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Le déploiement des compétences citoyennes en arène publiques face aux élus fait l’objet de nombre d’analyses sociologiques qui s’intéressent aux dispositifs participatifs en urbanisme comme lieux par excellence du renouvellement démocratique. En se penchant sur les dispositifs consultatifs à partir d’une controverse urbanistique à Bruxelles, cette contribution fait ressortir les contrastes des modes d’investissement citoyen entre arènes publiques participatives et consultatives. Face au constat d’une juridicisation du discours et d’une judiciarisation du conflit dans les assemblées consultatives, cet article développe une analyse soulignant l’ambivalence des usages sociaux stratégiques du droit, mobilisés tant par les élus que par les citoyens, tentant respectivement de gérer la contestation citoyenne et de contester la gestion des politiques publiques. Les usages sociaux du droit observés, entre ressource et contrainte, questionnent en définitive les relations entretenues entre droit et politique dans les politiques d’aménagement du territoire. Many sociological works focus on the civic and critical capacities of lay citizens confronted to local officials in public arenas, especially in participative assemblies, considered as the ultimate venue of a democratic renewal. However, by concentrating on the consultative public arenas in the context of a local urban planning controversy in Brussels, this paper aims to shed light on the contrasting modes of citizen investment in participative and consultative assemblies. Taking the political mobilization of law as both judicialization of the conflict and juridicisation of discourse, this article examines how local officials and lay citizen respectively try to manage the contestation and contest the management of public policies. The observed social uses of law question the relations between law and politics in urban planning. Las competencias críticas ciudadanas en arena públicas frente a los funcionarios electos es el tema de una serie de análisis sociológicos que se centran en dispositivos participativos en urbanismo como lugares por excelencia de la renovación democrática. Al centrarse en los dispositivos consultativos de una controversia urbana en Bruselas, esta contribución resalta los contrastes en los patrones de inversión ciudadana entre los espacios públicos participativos y consultivos. Ante el hallazgo de una juridicización del discurso y una judicialización del conflicto en las asambleas consultivas, este artículo desarrolla un análisis que subraya la ambivalencia de los usos sociales estratégicos del derecho, movilizados tanto por los funcionarios electos como por los ciudadanos, intentando, respectivamente, gestionar la protesta ciudadana y cuestionar la gestión de las políticas públicas. Los usos sociales del derecho observados, entre recursos y restricciones, cuestionan las relaciones mantenidas entre la ley y las políticas en las políticas de planificación.

International audience; Au moment de refermer cet ouvrage, il nous appartient d’insister, comme juriste, sur son apport substantiel à la connaissance des usages sociaux du droit (ou plutôt des droits) de la circulation internationale des familles. La première ambition affichée par Aurélie FILLOD-CHABAUD et Laura ODASSO, aussi bien dans le colloque Migrations familiales et usages du droit. Acteurs, normes et régulations de la circulation internationale des familles qui s’est tenu au MUCEN ( !) à Marseille, le 22 et 23 février 2018 que dans cet ouvrage qui le prolonge, a été d’appréhender le droit de vivre en famille non par le haut (approche top down) – en s’intéressant aux normes étatiques ou interétatiques et à leur mise en œuvre par voie de circulaires ministérielles ou de pratiques de guichets préfectoraux - mais par le bas en s’intéressant à la façon dont les familles migrantes vivent et appréhendent le droit des migrations.Cette inversion de perspective qui se focalise sur les compétences juridiques et usages sociaux du droit par les destinataires de la norme se rencontre, dans le cadre des Socio-Legal Studies , dans le courant des Legal Consciousness Studies.Le projet du présent ouvrage, tel qu’il est mentionné en introduction, était bien de se placer « du point de vue des individus » afin de saisir comment, par des « usages spécifiques du droit », ils parviennent, en mobilisant des ressources stratégiques diverses et une connaissance spécifique du droit, à « faire famille » et ce malgré les nombreux obstacles juridiques et pratiques érigés par les Etats et les autres institutions publiques sur leur parcours migratoire. Les différentes contributions analysent donc comment les différents acteurs de la migration familiale s’approprient, instrumentalisent mais aussi contournent le cadre juridique existant, souvent contraignant, pour « faire famille » mais aussi comment ce droit contribue, à rebours, à « (re)dessiner les contours des liens familiaux » et ainsi à remodeler les familles migrantes elles-mêmes. Plusieurs contributions montrent les marges de manœuvre qui parviennent, ou non, à dégager les familles migrantes et les compétences juridiques qu’elles acquièrent face à la machine étatique et à une régulation souvent « cacophonique » ou contradictoire de l’immigration familiale.