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International audience

Cet article a pour objectif d’analyser l’effet de la gouvernance des pesticides sur les pratiques phytosanitaires dans le maraîchage urbain en Côte d’Ivoire. Deux approches sont mobilisées. Une approche documentaire qui recense la législation, la réglementation et les acteurs en présence et une approche empirique basée sur l’économétrie des variables qualitatives. Un modèle, logit binaire, a été appliqué aux données recueillies auprès de 421 producteurs dans la ville de Bouaké.Il ressort des analyses que la plupart des maraîchers ne sont pas associés à la gestion des pesticides. Par conséquent, leur faible niveau de connaissance, à la fois en matière de réglementation des pesticides et de pesticides homologués, a un impact significatif et négatif sur leurs pratiques agricoles. Toutefois, l’encadrement de ces producteurs améliore les pratiques en matière d’usage des produits homologués et d’épandage rationnel des pesticides.Ainsi, une politique d’encadrement et d’implication effective des maraîchers à la gestion des pesticides constitue un premier pas pour une bonne utilisation des pesticides en Côte d’Ivoire.

International audience; La Mauritanie a introduit en 2002 un système de prépaiement des soins de santé maternelle, le forfait obstétrical. L'objectif de cette étude est de savoir si le forfait améliore la qualité de l'accès et réduit les inégalités dans le recours aux soins obstétricaux. Les données sont celles de l'enquête ménages MICS-Mauritanie de 2015. Deux méthodes ont été utilisées. La première est la méthode des indices de concentration. La seconde est la méthode de décomposition des inégalités par fonction d'influence recentrée qui estime des effets marginaux en tenant compte des caractéristiques des individus. Le forfait obstétrical permet aux femmes enceintes d'accéder à des soins de meilleure qualité et contribue à la réduction des inégalités d'accès.

International audience; Les conséquences sanitaires et environnementales désastreuses de l’usage incontrôlé des pesticides constituent des préoccupations majeures, pour les décideurs, dans un contexte de développement durable. Cette étude s’inscrit dans ce cadre en abordant la question du côté de la demande dans la mesure où elle permet de contrôler l’offre. Ainsi, l’objectif de cet article est d’analyser les préférences des ménages en matière de consommation de légumes en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, la méthode des prix hédoniques sous la forme d’un modèle Tobit de type 2 a été appliquée à un échantillon de 366 consommateur-ménages tirés de façon aléatoire dans la ville de Bouaké en 2019. Il ressort des résultats économétriques que les caractéristiques des légumes influencent positivement la disposition à payer des consommateurs. En effet, la nature bio du légume augmente le montant dont les consommateurs sont disposés à payer. Ils préfèrent des légumes issus d’une agriculture sans pesticides d’origine chimique.Aussi, le goût du légume constitue-t-il un facteur déterminant dans le choix des légumes.Dès lors, des actions en faveur d’une agriculture biologique doivent être encouragées. Il s’agit notamment de faire la promotion des biopesticides et de renforcer l’encadrement technique des producteurs.

International audience; Sub-Saharan Africa's hepatitis B virus (HBV) burden is primarily due to infection in infancy. However, data on chronic HBV infection prevalence and associated risk factors in children born post-HBV vaccination introduction are scarce. We estimated hepatitis B surface antigen (HBsAg) prevalence and risk factors in Senegalese children born during the HBV vaccination era. In 2018-2019, a community-based cross-sectional survey was conducted in Senegal among children born between 2004 and 2015 (ie after the three-dose HBV vaccine series was introduced (2004) but before the birth dose's introduction (2016)). HBsAg-positive children were identified using dried blood spots. A standardized questionnaire collected socioeconomic information. Data were age-sex weighted and calibrated to be representative of children living in the study area. Risk factors associated with HBsAg positivity were identified using negative binomial regression. Among 1,327 children, 17 were HBsAg-positive (prevalence = 1.23% (95% confidence interval [CI] 0.61-1.85)). Older age (adjusted incidence-rate ratio [aIRR] 1.31 per one-year increase, 95% CI 1.10-1.57), home vs healthcare facility delivery (aIRR 3.55, 95% CI 1.39-9.02), stitches (lifetime) (aIRR 4.79; 95% CI 1.84-12.39), tattoos (aIRR 8.97, 95% CI 1.01-79.11) and having an HBsAg-positive sibling with the same mother (aIRR 3.05, 95% CI 1.09-8.57) were all independently associated with HBsAg positivity. The low HBsAg prevalence highlights the success of the Senegalese HBV vaccination program. To further reduce HBV acquisition in children, high-risk groups, including pregnant women and siblings of HBsAg-positive individuals, must be screened. Vital HBV infection prevention measures include promoting delivery in healthcare facilities, and increasing awareness of prevention and control procedures.

Madagascar joined “Roll Back Malaria” in 2002. During the last 15 years, the Malagasy government has received significant external funds to implement malaria operational strategies. Madagascar recorded progress due to scale-up interventions. Nevertheless, the number of malaria cases has increased significantly since 2012. This paper aims to estimate the cost of the national malaria program corresponding to the national strategic plan from 2009 to 2013 and the cost-effectiveness of two malaria control strategies (indoor spraying insecticide -IRS- and insecticide treated nets -ITN), using household survey data from 2014 in two districts in Madagascar. The cost-effectiveness of IRS and ITN was estimated at the district level. For this purpose, the total cost of the national malaria control program (NMCP) and the cost of cases averted were calculated. The NMCP has cost USD 46,588,677 or USD 2.1 per capita per year from 2009 to 2013. The implementation of IRS costs about 4 times more than ITN. The cost effectiveness rate (CER) of IRS per case averted was higher (USD 297.6) than the CER of ITN (USD 56.5 in Ankazobe and USD 31.4 in Brickaville. The CER per Daly averted was USD 531.2 for IRS, USD 53.9 (in Brickaville) and USD 99.6 (in Ankazobe) for ITN. Compared to GDP per capita, ITN strategy appeared highly cost-effective and IRS cost-effective. The cost of IRS being high and less effective in the Malagasy context, a budgetary impact analysis should be relevant before a potential extension of that strategy.

Cet article a pour objectif d’analyser l’effet de la gouvernance des pesticides sur les pratiques phytosanitaires dans le maraîchage urbain en Côte d’Ivoire. Deux approches sont mobilisées. Une approche documentaire qui recense la législation, la réglementation et les acteurs en présence et une approche empirique basée sur l’économétrie des variables qualitatives. Un modèle, logit binaire, a été appliqué aux données recueillies auprès de 421 producteurs dans la ville de Bouaké.Il ressort des analyses que la plupart des maraîchers ne sont pas associés à la gestion des pesticides. Par conséquent, leur faible niveau de connaissance, à la fois en matière de réglementation des pesticides et de pesticides homologués, a un impact significatif et négatif sur leurs pratiques agricoles. Toutefois, l’encadrement de ces producteurs améliore les pratiques en matière d’usage des produits homologués et d’épandage rationnel des pesticides.Ainsi, une politique d’encadrement et d’implication effective des maraîchers à la gestion des pesticides constitue un premier pas pour une bonne utilisation des pesticides en Côte d’Ivoire.

Very soon after the first cases of Covid appeared on the African continent, governments adopted a series of measures to limit its spread. To be effective, these measures require that they be widely accepted and respected by the population, notwithstanding their various costs to the individual. Compliance depends on numerous individual and collective cultural, socio-economic, institutional and environmental factors, as well as on the perception of the risks involved and the severity of the protean consequences that the pandemic may generate.We examine these various issues based on data from a survey conducted in Burkina Faso in May-June 2020. The results show that the measures adopted by the authorities to limit the spread of the pandemic are generally fairly well respected. The vast majority of respondents take the epidemic very seriously and consider that the health consequences, and even more so the economic consequences, will be serious. The survey also shows that a large proportion of respondents are concerned about the consequences of the epidemic on the deepening of inequalities and the increase in violence and insecurity. The results highlight both common features and great heterogeneity in perception and behavioral response at the individual and regional levels, thus providing useful information for Burkina Faso's decision-makers to better calibrate the prevention strategies to be implemented as the pandemic accelerates in Burkina as in other African countries and the prospect of broad immunization coverage remains both distant and highly uncertain, Très rapidement après l’apparition des premiers cas de Covid sur le continent africain, les gouvernements ont adopté une série de mesures visant à en limiter la propagation. Pour être efficaces, ces mesures exigent qu’elles soient très largement acceptées et respectées par la population nonobstant les coûts de diverses natures qui en résultent pour chacun. Or l’observance des dispositions dépend de nombreux facteurs individuels et collectifs d’ordre culturel, socio-économique, institutionnel et environnemental, ainsi que de la perception que chacun a des risques encourus et de la gravité des conséquences protéiformes que la pandémie peut engendrer.Nous examinons ces différentes questions à partir des données d’une enquête effectuée au Burkina Faso en mai – juin 2020. Il en ressort que les mesures préconisées par les autorités pour limiter la propagation de la pandémie sont globalement assez bien respectées. La grande majorité des répondants prend l’épidémie très au sérieux et considère que les conséquences sanitaires et, plus encore les conséquences économiques, en seront graves. L’enquête montre également qu’une grande partie des répondants est soucieuse des conséquences de l’épidémie sur le creusement des inégalités et sur l’accentuation de la violence et de l’insécurité. Les résultats mettent en évidence à la fois des traits communs et une grande hétérogénéité de perception et de réponse comportementale au niveau individuel et au niveau régional. Il s’en dégage par suite des éléments d’information utiles aux décideurs Burkinabés pour mieux calibrer les stratégies de prévention à mettre en œuvre alors que la pandémie s’accélère au Burkina comme dans les autres pays africains et que la perspective d’une large couverture vaccinale demeure lointaine.

