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Des inspecteurs des Finances sont partis faire carrière dans les banques dès le développement des grands établissements de dépôts dans le dernier tiers du XIXe siècle ; on en trouve aussi dès les années 1880 dans des compagnies de chemins de fer. En revanche, il faut attendre les premières années du XXe siècle pour voir les premiers pantoufler dans des entreprises industrielles. Ils sont cinq à le faire avant 1914. Dans l'entre-deux-guerres, le phénomène ne se développe que modérément, avec douze nouveaux cas. C'est dans l'après-1945 qu'il devient plus important, avec plus d'une dizaine de cas par décennie, et un maximum de dix-huit dans les années 1980. Il reflue toutefois dans les années 1990 (8) et 2000 (8). En tout, ce sont (en juin 2010) 100 inspecteurs - 96 hommes et 2 femmes dans la période récente - des promotions 1886 à 2001, soit 14 % de leurs effectifs totaux, qui ont donc au moins à un moment donné été employés à titre principal - hors simples mandats d'administrateurs ou présidences sans responsabilité exécutive - dans une entreprise industrielle (activités d'extraction minière ou pétrolière, et du BTP inclues) publique ou privée.

International audience; L’objet de ce texte est de revenir sur un droit du travail souvent réduit à la protection du travailleur contre les abus issu de la destruction du régime corporatif par la Révolution, pour envisager sa portée sur la reconfiguration du travail lui-même et, ainsi, sur les communs nouveaux qui en émanent en nous focalisant sur le commun essentiel que dessine la branche. En effet, en posant le contrat de travail comme base des rapports individuels entre un salarié et un employeur, le Code du travail tel qu’il se dessine au début du XXe siècle en France tend à bouleverser un monde ouvrier ancré dans la tradition de ses métiers perpétuée par le louage d’ouvrage, pour instituer un monde du travail dans lequel des individus partageant la condition commune de salariés liés à un même employeur et participant ainsi à la réalisation d’un même produit. Il établit le travail aux yeux mêmes des acteurs comme une activité se réalisant en un temps, organisé à partir de la durée légale du travail, et un lieu, l’établissement.

One of the most urgent tasks for French economy after Libération was to increase coal production. French government nationalized coal industry in 1946 and decided to increase coal production in the framework of Monnet Plan by concentrating financial and material resource to coal industry. France succeeded in increasing coal production according to Monnet Plan by the early 50's. The government estimated that national demand for coal would increase constantly through 50's and 60's. On the other hand, France had easier access to coal importation than before in 1952 with the institution of ECSC. However, French government decided to continue to increase national coal production in order to meet national demand for coal by its own production, and in order not to deteriorate current account. But in fact, national demand for coal did not increased as the government estimated. Coal crisis in 1958 forced the government to revise coal production programme to reduce national coal output. Meanwhile, French government made efforts to secure outlets of national coal. These efforts were concretized by the conclusion of contract between Électricité de France (EDF) et Charbonnages de France (CDF). By this contract, EDF was obliged to receive all quantity of national coal that CDF hoped to sell to electric sector. Thus, electric sector had to pay the price for coal policy that the government drew up according to the wrong estimation of national demand for coal., La pénurie de charbon a constitué une des préoccupations incessantes de la politique énergétique à partir des années trente en France. Dès la Libération, ce problème a conduit le gouvernement à adopter le programme de modernisation du charbonnage. Vers le début des années cinquante, la pénurie absolue en charbon a été endiguée. Dans le même temps, l'ouverture de la CECA a fourni davantage de facilités aux Français pour importer les charbons. Toutefois, le choix du gouvernement a plutôt consisté à accélérer le programme de renforcement de la production de charbon en vue de satisfaire les besoins le plus possible grâce à sa propre production dans une période où le pays souffrait d'une aggravation de la situation de la balance des comptes commerciaux. Cette politique s'est basée sur des hypothèses prévoyant une progression continuelle des besoins en charbon et que les mines françaises se trouvaient en mesure d'améliorer suffisamment leur compétitivité pour concurrencer leurs homologues étrangères. Cependant, ces hypothèses n'ont pas été confirmées par les faits. La crise du charbon de 1958 a provoqué un gonflement des stocks qui a obligé le gouvernement à annoncer le Plan Jeanneney. Le gouvernement a essayé par ailleurs de résoudre le problème de l'accumulation des stocks. Cet effort s'est concrétisé par la conclusion d'un contrat entre l'EDF et les CDF en 1965 par suite de l'intervention des pouvoirs publics. Ces derniers ont contraint l'EDF à accepter tous les charbons proposés par les CDF. L'EDF devait ainsi supporter les charges résultant de la politique d'accroissement de la production charbonnière menée par le gouvernement selon des prévisions erronées.

