1. Effet de l’ethnie et de l’urbanisation sur la prévalence de l’obésité et la perception du corps dans une population de Souss (Maroc).
- Author
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Hibbi, N., Derouiche, A., Belhouari, A., and Delpeuch, F.
- Abstract
Introduction et but de l’étude Dans les pays arabes et africains, l’embonpoint a toujours été considéré synonyme de prospérité, de réussite sociale, ainsi que de bonne santé en général, et de beauté pour les femmes. L’objet de la présente étude est d’évaluer l’impact de la migration et de l’ethnie sur la variation de la prévalence de l’obésité et de la perception du corps, entre le groupe ethnique Soussi de la zone rurale d’origine (Souss) et celui de la métropole du Casablanca au Maroc. Matériel et méthodes Nous avons utilisé un échantillonnage stratifié à plusieurs degrés dont 304 participants recrutés dans la zone métropole de Casablanca (149 femmes et 155 hommes) et 309 sur la région de Souss (157 femmes et 152 hommes). Cet échantillonnage était basé sur l’appartenance ethnique (citadins et migrants Soussi de première et deuxième génération), le sexe et l’âge. Nous avons mesuré les paramètres anthropométriques (indice de masse corporelle [IMC]) et les perceptions relatives à la corpulence (perception de l’image du corps, satisfaction corporelle mesurée à partir de la différence entre la silhouette représentant le poids actuel et celle représentant la taille idéale). Résultats et analyse statistique La prévalence de l’obésité était plus élevée chez les femmes que chez les hommes (22,5 % contre 19,8 %). L’analyse ajustée des données a indiqué que, la prévalence de l’obésité était aussi plus forte chez les hommes casablancais soussis (21,3 %, OR = 0,53, 95 % IC [0,30–0,92], p < 0,05). La prévalence de l’obésité est plus élevée chez les femmes casablancaises par rapport aux soussies (31,0 %, OR = 0,54, 95 % IC [0,37–0,92], p < 0,05). Les hommes ayant un IMC normal, en surpoids ou obèse, ont choisi comme image idéale une silhouette plus basse d’un degré que leur taille actuelle ( p < 0,01). Chez les femmes, les participantes ayant un IMC élevé indiquent comme image idéale, une silhouette plus basse d’un point que leur taille actuelle ( p < 0,0001). La moitié de notre population d’étude (43,3 % : 42,5 % d’hommes et 44,2 % de femmes) a sous-estimé leur poids actuel. Cette dernière tendait à l’augmentation avec le niveau d’étude chez les hommes soussis ( p < 0,05) ; et à la diminution avec le statut socioéconomique chez les femmes casablancaises ( p < 0,05). Par ailleurs, les femmes soussies ont été moins nombreuses à être en désaccord avec l’affirmation « être gros est un signe de beauté et de bonne santé », comparativement aux casablancaises (75,6 % contre 92,2 %, respectivement). Conclusion La présente étude a montré que la perception du corps est associée au sexe (femmes) et l’éthnie (soussi), puisque la valorisation de l’embonpoint est encore persistante chez les femmes soussies en particulier. De même, les femmes de la population d’étude présente une sous-estimation de leur poids actuel. [ABSTRACT FROM AUTHOR]
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- 2016
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