International audience; La Mauritanie a introduit en 2002 un système de prépaiement des soins de santé maternelle, le forfait obstétrical. L’objectif de cette étude est de savoir si le forfait améliore la qualité de l’accès et réduit les inégalités dans le recours aux soins obstétricaux. Les données sont celles de l’enquête ménages MICS-Mauritanie de 2015. Deux méthodes ont été utilisées. La première est la méthode des indices de concentration. La seconde est la méthode de décomposition des inégalités par fonction d’influence recentrée qui estime des effets marginaux en tenant compte des caractéristiques des individus. Le forfait obstétrical permet aux femmes enceintes d’accéder à des soins de meilleure qualité et contribue à la réduction des inégalités d’accès.

International audience; In Mauritania, obstetrical risk insurance (ORI) has been progressively implemented at the health district level since 2002 and was available in 25% of public healthcare facilities in 2015. The ORI scheme is based on pre-payment scheme principles and focuses on increasing the quality of and access to both maternal and perinatal healthcare. Compared with many community-based health insurance schemes, the ORI scheme is original because it is not based on risk pooling. For a pre-payment of 16–18 USD, women are covered during their pregnancy for antenatal care, skilled delivery, emergency obstetrical care [including caesarean section (C-section) and transfer] and a postnatal visit. The objective of this study is to evaluate the impact of ORI enrolment on maternal and child health services using data from the Multiple Indicator Cluster Survey (MICS) conducted in 2015. A total of 4172 women who delivered within the last 2 years before the interview were analysed. The effect of ORI enrolment on the outcomes was estimated using a propensity score matching estimation method. Fifty-eight per cent of the studied women were aware of ORI, and among these women, more than two-thirds were enrolled. ORI had a beneficial effect among the enrolled women by increasing the probability of having at least one prenatal visit by 13%, the probability of having four or more visits by 11% and the probability of giving birth at a healthcare facility by 15%. However, we found no effect on postnatal care (PNC), C-section rates or neonatal mortality. This study provides evidence that a voluntary pre-payment scheme focusing on pregnant women improves healthcare services utilization during pregnancy and delivery. However, no effect was found on PNC or neonatal mortality. Some efforts should be exerted to improve communication and accessibility to ORI.

International audience; In 2014, a program integrating the diagnosis and treatment of pneumonia into malaria community case management was implemented in Madagascar. Its objective was to improve the accessibility to care by the use of community health workers (CHWs). This paper aimed to assess the effectiveness and the efficiency of this program. Two districts were taken into account: Andapa, which received only basic activities (control), and Antalaha, where all activities were implemented (treated). Impact analysis based on the difference in difference methodology and cost-effectiveness analysis were made. The program had significant impact on pneumonia and malaria case management. The cost-effectiveness analysis demonstrated that the cost per case of additional malaria and pneumonia treated by CHWs was between 8.66 and 9.68 USD.; En 2014, un programme d’intégration de la prise en charge de la pneumonie dans celle du paludisme au niveau communautaire a été mis en place à Madagascar. Cela visait à améliorer l’accessibilité aux soins grâce au recours aux agents communautaires (AC). Cet article évalue l’efficacité et l’efficience de ce programme. Deux districts ont été pris en compte, à savoir Andapa, district de contrôle qui n’a reçu que des activités de base, et Antalaha, district traité où la totalité des activités a été mise en œuvre. Une analyse d’impact basée sur la méthode de la double différence et une analyse coût-efficacité ont été effectuées. Le programme a eu un impact significatif sur la prise en charge de ces deux maladies par les AC. L’analyse coût-efficacité a démontré que le coût par cas supplémentaire traité par ces derniers est entre 8,66 et 9,68 USD.

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FERDI Working paper P226; Mongolia is facing strong constraints on the public financing of health expenditures since the economic crisis that started in 2012. In this context, achieving universal health care requires an improvement of health facilities’ efficiency. No published study has quantitatively investigated the efficiency of primary care facilities in former soviet health systems that are still over-reliant on inpatient and specialized care. We study the efficiency level and determinants of Soum Health Centers (SHCs) that provide primary care in rural areas of Mongolia. Data on activity and resources were collected in all SHCs of five rural regions between 2013 and 2015, for which it was possible to get complete and reliable data. We use a double bootstrap Data Envelopment Analysis (DEA) procedure to estimate SHCs’ efficiency and its determinants. SHCs of our sample exhibit a rather low (and declining) level of efficiency since they could, in average, increase activity by 47% without an increase in inputs. Results point to the role of demand-side factors in explaining SHCs’ efficiency. We find that the size of the population in the catchment area, the share of the nomadic population and the dependency ratio are positively correlated with SHCs’ efficiency. On the contrary, the poverty level of the catchment population is negatively correlated with SHCs’ efficiency.

Purpose: To evaluate the cost-utility of Vertebroplasty versus conservative therapy (Thoracolumbosacral orthosis) for treatment of post-traumatic non-osteoporotic and/or non-neoplastic fractures.Materials and Methods: A prospective, randomized, non-blinded, single-center study was carried out between 2010 and 2013. The study included 99 patients, aged from 18 years to 70 years, suffering from acute non-osteoporotic vertebral fracture. We compared costs and Quality-Adjusted Life Years and assessed the Incremental Cost-Effectiveness Ratio for the two arm groups. Health insurance, patient and societal perspectives are considered. Results: For health insurance perspective, total cost was €7,267 for the brace group versus €7,365 for the vertebroplasty group (mean difference €75.3; p

In Madagascar, in February 2014, the Ministry of Health and UNICEF implemented a program integrating the diagnosis and treatment of pneumonia into malaria community case management. The objectives of this program were to improve the management of cases of malaria and pneumonia by community health workers to alleviate the problem of accessibility to care and to reduce the number of severe cases treated at health facilities. This paper aims to assess the effectiveness and the efficiency of this. Two districts were taken into account: Andapa received only basic activities ensuring the functionality of the community sites (control district) and Antalaha where all activities related to the program were implemented (treated district). To assess the impact of the program, we use the difference in difference methodology and we compare the period before the implementation of the program in January 2014 and the period when the program is implemented in February 2016. Then cost-effectiveness analysis was made. In Antalaha, although the program has no significant impact on pneumonia, the situation is better than that of Andapa, as in the case of malaria management, the difference is significant between the two districts. The cost-effectiveness analysis also demonstrated that the cost per case of additional malaria and pneumonia treated by CHWs is 2.52 USD (2.44-3.50). However, skills of CHWs should be strengthened especially concerning pneumonia cases management.

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Depuis les années 2000, le Sénégal a adopté des politiques nationales visant la suppression progressive du paiement direct au point de services pour rendre les soins de santé plus accessibles. La mise en place de ces politiques de subvention et de gratuité dans un espace dense hétérogène voire hétéroclite, présente une situation particulière. Pour comprendre ces interactions et étudier le comportement des ménages en matière de demande de soins, 5520 individus ont étés enquêtés à quatre reprises sur la période 2010-2011 dans la banlieue de Dakar (Pikine), un probit multinomial est estimé pour étudier la demande de soins de la population face à un épisode de maladie. Les résultats montrent que l’effet négatif du prix est en moyenne assez faible, mais qu’il varie en fonction du niveau de revenu et de la sévérité de la maladie. La qualité perçue des soins a un effet positif sur le recours aux services de santé privés pour lesquels on observe une compensation de l’effet négatif du prix par la qualité. L’effet de l’âge n’est pas linéaire et les enfants, plus touchés par la maladie, bénéficient de peu d’exemption ou du moins d’exemption partielle contrairement aux personnes âgées qui bénéficient d’exemption totale (plan SESAME).// Summary // Since 2000, Senegal has adopted national policies aimed at phasing out direct payments made at the point of service to make health care more accessible to the populations. The implementation of these policies subsidizing health care is particularly challenging in an environment with high density and important mix of population such as the suburbs of Dakar. To understand the underlying interactions and study the behavior of households' demand for care, 5520 individuals were surveyed four times over the period December 2010 to November 2011 in Pikine, one of the main suburbs of Dakar. A multinomial probit was estimated to assess the determinants of health care demand in an episode of illness. The results showed a negative effect of price but with a low coefficient. The magnitude of the price effect varies depending on individual income level and the severity of the disease. The quality of care (self-assessed by individuals) has a positive effect on the use of private health services and seems to compensate the negative effect of price in that case. The effect of age is not linear and children, who are most affected by diseases, receive no exemption or at most partial exemption compared to seniors who receive full exemption (SESAME plan).

