1. Réponses de la productivité des forêts aux fluctuations météorologiques : biais et surestimations des estimations de terrain
- Author
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Bouriaud, Olivier, Ecole Doctorale Sciences du Végétal : du Gène à l'Ecosystème, Université Paris Sud, Claire Damesin, and Bouriaud, Olivier
- Subjects
allométrie ,changements globaux ,croissance radiale des arbres ,[SDE.BE] Environmental Sciences/Biodiversity and Ecology ,[SDV.EE.ECO]Life Sciences [q-bio]/Ecology, environment/Ecosystems ,[SDV.SA.SF]Life Sciences [q-bio]/Agricultural sciences/Silviculture, forestry ,changements climatiques ,allocation ,Productivity Performance ,[SDV.EE.ECO] Life Sciences [q-bio]/Ecology, environment/Ecosystems ,résistance ,[SDV.SA.SF] Life Sciences [q-bio]/Agricultural sciences/Silviculture, forestry ,inventaire forestier ,[SDE.BE]Environmental Sciences/Biodiversity and Ecology ,évènements extrêmes - Abstract
La productivité, définie comme l’accroissement annuel en volume ou en biomasse d’un peuplement forestier, est le meilleur indicateur de sa vitalité, dont dépendent directement nombre de processus, biens et services. L’analyse de la productivité, omniprésente en sciences forestières, passe par son estimation, ce qui pose des questions méthodologiques importantes.Une question centrale de mes travaux de recherche a porté sur l’amélioration des estimations de productivité à différentes échelles spatiales et temporelles, et l’approfondissement de la compréhension des effets du climat et de la gestion sur la productivité des forêts. La croissance radiale des arbres est un des éléments les mieux étudiés et décrits dans la littérature, mais qui n’est qu’assez indirectement lié à la productivité lorsque celle-ci est exprimée en termes de biomasse ou de quantités de carbone fixés par unités de temps et de surface. Mes travaux ont montré que la raison de la perte de proportionnalité entre croissance radiale et productivité se structure en plusieurs termes : le manque de proportionnalité entre la croissance secondaire et la croissance primaire, le découplage existant entre croissance individuelle et production totale dans des communautés végétales fermées, le découplage entre la croissance radiale et la variation de la densité du bois, enfin l’échantillonnage, qui renvoie directement aux questions typiques des programmes d’inventaire forestier nationaux et qui tient donc à un axe de recherche spécifique. Tous ces mécanismes convergent vers une surestimation des fluctuations de la productivité.Sur cette base de connaissances, les travaux proposés dans mon projet s’organisent autour de deux axes : un axe portant sur l’amélioration de la quantification de la productivité, incluant une intégration des progrès dans les méthodes d’inventaire forestier national, et un axe portant sur l’analyse à très grande échelle de la productivité et de sa relation au climat, à la gestion.L’axe d’amélioration des estimations se justifie par le fait que pratiquement toutes les estimations de volume et de biomasse font appel à des modèles de biomasse ou de volume. Mais les erreurs de prédiction des modèles ont une amplitude représentant environ 10 à 40% de l’estimation elle-même. Toute amélioration des modèles offrirait donc un gain appréciable sur les prédictions. La multiplicité des sources de variation de l’allométrie impose l’utilisation de formes de modèles assez souples pour les absorber, et dont le développement est déjà en cours. L’estimation de la productivité nécessite d’utiliser en différentiel des modèles ajustés sur des données statiques. La dynamique de l’allocation aux compartiments aériens boisés n’est pas assez documentée pour être prise en compte, mais pourrait s’avérer importante quantitativement et apporter des connaissances sur le comportement et la réaction des essences aux stress.Concernant le deuxième axe, les objectifs sont de quantifier la réponse de la productivité des forêts aux évènements météorologiques à l’échelle de la ressource, en approfondissant la prise en compte de l’autocorrélation temporelle dans les estimations de productivité, et en abordant la problématique de la résistance aux évènements extrêmes. Les interactions avec la gestion seront analysées en se basant sur les progrès méthodologiques et se concentrant sur les changements de l’allométrie des couronnes et de leur intrication spatiale.De nombreuses études récentes montrent une augmentation globale de la productivité des forêts. Déterminer la part du forçage climatique et des effets de la gestion sont des objectifs déterminants des défis futurs que sont la transition climatique, et au plan de la gestion, l’antagonisme entre écologie politique, conservation de la nature et bioéconomie.
- Published
- 2020