In most 19th-century centralized states, national monetary unification has been attained thanks to the creation of provincial branch networks by banks of issue. Through a case study on Belgium, this paper investigates the causes and consequences of this phenomenon, as well as its operational implications. It shows that political pressure – aimed at reducing credit rationing, and hence at fostering economic development – was a key factor in pushing reluctant central bankers to extend their operations outside domestic financial centers. The success of monetary unification crucially depended on the incentive structure embedded in the implemented supervisory policies – aimed at reducing risk-taking in the provinces., Dans la plupart des Etats centralisés, l'unification monétaire nationale a été atteinte au XIXe siècle par la création de réseaux de succursales de la banque d'émission dans les provinces. A travers une étude de cas sur la Belgique, ce chapitre analyse les causes et les conséquences de ce phénomène, aussi bien que ses implications opérationnelles. Nous montrons que les pressions de nature politique (dont le but était celui de réduire le rationnement de crédit et donc favoriser le développement économique) ont été le facteur principal poussant les frileux banquiers centraux à étendre leurs opérations en dehors des centres financiers domestiques. Le succès du processus d'unification monétaire dépendait de la structure d'incitations créée par les politiques de supervision adoptées (dont le but était celui de réduire la prise de risque dans les provinces).

Le recrutement social de l'inspection des Finances est marqué à partir de 1974 par la régression des classes moyennes et par la proportion croissante d'inspecteurs formés dans les écoles de commerce. Cette évolution s'est opérée quel que soit les options politiques des divers gouvernements.

Le pantouflage des inspecteurs des Finances s'est organisé selon plusieurs modèles sur le temps long des XIXe et XXe siècles. Sous la Ve République, le pantouflage explose mais selon de nouvelles filières à partir des années 1990 avec la libéralisation du secteur financier.

Les syndicats de fonctionnaires de l'Etat dont les postiers, des agents des collectivités locales et des employés du secteur privé se sont trouvés dans des situations juridiques différentes sous le régime de Vichy. Leurs responsables ont dû s'adapter selon les circonstances et selon leurs penchants, entre résistance et attentisme, tolérance et double-jeu ou franche collaboration.

Par les responsabilités qu’il a exercées dans la haute fonction publique, par les cours qu’il a professés à l’Institut d’études politiques et les réflexions qu’il a publiées sur sa profession, François Bloch-Lainé est devenu un personnage emblématique. Il représente cette noblesse d’Etat, qui, façonnée dans l’épreuve des années 1930 et 1940, a donné sa mesure sous la IVe République et dans les débuts de la Ve. Dès les années 1960, le prestige qui entoure sa personnalité l’érige presque à la h...

