Romain, A., Sahali, D., Isnard-Bagnis, C., Gatault, P., Raimbourg, Q., Buob, D., Heng, A.E., François, H., Matignon, M., Brochériou, I., Plaisier, E., and Audard, V.
Introduction La prévalence du syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes (SNLGM) au cours de l’infection par le VIH serait de 1 à 4 %, mais les caractéristiques de ces patients n’ont jamais été décrites avec précision. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective permettant de recueillir les données des patients au sein de 7 hôpitaux, entre 2000 et 2016. Les données démographiques, cliniques, biologiques, histologiques et thérapeutiques étaient recueillies au moment de la ponction-biopsie rénale et au moment de chaque rechute. Résultats Huit patients ont été identifiés (3 hommes, 5 femmes) avec une durée médiane de suivi après le diagnostic de SNLGM de 20 mois. Sept avaient une infection VIH connue avant le SNLGM, 1 patient a présenté les deux entités simultanément. La protéinurie et l’albuminémie moyennes étaient respectivement de 7,9 g/j (3,33 à 14,8) et de 17,5 g/L (7,7 à 29,5). Trois patients ont présenté une insuffisance rénale aiguë. Au moment du SNLGM, 7 patients avaient des lymphocytes T CD4 + > 450/mm 3 et 5 avaient une charge virale indétectable. L’apparition du SNLGM a amené à modifier le traitement antirétroviral chez 3 patients. Six patients ont reçu comme traitement de première intention une corticothérapie permettant une rémission complète (RC) dans 4 cas. De manière spontanée, un patient a présenté une rémission partielle (RP) et un autre une RC. Deux patients avaient un SNLGM corticodépendant, deux autres ont présenté des rechutes multiples et un patient une seule rechute. Un traitement par rituximab a été instauré avec succès chez 4 patients. On note 4 épisodes infectieux sans infection opportuniste chez 2 patients traités par rituximab. Discussion Les résultats de cette étude suggèrent que la présence d’un SNLGM dans un contexte d’infection par le VIH soit une association rare, sans qu’un profil typique ne soit mis en évidence. Une étude complémentaire par hybridation in situ est en cours pour rechercher la présence du virus dans les podocytes de ces patients. Conclusion Cette étude permet de décrire précisément les caractéristiques des patients infectés par le VIH présentant un SNLGM. Le lien étiopathogénique potentiel entre ces deux entités reste à déterminer. [ABSTRACT FROM AUTHOR]