Position du problème : Au Bénin, le paludisme a représenté en 2012, la première cause de consultation chez les enfants de moins de cinq ans (47,2%) et pour l’ensemble des personnes traitées en ambulatoire (42,3%). Son incidence parmi tous ceux qui ont fréquenté une structure de soins en 2012 est, respectivement, de 429 pour mille chez les enfants de moins de 5ans et de 170 pour mille pour l’ensemble des consultants. En vue d’améliorer ces indicateurs, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) a décidé de mettre en oeuvre, à titre expérimental, en complément à la moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée (MIILD), la pulvérisation intra domiciliaire (PID) dans sept des neuf municipalités du département de l'Atacora, une des zones parmi les plus endémiques de paludisme au Bénin. La présente étude cherche à évaluer l’évolution du profil entomologique et épidémiologique un an après la mise en oeuvre de la PID dans la commune de Kouandé et dans la commune contrôle de Copargo.Méthode : Il s’agit d’une étude entomologique et épidémiologique, descriptive et comparative comportant une double démarche rétrospective (mai 2010 à mai 2011) et prospective réalisée pendant et après la PID (mai 2011 à mai 2012). La technique d’échantillonnage utilisée a été non probabiliste pour toutes les cibles. En ce qui concerne les données entomologiques, les moustiques ont été capturés par aspersion d’insecticide à l’intérieur des maisons et sur appâts humains. Une fiche de recueil a été conçue pour la collecte des données épidémiologiques aussi bien pour la phase rétrospective que pour la phase prospective.Résultats : Les résultats des études entomologiques montrent que, quelle que soit la saison, la transmission du paludisme est continue dans la commune de Kouandé et que l’effet du bendiocarb utilisé pour PID est faible après trois mois. En revanche, en toute saison, les taux de piqûre et d’infestation ont baissé en zone PID bien qu’on y a noté un développement de la résistance des moustiques aux carbomates (bendiocarb 0,1%). Au plan épidémiologique, la proportion de femmes enceintes à risque de paludisme, ayant bénéficié d’une MIILD au cours de la distribution de routine durant la CPN, a diminué à Kouandé-Centre et à Guilmaro après la mise en oeuvre de la PID. La même tendance a été observée en zone contrôle. Dans le même temps, l’incidence annuelle du paludisme dans les formations sanitaires (cas présumés ou confirmés) a significativement diminué après l’intervention à Kouandé-Centre et à Guilmaro alors qu’elle a significativement augmenté à Copargo-centre mais diminué à Pabégou. Enfin, on note que quel que soit le type de zone (urbain ou rural), le risque relatif (RR) est significativement inférieur à 1 (borne sup IC95% est respectivement 0,279

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Setting: In 2007, WHO recommended introducing rapid Mycobacterium tuberculosis (MTB) culture in the diagnostic algorithm of smear-negative pulmonary tuberculosis (TB). Objective: To assess the cost-effectiveness of the introduction of rapid non-commercial culture method (Thin Layer Agar) together with Löwenstein Jensen culture to diagnose smear-negative TB at a district hospital in Kenya. Design: Effectiveness data (number of true TB cases treated) were obtained from a prospective study evaluating the effectiveness of a clinical and radiological algorithm (conventional) with and without (culture-based) MTB culture in 380 smear-negative TB suspects. The costs of each algorithm were calculated using a "micro-costing" or "ingredient-based" method. The cost and effectiveness was compared between conventional and culture-based algorithms and the incremental cost-effectiveness ratio (ICER) was estimated. Results The cost of conventional and culture-based algorithms (per smear-negative TB case) was 15,026€ (39.5€) and 54,931€ (144€), respectively. The cost per TB confirmed and treated case was 455.3€ and 915.5€, respectively. The culture-based algorithm allowed to diagnose and treat 27 more cases for an additional cost of 39,905€ (1478€ per case). Conclusion MTB culture is cost-effective to diagnose smear-negative pulmonary TB according to WHO standards but did not reduce the cost of overtreatment due to long delay of culture results.

We estimate the evolution of healthcare demand under the influence of income growth and population aging with two samples of patients surveyed in the same regions, but with an interval of 18 years in rural China and with mixed logit to deal with heterogeneity. In accordance with theoretical and inductive inferences, it is found that healthcare price effects decreased and became more heterogeneous. Aging impact overweighed income growth impact, resulting in increasing distance effect and patients' preference to proximity. In the face of this demand change, the adjustment of governmental supply should be to promote small and middle-sized healthcare providers. However during this period to cope with urbanization, the Chinese policy consisted of privileging large hospitals. This has led to a higher share of patients, especially the aging patients, to choose self-care and a higher share of poorer patients to suffer from catastrophic health expenditures. This finding carries broad implications for rural health policy-making on, along with income growth, population aging and urbanization, how to provide better coverage of rural areas by enough qualified and multifunctional small and middle-sized healthcare providers in the developing world.

This study aims at testing the theoretical issue according to which multinomial logit (MNL) would give lower performance than a mixed multinomial logit (MMNL) in the presence of heterogeneity. To do so, we construct two samples of patients surveyed within the same regions in rural China, but of an interval of 18 years, with a difference in preference heterogeneity due to income growth and population aging. With the 1989-1993 sample, both models have predicted price effects; however with the 2004-2006 sample, unlike MMNL, MNL failed to predict price effect. The explanation is that the impact of price on choice became more heterogeneous in the later than the former sample, thus heterogeneity makes a difference between MNL and MMNL. The absence of meaningful divergences of distance effects between the two models can also be explained by the evolution of heterogeneity in distance preferences over the period. The coefficients of price and distances with MMNL are higher than with MNL, indicating stronger price and distance effects in MMNL estimations. Another advantage of MMNL is the possibility to measure the extent of heterogeneity. The findings suggest caution when interpreting estimation results with MNL if heterogeneity is deemed important.

Relationships between health and economic prosperity or economic growth are difficult to assess. The direction of the causality is often questioned and the subject of a vigorous debate. For some authors, diseases or poor health had contributed to poor growth performances especially in low-income countries. For other authors, the effect of health on growth is relatively small, even if one considers that human capital accumulation needs also health investments. It is argued in this paper that commonly used health indicators in macroeconomic studies (e. g. life expectancy, infant mortality or prevalence rates for specific diseases such as malaria or HIV/AIDS) imperfectly represent the global health status of population. Health is rather a complex notion and includes several dimensions which concern fatal (deaths) and non-fatal issues (prevalence and severity of cases) of illness. The reported effects of health on economic growth vary accordingly with health indicators and countries included in existing analyses. The purpose of the paper is to assess the effect of health on growth. The augmented Solow model is modified so as to account for human capital depreciation. It is argued that the latter is measured by the so-called disability-adjusted life year (DALY) that was proposed by the World Bank and the WHO in 1993. Income regressions are run on 129 countries over the 2000-2004's period, where the potential endogeneity of the health indicator is dealt for. The negative effect of poor health on development is not rejected thus reinforcing the importance of achieving MDGs.

Objectif : Évaluer les coûts associés à la prestation de services pour la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du virus de l'immunodéficience humaine dans deux pays africains. Méthodes : En 2009, les coûts pour les prestataires de soins liés à l'offre de services complets de PTME ont été évalués dans 20 établissements de santé publics en Namibie et au Rwanda. Des informations sur les prix et sur le montant total de chaque service fourni ont été recueillies au niveau national. Les coûts des conseils fournis et des tests réalisés par les mères, des dépistages des partenaires masculins, des comptages des lymphocytes-T CD4+ (cellules CD4+), de la prophylaxie et du traitement antirétroviral ou encore des activités communautaires, de la contraception pendant 2 ans après l'accouchement et du diagnostic précoce des nourrissons ont été estimés en dollars. Résultats : Les coûts pour les prestataires de PTME, pour chaque couple mère-enfant, ont été estimés à 202,75-1029,55 dollars en Namibie et à 94,14-342,35 dollars au Rwanda. Ces coûts variaient selon le protocole médicamenteux utilisé. Au niveau de la couverture atteinte en 2009, les coûts nationaux maximum de la PTME ont été estimés à 3,15 millions de dollars en Namibie et à 7,04 millions de dollars au Rwanda (soit < 0,75 dollars par habitant dans les deux pays). Les conseils fournis et les tests réalisés par les adultes ont représenté la plus grande proportion des coûts nationaux (37% et 74% en Namibie et au Rwanda, respectivement), suivis du traitement médical et de la surveillance. Le traitement et la prophylaxie ont représenté moins de 20% des coûts de la PTME dans les deux pays étudiés. Conclusion : Les coûts liés à la PTME du VIH ont varié considérablement d'un pays étudié à l'autre et selon les protocoles utilisés. Toutefois, étant donné que les coûts par habitant ont été relativement faibles, l'intensification des services de PTME en Namibie et au Rwanda devrait être possible.

