1. Construction de l'autochtonie et protection de l'environnement à l’échelle internationale: du conflit à la coopération?
- Author
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Bruno Bouet, Centre Émile Durkheim (CED), Sciences Po Bordeaux - Institut d'études politiques de Bordeaux (IEP Bordeaux)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Bordeaux (UB), Irstea Publications, Migration, Environnement, territoires et infrastructures (UR ETBX), and Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA)
- Subjects
lcsh:GE1-350 ,[SDE] Environmental Sciences ,[SHS.SOCIO]Humanities and Social Sciences/Sociology ,Geography, Planning and Development ,0211 other engineering and technologies ,021107 urban & regional planning ,ecologisation ,02 engineering and technology ,010501 environmental sciences ,international organisations ,01 natural sciences ,autochthony ,[SHS.SCIPO]Humanities and Social Sciences/Political science ,acteurs internationaux ,justice environnementale ,normes de conservation ,[SDE]Environmental Sciences ,autochtonie ,environmental justice ,lcsh:Environmental sciences ,0105 earth and related environmental sciences ,General Environmental Science ,conservation standards - Abstract
International audience; Cet article a pour but de retracer la construction et l’interaction de deux « causes », celles de l’autochtonie et de la protection de l’environnement, sur la scène environnementale internationale en particulier. Les intersections multiples entre les intérêts des promoteurs de la reconnaissance de l’autochtonie et ceux de la protection de l’environnement dans le monde ont conduit à l’émergence de nouvelles recommandations internationales en matière de conservation environnementale. S’appuyant sur l’étude de la littérature grise attestant de ces interactions et sur une présentation du contexte initialement antagonique existant entre autochtonie et protection de l’environnement, nous montrerons que leurs porteurs ont néanmoins su entremêler leurs discours en vue d’accroître leur légitimité. Des discours aux pratiques, les acteurs internationaux de la conservation (WWF, UICN,…) sont en quête d’un nouveau « paradigme » en vertu duquel les aires protégées contemporaines promouvraient la reconnaissance des peuples autochtones en tant qu’« alliés naturels » de la défense de l’environnement. Ce discours repose cependant sur une définition écologisée de l’autochtonie qui ignore la question des inégalités socio-historiques accumulées à l’égard des peuples autochtones. Il semble également occulter le degré auquel la mission de conservation environnementale a pu historiquement générer et affermir ces inégalités, et reste enfin silencieux ou prudent quant à la perspective d’une éventuelle réparation de cette situation.
- Published
- 2016
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