Vertès, Francoise, Akkal-Corfini, Nouraya, Parnaudeau, Virginie, Gascuel, Chantal, Lazrak, El-Ghali, Mignolet, Catherine, Sol Agro et hydrosystème Spatialisation (SAS), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)-AGROCAMPUS OUEST, Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro), Agro-Systèmes Territoires Ressources Mirecourt (ASTER Mirecourt), Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), ANR ESCAPADE Programme Agrobiosphère : ANR-12-AGRO-0003, Agence Nationale de la Recherche (ANR). FRA., AGROCAMPUS OUEST, and Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut national d'enseignement supérieur pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Institut Agro)-Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)
National audience; A l'échelle de sites de quelques km2, les modèles d'émission d'azote vers l'air et l'eau mobilisent des données de pratiques agricoles observées à l'échelle même de la parcelle. Beaucoup de données ont été acquises dans le cadre des observatoires de recherche en environnement (ORE Agrhys, SOERE RBV, ....). Sur ces sites il n'y a donc pas d'itinéraires techniques (ITK) ou de systèmes de culture (SdC) type, chaque exploitation et chaque parcelle étant décrite in extenso sur la base d'enquêtes. Passant à l'échelle des grands territoires, il est nécessaire d'élaborer une typologie des éléments productifs (parcelles agricoles) et inersticiels (zone humides, haies,....) du paysage agricole, pour informer des modèles territoriaux (Swat, Sénèque, Nutting, ...). La caractérisation des éléments du paysage agissant sur la rétention d'azote a été menée sur différents bassins versants selon une méthodologie basée sur les modèles de Markov cachés adaptés à des corpus de données hétérogènes combinant des variables de natures différentes (Lazrak et al., 2015). Concernant les sources de nitrate, la méthode s'appuie sur l'hypothèse que les successions culturales sont indicatrices du niveau de risques Nitrate, risque calculé à partir d'un bilan entrées - sorties d'azote et d'un indice de lixiviation basé sur le taux de couverture des sols durant la période de drainage hivernal. Les successions culturales ont été identifiées à partir i) du traitement, par chaine de Markov (Mari et al. 2013), des données RPG pour l'occupation des sols et du RGA 2010 pour la partie cheptels et bâtiments d'élevage, ii) de classifications proposées à dire d'expert pour les différents territoires et iii) des résultats d'enquêtes de terrain sur diverses zones agricoles, en complément de données déjà disponibles. Sur les trois bassins versants Grand Morin, Save et Haut Loir, largement dominés par les grandes cultures, la typologie, basée sur la seule succession culturale s'est avérée opérationnelle : aux différentes classes de la typologie correspondent des niveaux d'émission d'azote différents, avec une variabilité intra succession modérée (cv 20-30%). Sur le bassin versant du Blavet, la diversité des systèmes de production - élevages d'herbivores, granivores, grandes cultures, cultures fourragères et légumineuses, combinés de diverses manières - s'est traduite, pour les 8 successions choisies au départ, par une large variabilité intra succession, à la fois sur les soldes de bilans et sur les indices de lixiviation. Un travail complémentaire a permis de proposer une nouvelle typologie des SdC, par analyse en composante principale sur les variables caractérisant les successions de cultures et les flux d'azote mis en jeu : 4 classes principales ont été retenues, l'axe 1 opposant les SdC avec ou sans prairies aux SdC spécialisées avec ou sans légumes, (axe 1+), tandis que l'axe 2 oppose des SdC à émission d'azote faible (2-) ou élevée (2+). 14 classes et sous classes rassemblent ainsi des SdC porches en termes de succession et de niveau d'émission d'azote (avec des seuils 5, 20, 40 et 70 kg N émis/ha/an). Afin de les spatialiser ces clusters ont été rattachés à la typologie initiale de Lazrak, et en intégrant également les informations acquises sur les substrats et la topographie. Ces typologies permettent de décliner l'ensemble des scénarios retenus, en remplaçant les SdC réels par leurs équivalent optimisés en termes d'émission d'azote, avec des bilans proches de l'équilibre et une couverture des sols maximisée, pour le scénario "Pratiques optimisées", et en remplaçant les SdC les plus émetteurs par des SdC à faibles émissions, dominées par des prairies pâturées extensivement, mixtes ou fauchées. Ce remplacement peut être ciblé sur les zones les plus éméttrices, selon le scénario "dilution", ou sur les zones les plus rétentives (bas de versant) selon le scénario "rétention" (cf Laurène Casal et al.). En conclusion, les typologies élaborées dans le cadre du projet Escapade ont montré que dans les systèmes dominés par les grandes cultures les successions culturales et des éléments du paysage sont de bons proxy d'émissions d'azote vers l'eau, alors que dans les régions d'élevage, des données supplémentaires sur les systèmes de culture sont indispensable pour les prédire. En perspective, les typologies réalisées pourront, avec l'identification de clés de répartition des types de systèmes de production, permettrent de construire des scénarios combinant des performances environnementales et de durabilité économique et sociale, privilégiant économie et autonomie pour réduire les intrants et les coûts de production, déclinables pour les différents systèmes de production.