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Dans le lamidat peul le plus puissant du Nord Cameroun : Rey Bouba, a ete inaugure apres 1996 un marquage foncier sur les limites litigieuses, dans une zone de cohabitation entre migrants et autochtones. Apres huit annees de bornage, conduites par un Projet, puis par un bureau d’etude (Terdel), le pouvoir traditionnel arrete le processus et fait arracher les bornes des negociations en cours. Le pouvoir traditionnel affirme par la sa primaute sur la terre. L’administration centrale est absente du foncier et le gouvernement accepte un retrait de l’Etat, negocie a Rey sur la base d’interets electoraux bien compris. Societe civile et ONG sont inexistantes. Quant a la tutelle « technique », la Sodecoton, societe para-etatique accusee d’etre au service des migrants, elle n’est pas jugee suffisamment neutre en 2005. Aussi les officines de Developpement en charge du foncier se trouvent-elles sans recours face aux seuls pouvoirs traditionnels. Toute negociation de securisation fonciere semble alors devenir impossible.

Les Mafa, cultivateurs de mil des Monts Mandara, élèvent aussi quelques poules et du petit bétail. Le bovin, élevé dans un but essentiellement rituel, était sacrifié lors de la fête du taureau, maray. Les vaches, rares sur les pentes en terrasses du pays mafa, ne faisaient pas partie du système social : elles n'entrent pas dans la compensation matrimoniale et ne figurent pas dans les histoires qui opposent animaux domestiques et animaux sauvages. Le taureau "sacré" au contraire était sacrifié pour assurer la perpétuation des clans patrilinéaires. Cependant, de façon surprenante, en 1997 des étudiants mentionnent les vaches comme si elles avaient toujours été partie intégrante du système économique. Il s'agit soit de différences régionales, soit d'investissements nouveaux des Mafa grâce aux moyens apportés par des salaires extérieurs. La place nouvelle des vaches dans la société mafa est examinées en relation avec celle du taureau "sacré" du passé. (Résumé d'auteur)

Dans les savanes humides du Nord-Cameroun, la culture intensive du coton en rotation avec le maïs entraîne la dégradation des sols sableux en une quinzaine d'années. Or, il n'est plus possible de se contenter d'une agriculture itinérante sur brûlis, vu le développement de structures villageoises pérennes (habitat en ciment, puits, routes, hangar) et la surface des terres cultivables disponibles. Des recherches ont donc été mises en place pour estimer les risques d'érosion, évaluer les facteurs de dégradation et de restauration des sols et sélectionner les itinéraires techniques permettant une production intensive et durable. Durant 4 ans, le système conventionnel du labour+sarclage+buttage a donné les meilleurs rendements, mais les pertes en eau et en terre, en particulier en particules fines (les plus fertiles), sont très importantes, ce qui explique la rapidité de la dégradation du sol. Le système du travail réduit à la ligne de plantation avec maintien d'une mince litière, réduit les pertes par érosion, mais augmente le drainage. Ainsi, lors des années humides, les rendements en maïs sont 20 à 40% plus faibles que sous labour, suite à la lixiviation des engrais : il faut donc prévoir un supplément de 20 unités d'azote après la période la plus arrosée de l'année. Le décapage de 5 cm de sol entraîne une diminution de 30% de la production. Mais si, après 4 ans de culture, on observe les rendements en maïs sur les parcelles de ruissellement, on constate qu'une différence d'érosion en nappe cumulée de 4 mm (60 t en 4 ans) entraîne une réduction de 40% des rendements. L'érosion en nappe sélective est donc douze fois plus dégradante que le simple décapage. La restauration des sols tropicaux semble difficile du fait de la rapidité de la minéralisation des MO et des pertes par érosion et drainage. Au bout de 5 ans, les caractéristiques analytiques des sols sableux n'ont guère été améliorées... (D'après résumé d'auteur)