1. L'exploitation des ressources halieutiques dans les eaux internationales : équité et protection de l'environnement
- Author
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Wanda Koumga, Francine Josiane and Lalonde, Suzanne
- Subjects
Sovereignty ,Patrimoine commun de l'Humanité ,Common heritage of manking ,Souveraineté ,Freedom of fishing ,Equity ,Exploitation ,Ressources halieutiques ,Environmental protection ,Jurisdiction ,Liberté de pêche ,Haute mer ,Protection de l'environnement ,Fisheries resources ,International public service ,High Sea ,Juridiction ,Équité ,Service public international - Abstract
En trente-quatre ans d’existence depuis sa première signature, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer qui est entrée en vigueur le 16 novembre 1994, avait été conclue pour mettre en place des lignes directrices des droits et des obligations des États concernant l’utilisation des océans, définissant ainsi des normes spécifiques pour la gestion des ressources marines naturelles. La Convention continue toutefois d’alimenter les discussions et les négociations concernant la réglementation de l’exploitation des ressources halieutiques hauturières. Des parties lointaines des océans qui sont longtemps restés protégées de toute intrusion humaine, à l’exception de quelques navires en transit, et d’une pêche pratiquée au large des côtes, connaissent aujourd’hui des pressions considérables. En effet, à l’opposé des zones marines sous souveraineté (mer territoriale) ou sous juridiction de l’État côtier (zone économique exclusive), la liberté de pêche dans les eaux internationales est consacrée sur le plan juridique. Elle doit potentiellement profiter à tous les États, côtiers ou non; aucune discrimination juridique n’est alors envisagée. Cependant, cette liberté est mise en mal sur le plan pratique; les États possesseurs d’importants moyens de pêche rendent le principe illusoire. Cela aboutit à une surpêche, à une exploitation non rationnelle et déraisonnable des ressources halieutiques. Dès lors, l’on s’interroge sur le respect de l’équité, sur le sort de la gestion durable desdites ressources. De ce fait, comment concilier la liberté de pêche dans les eaux internationales avec l’impératif d’une gestion durable de ces ressources, afin qu’elle puisse profiter à tous les États? Au-delà de l’influence des considérations politico-juridiques qui ont quelque peu dénaturé l’essence même de la notion de patrimoine commun de l’humanité attribuée aux ressources minérales du fond de la haute mer (en dissociation des ressources halieutiques appartenant pourtant au même espace marin), la réalisation de cet impératif passe par l’attribution de la gestion des pêcheries hauturières à une organisation internationale de service public., For almost 35 years, since its first signature, the United Nations Convention on the Law of the Sea which eventually came into force on the 16th of November 1994, was originally drafted to set guidelines for both rights and responsibilities for different nations all over the world regarding the use of world's oceans, setting specific standards for the management of marine natural resources. Nevertheless, the Convention continues to supply the discussions and the negotiations on the exploitation regulations of offshore fishery resources. Except some ships in transit and offshore fishing, distant parts of oceans that have long been protected from human intrusion, are now under considerable pressures. Indeed, freedom of fishing in international waters is enshrined in the legal framework, unlike marine areas under the sovereignty (territorial sea) or under the jurisdiction of the coastal state (exclusive economic zone). Therefore, all states must potentially benefit from the freedom of fishing in international waters, whether coastal or non-coastal, with a non-tolerance for any legal discrimination. However, on a practical level, this freedom is undermined; for instance, some states possessing significant means of fishing make this principle illusory; hence, it leads some states to excessively overfish, leading to unreasonable exploitation of fisheries resources. And thus, questions are raised about respect for equity as well as the fate of the sustainable management of such resources. Therefore, how to reconcile freedom of fishing in international waters with a sustainable management of these resources so that all states can benefit from it? Beyond the influence of political and legal considerations that have distorted the very essence of the (notion of common heritage of mankind attributed to the mineral resources of the high seas), in dissociation of the fishery resources belonging to the same marine space, the achievement of this imperative requires the allocation of offshore fisheries management to an international public service organization.
- Published
- 2018