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International audience; Cet article présente une synthèse des étapes du développement de la pratique des « tableaux vivants » depuis le milieu du XVIIIe siècle, en mettant en relief le lien du divertissement avec l’esthétique néoclassique. Une première partie est consacrée aux fondements théâtraux du genre et à leur inscription dans la réforme du théâtre engagée par Diderot, sur le modèle de la peinture, inventant le dispositif du tableau, au service de l’expression du « vrai » et d’un combat contre l’artifice. La deuxième partie met l’accent sur l’impact de cette réforme théâtrale sur la peinture néo-classique et sur l’adéquation de la forme « tableau vivant » avec ces peintures. Enfin, une troisième partie s’attache à l’exposition du divertissement envisagé sous l’angle d’une pratique mondaine, souvent solidaire de l’anticomanie de l’époque.

This article investigates the relationship of the tableau vivant to modernism and postmodernism and examines how the aesthetic characteristics mobilized by the tableau vivant disrupt the logic of modernism. In the nineteenth century, the tableau vivant, because of its intrinsic intermediality, was seen as overly theatrical and was thus relegated to the antechamber of photographic modernity, as a practice that discredited the seriousness of a medium in need of legitimization. By 1964, however, Robert Morris used the tableau vivant as an instrument to critique modernism in his work Site. Postmodernist artists explored the tableau vivant still further and used it repeatedly in photography, video, and performance. This article examines how Luigi Ontani, Cindy Sherman, and Yasumasa Morimura adopt the tableau vivant as an interface that allows them to physically manipulate representations of Western society in order to critique its values and codes., Cet article traite des liens entretenus entre tableau vivant et postmodernité. Le tableau vivant est abordé sous l’angle de ses propriétés intrinsèquement intermédiales et comme un instrument de mise en crise des valeurs modernistes. Une première partie est consacrée aux problèmes qu’il pose au XIXe siècle à la photographie alors au stade de sa légitimation en médium autonome. Dans une partie médiane, la performance de Robert Morris Site (1964) est étudiée sous l’angle d’une critique de la doxa moderniste. Une troisième partie est consacrée aux affinités esthétiques du tableau vivant avec la postmodernité, notamment dans l’approche qu’en livre Fredric Jameson. Les œuvres de Luigi Ontani ou Yasumasa Morimura sont étudiées en ce sens.