Township hospitals, which are an important link of the Chinese rural healthcare system, were affected by the successive socio-economic reforms since the 1980s. As a consequence, their utilization declined. From longitudinal data covering nine years (2000-2008) and 24 township hospitals randomly selected in Weifang prefecture (Shandong province, China), this article analyses the environmental and supply-side determinants of the volume of township hospitals curative activities, measured by the number of outpatient visits and that of discharged patients. The Hausman-Taylor and the Fixed-Effect Vector Decomposition estimators are used in order to cope with time-invariant variables. Results of the estimations are confronted and highlight similar outcomes. Findings show that the New Rural Cooperative Medical Scheme, introduced in 2003, has contributed to increase the activity of township hospitals, although financial barriers remain to the access to expensive medical services. The analyses underline also that referral practices between health facilities levels should be reinforced and that the size of the township hospitals needs to be adequate with environmental factors as they appear to be over-sized., Les hôpitaux municipaux, qui sont un maillon essentiel du système de santé rural Chinois, ont été affectés par les réformes économiques successives depuis les années 1980 et ont ainsi vu leur fréquentation s’affaiblir. À partir d’observations longitudinales sur neuf années (2000-2008) et 24 hôpitaux municipaux sélectionnés de façon aléatoire dans la préfecture de Weifang (Province du Shandong, Chine), cet article analyse les facteurs d’environnement et d’offre qui influencent le volume des activités curatives des hôpitaux municipaux, mesurépar le volume de consultations externes et d’hospitalisations. Afin d’estimer l’effet de variables invariantes dans le temps, deux estimateurs sont utilisés : Hausman-Taylor et Fixed-Effect Vector Decomposition. Les résultats des estimations des deux estimateurs sont similaires. Ils montrent que le système d’assurance mutualiste graduellement introduit à partir de 2003 influence positivement l’activité des hôpitaux municipaux, même s’il subsiste des barrières financières à l’accès aux soins de santé coûteux. L’analyse souligne aussi queles liens de référencement entre les différents niveaux de structures de santé devraient être renforcés et que la taille des hôpitaux municipaux, qui semble surestimée, doit être adaptée en fonction des facteurs environnementaux.

An illness shock may cause two kinds of economic losses: the direct financial loss mainly due to medical spending and the indirect economic loss due to the reduction of income. This article studies the illness burden in China between 1990 and 2000 by analyzing, at the same time, the direct medical cost and the indirect income loss. The analyses are conducted in two steps. First, a quintile analysis is used to assess the level and the distribution of health financing burden across the population. Second a fixed-effect panel model is used to capture the effect of illness shock on households' long-term income. The paper highlights the increase of households' health financial burden in the 1990s, as well as its unequal distribution among income groups. The data suggest that, despite of an increase in coverage between 1991 and 1997, the insurance system actually failed to protect the poor against catastrophic medical expenditure. A significant negative effect of illness shock on long-term income is captured by the chronic illness indicator but not by the general illness indicator, which suggests that chronic illnesses, compared to non-chronic illnesses, may induce additional income loss. The paper also shows that the effect of illness shock varies by region and working status: urban households are more vulnerable to long-term income effect of illness than rural ones; people with more flexible work (self-employees and collective companies' employees) are more likely to cope with the health shock than people with less flexible work (private or state companies' employees) and the unemployed. Finally, insurance membership turned out to have no effect on the protection of households against the loss of income due to health shocks.

According to the human capital theory, health is a determinant of the economic development and should play a role in the fight against poverty. On the other side, the economic growth, by supplying better sanitation, water quality and hygiene, better education and income, may improve population's health. Economists, in investigating the relations between development and health, asked for valid and relevant health status measurement. But, on the other hand, the health concept is complex as health includes several dimensions, and researchers face a battery of health indicators. The purpose of this study is to discuss, specifically for economic research, the particularity of each health indicator, the potential bias of their measurement, their advantages, disadvantages, and interest. As health indicators are too numerous, a selection was done and the analysis concerns the most frequent indicators, but also those which should be more used into the economic research perspective. Discussed health indicators are life expectancy and healthy life expectancy at birth, mortality rates (maternal and infant mortality included), cause-specific morbidity rates, Dalys and Qalys.

1989-2006 is a period of the start and the end of deregulation of Chinese health care sector and of disintegration of rural cooperative insurance system. During this period, the government health policy has turned healthcare providers all alike into profit seeking entities. Face to perverse effects, by 2003, Chinese government begun to restore rural cooperative insurance system. From CHNS data source, we constitute two samples: 89-93 and 04-06 with respectively 2117 and 2594 rural patients surveyed roughly in the same villages in 9 Chinese provinces to compare their health choice behaviors with the evolution of price, income, distance, insurance, age, and regional inequality. Using Mixed Multinomial Logit (MMNL) estimations, we have obtained three main results. First, even in both periods there is clear price effect, in 04-06 it tends to be weaker, and heterogeneity in price preference has increased. This corresponds well the fact that between the two periods price level has significantly increased and price variation reduced. Second, there is a stronger negative distance effect and heterogeneity in 2004-06, while in 89-93 this negative impact was lower and absent for providers farther than 10km. One interpretation is the existence of a substitution effect: when patients have less possibility to discriminate providers by price, they increase their preference in choice by distance. Third, while, wealth effect exists in some choices in 89-93, it becomes absent in 04-06. Explanations may be that one the one hand both supply side and demand side conditions on health care have been improved even, to less extent though, for the poor, and on the other hand, health care is necessary goods and is price inelastic. But meanwhile, we observed catastrophic effect for the poor: the poorer patients have their share of consumption in income more decreased after health care.

Relationships between health and economic prosperity or economic growth are difficult to assess. The direction of the causality is often questioned and the subject of a vigorous debate. For some authors, diseases or poor health had contributed to poor growth performances especially in low-income countries. For other authors, the effect of health on growth is relatively small, even if one considers that human capital accumulation needs also health investments. It is argued in this paper that commonly used health indicators in macroeconomic studies (e. g. life expectancy, infant mortality or prevalence rates for specific diseases such as malaria or HIV/AIDS) imperfectly represent the global health status of population. Health is rather a complex notion and includes several dimensions which concern fatal (deaths) and non-fatal issues (prevalence and severity of cases) of illness. The reported effects of health on economic growth vary accordingly with health indicators and countries included in existing analyses. The purpose of the paper is to assess the effect of health on growth, by using a global health indicator, the so-called disability-adjusted life year (DALY) that was proposed by the World Bank and the WHO in 1993. Growth convergence equations are run on 159 countries over the 1999-2004’s period, where the potential endogeneity of the health indicator is dealt for. The negative effect of poor health on economic growth is not rejected thus reinforcing the importance of achieving MDGs.

Since 2003, the New Rural Cooperative Medical Scheme is gradually implemented in China, in order first, to increase access of the poor to health services, reduce out-of-pocket expenditures and avoid catastrophic health expenditures and second to re-oriented patient to township hospitals. The paper estimates the impact of the New Rural Cooperative Medical Scheme on a sample of 24 township hospitals of Weifang prefecture (Shandong province), using a generalized form of differences-in-differences model on longitudinal data over the period 2000-2008. The estimations conclude to the significant and positive impact of the New Rural Cooperative Medical Scheme on inpatient activities and on the bed occupancy rate, and to the significant and negative impact on the average length of stay. As expected, the impact on inpatient activities is higher in poor areas than in non poor ones and the marginal impact is decreasing over time.

