Exposure to aircraft noise, with constantly increasing traffic, is not without health risks for people living near airports. Some effects are already well established, while others are less documented and more discussed in the literature. Objective: This PhD aims to better understand and quantify the health effects of aircraft noise for people living near airports, particularly in France where few studies have been conducted. It focuses on health events suspected to be associated with aircraft noise exposure, but little studied in the literature: perceived health status, medication use, psychological distress, and saliva cortisol concentration (as a stress marker). In addition, while the effects of aircraft noise on the risk of hypertension are well known, this PhD proposes to study the effects of aircraft noise annoyance and noise sensitivity on the risk of hypertension and medication consumption, but also on perceived health status, and psychological distress. It also aims to determine the role of aircraft noise annoyance and noise sensitivity in the associations between aircraft noise exposure and previously investigated health events. Methods: The data collected as part of the DEBATS (Discussion on the Effects of Aircraft Noise on Health) and HYENA (Hypertension and Environmental Noise near Airports) research programs were used. DEBATS covers 1,244 residents of three French airports: Paris-Charles de Gaulle, Lyon-Saint-Exupéry and Toulouse-Blagnac. HYENA includes 4,861 residents of seven major European airports (United Kingdom, Germany, Netherlands, Sweden, Italy and Greece). The analyses focused either on DEBATS data only or on the pooled data of DEBATS and HYENA. This pooling was possible because the methodology used in the two studies is relatively similar. Aircraft noise exposure was estimated from modelled noise levels and then geolocated to each participant. Demographic, socio-economic, lifestyle, health and lifestyle information was collected using a face-to-face questionnaire administered at the participants' homes. Participants' blood pressure was measured using the same protocol, and saliva samples were collected using similar protocols to determine cortisol concentration.Results: An association was shown between aircraft noise exposure and perceived health status. It was positive and statistically significant only in men. No relationship was found between this exposure and the psychological distress assessed with GHQ-12. On the other hand, a significant association was found between aircraft noise annoyance and psychological distress: the higher the level of reported annoyance, the greater the risk of psychological distress. There was also a significant increase in the risk of psychological distress with the level of noise sensitivity. In addition, there were significant relationships between aircraft noise exposure and the risk of hypertension on the one hand, and medication use - particularly antihypertensive and anxiolytic medication - on the other hand. These two health outcomes were also associated with aircraft noise annoyance and noise sensitivity. Furthermore, a significant decrease in the daily variations - absolute and relative - in cortisol concentration was shown only in women, when aircraft noise exposure increases, with a significant increase in cortisol concentration in the evening. Finally, it was observed that aircraft noise annoyance and noise sensitivity modified the relationships between aircraft noise exposure and perceived health status, psychological distress, medication use, hypertension risk, and cortisol secretion. Conclusion: These results confirm those of the few studies in the literature suggesting associations between exposure to aircraft noise and a weaker perceived health status, medication use, and changes in cortisol secretion, a characteristic of the stress caused by this exposure. They are also consistent with those that do not suggest any association between aircraft noise exposure and psychological distress assessed by GHQ-12. We also found the role of moderator and/or mediator played by the annoyance due to aircraft noise and noise sensitivity in the relationships between this exposure to aircraft noise and psychological distress, medication use, hypertension risk, and cortisol secretion. It therefore seems of primary interest that future studies consider these two factors in order to better understand the underlying mechanisms., Contexte : L'exposition au bruit des avions, dont le trafic est en constante augmentation, n'est pas sans risque pour la santé des populations riveraines des aéroports. Des effets sont déjà bien établis, alors que d'autres sont moins documentés et davantage débattus dans la littérature. Objectifs : Ce travail de thèse vise à mieux connaître et mieux quantifier les effets du bruit des avions sur la santé des riverains d'aéroports, en France