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International audience; L’objet de ce chapitre est de se demander si on peut repérer les effets de la barbarie dans les organisations à partir des notions freudiennes de pulsion de mort et de culture. Le concept de pulsion de mort est inventé par Freud en 1920 dans « Au-delà du principe de plaisir ». Il le conduit à réaménager sa théorie des pulsions et il est ensuite au coeur de son ouvrage mi-philosophique mi-psychanalytique de 1930, Malaise dans la culture, qui fait partie de ses ouvrages majeurs de psychologie sociale. La barbarie est alors définie comme ce qui s’oppose à la civilisation ou à la culture. C’est ce lien qui est mobilisé ici dans l’analyse des organisations. Dans un premier temps, le rapport entre la barbarie comme négation de la culture et la pulsion de mort est examinée sous l’angle théorique de la pensée freudienne et de quelques-uns de ses successeurs. Dans une deuxième partie, le repérage de la pulsion de mort et de ses effets destructeurs dans les organisations et dans la société est effectué d’abord à partir de la notion d’ « organisation psychotique » puis par la mise en relation des phénomènes génocidaires, des licenciements de masse et de la souffrance au travail.

Intervention au 1er Colloque organisé le 7/04/2015 par le cabinet Technologia et l'association Galilée Services Publics : "Bien vivre au travail avec les philosophes" Comment les pensées d'hier éclairent les actions d'aujourd'hui ?

Cet article s’interroge sur la très faible réception de La Part maudite par les économistes professionnels alors que Bataille prétendait qu’il s’agissait d’un « ouvrage d’économie politique ». Est-ce que l’affirmation était provocatrice ou doit-elle être prise au sérieux ? Quelle est la nature de l’ouvrage ? C’est en revenant sur le différend épistémologique révélé par l’échange de Bataille avec François Perroux, le seul économiste à avoir dialogué avec lui de son vivant, que l’argumentation est construite., This article explores the very limited interest in La Part maudite by professional economists despite the fact that Bataille considered this book to be a work on “political economics”. Was he just trying to provoke or should this be taken seriously ? What is the substance of this book ? The argumentation is based on the epistemological dispute revealed by the exchange between Bataille and François Perroux – the only economist to have debated this issue with the author during his lifetime.

National audience; L’objet de ce texte est une discussion de la critique qu’Hannah Arendt fait des conceptions de Marx sur le travail dans Conditions de l’homme moderne. Cette critique est en même temps celle de l’envahissement du travail et de la consommation dans les sociétés contemporaines au détriment de l’œuvre et de l’action (en particulier politique). Deux thèmes principaux sont abordés dans la discussion : celui de la théorie marxienne du travail productif et celui de la centralité anthropologique du travail. Hannah Arendt a minimisé l’intérêt du premier et n’en a pas présenté les véritables enjeux alors qu’il peut constituer une référence pour l’analyse des privatisations et de la financiarisation des organisations. Concernant le second, l’analyse marxienne semble plus entrer en résonnance avec plusieurs travaux récents en psychopathologie du travail à propos des « risques psychosociaux » que les conceptions arendtiennes. Les deux contributions philosophiques et leur mise en perspective réciproque dans l’ouvrage d’Hannah Arendt présentent en tout cas un intérêt certain pour une réflexion sur les problèmes du management contemporain.