Le Gal, Anne-Sophie, AGROCAMPUS OUEST, Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro), CNRS, IPHC, 23 rue du Loess, 67200 Strasbourg, Étienne Rivot, Jean-Yves Georges, and Kathrin Theissinger
The theory of evolution predicts that the reproductive success of an organism, i.e. the number of offspring, depends on its phenotypic traits and conspecific interactions. In oviparous species where females provide most of the reproductive costs, larger females are predicted to produce larger clutches. Additionally, when females mate with more than one single male during the breeding season, conspecific interactions are predicted to be centred around females. These two predictions were tested in a female-biased sexual size dimorphic species, the European Pond Turtle Emys orbicularis, where multiple paternity has been reported but whose social interactions are unknown. We investigated individual biometry and conspecific interactions in 23 adults and genetic-inferred paternity of their offspring born between 2012 and 2020 in the conservatory facility of Petite Camargue Alsacienne, Saint-Louis, France. For the 112 collected clutches, multiple paternity occurrence frequency was 38%, with 2 (35%) to 3 (3%) fathers per clutch. Fathers’ body colour has been correlated with single paternity. However, female position in the social network could not predict individual mating (single versus multiple paternity) strategy. When reproduction and potentially population dynamics mainly depend on maternal traits, females have to be highly considered, particularly in species of conservation concern.; La théorie de l'évolution prédit que le succès reproducteur d'un organisme, c'est-à-dire le nombre de descendants, dépend de ses traits phénotypiques et des interactions conspécifiques. Chez les espèces ovipares où les femelles fournissent la plupart des coûts de reproduction, on prévoit que les femelles plus grosses produiront de plus grosses couvées. Aussi, lorsque les femelles s'accouplent avec plus d'un seul mâle pendant la saison de reproduction, les interactions conspécifiques devraient être centrées autour des femelles. Ces deux prédictions ont été testées chez une espèce dimorphique, la Cistude d’Europe Emys orbicularis, où des cas de paternité multiple ont été observés. Nous avons étudié la biométrie individuelle et les interactions conspécifiques chez 23 adultes, ainsi que la paternité (simple ou multiple) au sein de pontes collectées de 2012 et 2020 dans l’élevage conservatoire de la Petite Camargue Alsacienne, à Saint-Louis (France). Parmi les 112 couvées collectées, la paternité multiple concernait 38% des couvées, avec 2 (35%) à 3 (3%) pères par couvée. Les mâles présentant davantage de tâches jaunes sur leur corps sont plus souvent impliqués dans la paternité simple. Cependant, la position de la femelle au sein de la population n’a pas permis de prédire la stratégie de reproduction privilégiée. Puisque la reproduction et potentiellement la dynamique de la population dépendent principalement des traits maternels, les femelles doivent faire l’objet d’une attention particulière, en particulier chez les espèces dont la conservation est préoccupante.