Salès-Wuillemin, Edith, Clain, Anthony, Carrel, Thomas, Lejeune, Catherine, Laboratoire de psychologie : dynamiques relationnelles et processus identitaires [Dijon] (PSY-DREPI), Université de Bourgogne (UB)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC), Maison des Sciences de l'Homme de Dijon (MSH Dijon (MSHD)), Université de Bourgogne (UB)-Université Bourgogne Franche-Comté [COMUE] (UBFC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Lipides - Nutrition - Cancer [Dijon - U1231] (LNC), Université de Bourgogne (UB)-AgroSup Dijon - Institut National Supérieur des Sciences Agronomiques, de l'Alimentation et de l'Environnement-Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Santé, and Maison des Sciences de l'Homme, MSH Dijon
National audience; Contexte : En France, la question de la poursuite, de la limitation ou de l’arrêt des traitements palliatifs en cas de cancer métastatique non résécable fait l’objet de débats nourris. Plusieurs études internationales estiment qu’entre 10 et 20% des patients atteints de cancer reçoivent une chimiothérapie dans le dernier mois de leur vie (Benson, 2001 ; Niedern Tollåli, Dalhaug et al. 2014 ; Earle, Landrum, Souza et al. 2008 ; Ho, Barbera, Saskin, et al. 2011). L’une des raisons de cette prescription est la surestimation faite par les médecins de l’espérance de vie de leurs patients (Nieder et al., 2014 ; Christakis & Lamont, 2000). Pourtant, ces traitements peuvent diminuer la qualité de vie des patients (Rajagopal, Nipp & Selvaggi, 2014). La question soulevée porte sur les cognitions en jeu dans la prise de décision. Ces cognitions forment un réseau au sein d’une représentation (Deschamps & Moliner 2012), certaines sont centrales et collectivement partagées au sein du groupe social ou professionnel (Salès-Wuillemin, Morlot, Fontaine, 2011).Méthode : En suivant la méthodologie d’enquête (Salès-Wuillemin, 2006), 13 entretiens semi-directifs ont été conduits auprès de médecins oncologues âgés de 33 à 59 ans (Âge moyen = 42,18). Une analyse thématique (Negura, 2006) révèle les cognitions reliées à la prise de décision.Résultats : 8 cognitions sont évoquées par tous les médecins interrogés, elles forment un réseau. La qualité de vie du patient est centrale elle est connectée à l’allongement de la durée de vie (11/13), et dans une moindre mesure à la durée du traitement (1/13), au mode d’administration (1/13) et au caractère innovant du traitement (1/13). Les effets secondaires indésirables sont reliés à tolérance (7/13). Par ailleurs, le lieu d’administration est connecté avec le mode d’administration du traitement (6/13) lui-même relié avec le coût du traitement (1/13). D’autres cognitions sont présentes et participent dans une moindre mesure à la décision : l’état général du patient, l’efficacité thérapeutique, les référentiels et protocoles, la motivation du patient, son lieu de vie, le type de tumeur.Discussion : Ces résultats mettent en évidence la complexité des combinaisons de cognitions qui s’opèrent au moment de la prise de décision. Il reste à comparer ce pattern de résultats avec celui des patients et des aidants.