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International audience; Au cours des dernières années, les développements parallèles du cyberespace, de la production de données (multiplication des capteurs de toutes formes, conforté par l'émergence de l'internet des objets) et des capacités de stockage et de traitements (cloud computing, traitement distribué) ont permis l'émergence de nouveaux outils comme le Big Data ou le machine learning. Ces nouvelles technologies ont fait l'objet d'un grand engouement médiatique et industriel car les promesses qui leurs sont associées semblent potentiellement révolutionnaires. L'hypothèse formulée serait que le traitement de données massives en temps réel permettrait d'améliorer considérablement nos capacités à connaître notre environnement, à y interagir, et à prédire des évènements et des comportements à court et moyen termes . La connaissance scientifique serait elle-même en passe d'être bouleversée, la faculté de corréler des données les unes avec les autres par le biais d'algorithmes prenant la place des traditionnels facteurs de causalité qui fondent le socle de la pensée scientifique. En 2008, le rédacteur en chef de la célèbre revue Wired, Chris Anderson annonçait ainsi la « fin de la théorie » et des méthodes scientifiques traditionnelles, qui visent à expliquer des phénomènes sociaux et à les interpréter. Après un état des lieux des débats et des attentes qui ont émergés ces dernières années dans les milieux militaires concernant ce nouvel outil, nous proposons ici d’interroger la notion même de « donnée » pour essayer de définir une stratégie spécifique, qui dépasse un cadre strictement technique afin de faire émerger la nature des enjeux et des choix humains auxquels les décideurs sont aujourd’hui confrontés.

Les possibilites offertes par les outils numeriques sur le champ de bataille ont fait l’objet de divers developpements. Alors que la numerisation fournit une reponse technique et scientifique qui semble permettre au leader de reduire l’incertitude et le « brouillard de la guerre », nous devons aussi nous interroger sur cette nouvelle « rationalite » de la guerre ? En effet, les limites inherentes a ces technologies, et les transformations socio-spatiales qu’elles impliquent, ont ete moins etudiees. Or, le combat hyper-connecte conduit a des transformations majeures a differents niveaux (gestion des troupes, procedures de commandement, reponses aux fautes et aux bugs, resilience, etc.) et peut aussi generer de nouvelles vulnerabilites.

International audience; L’Aviation Légère de l’Armée de Terre (cf. encadré) s’est dotée en 1999 du SIG GeoConcept afin d’étudier les bénéfices possibles que pourrait apporter l’utilisation d’applications liées à la cartographie numérique pour la préparation de ses missions de combat. 10 années ont passé et le premier SIG métier, le Module de Préparation de Mission des Equipages hélicoptères de l’ALAT (MPME) équipe dorénavant la majorité des escadrilles en France, comme en opérations extérieures. Retour sur une évolution technologique majeure.

National audience; L’accroissement de la complexité du champ de bataille, la nécessaire connectivité aux réseaux militaires des pays alliés (chacun développant son propre concept de Network Centric Warfare) et l’accélération du tempo des interventions armées ou duales ont tout naturellement conduit l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT) à se doter de systèmes d’information permettant une conduite de mission optimisée et surtout intégrés aux opérations modernes interarmées et internationales. Petit tour d’horizon de l’équipement actuel et des nouveautés prévues en 2009 grâce à deux systèmes de conduite de mission de générations différentes.