Une prévalence élevée de troubles au pied rapportés chez les marcheurs de longue distance a été observée. Or, aucune documentation ne semble décrire comment se manifeste l'adaptation du pied à un volume soutenu de marche dans le temps. Le but de l'étude est de quantifier les modulations morpho-fonctionnelles du pied peu de jours après une période de marche au long cours. L'étude recense aussi les effets différenciés reliés au sexe, à la latéralité du membre inférieur (dominant vs non dominant) et à l'ampleur du trajet pédestre. Les données de 38 marcheurs-pèlerins (âge : 63,2 ± 7,8 ans ; 57,9 % de femmes ; IMC : 25,7 ± 3,8 kg/m2) ont été recueillies lors de trois collectes en laboratoire (C 1 , C 2 , C 3), intercalées d'une période de marche au long cours. La collecte initiale C 1 avait lieu à l'intérieur des 30 jours avant la marche. La collecte C 2 , tenue 5 à 10 jours après C 1 , servait à quantifier le changement minimal détectable (CMD) pour chaque variable dépendante. La collecte C 3 (de suivi) prenait place au maximum 10 jours après la marche. Quatre types de regroupement ont été formés selon les trajets pédestres réalisés : cohorte au long cours (parcours ≥ 250 km) [LC, n = 31], groupes court trajet (parcours de 200 à 450 km) [CT, n = 15], moyen trajet (parcours de 450 à 900 km) [MT, n = 10] et long trajet (parcours ≥ 900 km) [LT, n = 8]. L'étude de la cohorte LC sert à cibler les effets spécifiques au contexte de marche, la comparaison des groupes CT, MT, LT permet d'en dégager les effets associés au cumul de marche. Les analyses de variance traitent séparément les facteurs sexe et latéralité. Pour la cohorte LC, l'éventuelle différence significative (p ≤ 0,05) entre C 1 et C 3 doit aussi être confirmée par un changement moyen de la mesure qui soit d'une ampleur supérieure au seuil critique (valeur du CMD.n) pour que le changement soit considéré réel. Sept variables dépendantes sont testées : la longueur du pied et du pied tronqué, la largeur du pied aux têtes métatarsiennes, l'indice MVI, la hauteur du naviculaire et du dos du pied, et le ratio AHI. Une diminution significative de la longueur du pied (−0,8 ± 1,9 mm ; −0,34 % ; CMD.n = 0,7 mm) du côté du membre inférieur dominant (F 1,29 = 4,95 ; p = 0,034) a été observée entre C 1 et C 3 pour la cohorte LC. Dans la même cohorte, un effet d'interaction significatif a été noté pour la largeur du pied (F 1,29 = 4,64 ; p = 0,040) : chez l'homme, une augmentation significative (+1,4 ± 1,6 mm ; +1,35 % ; CMD.n = 0,7 mm) de C 1 à C 3 est observée, alors qu'une tendance opposée apparaît chez la femme. Ces effets sont considérés de réels changements induits par la marche, leur ampleur se chiffrant au-dessus des seuils critiques calculés. Les analyses considérant les groupes CT, MT, LT ne révèlent aucun effet relatif à l'ampleur des trajets pédestres. Cette étude montre que quelques dimensions morpho-fonctionnelles du pied sont finement impactées par la marche au long cours considérant les volumes de pratique rapportés. Les résultats mettent en lumière que le sexe et la dominance du membre inférieur sont à considérer pour décrire avec justesse les modulations au pied induites par la marche de longue durée. D'autres études sont indiquées pour mieux comprendre les mécanismes pathogéniques des troubles au pied rapportés par les marcheurs au long cours. A high prevalence of foot disorders reported in long-distance walkers has been observed. However, we found no documentation on how the foot adapts to a sustained walking volume over time. The aim of the study was to quantify the morpho-functional modulations of the foot shortly after a period of long-term walking. The study also investigates differential effects related to gender, lower limb laterality (dominant vs. non-dominant), and to the extent of the pedestrian path covered. Data from 38 pilgrim-walkers (age: 63.2 ± 7.8 years; 57.9% women; BMI: 25.7 ± 3.8 kg/m2) were collected during three lab data collection (C 1 , C 2 , C 3), interspersed with a long-term walk. The baseline data collection C 1 took place within 30 days before the walk. The C 2 data collection, held 5-10 days after C 1 , was used to quantify the minimum detectable change (MDC) for each dependent variable. The C 3 (follow-up) data collection took place up to 10 days after the walk. Four groups were formed based on the extent of the pedestrian routes covered: long-term cohort (path ≥ 250 km) [LT, n = 31], short-path group (path from 200 to 450 km) [SP, n = 15], medium-path group (path from 450 to 900 km) [MP, n = 10] and long-path group (path ≥ 900 km) [LP, n = 8]. Studying the LC cohort serves to target the effects specific to the walking context, while comparing groups SP, MP, LP allows the cumulative effects to be identified. Analyses of variance treat the factors gender and laterality separately. For the LC cohort, a possible of significant difference (P ≤ 0.05) between C 1 and C 3 must also be ratified by an average change in the measure that is greater than the critical threshold (MDC.n value) for the change to be considered real. Seven dependent variables are tested: foot length and truncated foot length, foot width at the metatarsal heads, MVI index, navicular height, dorsum of foot height and AHI ratio. A significant decrease in foot length (−0.8 ± 1.9 mm; −0.34% MDC.n = 0.7 mm) on the side of the dominant lower limb (F 1.29 = 4.95; P = 0.034) was observed between C 1 and C 3 for the LC cohort. In the same cohort, a significant interaction effect was noted for foot width (F 1.29 = 4.64; P = 0.040): in men, a significant increase (+1.4 ± 1.6 mm; +1.35%; MDC.n = 0.7 mm) from C 1 to C 3 is observed while a reverse trend appears in woman. These effects are considered real changes induced by walking: their magnitude being above the calculated critical thresholds. Analyses considering the SP, MP, LP groups showed no effect relative to the extent of the pedestrian routes covered. The changes observed in this study show that some morpho-functional dimensions of the foot are finely impacted by long-term walking considering the reported volumes of practice. Results highlight that the walker's gender and lower limb dominance should be considered to accurately describe the foot modulations induced by long-term walking. Further studies are indicated to better understand the pathogenic mechanisms of foot disorders reported by long-term walkers. [ABSTRACT FROM AUTHOR]