Evidence abounds to support the view that while health, measured by life expectancy, had improved, and converged in the world, the income or economic prosperity did not. Recent literature tried to show that poor health and endemic diseases in Africa may constitute a barrier to growth. However, the connections between health and economic development are controversial. The papers presented in this volume deal with this issue and discuss the different channels by which diseases affect the economy and how adequate policy may improve health. The first paper by T. Paul Schultz on health human capital and economic development analyses the interrelations between health and economic development raising the difficulty of estimating those connections due to some methodological constraints. He also shows the importance of distinguishing between the technology of ‘health production functions' and the relationship between an individual's stock of health and her or his economic productivity, duration of life and returns to health human capital. He underlines that in low-income countries and specifically in Africa, improvements in nutrition and control of endemic diseases concentrated in childhood were relatively cheap and have contributed to a convergence of lifespan. And the prior reduction in childhood illnesses may itself contribute to improved adult health outcomes later in the life, such as to increase their potential economic productivity as adults. The second paper by D. Weil on endemic diseases and African economic growth argues about the need for investing more in health in Africa, as the actual income gain from better health and endemic disease elimination is large. Considering that the burden of diseases is not only a public health matter but also an economic matter, the author focuses on the effect of diseases on economic growth. He shows that its effects act through numerous channels at different time horizons. A simulation model that may describe these channels at the aggregate level is then discussed. The third paper by M. Audibert on endemic diseases and agricultural productivity confirms, like Schultz and Weil did, that connections between health, measured here by endemic diseases, and economic prosperity, are controversial. She shows that the magnitude of the economic effect of diseases depends on the disease itself, the worker productivity and the existence or not of coping mechanisms. She also examines the reverse causation of the association by wondering whether intensive agriculture may be a risk factor for health. Finally the last paper by M. Mackintosh and P. Mujinja on markets and policy challenges in access to essential medicines for endemic disease questions the reliance on the efficient market mechanism. While international policy framework for promoting essential medicines lacks coherence, authors, studying the medicines market in Tanzania, provide evidence that competent government and non-profit providers could improve the behaviour of the commercial providers for a rational use of essential medicines.

International audience; Ce numéro spécial a pour origine première une sélection de communications présentées lors du colloque " Capital humain et développement ", organisé en février 2008 au CERDI dans le cadre du Groupement De Recherches CNRS (GDR) 2989 " Economie du développement et de la transition ". Il est composé de six articles consacrés à des questions importantes concernant certaines relations complexes entre santé et développement. Importantes, les questions auxquelles ce numéro apporte une contribution le sont, d'une part sur le plan de la recherche académique, où elles font l'objet de débats et où les connaissances sont insuffisantes, et d'autre part pour les choix et les modalités de mise en oeuvre des politiques publiques qui sont au coeur de la problématique des Objectifs du Millénaire du Développement. Patrick Guillaumont, Catherine Korachais et Julie Subervie analysent comment l'instabilité macroéconomique affecte l'évolution de la mortalité infantojuvénile. Utilisant des données en panel pour un large échantillon de pays, ils considèrent tout d'abord les effets de l'instabilité du revenu, puis ceux des sources primaires d'instabilité, celle des prix agricoles mondiaux, des exportations de biens et services, et de la production agricole. Ils montrent que ces instabilités macroéconomiques sont susceptibles d'affecter la survie infanto-juvénile au delà de ce qui résulte de leur impact sur la croissance du revenu par tête. En effet, elles exercent une influence non réversible sur la mortalité, en raison de l'asymétrie de réaction de la santé des enfants aux chocs positifs et négatifs auxquels sont exposés les pays. De plus, ces instabilités sont susceptibles d'entraîner une plus forte inégalité des revenus, ce qui réduit le taux de survie moyen des enfants. Jean-Claude Berthélemy et Juliette Seban s'interrogent sur la mesure dans laquelle les dépenses de santé peuvent avoir une influence sur le degré de concentration de l'accès aux services de santé, donc sur l'équité dans l'accès aux soins, pour ce qui concerne la santé maternelle et infantile. Leurs résultats, issus de différentes méthodes économétriques, ne leur permettent pas de conclure clairement. Les auteurs montrent par ailleurs que des dépenses publiques de santé plus importantes profitent un peu plus aux pauvres qu'aux riches ; cependant, leur progression se traduit tout au plus par une amélioration marginale de l'équité dans l'accès aux services de santé. La lutte contre l'épidémie de VIH/SIDA et contre le paludisme est une préoccupation majeure des gouvernements des pays en développement et de leurs partenaires extérieurs. C'est à cette problématique que sont consacrés les quatre articles suivants. Chrystelle Tsafack Temah analyse, à partir de données en panel, le rôle des déterminants épidémiologiques, socio-économiques et socioculturels dans le développement de l'épidémie de VIH/SIDA en Afrique subsaharienne. Elle montre que ce sont les variables épidémiologiques et socioculturelles qui ont l'impact le plus important, et que, dans le domaine socio-économique, les facteurs les plus déterminants sont les inégalités de revenus et les inégalités de genre. L'article de Mead Over, qui lui fait suite, examine la réponse des États- Unis au développement de l'épidémie de VIH/SIDA en analysant le " Plan d'urgence du Président pour l'aide dans la lutte contre le VIH/SIDA " (PEPFAR). Il montre que ce plan a obtenu des succès manifestes dans plusieurs domaines, mais que ces succès contiennent les germes de crises futures en ayant involontairement créé un nouveau " droit " mondial au traitement, et dont le coût dépassera les capacités de financement des États-Unis. Si rien n'est fait, il en résultera une diminution des dépenses consacrées aux activités de prévention, dont l'importance est déjà sous-estimée, relativement au traitement, que ce soit dans le PEPFAR ou dans la plupart des autres programmes de lutte contre le VIH. L'auteur propose un ensemble de mesures visant notamment à recentrer le PEPFAR sur la prévention et à créer des synergies entre celle-ci et le traitement. Les deux articles suivants portent sur les effets du paludisme. Martine Audibert, Jean-François Brun, Jacky Mathonnat et Marie-Claire Henry analysent économétriquement les effets du paludisme sur la production d'un échantillon de producteurs ivoiriens de café et de cacao. La littérature fournit des résultats très contrastés en ce qui concerne l'impact du paludisme sur la production agricole. Comme certains travaux, les résultats des auteurs ne mettent pas en évidence d'effets significatifs du paludisme sur les productions considérées. Les auteurs avancent différentes explications. L'une est notamment que la morbidité palustre des adultes serait, dans leur zone d'étude, relativement peu invalidante. À cela s'ajoute le fait que le café et le cacao sont des types de culture qui requièrent moins que d'autres un recours intensif au facteur travail, comme le coton par exemple, pour lequel des effets négatifs ont été trouvés. L'article de Josselin Thuilliez est consacré à une question particulièrement peu étudiée, l'impact du paludisme sur les taux de redoublement et d'achèvement dans l'éducation primaire. Ses résultats, issus d'une analyse transversale, et robustes lorsqu'ils sont confrontés à différents tests, suggèrent que l'intensité du paludisme favorise le redoublement et pénalise les taux d'achèvement, s'avérant ainsi une barrière à l'accumulation du capital humain. Cette étude souligne par ailleurs l'existence de relations ambiguës entre les mesures de performances scolaires et les indicateurs de ressources investies dans l'éducation primaire. Plusieurs implications communes se dégagent de ces articles. Nous en citerons brièvement quelques-unes. En matière de recherche tout d'abord : (i) la confirmation, si besoin était, de la complexité des relations entre santé et développement, et l'extrême difficulté qu'il y a à vouloir en tirer des conclusions " simples " et généralisables ; (ii) la grande attention qui doit être portée au choix des méthodes et à ce que mesurent véritablement certaines variables ; (iii) les nombreuses zones d'ombre qui subsistent et, le besoin d'analyses complémentaires aux niveaux, dans la plupart des cas, macro et micro-économiques. Concernant la définition et la mise en oeuvre des politiques de santé, ensuite : (i) elles ne peuvent faire abstraction des contraintes qui résultent de l'instabilité de leur environnement macroéconomique avec, ajoutons, en miroir, l'évolution de l'espace budgétaire propre à chaque pays ; (ii) chercher à desserrer la contrainte en ressources financières - augmenter les dépenses - non seulement ne suffit pas, mais n'a véritablement de sens que si les efforts en la matière sont couplés à une amélioration de leur efficience au regard des objectifs poursuivis ; (iii) la nécessité de poursuivre vigoureusement les réorientations amorcées pour dépasser la dichotomie entre programmes verticaux de lutte contre des maladies spécifiques et renforcement des systèmes de santé ; (iv) et, dernier point de cette énumération très sélective qui ne rend pas justice à la richesse des papiers, la confirmation de la nécessité de mettre en oeuvre des politiques synergiques dans le domaine de l'amélioration de la santé, de l'éducation et de la nutrition, dont l'importance a été clairement soulignée par la littérature.

