André Collin (1879–1926) a été le premier ou l'un des tout premiers à s'intéresser au développement neuropsychique du nourrisson avec une thèse portant sur le syndrome infantile psycho-neuromusculaire (1912). Interne de trois grands maîtres de l'aliénisme : Philippe Chaslin (1857–1923), Ernest Dupré (1862–1923) et Jules Séglas (1856–1939) et d'un pédiatre, Auguste Lesage (1862–1927), il a été chef de clinique de Gilbert Ballet (1853–1916) à l'asile Sainte-Anne de 1912 à 1914. A. Collin a assuré des consultations dans différents dispensaires et hôpitaux de Paris (Hérold, Marie-Lannelongue, Loubet), et il a en outre exercé de 1913 et jusqu'à son décès au Patronage de l'enfance situé au 379 rue de Vaugirard (Paris ; XIVe), une institution privée qui recueillait des mineurs livrés au vagabondage ou qui lui étaient confiés par le Tribunal pour Enfants. En 1925 sera annexée à ce patronage une clinique de neuropsychiatrie dirigée par Georges Heuyer (1884–1977). Membre de la Société Médico-Psychologique (1918), A. Collin est l'auteur de nombreuses communications, publications et de quatre ouvrages : Le développement de l'enfant (1914), Traité de médecine légale infantile (1920) publié avec Henri Rollet (1860–1934), Les enfants nerveux (1924) et Convulsions et épilepsie chez les enfants (1926). Des livres qui témoignent de son intérêt pour la psychiatrie et la neurologie de l'enfant. Dans les premières décennies du XXe, l'étude de l'aliénation mentale chez l'enfant marchait au côté de celle de l'adulte mais cherchait à acquérir son indépendance et à se définir. Dès 1915, les travaux de A. Collin reflètent sa préoccupation de spécifier la sémiologie psychopathologique ou neuropathologique chez l'enfant. En 1924, il fonde la psycho-pédiatrie qu'il considérait comme une branche de la puériculture. Il la définit comme l'étude des différentes modalités suivant lesquelles s'effectue chez le tout jeune enfant le passage de la vie végétative et réflexe à la vie consciente et réfléchie c'est-à-dire le passage de la première période du nourrisson où dominent ses réflexes simples à celle de son adaptation sociale où l'enfant est capable d'établir des rapports sociaux entre lui et le milieu nécessaire à son développement. Ayant connu l'introduction de la psychanalyse chez l'enfant, A. Collin montre peu d'enclin pour cette approche (1911). Dans les premières années du XXe siècle, les dénominations des consultations destinées aux troubles neuropsychiques chez l'enfant (centre psycho-pédiatrique, dispensaire médico-pédagogique, consultation de neuropsychiatrie infantile) et de ceux qui les assurent (psycho-pédiatre, spécialiste de psychiatrie infantile, médecin spécialisé en neuropsychiatrie infantile) sont nombreuses, et la psycho-pédiatrie, discipline éphémère, a été assimilée à la neuropsychiatrie infantile qui a pris son autonomie en 1937. A. Collin ayant accordé une place importante à l'étude du développement neurologique précoce de l'enfant, la psycho-pédiatrie figure comme l'une des assises de la neuropédiatrie contemporaine. André Collin (1879–1926) was the first, or one of the very first, to take an interest in the neuropsychological development of infants. During his studies at the School of Medicine in Paris, he wrote a thesis entitled The Infantile Psycho-neuromuscular Syndrome (1912). Previously, had served as an intern to three eminent alienists: Philippe Chaslin (1857–1923), Ernest Dupré (1862–1923) and Jules Séglas (1856–1939) and to a pediatrician, Auguste Lesage (1862–1927). From 1912 to 1914, he was the head of Gilbert Ballet's (1853–1916) clinic at the Sainte-Anne asylum. A. Collin practiced in various clinics and hospitals in Paris (Hérold, Marie-Lannelongue, Loubet), and from 1913 until his death in 1926, he worked at the Patronage de l'enfance, located at 379 rue de Vaugirard (Paris; 14th). It was a private institution founded by Henri Rollet (1860–1934). It took in vagrant minors or those who had been entrusted to it by the Children's Court. In 1925, a neuropsychiatric clinic directed by Georges Heuyer (1884–1977) was annexed to this patronage. A. Collin was a member of the medical-psychological society (1918). He has published numerous papers, publications, and four books: Le développement de l'enfant (1914), Traité de médecine légale infantile (1920), co-authored by Henri Rollet, Les enfants nerveux (1924) and Convulsions et épilepsie chez les enfants (1926). These works are a testament to his interest in child psychiatry and neurology. In the first decades of the 20th century, the study of mental alienation was not significantly different between adults and children, but the discipline dealing with child mental disorders strove to differentiate itself and achieve independence. As early as 1915, the publications of A. Collin reflected his preoccupation with specifying psychopathological or neuropathological semiology in children. In 1924, he founded psychopediatrics, which he considered to be a branch of childcare. He defined it as the study of the different ways in which the very young child makes the transition from a vegetative, reflexive life to a conscious, reflective life, i.e. the transition from the first period in an infant's life, when simple reflexes dominate, to the period of social adaptation when the child can establish social relationships between her/himself and the environment necessary for her/his development. Having experienced the introduction of psychoanalysis for children, Collin demonstrated little inclination for this approach. In his 1911 publication, he examined child urinary incontinence and cited S. Freud (1856–1939), which was rare at this time. In the early years of the 20th century, the institutions where consultations took place (psychopediatric centers, medical-pedagogical clinics, child neuropsychiatric consultations) and those who provided consultations for neuropsychiatric disorders in children (pediatric psychiatrists, child psychiatric specialists, physicians specialized in child neuropsychiatry) were called by many different names. Moreover, psychopediatrics, which was first introduced at the First International Congress of Child Psychiatry organized by G. Heuyer and held from 24 July to 1 August 1937, was a relatively short-lived discipline as it was assimilated into child neuropsychiatry, which became autonomous in 1937. Although A. Collin had passed away by that time, his emphasis on the study of neurological development during early childhood rendered psychopediatrics one of the foundations of contemporary neuropediatrics. [ABSTRACT FROM AUTHOR]