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Cet article propose une analyse des conflits relatifs à la création du Parc national des Calanques (18 avril 2012), premier parc périurbain européen. La grille de lecture proposée est celle de l’effort environnemental, défini comme la contribution, socialement différenciée et potentiellement inéquitable, des acteurs sociaux aux politiques publiques de protection de l’environnement. S’inscrivant dans le cadre d’analyse des inégalités environnementales, ce suivi sociologique initié en 2008, regroupe un dense corpus de données (observations directes, entretiens, questionnaires). L’analyse porte sur le processus de concertation et sur les premières implications de la requalification environnementale de ce lieu fréquenté de longue date par des populations urbaines locales. Une première partie porte sur les conflits relatifs aux modes de fréquentation du lieu et une seconde sur ceux relatifs à ses portes d’entrée. Mettant en regard ces deux dimensions, une dernière partie montre comment l’effort environnemental se double d’un autre type d’effort, que l’on qualifiera d’urbain. This article proposes an analysis of the conflicts surrounding the creation of the Calanques National Park, near Marseille (on April 18th, 2012), the first periurban national park in Europe. Our approach has embraced the analytical framework of environmental effort. Environmental effort may be defined as the socially differentiated and potentially unfair contribution of social actors to public environmental-protection policies. As part of a wider environmental inequality framework, this sociological survey, initiated in 2008, has gathered a variety of data (direct observations, interviews, questionnaires). We shall look at both the importance of procedures implemented and the role these procedures play in the environmental reclassification of this area, which has long been used by local urban populations. The first part of the article focuses on conflicts relating to uses within the park itself, while the second focuses on conflicts concerning the management of its entry points. Linking these two dimensions, the final part of the article shows how environmental effort goes hand in hand with urban effort.

Comment apprendre l’architecture à l’école ? Si l’architecture semble actuellement incapable de trouver une place durable au sein du système scolaire français, depuis la fin des années 80, les enseignants ont la possibilité de stipuler des partenariats avec des architectes médiateurs, mettant en place des actions éducatives. De telles actions facilitent une mise en relation, ouvrent des opportunités et permettent la rencontre entre deux milieux professionnels traditionnellement séparés, les enseignants et les architectes, dans l’objectif de démocratiser la culture architecturale.Un profil spécifique d’enseignants, issu majoritairement des disciplines artistiques, sollicite des intervenants externes. De même, un profil particulier d’architectes médiateurs répond à leur appel. Les données recueillies jusqu’à ce moment montrent que ces deux milieux communiquent par des dispositifs d’action spécifiques, qui articulent les acteurs selon des rapports différents d’autonomie ou de collaboration : le cours magistral, l’activité pédagogique et le projet coopératif, qui implique une collaboration plus conséquente entre les acteurs. Nous faisons l’hypothèse que, parmi les trois dispositifs d’action, celui du projet coopératif en particulier produit de l’innovation dans le milieu scolaire et dans les pratiques des enseignants, mais aussi des apprentissages inédits pour les élèves et des phénomènes de rayonnement des connaissances sur les acteurs extra-scolaires. Cette communication aspire à présenter certains effets de la co-construction de l’action éducative par le binôme enseignant-architecte, dans le cadre des résultats d’un protocole de recherche-action mis en place depuis janvier 2015 sur trois écoles de la Métropole de Bordeaux. Le protocole se développe sur six mois et se structure en trois phases : le contact avec les acteurs, le processus d’action (l’organisation et l’animation d’une action éducative d’architecture commune aux trois écoles) et le suivi des effets. Il implique la participation de quatre groupes d’acteurs : les directeurs et les enseignants des écoles concernées par l’action, les élèves impliqués dans l’action et les parents des élèves. Nous verrons comment la pratique de projet, utilisée comme méthodologie pour structurer l’action, génère un mode d’enseignement original de l’architecture à l’école : le projet constitue à la fois le processus pédagogique de l’action éducative et le vecteur culturel et participatif pour diffuser l’architecture, pour permettre l’interconnexion et l’échange entre acteurs scolaires et extra-scolaires, pour créer et valoriser des compétences.