International audience; Ce numéro spécial a pour origine première une sélection de communications présentées lors du colloque " Capital humain et développement ", organisé en février 2008 au CERDI dans le cadre du Groupement De Recherches CNRS (GDR) 2989 " Economie du développement et de la transition ". Il est composé de six articles consacrés à des questions importantes concernant certaines relations complexes entre santé et développement. Importantes, les questions auxquelles ce numéro apporte une contribution le sont, d'une part sur le plan de la recherche académique, où elles font l'objet de débats et où les connaissances sont insuffisantes, et d'autre part pour les choix et les modalités de mise en oeuvre des politiques publiques qui sont au coeur de la problématique des Objectifs du Millénaire du Développement. Patrick Guillaumont, Catherine Korachais et Julie Subervie analysent comment l'instabilité macroéconomique affecte l'évolution de la mortalité infantojuvénile. Utilisant des données en panel pour un large échantillon de pays, ils considèrent tout d'abord les effets de l'instabilité du revenu, puis ceux des sources primaires d'instabilité, celle des prix agricoles mondiaux, des exportations de biens et services, et de la production agricole. Ils montrent que ces instabilités macroéconomiques sont susceptibles d'affecter la survie infanto-juvénile au delà de ce qui résulte de leur impact sur la croissance du revenu par tête. En effet, elles exercent une influence non réversible sur la mortalité, en raison de l'asymétrie de réaction de la santé des enfants aux chocs positifs et négatifs auxquels sont exposés les pays. De plus, ces instabilités sont susceptibles d'entraîner une plus forte inégalité des revenus, ce qui réduit le taux de survie moyen des enfants. Jean-Claude Berthélemy et Juliette Seban s'interrogent sur la mesure dans laquelle les dépenses de santé peuvent avoir une influence sur le degré de concentration de l'accès aux services de santé, donc sur l'équité dans l'accès aux soins, pour ce qui concerne la santé maternelle et infantile. Leurs résultats, issus de différentes méthodes économétriques, ne leur permettent pas de conclure clairement. Les auteurs montrent par ailleurs que des dépenses publiques de santé plus importantes profitent un peu plus aux pauvres qu'aux riches ; cependant, leur progression se traduit tout au plus par une amélioration marginale de l'équité dans l'accès aux services de santé. La lutte contre l'épidémie de VIH/SIDA et contre le paludisme est une préoccupation majeure des gouvernements des pays en développement et de leurs partenaires extérieurs. C'est à cette problématique que sont consacrés les quatre articles suivants. Chrystelle Tsafack Temah analyse, à partir de données en panel, le rôle des déterminants épidémiologiques, socio-économiques et socioculturels dans le développement de l'épidémie de VIH/SIDA en Afrique subsaharienne. Elle montre que ce sont les variables épidémiologiques et socioculturelles qui ont l'impact le plus important, et que, dans le domaine socio-économique, les facteurs les plus déterminants sont les inégalités de revenus et les inégalités de genre. L'article de Mead Over, qui lui fait suite, examine la réponse des États- Unis au développement de l'épidémie de VIH/SIDA en analysant le " Plan d'urgence du Président pour l'aide dans la lutte contre le VIH/SIDA " (PEPFAR). Il montre que ce plan a obtenu des succès manifestes dans plusieurs domaines, mais que ces succès contiennent les germes de crises futures en ayant involontairement créé un nouveau " droit " mondial au traitement, et dont le coût dépassera les capacités de financement des États-Unis. Si rien n'est fait, il en résultera une diminution des dépenses consacrées aux activités de prévention, dont l'importance est déjà sous-estimée, relativement au traitement, que ce soit dans le PEPFAR ou dans la plupart des autres programmes de lutte contre le VIH. L'auteur propose un ensemble de mesures visant notamment à recentrer le PEPFAR sur la prévention et à créer des synergies entre celle-ci et le traitement. Les deux articles suivants portent sur les effets du paludisme. Martine Audibert, Jean-François Brun, Jacky Mathonnat et Marie-Claire Henry analysent économétriquement les effets du paludisme sur la production d'un échantillon de producteurs ivoiriens de café et de cacao. La littérature fournit des résultats très contrastés en ce qui concerne l'impact du paludisme sur la production agricole. Comme certains travaux, les résultats des auteurs ne mettent pas en évidence d'effets significatifs du paludisme sur les productions considérées. Les auteurs avancent différentes explications. L'une est notamment que la morbidité palustre des adultes serait, dans leur zone d'étude, relativement peu invalidante. À cela s'ajoute le fait que le café et le cacao sont des types de culture qui requièrent moins que d'autres un recours intensif au facteur travail, comme le coton par exemple, pour lequel des effets négatifs ont été trouvés. L'article de Josselin Thuilliez est consacré à une question particulièrement peu étudiée, l'impact du paludisme sur les taux de redoublement et d'achèvement dans l'éducation primaire. Ses résultats, issus d'une analyse transversale, et robustes lorsqu'ils sont confrontés à différents tests, suggèrent que l'intensité du paludisme favorise le redoublement et pénalise les taux d'achèvement, s'avérant ainsi une barrière à l'accumulation du capital humain. Cette étude souligne par ailleurs l'existence de relations ambiguës entre les mesures de performances scolaires et les indicateurs de ressources investies dans l'éducation primaire. Plusieurs implications communes se dégagent de ces articles. Nous en citerons brièvement quelques-unes. En matière de recherche tout d'abord : (i) la confirmation, si besoin était, de la complexité des relations entre santé et développement, et l'extrême difficulté qu'il y a à vouloir en tirer des conclusions " simples " et généralisables ; (ii) la grande attention qui doit être portée au choix des méthodes et à ce que mesurent véritablement certaines variables ; (iii) les nombreuses zones d'ombre qui subsistent et, le besoin d'analyses complémentaires aux niveaux, dans la plupart des cas, macro et micro-économiques. Concernant la définition et la mise en oeuvre des politiques de santé, ensuite : (i) elles ne peuvent faire abstraction des contraintes qui résultent de l'instabilité de leur environnement macroéconomique avec, ajoutons, en miroir, l'évolution de l'espace budgétaire propre à chaque pays ; (ii) chercher à desserrer la contrainte en ressources financières - augmenter les dépenses - non seulement ne suffit pas, mais n'a véritablement de sens que si les efforts en la matière sont couplés à une amélioration de leur efficience au regard des objectifs poursuivis ; (iii) la nécessité de poursuivre vigoureusement les réorientations amorcées pour dépasser la dichotomie entre programmes verticaux de lutte contre des maladies spécifiques et renforcement des systèmes de santé ; (iv) et, dernier point de cette énumération très sélective qui ne rend pas justice à la richesse des papiers, la confirmation de la nécessité de mettre en oeuvre des politiques synergiques dans le domaine de l'amélioration de la santé, de l'éducation et de la nutrition, dont l'importance a été clairement soulignée par la littérature.