Durant l'Occupation, les mesures d'aryanisation constituèrent l'un des axes centraux de la politique antijuive menée par Vichy et les Allemands. Aux lois et ordonnances visant à l'élimination de l'influence juive dans l'économie nationale, l'ordonnance allemande du 26 avril 1941 soulignait tout à la fois les activités économiques prohibées aux juifs – touchant en premier lieu le commerce de gros et de détail –, et stipulait l'interdiction qui leur était désormais faite de tout contact avec le public.Alors que la mesure allait entraîner la fermeture de très nombreuses boutiques, certains commerces d'alimentation allaient, de façon paradoxale, pouvoir bénéficier, dans le cadre même de la procédure d'aryanisation mise en œuvre par les commissaires gérants, de l'autorisation à demeurer provisoirement ouverts.Deux catégories de boutiques d'alimentation étaient concernées par cette mesure de tolérance qui restait soumise à la condition expresse de ne servir qu'une clientèle exclusivement juive :– les boutiques dites “rituéliques”, autrement dit celles délivrant aux Juifs pratiquants des produits conformes aux prescriptions d'ordre rituel et religieux ;– les boutiques “de ghetto” implantées au centre d'importantes agglomérations juives, situées en premier lieu dans les quartiers St Gervais et St Paul dans le IVe arrondissement et destinées aux Juifs non attachés à la stricte pratique cultuelle.C'est précisément sur le quartier juif du Marais, au cœur du Pletzl, constitué par la rue des Rosiers et des rues avoisinantes, que porte l'étude.Les raisons invoquées par Vichy et les Allemands au maintien de l'activité de ces fonds de commerces par leurs propriétaires juifs, obéissaient autant à des motifs :– d'ordre idéologique (canaliser ainsi les Juifs vers ces boutiques qui leur seraient réservées limiterait d'autant les contacts avec les aryens),– économique (éviter la perte de denrées périssables),– de caractère social (continuer à assurer l'approvisionnement de ces importants noyaux de populations juives)– que cultuel (répondre aux sollicitations du Consistoire israélite de Paris de laisser subsister à Paris un certain nombre d'entreprises, dites rituéliques, dans le but de permettre aux Juifs de continuer d'exercer leur religion).Vichy souhaitait faire préférentiellement bénéficier de cette tolérance d'ouverture momentanée, les Juifs français, si possible anciens combattants, aux Juifs étrangers. Ainsi, à partir de listes présentées par l'Association consistoriale israélite de Paris (ACIP), de recommandations formulées par le Comité de coordination des œuvres de bienfaisance israélites puis par l'Union générale des israélites de France (UGIF), d'avis adressés par les administrateurs provisoires eux-mêmes aux services du Commissariat général aux questions juives (CGQJ), des listes d'autorisations étaient dressées, périodiquement mises à jour puis soumises aux autorités occupantes.Les boutiques bénéficiant ainsi de cette tolérance échappaient momentanément au processus d'aryanisation. Elles étaient dès lors tenues d'afficher clairement leur nouvelle situation : plusieurs pancartes confectionnées par le Comité de coordination des œuvres de bienfaisance israélites devaient signaler ce changement “Restaurant juif, entrée interdite aux non juifs”, étaient apposées à la fois dans le local de l'établissement et sur sa façade.La mission des administrateurs provisoires consistait alors à maintenir le statu quo, à veiller à ce que cette condition essentielle soit strictement observée. Le non respect de la règle entraînait la fermeture immédiate de la boutique et son aryanisation.Pourtant, au fil des années d'occupation, ces autorisations allaient progressivement s'avérer n'être que de faux-semblants : l'arrestation suivie de la déportation dont furent victimes nombre de ces boutiquiers, le passage en zone sud pour certains autres, finirent par amenuiser le nombre de ces commerces d'alimentation au statut particulier.Ces mesures de tolérance prises parcimonieusement par Vichy et l'occupant allaient au final faire figure de leurre. L'importance du nombre de déportés parmi les boulangers, bouchers, charcutiers, épiciers et restaurateurs de ces rues du Marais en traduit toute la tragique dimension. Au delà de l'aspect alimentaire, la zone environnante de la rue des Rosiers constitua le lieu géométrique traditionnel de l'immigration juive, comme se plaisait à le rappeler, une décennie plus tôt, le journaliste, critique littéraire et historien, Pierre Paraf. Le lourd bilan de la Shoah rapporté à ce quartier en souligne la terrible réalité.