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A Mayotte, la mouche de la tomate Neoceratitis cyanescens est un ravageur redoutable pour les productions de tomates, où celle-ci peut nuire à la quasi-totalité de la récolte. En réponse à cette problématique, le projet INNOVEG du RITA porté notamment par le CIRAD se propose d'apporter des solutions innovantes et alternatives aux produits phytosanitaires. Suite à des résultats prometteurs de l'argile blanche en culture maraîchère à La Réunion (expérimentations menées par l'ARMEFLHOR), il a été décidé de tester son efficacité à Mayotte. Utilisée comme barrière minérale, l'argile blanche appelée aussi kaolinite ou kaolin (silicate d'aluminium), permet de dissuader les mouches de venir pondre sur les cultures hôtes, en perturbant leurs signaux visuels et olfactifs. L'essai s'est déroulé en plein champ à la station expérimentale de Dembéni en saison sèche, de juillet à octobre 2019. Les résultats ont montré un pourcentage de fruits piqués de 73,1 % pour les tomates traitées avec l'argile blanche contre 95,3 % pour les tomates en conventionnel et 94% pour les tomates non traitées. Ces résultats restent encourageants mais sont loin d'être suffisants. La technique de pulvérisation de l'argile étant complexe, elle nécessite d'être perfectionnée davantage. Il a donc été décidé de reconduire l'essai en 2020 pour améliorer les résultats de rendement.

Une méthode de lutte agroécologique a été développée dans le cadre du projet Innoveg du RITA à Mayotte contre les mouches des Cucurbitacées, principaux bioagresseurs des cultures légumières pendant la saison sèche. Cette méthode est basée sur l'utilisation d'un filet de protection (filet para-mouche de maille 7x2mm), de la mise en place d'un paillage plastique sous la culture et d'une prophylaxie (confinement des fruits piqués). Après plusieurs essais réalisés en station pendant les saisons sèches 2014 et 2015 avec de bons résultats, le transfert de cette méthode en milieu paysan a été initié en 2016. Une répétition de l'essai était tout de même nécessaire pour valider scientifiquement la méthode avec un nombre de répétition élevé, et valoriser ces travaux dans une publication scientifique. Un essai a donc été mis en place à la station agronomique de Dembéni au cours de la saison sèche 2017 avec 200 plants par modalité testée (filet vs absence de confinement). Cet essai n'a pas donné de résultats exploitables en raison de dégâts importants liés aux rats sur la formation des fruits et devra donc être reconduit.

L'aubergine est l'une des principales cultures maraîchères à Mayotte avec comme variété majoritaire Kalenda F1 (Technisem) qui produit de gros fruits longs et violet foncé appréciés des consommateurs. Cette variété dispose d'une résistance intermédiaire au flétrissement bactérien (FB) dû à Ralstonia solanacearum qui constitue la principale problématique pour l'aubergine à Mayotte. Mais il est probable que cette résistance ne soit pas adaptée aux souches locales de R. solanacearum car des pertes dues au FB sont fréquemment constatées chez les producteurs. Un essai variétal a été mis en place dans le cadre de l'action 3 du projet INNOVEG du RITA pour tester la tolérance de 6 variétés possédant des sources de résistances intermédiaires à R. solanacearum en plein champ au cours de la saison sèche, avec la variété Kalenda F1 comme référence. Un suivi des maladies a été effectué pendant 70 jours sur 100 plants par variété, et le poids moyen des fruits et le rendement ont été évalués sur 10 récoltes. La principale maladie observée au cours de l'essai fût le flétrissement bactérien à partir de 14 jours après plantation. L'ensemble des plants des 2 variétés réunionnaises Bringelle rond et Bringelle saucisse (issues de travaux de sélection menés par le CIRAD Réunion et l'Armeflhor) ont été atteints par le FB, ainsi que 93% des plants de Kalenda F1. En revanche les variétés asiatiques du fournisseur East West Seed ont démontré une bonne tolérance au FB avec peu de plants atteints (5% pour Arjani F1 et 6% pour Heijin F1), et aucun plant de la variété Zebrina (Technisem) n'a été touché par la maladie. Le meilleur rendement cumulé a été obtenu avec la variété Zebrina (≈3,8 Kg/m² avec des fruits de ≈266g ± 88), suivie de Arjani F1 (≈3,1 Kg/m² avec des fruits de ≈117g ± 36) et de Heijin F1 (≈2,5 Kg/m² avec des fruits de ≈148g ± 37). Les résultats de cet essai confirment la problématique liée au flétrissement bactérien sur la production d'aubergine. Les variété Zebrina, Heijin F1 et

