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Recourir au marché pour externaliser des tâches et les contrôler par des procédures «qualité» sont deux modalités particulières de la nouvelle gestion publique. Plusieurs sociologues ont pointé le paradoxe de ces réformes qui recentrent l’État sur des fonctions de pilotage mais réduisent sa capacité d'expertise. Dans la lignée de ces travaux, les auteurs étudient ici les contradictions qu’a rencontrées la réforme des laboratoires publics de chimie et d’hydrobiologie chargés de la surveillance des eaux de surface.

Recourir au marché pour externaliser des tâches et les contrôler par des procédures « qualité » sont deux modalités particulières de la nouvelle gestion publique (Bezes, 2005). Plusieurs sociologues ont pointé le paradoxe de ces réformes qui recentrent l’Etat sur des fonctions de pilotage mais réduisent sa capacité d’expertise (voir par exemple Barone et al., 2016). Dans la lignée de ces travaux, nous étudions ici les contradictions qu’a rencontré la réforme des laboratoires publics de chimie et d’hydrobiologie chargés de la surveillance des eaux de surface. Dans une première partie, nous retraçons l’histoire de ces réformes et les choix faits par les acteurs publics impliqués pour garantir la qualité des données. Puis nous explicitons les difficultés rencontrées par des ambiguïtés sur ce qui fait la valeur des données de surveillance hydrobiologique. Enfin nous abordons les conditions nécessaires pour générer de la confiance dans un marché et les limites auxquelles le système actuel est confronté.

La directive cadre européenne sur l’eau (DCE)1 impose une nouvelle forme de gestion des milieux aquatiques et la notion de conditions de référence est un point-clé pour la mise en œuvre de l’évaluation (mesurée comme un écart à cette référence) et pour définir les objectifs de restauration. Cependant, de nombreuses critiques se sont élevées contre ce concept. Le contexte de « changement global2 » ne fait que renforcer cette tendance. Dans cet article, coécrit par un écologue et une socio-politiste, nous revenons sur la construction sociale et scientifique de cette notion, des indicateurs qui en découlent et de leur agrégation dans la DCE. En nous focalisant sur son application aux cours d’eau, nous expliquons son origine, son succès, ses limites et les questions que pose son institutionnalisation. Cela nous conduit à nous interroger sur l’avenir de cette politique, en particulier du point de vue de la restauration.

Depuis près de deux siècles, on recueille des données sur la faune et la flore aquatique. Ces données anciennes plus ou moins bien conservées sont utilisées pour construire des projets d'évaluation et de conservation de la biodiversité. Que peut-on en attendre ? Quelles précautions prendre pour une utilisation judicieuse ?

Depuis près de deux siècles, on recueille des données sur la faune et la flore aquatique. Ces données anciennes plus ou moins bien conservées sont utilisées pour construire des projets d'évaluation et de conservation de la biodiversité. Que peut-on en attendre ? Quelles précautions prendre pour une utilisation judicieuse ?Data on aquatic flora and fauna have been collected over the last two centuries, whilst human impacts on water and habitat quality have been increasing. Though the data have been used mainly by scientists in applied ecology, contemporary social concerns enhance their value for biodiversity issues and management. However, the appropriate use of historical data requires expert analysis of the various archives, taking into account the historical context and scientific aims at the time of collection. Review of historical data is essential for the conservation and efficient, sustainable management of biodiversity.

Depuis près de deux siècles, on recueille des données sur la faune et la flore aquatique. Ces données anciennes plus ou moins bien conservées sont utilisées pour construire des projets d'évaluation et de conservation de la biodiversité. Que peut-on en attendre ? Quelles précautions prendre pour une utilisation judicieuse ?

The breeding of the carp Cyprinus carpio L. in the Guenitra dam (Oum, Toub, Skikda, Algeria) began in 1989 with 800 larvae imported from Hungary. This pilot project in carp breeding aimed to provide a stock of protein resource at low cost, with the purpose of extending the scheme to other water bodies in the area. Studies of the dam and its fauna took place between 1995 and 1999. It was determined that the Guenitra dam is favourable to carp breeding. The experiment can be replicated with success in similar water bodies. L'elevage de la carpe Cyprinus carpio L. dans le barrage Guenitra (Skikda, Algerie) a vu le jour en 1989 avec l'ensemencement de 800 alevins importes de la Hongrie. Ce projet pilote de carpiculture avait pour objectif la mise en place d'une ressource proteique a moindre cout avec l'ambition de sa generalisation a d'autres plans d'eau de la region. Pour cela, nous avons etudie entre 1995 et 1999, l'hydrobiologie du barrage et les reactions biotope-biocenose-ichthyofaune en estimant le stock de peche s'evaluant entre : Carpe grosse tete Ctenopharyngodon idella Val., Carpe herbivore Aristichthys nobilis R et Carpe argentee Hypophtalmichthys molitrix Val. Les resultats obtenus, durant ces trois campagnes (1996/97, 97/98 et 98/99) englobent les parametres climatologiques, les analyses physico-chimiques in situ des sels mineraux et en laboratoire et enfin, l'age et la biometrie des trois especes de Carpes. Cette etude diagnostic preliminaire montre que le barrage Guenitra est un ecosysteme tout a fait favorable a la mise en place et l'exploitation d'une activite carpicole. D'autre part, elle permet de consolider l'idee de transfert de ce type d'elevage dans d'autres retenues d'eau ayant un environnement similaire. [ABSTRACT FROM AUTHOR]