International audience; Ce numéro spécial a pour origine première une sélection de communications présentées lors du colloque " Capital humain et développement ", organisé en février 2008 au CERDI dans le cadre du Groupement De Recherches CNRS (GDR) 2989 " Economie du développement et de la transition ". Il est composé de six articles consacrés à des questions importantes concernant certaines relations complexes entre santé et développement. Importantes, les questions auxquelles ce numéro apporte une contribution le sont, d'une part sur le plan de la recherche académique, où elles font l'objet de débats et où les connaissances sont insuffisantes, et d'autre part pour les choix et les modalités de mise en oeuvre des politiques publiques qui sont au coeur de la problématique des Objectifs du Millénaire du Développement. Patrick Guillaumont, Catherine Korachais et Julie Subervie analysent comment l'instabilité macroéconomique affecte l'évolution de la mortalité infantojuvénile. Utilisant des données en panel pour un large échantillon de pays, ils considèrent tout d'abord les effets de l'instabilité du revenu, puis ceux des sources primaires d'instabilité, celle des prix agricoles mondiaux, des exportations de biens et services, et de la production agricole. Ils montrent que ces instabilités macroéconomiques sont susceptibles d'affecter la survie infanto-juvénile au delà de ce qui résulte de leur impact sur la croissance du revenu par tête. En effet, elles exercent une influence non réversible sur la mortalité, en raison de l'asymétrie de réaction de la santé des enfants aux chocs positifs et négatifs auxquels sont exposés les pays. De plus, ces instabilités sont susceptibles d'entraîner une plus forte inégalité des revenus, ce qui réduit le taux de survie moyen des enfants. Jean-Claude Berthélemy et Juliette Seban s'interrogent sur la mesure dans laquelle les dépenses de santé peuvent avoir une influence sur le degré de concentration de l'accès aux services de santé, donc sur l'équité dans l'accès aux soins, pour ce qui concerne la santé maternelle et infantile. Leurs résultats, issus de différentes méthodes économétriques, ne leur permettent pas de conclure clairement. Les auteurs montrent par ailleurs que des dépenses publiques de santé plus importantes profitent un peu plus aux pauvres qu'aux riches ; cependant, leur progression se traduit tout au plus par une amélioration marginale de l'équité dans l'accès aux services de santé. La lutte contre l'épidémie de VIH/SIDA et contre le paludisme est une préoccupation majeure des gouvernements des pays en développement et de leurs partenaires extérieurs. C'est à cette problématique que sont consacrés les quatre articles suivants. Chrystelle Tsafack Temah analyse, à partir de données en panel, le rôle des déterminants épidémiologiques, socio-économiques et socioculturels dans le développement de l'épidémie de VIH/SIDA en Afrique subsaharienne. Elle montre que ce sont les variables épidémiologiques et socioculturelles qui ont l'impact le plus important, et que, dans le domaine socio-économique, les facteurs les plus déterminants sont les inégalités de revenus et les inégalités de genre. L'article de Mead Over, qui lui fait suite, examine la réponse des États- Unis au développement de l'épidémie de VIH/SIDA en analysant le " Plan d'urgence du Président pour l'aide dans la lutte contre le VIH/SIDA " (PEPFAR). Il montre que ce plan a obtenu des succès manifestes dans plusieurs domaines, mais que ces succès contiennent les germes de crises futures en ayant involontairement créé un nouveau " droit " mondial au traitement, et dont le coût dépassera les capacités de financement des États-Unis. Si rien n'est fait, il en résultera une diminution des dépenses consacrées aux activités de prévention, dont l'importance est déjà sous-estimée, relativement au traitement, que ce soit dans le PEPFAR ou dans la plupart des autres programmes de lutte contre le VIH. L'auteur propose un ensemble de mesures visant notamment à recentrer le PEPFAR sur la prévention et à créer des synergies entre celle-ci et le traitement. Les deux articles suivants portent sur les effets du paludisme. Martine Audibert, Jean-François Brun, Jacky Mathonnat et Marie-Claire Henry analysent économétriquement les effets du paludisme sur la production d'un échantillon de producteurs ivoiriens de café et de cacao. La littérature fournit des résultats très contrastés en ce qui concerne l'impact du paludisme sur la production agricole. Comme certains travaux, les résultats des auteurs ne mettent pas en évidence d'effets significatifs du paludisme sur les productions considérées. Les auteurs avancent différentes explications. L'une est notamment que la morbidité palustre des adultes serait, dans leur zone d'étude, relativement peu invalidante. À cela s'ajoute le fait que le café et le cacao sont des types de culture qui requièrent moins que d'autres un recours intensif au facteur travail, comme le coton par exemple, pour lequel des effets négatifs ont été trouvés. L'article de Josselin Thuilliez est consacré à une question particulièrement peu étudiée, l'impact du paludisme sur les taux de redoublement et d'achèvement dans l'éducation primaire. Ses résultats, issus d'une analyse transversale, et robustes lorsqu'ils sont confrontés à différents tests, suggèrent que l'intensité du paludisme favorise le redoublement et pénalise les taux d'achèvement, s'avérant ainsi une barrière à l'accumulation du capital humain. Cette étude souligne par ailleurs l'existence de relations ambiguës entre les mesures de performances scolaires et les indicateurs de ressources investies dans l'éducation primaire. Plusieurs implications communes se dégagent de ces articles. Nous en citerons brièvement quelques-unes. En matière de recherche tout d'abord : (i) la confirmation, si besoin était, de la complexité des relations entre santé et développement, et l'extrême difficulté qu'il y a à vouloir en tirer des conclusions " simples " et généralisables ; (ii) la grande attention qui doit être portée au choix des méthodes et à ce que mesurent véritablement certaines variables ; (iii) les nombreuses zones d'ombre qui subsistent et, le besoin d'analyses complémentaires aux niveaux, dans la plupart des cas, macro et micro-économiques. Concernant la définition et la mise en oeuvre des politiques de santé, ensuite : (i) elles ne peuvent faire abstraction des contraintes qui résultent de l'instabilité de leur environnement macroéconomique avec, ajoutons, en miroir, l'évolution de l'espace budgétaire propre à chaque pays ; (ii) chercher à desserrer la contrainte en ressources financières - augmenter les dépenses - non seulement ne suffit pas, mais n'a véritablement de sens que si les efforts en la matière sont couplés à une amélioration de leur efficience au regard des objectifs poursuivis ; (iii) la nécessité de poursuivre vigoureusement les réorientations amorcées pour dépasser la dichotomie entre programmes verticaux de lutte contre des maladies spécifiques et renforcement des systèmes de santé ; (iv) et, dernier point de cette énumération très sélective qui ne rend pas justice à la richesse des papiers, la confirmation de la nécessité de mettre en oeuvre des politiques synergiques dans le domaine de l'amélioration de la santé, de l'éducation et de la nutrition, dont l'importance a été clairement soulignée par la littérature.

International audience; Ce numéro spécial a pour origine première une sélection de communications présentées lors du colloque " Capital humain et développement ", organisé en février 2008 au CERDI dans le cadre du Groupement De Recherches CNRS (GDR) 2989 " Economie du développement et de la transition ". Il est composé de six articles consacrés à des questions importantes concernant certaines relations complexes entre santé et développement. Importantes, les questions auxquelles ce numéro apporte une contribution le sont, d'une part sur le plan de la recherche académique, où elles font l'objet de débats et où les connaissances sont insuffisantes, et d'autre part pour les choix et les modalités de mise en oeuvre des politiques publiques qui sont au coeur de la problématique des Objectifs du Millénaire du Développement. Patrick Guillaumont, Catherine Korachais et Julie Subervie analysent comment l'instabilité macroéconomique affecte l'évolution de la mortalité infantojuvénile. Utilisant des données en panel pour un large échantillon de pays, ils considèrent tout d'abord les effets de l'instabilité du revenu, puis ceux des sources primaires d'instabilité, celle des prix agricoles mondiaux, des exportations de biens et services, et de la production agricole. Ils montrent que ces instabilités macroéconomiques sont susceptibles d'affecter la survie infanto-juvénile au delà de ce qui résulte de leur impact sur la croissance du revenu par tête. En effet, elles exercent une influence non réversible sur la mortalité, en raison de l'asymétrie de réaction de la santé des enfants aux chocs positifs et négatifs auxquels sont exposés les pays. De plus, ces instabilités sont susceptibles d'entraîner une plus forte inégalité des revenus, ce qui réduit le taux de survie moyen des enfants. Jean-Claude Berthélemy et Juliette Seban s'interrogent sur la mesure dans laquelle les dépenses de santé peuvent avoir une influence sur le degré de concentration de l'accès aux services de santé, donc sur l'équité dans l'accès aux soins, pour ce qui concerne la santé maternelle et infantile. Leurs résultats, issus de différentes méthodes économétriques, ne leur permettent pas de conclure clairement. Les auteurs montrent par ailleurs que des dépenses publiques de santé plus importantes profitent un peu plus aux pauvres qu'aux riches ; cependant, leur progression se traduit tout au plus par une amélioration marginale de l'équité dans l'accès aux services de santé. La lutte contre l'épidémie de VIH/SIDA et contre le paludisme est une préoccupation majeure des gouvernements des pays en développement et de leurs partenaires extérieurs. C'est à cette problématique que sont consacrés les quatre articles suivants. Chrystelle Tsafack Temah analyse, à partir de données en panel, le rôle des déterminants épidémiologiques, socio-économiques et socioculturels dans le développement de l'épidémie de VIH/SIDA en Afrique subsaharienne. Elle montre que ce sont les variables épidémiologiques et socioculturelles qui ont l'impact le plus important, et que, dans le domaine socio-économique, les facteurs les plus déterminants sont les inégalités de revenus et les inégalités de genre. L'article de Mead Over, qui lui fait suite, examine la réponse des États- Unis au développement de l'épidémie de VIH/SIDA en analysant le " Plan d'urgence du Président pour l'aide dans la lutte contre le VIH/SIDA " (PEPFAR). Il montre que ce plan a obtenu des succès manifestes dans plusieurs domaines, mais que ces succès contiennent les germes de crises futures en ayant involontairement créé un nouveau " droit " mondial au traitement, et dont le coût dépassera les capacités de financement des États-Unis. Si rien n'est fait, il en résultera une diminution des dépenses consacrées aux activités de prévention, dont l'importance est déjà sous-estimée, relativement au traitement, que ce soit dans le PEPFAR ou dans la plupart des autres programmes de lutte contre le VIH. L'auteur propose un ensemble de mesures visant notamment à recentrer le PEPFAR sur la prévention et à créer des synergies entre celle-ci et le traitement. Les deux articles suivants portent sur les effets du paludisme. Martine Audibert, Jean-François Brun, Jacky Mathonnat et Marie-Claire Henry analysent économétriquement les effets du paludisme sur la production d'un échantillon de producteurs ivoiriens de café et de cacao. La littérature fournit des résultats très contrastés en ce qui concerne l'impact du paludisme sur la production agricole. Comme certains travaux, les résultats des auteurs ne mettent pas en évidence d'effets significatifs du paludisme sur les productions considérées. Les auteurs avancent différentes explications. L'une est notamment que la morbidité palustre des adultes serait, dans leur zone d'étude, relativement peu invalidante. À cela s'ajoute le fait que le café et le cacao sont des types de culture qui requièrent moins que d'autres un recours intensif au facteur travail, comme le coton par exemple, pour lequel des effets négatifs ont été trouvés. L'article de Josselin Thuilliez est consacré à une question particulièrement peu étudiée, l'impact du paludisme sur les taux de redoublement et d'achèvement dans l'éducation primaire. Ses résultats, issus d'une analyse transversale, et robustes lorsqu'ils sont confrontés à différents tests, suggèrent que l'intensité du paludisme favorise le redoublement et pénalise les taux d'achèvement, s'avérant ainsi une barrière à l'accumulation du capital humain. Cette étude souligne par ailleurs l'existence de relations ambiguës entre les mesures de performances scolaires et les indicateurs de ressources investies dans l'éducation primaire. Plusieurs implications communes se dégagent de ces articles. Nous en citerons brièvement quelques-unes. En matière de recherche tout d'abord : (i) la confirmation, si besoin était, de la complexité des relations entre santé et développement, et l'extrême difficulté qu'il y a à vouloir en tirer des conclusions " simples " et généralisables ; (ii) la grande attention qui doit être portée au choix des méthodes et à ce que mesurent véritablement certaines variables ; (iii) les nombreuses zones d'ombre qui subsistent et, le besoin d'analyses complémentaires aux niveaux, dans la plupart des cas, macro et micro-économiques. Concernant la définition et la mise en oeuvre des politiques de santé, ensuite : (i) elles ne peuvent faire abstraction des contraintes qui résultent de l'instabilité de leur environnement macroéconomique avec, ajoutons, en miroir, l'évolution de l'espace budgétaire propre à chaque pays ; (ii) chercher à desserrer la contrainte en ressources financières - augmenter les dépenses - non seulement ne suffit pas, mais n'a véritablement de sens que si les efforts en la matière sont couplés à une amélioration de leur efficience au regard des objectifs poursuivis ; (iii) la nécessité de poursuivre vigoureusement les réorientations amorcées pour dépasser la dichotomie entre programmes verticaux de lutte contre des maladies spécifiques et renforcement des systèmes de santé ; (iv) et, dernier point de cette énumération très sélective qui ne rend pas justice à la richesse des papiers, la confirmation de la nécessité de mettre en oeuvre des politiques synergiques dans le domaine de l'amélioration de la santé, de l'éducation et de la nutrition, dont l'importance a été clairement soulignée par la littérature.

