Le développement de la charge à la lance couchée à la fin du xie siècle par la chevalerie transforme l’utilisation du cheval sur le champ de bataille. Lorsqu’il le peut, le chevalier protège sa monture en utilisant la même technologie que pour sa propre défense, et les solutions adoptées témoignent de ces recherches et du compromis toujours délicat entre, d’une part, la protection de l’animal et, de l’autre, sa mobilité et son confort. Les éléments défensifs arborés par les chevaux à la guerre ou lors des tournois se chargent souvent d’un usage visuel ou symbolique important. Par la suite, exposées comme des trésors dans les salles d’armes et arsenaux personnels des princes, ces armures deviennent les personnifications intemporelles de la puissance et des vertus militaires de leur propriétaire. En se surimposant à la symbolique déjà forte du cheval de guerre, bardes et caparaçons pouvaient ainsi participer activement à la mise en scène politique et chevaleresque de leurs utilisateurs.