Aneziri, Sophia, Brulé, Pierre, Dasen, Véronique, de Polignac, Marcel Piérart François, Donnay, Guy, Georgoudi, Stella, Iossif, Panayotis, Jaccottet, Anne-Françoise, Kavoulaki, Athena, L’Homme-Wéry, Louise-Marie, Moreau, Alain, Piérart, Marcel, Piettre, Renée Koch, Pirenne-Delforge, Vinciane, Ratinaud-Lachkar, Isabelle, Schmitt Pantel, Pauline, Suys, Véronique, Tassignon, Isabelle, Ustinova, Yulia, Voutiras, Emmanuel, and Zaidman, Louise Bruit
L'opposition structurale tracée entre privé et public à partir de deux concepts grecs fut, pour un temps, un instrument d'investigation précieux pour les historiens et les anthropologues de la culture de la Grèce antique, en particulier dans le champ de l'histoire des institutions politiques et dans celui de l'histoire des religions. Cette opposition a toutefois fini par dessiner des frontières artificielles et imperméables dans des domaines de la réalité sociale qui souvent se recoupent et se superposent. Des questionnements récents ont tenté d'évaluer la pertinence de tels concepts, dans des communautés où l'engagement des individus relève du domaine commun, et ce volume participe résolument de cette réflexion critique. Les interférences entre «public» et «privé» sont tour à tour examinées, par l'analyse de cas précis, dans les domaines des pratiques religieuses, de l'administration du droit, de la littérature (tragédie), de la vie politique et de la pensée philosophique. À l'opposition binaire trop rigide se substituent des concepts plus dynamiques tels que ceux de «cercle de sociabilité», de «publicité» (par les pratiques de l'écriture), de «sanction sociale» (d'une pratique individuelle et volontaire), de «personne sociale» (avec l'image collective dont elle fait l'objet). La consécration d'inscriptions dans les sanctuaires des dieux de la cité, les fonctions publiques de prêtrise assumées aussi bien par des citoyens que par des femmes de citoyen, les pratiques funéraires partagées entre procession publique et rites domestiques, les fonctions sociales assumées par des femmes de citoyens, les pratiques funéraires partagées entre procession publique et rites domestiques, les fonctions sociales assumées par des associations dans lesquelles on adhère individuellement au service rendu à Dionysos, les cultes à mystères, où l'adhésion individuelle se traduit par des rites initiatiques commubautaires et inscrits dans le calendrier officiel de la cité, les dédicaces singuières dans le cadre des nouveaux cultes communs rendus aux souverains hellénistiques, les charges publiques assumées par les adeptes de l'épicurisme, tout dans les pratiques de la vie sociale et civique des Grecs jusqu'à la période romaine dit les immanquables interférences et les nombreuses interactions qui rendent caduque toute distinction entre sphère privée et sphère publique.