La mise en place de programmes de contrôle des affections implique leur évaluation. Si évaluer les résultats en termes de santé publique apparaît comme évident, l'évaluation économique, mesurée en termes de coût-efficacité, coût-bénéfice, de ces programmes doit être menée conjointement. Pour comprendre son enjeu, la nécessité de cette évaluation, le moment où elle doit être entreprise et la démarche qui doit être suivie, sont présentés. L'évaluation des programmes est un processus à plusieurs étapes. A chaque étape correspondent des indicateurs spécifiques. Les déterminer permet de poser la base des données à recueillir pour mener à bien l'évaluation. Deux méthodes d'analyse des données sont proposées. Une méthode simple qui conduit à l'analyse coûtefficacité et une méthode plus sophistiquée qui conduit à l'analyse d'impact. Si l'évaluation économique des programmes de contrôle des maladies est tout aussi importante que l'évaluation épidémiologique, elle ne peut être faite indépendamment des autres disciplines et doit être intégrée dans une approche multidisciplinaire.

En Côte-d'Ivoire, le développement de la culture de riz dans les bas-fonds n'a pas d'effet ni sur l'infection ni sur la maladie palustre, en zone de savane comme en zone de forêt. Le parasite Plasmodium falciparum a été trouvé très résistant au traitement par la chloroquine en zone forestière alors qu'il y était sensible en zone de savane. Inversement, le vecteur Anopheles gambiae s.l. a été trouvé résistant aux insecticides pyréthrinoïdes en zone de savane alors qu'il y était sensible en zone forestière. Cette résistance est liée à une mutation du gène kdr. La mise en place au niveau national des combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine a permis de résoudre le problème de la résistance des parasites à la chloroquine. Par ailleurs, il a été démontré que les moustiquaires imprégnées de pyréthrinoïdes utilisées dans la lutte antivectorielle ont conservé leur efficacité contre la morbidité de la malaria dans les zones où An. gambiae s.l. a été trouvé résistant à ces insecticides.

(en cours)

Cet article se propose d'étudier les déterminants des dépenses publiques de santé dans les pays en développement en mettant plus particulièrement l'accent sur la contrainte financière extérieure, sur une dimension clé de la gouvernance, la corruption, et sur deux autres composantes de la situation socio-politique, l'agitation socio-politique et la dominance ethnique. On utilise pour ce faire une analyse économétrique sur données de panel pour un échantillon de 61 pays. En contrôlant pour le rôle d'autres facteurs, nos résultats confortent l'approche selon laquelle un allègement de la charge de la dette dans les pays pauvres très endettés (PPTE) doit favoriser une augmentation des dépenses publiques de santé. Mais ils ne fournissent pas d'éléments allant dans le sens d'un allègement indifférencié devant porter sur l'ensemble des pays en développement. Ils montrent également que la corruption et l'instabilité socio-politique constituent des environnements préjudiciables aux dépenses publiques de santé et suggèrent que les pays à forte dominance ethnique ont été plus attentifs à celles-ci que les autres. Par ailleurs, nos analyses ne permettent pas de conclure à une incidence significative de l'état de santé de la population sur les ressources publiques allouées à la santé.

In the quest to improve the effectiveness, efficiency, quality and safety of patient care, most countries have invested in the computerization of their health care system. This is the case in Gabon, which has just computerized its healthcare system by putting the electronic medical record (EMR) at the center of the patient care process. One of the objectives is to reduce the use of hospital resources and redundant prescriptions through the use by health professionals of the information on the care pathway contained in the EMR. The thesis lays the foundations for an economic evaluation of the information system implemented in the Gabonese health system. It adds to the still fragmented literature in developing countries. First, the thesis evaluates the costs to the health system and to patients of hospitalizations for stroke and for malaria attacks in children under five years of age. These studies are based on an exhaustive collection of patient records from the CHU of Libreville over a two-year period, from January 2018 to December 2019. These evaluations highlight the high costs and the very high out-of-pocket expenses for the patients' families. They also highlight the cost of medical examinations and the potential savings for hospitals by streamlining the care pathway made possible by the EMR. Secondly, the obstacles to the use of the EMR are studied through a survey of health professionals in hospitals in Libreville. The determinant character of the perceived usefulness of the EMR in the intention to use it is demonstrated. Resistance to change also appears to be a major potential barrier to the intention to use the EMR. Emphasis should be placed on training professionals for efficient use of the EMR in health care facilities., Dans la recherche d’une amélioration de l’efficacité, l’efficience, la qualité et la sécurité des soins administrés aux patients, la plupart des pays ont investi dans l’informatisation de leur système de santé. C’est le cas du Gabon qui vient d’informatiser son système de soins en mettant le Dossier Médical Electronique (DME) au centre du processus de prise en charge de ses patients. L’un des objectifs visés est la réduction de l’utilisation des ressources à l’hôpital, la réduction des prescriptions redondantes par l’utilisation par les professionnels de santé de l’information sur le parcours de soins contenue dans le DME. La thèse pose les bases d’une évaluation économique du système d’information mis en place dans le système de santé gabonais. Elle vient enrichir la littérature encore parcellaire dans les pays en voie de développement. Dans un premier temps, le travail de thèse évalue les coûts pour le système de santé et les patients des hospitalisations pour les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ainsi que pour les crises de paludisme des enfants de moins de cinq ans. Ces études exploitent une collecte exhaustive des dossiers patients du CHU de Libreville sur une période de deux ans, allant de janvier 2018 à décembre 2019. Ces évaluations mettent en évidence des coûts élevés et des restes-à-charge très importants pour les familles des patients. Elles mettent également en évidence le coût des examens médicaux et les économies potentielles pour les hôpitaux d’une rationalisation du parcours de soins permis par le DME. Dans un deuxième temps, les freins à l’utilisation du DME sont étudiés au travers d’une enquête auprès des professionnels de santé des hôpitaux de Libreville. Le caractère déterminant de l’utilité perçue du DME dans l’intention de l’utiliser est démontré. La résistance au changement apparaît également comme un frein potentiel majeur à l’intention d’utiliser le DME. Un accent doit être mis sur la formation des professionnels pour une utilisation efficiente du DME dans les structures de soins.