dresse d'abord un panorama religieux des pays d'Europe occidentale mettant en évidence la situation toute différente des pays de tradition luthérienne et des pays de tradition catholique (ou bi-confessionnelle). Mais, en même temps, il montre que l'évolution des croyances et celle des pratiques conduit, plus subtilement, à distinguer trois ensembles typiques : le christianisme confessant, le christianisme identitaire et l'humanisme séculier.Il montre que l'appartenance à l'un ou l'autre de ces modèles entraine des variations importantes en ce qui concerne les valeurs et, par exemple, l'adhésion à une morale principielle ou circonstancielle, à des règles qui s'imposent en toute circonstance ou laissent à l'individu une marge d'appréciation.Mais quelles que soient les questions, la déchristianisation apparait comme une tendance lourde : chaque génération est moins religieuse que la précédente et le demeure en vieillissant. Toutefois, chez les plus jeunes apparaît de plus en plus nettement une distinction entre l'adhésion à une religion et les croyances avec, d'un côté, un essor de la sécularisation et de l'individualisme, de l'autre le retour de certaines croyances et l'essor de nouvelles formes de spiritualité.Déclin des institutions religieuses et des dogmes, mais essor de la spiritualité marque ainsi, selon l'auteur, l'avènement de l'ère post-chrétienne ou encore celle de la...haute modernité.

Alors que les nouveaux mouvements religieux se multiplient et que se modifient sans cesse les contours du paysage religieux, comment définir aujourd'hui la religion ? Après avoir rappelé les origines étymologiques controversées du mot "religion" et passé en revue les différents types de définition, l'auteur analyse ici les principales tendances de l'évolution religieuse occidentale. Caractérisées tant par une érosion de l'adhésion chrétienne que par une progression des croyances parallèles, ces mutations du religieux traduisent l'entrée dans une nouvelle étape de la modernité. "Tournant axial" marqué par des phénomènes de sécularisation, d'individualisation et de mondialisation dont les effets ambivalents sur la religion laissent l'avenir très ouvert.

Alors que les nouveaux mouvements religieux se multiplient et que se modifient sans cesse les contours du paysage religieux, comment définir aujourd'hui la religion? Evolutive, une telle définition, compte tenu de la dissémination même du religieux, ne peut être que plurielle et d'une pertinence toute relative. Après avoir rappelé les origines étymologiques -controversées- du mot "religion" et passé en revue les différents types de définition, Yves Lambert analyse ici les principales tendances de l'évolution religieuse occidentale. Caractérisées tant par une érosion de l'adhésion chrétienne que par une progression des croyances parallèles, ces mutations du religieux traduisent l'entrée dans une nouvelle étape de la modernité. "Tournant axial" marqué par des phénomènes de sécularisation, d'individualisation et de mondialisation dont les effets ambivalents sur la religion laissent l'avenir très ouvert.

Une enquête pour le groupe d'études des systèmes des valeurs européennes confirme un retour des croyances liées à l'après-mort. Surtout dans les jeunes générations. Le syncrétisme religieux est aussi à la mode. Analyse.

Les rapports entre les jeunes et la religion cultivent le paradoxe : d'un côté, des signes de retour du religieux (baptêmes d'adolescents) et lesuccès des grands rassemblements européens, de l'autre, le constat d'une désaffection croissante et d'une large indifférence , tandis que les "croyances parallèles" (astrologie, télépathie, réincarnation) sont en progression et se mêlent volontiers aux croyances chrétiennes. Les sociologues comme les responsables religieux sont plutôt déroutés par cette situation et par ce "bricolage" frisant le syncrétisme. Les recherches effectuées sur ces questions étant assez nombreuses pour permettre d'en avoir une vue d'ensemble, malgré des lacunes, l'Association française de sociologie religieuse a organisé en 1992 son colloque annuel sur le thème "jeunes et religions en France". Nous entirerons les principales conclusions.

Diffusion du document : Station d’Économie et Sociologie rurales 65 rue de Saint-Brieuc 35042 RENNES CEDEX (FRA); Les rapports entre les jeunes et les religions cultivent le paradoxe : d'un côté des signes de retour du religieux (baptêmes d'adolescents et le succès des grands rassemblements européens, de l'autre, le constat d'une désaffection croissante et d'une large indifférence, tandis que les "croyances parallèles" (astrologie, télépathie, réincarnation) sont en diffusion et se mêlent volontiers aux croyances chrétiennes. Tant les sociologues que les responsables religieux étaient plutôt déroutés par cette situation et par ce bricolage frisant le syncrétisme. Les recherches effectuées sur ces questions étant assez nombreuses pour permettre d'en avoir une vue d'ensemble, malgré des lacunes, l'association Française de sociologie Religieuse a organisé en 1992 son colloque annuel sur le thème "jeunes et religions en France". Y. Lambert en tire les conclusions.

Les jeunes s'éloignent inexorablement du christianisme, comme le montrent de nombreux colloques et enquêtes qui permettent de dégager quatre tendances principales : un effritement de l'intégration chrétienne ; un glissement vers le relativisme et le probabilisme, une progression des croyances parallèles, et, pour une partie des jeunes, une redéfinition "mondaine" du christianisme. Or ni les médias, ni les responsables religieux, ni, paradoxalement, les responsables laïques, n'ont vraiment regardé cette réalité en face et pris la mesure de ces conséquences (mémoire des grandes traditions, repères éthiques des jeunes, transmission des valeurs).

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