en particulier où peu d'études ont été menées. Il cible des événements de santé suspectés d'être associés à l'exposition au bruit des avions mais peu étudiés dans la littérature : état de santé perçu, consommation de médicaments, détresse psychologique, et concentration de cortisol salivaire (en tant que marqueur des états de stress). Par ailleurs, alors que les effets du bruit des avions sur le risque d'hypertension sont bien connus, ce travail de thèse propose d'étudier les effets de la gêne due au bruit des avions et de la sensibilité au bruit sur le risque d'hypertension, et la consommation de médicaments, mais aussi sur l'état de santé perçu, et la détresse psychologique. Il a en outre cherché à déterminer le rôle joué par la gêne due au bruit des avions et par la sensibilité au bruit dans les associations entre l'exposition au bruit des avions et les événements de santé précédemment investigués. Méthodes : Pour répondre aux objectifs de cette thèse, nous avons utilisé les données recueillies dans le cadre du programme de recherche DEBATS (Discussion sur les Effets du Bruit des Aéronefs Touchant la Santé) et de l'étude HYENA (Hypertension and Environmental Noise near Airports). DEBATS porte sur 1 244 riverains de trois aéroports français : Paris-Charles de Gaulle, Lyon-Saint-Exupéry et Toulouse-Blagnac. HYENA inclut 4 861 riverains de sept aéroports européens majeurs (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, Suède, Italie et Grèce). Les analyses ont porté soit sur les données de DEBATS uniquement, soit sur les données groupées de DEBATS et de HYENA. Ce regroupement a été possible car la méthodologie utilisée dans les deux études est relativement similaire : l'exposition au bruit des avions a été estimée à partir de niveaux de bruit modélisés, puis assignée par géolocalisation à l'adresse de chaque participant, des informations démographiques, socio-économiques et relatives au mode de vie, à l'état de santé, à la gêne due au bruit et à la sensibilité au bruit ont été recueillies à l'aide d'un questionnaire administré en face-à-face au domicile des participants, la pression artérielle de ces derniers a été mesurée en suivant le même protocole, et enfin, des échantillons de salive ont été collectés avec des protocoles similaires afin de déterminer la concentration de cortisol. Résultats : Une association a été observée entre l'exposition au bruit des avions et la dégradation de l'état de santé perçu. Elle est positive et statistiquement significative uniquement chez les hommes. Aucune relation n'a été trouvée entre cette exposition et la détresse psychologique évaluée grâce au GHQ-12. En revanche, une association significative a été montrée entre la gêne due au bruit des avions et la détresse psychologique : plus le niveau de gêne déclarée est élevé, plus le risque de détresse psychologique est important. Il existe également une augmentation significative du risque de détresse psychologique avec le niveau de sensibilité au bruit. Par ailleurs, des relations significatives sont retrouvées entre l'exposition au bruit des avions et le risque d'hypertension d'une part, et la consommation de médicaments - d'antihypertenseurs et d'anxiolytiques notamment - d'autre part. En outre, ces deux événements de santé sont également associés avec la gêne due au bruit des avions et la sensibilité au bruit. D'un autre côté, nous avons montré, uniquement chez les femmes, une diminution significative des variations journalières - absolue et relative - de la concentration de cortisol, lorsque l'exposition au bruit des avions augmente, avec une augmentation significative de la concentration de cortisol le soir. Finalement, nous avons observé que la gêne due au bruit des avions et la sensibilité au bruit modifient les relations entre l'exposition au bruit des avions et l'état de santé perçu, la détresse psychologique, la consommation de médicaments, le risque d'hypertension, et la sécrétion de cortisol. Conclusion : Ces résultats confirment ceux des études, peu nombreuses dans la littérature, suggérant des associations entre l'exposition au bruit des avions et la dégradation de l'état de santé perçu, la consommation de médicaments, et des modifications de la sécrétion de cortisol, signature d'un stress engendré par cette exposition. Ils vont également dans le même sens que ceux n'évoquant aucune association entre l'exposition au bruit des avions et la détresse psychologique évaluée par le GHQ-12. Nous avons par ailleurs retrouvé le rôle de modificateur et/ou de médiateur joué par la gêne due au bruit des avions et la sensibilité au bruit dans les relations entre cette exposition et la détresse psychologique, la consommation de médicaments, le risque d'hypertension, et la sécrétion de cortisol. Il semble donc primordial que les études futures prennent compte ces deux facteurs afin de mieux comprendre les mécanismes mis en en jeu.