1. Entre nature et agriculture. Agricultures patrimoniales et services environnementaux en aire d’adhésion des parcs nationaux à la Réunion et en Guadeloupe
- Author
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Demene, Camille, Peuplements végétaux et bioagresseurs en milieu tropical (UMR PVBMT), Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (Cirad)-Institut de Recherche pour le Développement (IRD)-Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-Université de La Réunion (UR), Université de la Réunion, Gilles Lajoie, and STAR, ABES
- Subjects
[SHS.GEO] Humanities and Social Sciences/Geography ,Vanille de la Réunion ,Coffea ,Vanilla from Reunion Island ,Coffee from Guadeloupe ,Analyse de système ,Café de Guadeloupe ,Marginal crops ,Service environnemental ,E14 - Économie et politique du développement ,E50 - Sociologie rurale ,Territory ,Géographie ,Parc national ,A01 - Agriculture - Considérations générales ,Étude de cas ,Vanilla planifolia ,National park ,Agriculture ,Secteur agricole ,[SHS.GEO]Humanities and Social Sciences/Geography ,Environnemental service ,B10 - Géographie ,services écosystémiques ,Développement régional ,Filières agricoles marginales ,Sociologie ,Territoire ,Multifunctionality ,P01 - Conservation de la nature et ressources foncières ,Biodiversité ,Multifonctionnalité de l’agriculture - Abstract
This research deals with changing interactions between agriculture and territories. Food production is no longer the only criteria used to assess agricultural systems efficiency. Social and environmental issues are increasingly taken into account. This new understanding of the role of agriculture within territories raises the issue of the role of some extensive marginal agricultural models, aside intensive models promoted by agricultural policies. We focus on how increasing concerns on biodiversity may impact these models. Addressing biodiversity issues may change the way agriculture is considered, from a threat to a potential ally in natural areas management. We assume that this redefinition of agriculture’s role goes beyond a mere reframing of environmental functions but results of genuine trade-offs with other cultural and social functions. Considering an agricultural industry as a geographical object, we propose a two-stage analysis. Using actor’s discourses, we analyze (i) their perceptions of agricultural functions, then (ii) the integration of these perceptions in their strategies, that contribute to transforming resources (geographical, economical, political, and ideological resources) used by agriculture. This analytical framework is applied on a small but emblematic Reunionese agricultural industry, vanilla, whose economical profitability is questioned today. Our analysis reveals that biodiversity issues both raise new constraints and restriction but also generate new opportunities for actors to make their strategies evolve. Trade-offs between ecological, economical, social and cultural issues are part of these dynamics. The comparison with another marginal insular agricultural industry, coffee in Guadeloupe, reveals similar dynamics, and allows us to discuss the way agriculture could be managed, especially considering environmental and ecological aspects. Although the concept of « environmental service » offers new perspectives, its actual implementation isn’t suited to such agricultural systems, whose characteristics are not those of conventional productivist models. In Guadeloupe, the support the National Park granted to this type of agriculture models (coffee and vanilla) give us some elements to discuss the relevance and the interest of such an intervention. The vulnerability of such marginal industries, and the close intertwining of economic, social, cultural and environmental issues at stake, suggest to cross sectoral settings and to promote a territorial governance allowing a transverse consideration of their specificities., Ce travail de recherche prend sa source dans les dynamiques actuelles qui affectent les liens entre agricultures et territoires. L'activité agricole n'est plus évaluée à l'aune de son seul rôle alimentaire, son inscription sur le territoire est aujourd'hui renégociée au regard d'enjeux sociaux et environnementaux. Cet examen de l'agriculture sous l'angle d'une pluralité de fonctions ouvre une fenêtre de réflexion sur la place au sein des territoires de filières agricoles à la marge des modèles d'intensification et de modernisation promus depuis une cinquantaine d'années par les politiques agricoles. Nous nous interrogeons en particulier sur l'incidence pour ces filières de l'attention accrue accordée à la biodiversité. En déplaçant le curseur, dans les représentations des acteurs, entre agriculture auxiliaire et agriculture prédatrice, l'enjeu biodiversité est susceptible de modifier les ressources et les contraintes avec lesquelles se construit l'inscription territoriale d'une filière agricole. Nous faisons l'hypothèse que ce processus ne se résume pas à un encadrement de la fonction environnementale, mais est le résultat de compromis territoriaux faisant également intervenir les représentations des autres fonctions de l'activité agricole, économiques, sociales, culturelles. A partir des concepts et des outils de la géographie sociale, en considérant une filière agricole, à l'instar du territoire, comme un objet socio-spatial, nous proposons une analyse en deux temps. A partir des discours d'un panel d'acteurs intervenant sur le territoire, nous analysons, dans un premier temps les représentations des fonctions de l'activité agricole, et, dans un second temps, l'intégration de ces représentations dans leurs stratégies, et les ajustements induits sur les ressources (géographiques, économiques, politiques, symboliques) que mobilise une filière agricole. Nous appliquons cette démarche d'analyse à une filière agricole réunionnaise, la vanille, héritière d'une histoire économique florissante aujourd'hui fragilisée. L'analyse montre que l'attention accrue portée à la biodiversité réunionnaise est un facteur d'évolution de l'inscription territoriale de cette filière : porteuse de contraintes, elle s'accompagne également de nouvelles opportunités. Les arbitrages observés font intervenir, au-delà des seuls enjeux écologiques, les représentations des fonctions sociales, culturelles, et économiques de cette filière. Les acteurs de la filière construisent notamment différentes stratégies de reterritorialisation, s'appuyant à des degrés divers sur ces fonctions attribuées à l'activité agricole. La mise en perspective de cette étude de cas avec celle de la filière café guadeloupéenne pose les bases d'une discussion sur la pertinence de la mobilisation du concept de « service environnemental » dans le cas de ces filières à la marge des modèles promus par les politiques agricoles. L'intervention du Parc National de Guadeloupe sur les dynamiques de relance des filières patrimoniales guadeloupéennes fournit des éléments de discussion sur le rôle d'un Parc National vis-à-vis de ce type de filières agricoles. Leur fragilité met en balance des enjeux économiques, sociaux, culturels et environnementaux dont l'imbrication invite à dépasser leur prise en compte segmentée dans le cadre des politiques sectorielles.
- Published
- 2013