Le flétrissement bactérien (FB) des Solanacées dû à la bactérie Ralstonia solanacearum est l'une des maladies les plus fréquemment observées sur tomate, principale culture maraîchère cultivée à Mayotte. Aucun moyen de lutte chimique efficace n'existant contre cette maladie, il a été décidé dans le cadre de l'action 2 du projet INNOVEG du RITA de travailler sur le développement d'une méthode de lutte agroécologique calquée sur les travaux déjà réalisés en Martinique par le CIRAD. Cette méthode consiste en l'utilisation de plantes de services (PdS) reconnues pour leur effet assainissant vis-à-vis de R. solanacearum en précédent cultural suivi d'un mulch. Trois espèces de PdS ont été testées à Mayotte sur leur capacité à diminuer l'incidence du FB sur une culture de tomates : les crotalaires Crotalaria spectabilis et Crotalaria juncea, et le niébé Vigna unguiculata. Des études ayant démontré par ailleurs de bons résultats avec l'incorporation de fumiers compostés, deux types d'amendements ont également été testés : un fumier de bovins composté et un fumier de volaille composté. 11 modalités ont été testées au cours de la saison sèche 2016 avec 6 modalités pour les PdS (3 espèces, une présence/absence d'amendement), 4 modalités pour les amendements organiques (2 types de fumier et 2 doses d'apport) et 1 témoin avec absence de précédent et d'amendement. Une caractérisation a été effectuée sur les PdS testées (date de floraison, hauteur du couvert et biomasse), puis un suivi de l'incidence du FB a été effectué pendant 60 jours sur 100 plants de tomates par modalité. Une évaluation de l'indice de colonisation bactérienne a été réalisée en fin d'essai par le biais d'isolements microbiologiques sur les plants sans symptômes pour repérer les infections latentes de R. solanacearum. Au cours de la croissance des PdS, le stade de 50% de floraison attendu entre 70 et 90 jours pour bénéficier d'un meilleur effet assainissant vis-à-vis de R. solanacearum est survenu très précocemen

Le concombre est l'une des principales cultures de rente des exploitations maraîchères avec la tomate et la laitue. Les producteurs mahorais sont confrontés à une forte pression phytosanitaire induisant des traitements réguliers, en particuliers contre la mouche des cucurbitacées (Dacus ciliatus) en saison sèche et les maladies fongiques (oïdium, corynesporiose) en saison des pluies. Pour tenter de répondre à cette problématique, un essai a été mis en place dans le cadre du projet INNOVEG du RITA dans le but de tester la résistance de 6 variétés de concombre à la corynesporiose (provoquée par le champignon Corynespora cassiicola), tout en étudiant leur comportement agronomique (rendement, rusticité). Cette expérimentation a été conduite sous abri pleine terre pendant la saison sèche 2017 sur les variétés Kasinda F1 (East West Seed), Sopita F1 (East West Seed), Jazzer F1 (Enza Zeden), Solverde F1 (Seminis), Tropical F1 (Technisem), et la variété Tokyo F1 (Technisem) utilisée comme référence en raison de sa prédominance dans les exploitations mahoraises. Un suivi des maladies a été effectué pendant 65 jours sur 40 plants par variété, et le poids moyen des fruits et le rendement ont été évalués sur 8 récoltes. Les résultats obtenus sont peu exploitables en raison d'une apparition trop tardive de la corynesporiose (48 jours après plantation) qui ne nous permet pas de conclure sur l'impact de cette maladie sur le rendement des différentes variétés étudiées. Des différences statistiquement significatives ont toutefois été démontrées : la variété Kasinda F1 semblait très tolérante à la corynesporiose tandis que les variétés Sopita F1, Solverde F1 et Tokyo F1 se sont montrées sensibles à cette maladie. Des niveaux de tolérances intermédiaires ont été constatés sur les variétés Jazzer F1 et Tropical F1. Par ailleurs, les variétés Solverde F1 et Sopita F1 se sont montrées plus tolérantes que les autres variétés à l'oïdium, et des pertes liées au virus ZYMV ont été constatées