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Ce travail présente l'histoire des crues de l'Oubangui depuis 1889 à Bangui, ainsi que leurs impacts sur les personnes et les biens dans le lit majeur urbanisé. Une analyse documentaire, des entretiens avec la population et des observations de terrain ont permis de préciser les dates d'inondation et l'évolution des enjeux dans le lit majeur de l'Oubangui, au regard des crues de 1999 et 2019 (Qj-max de 12180 et 12400 m3/s respectivement). Un traitement statistique des débits (modules et débits journaliers maximums) sur la période 1911-12 - 2020-21 a conduit à caractériser les crues entre périodes humide, moyenne et sèche. Les crues majeures considérées, dites "historiques", ont des débits supérieurs ou égaux à 12000 m3/s. Onze ont été recensées. Selon la loi de GUMBEL, la plus faible période de retour est de 6,5 ans (Qj-max = 12000 m3/s en 1969) et la plus élevée de 53 ans (Qj-max = 16000 m3/s en 1916). Le Qj-max de 12900 m3/s enregistré en 1969 est proche de la valeur décennale (12200 à 12880 m3/s). Les autres périodes vont jusqu'à 22 ans, pour un Qj-max de 14400 m3/s (en 1961). Pour la crue de 1916, les lois GEV, de WEIBULL et Normale donnent des temps de retour de 700 ans pour la première et de plus de 1000 ans pour les deux autres. Les niveaux de risque ont été spatialisés pour trois crues (1916, 1961 et 1999), ce qui ouvre des pistes pour améliorer une gestion du risque d'inondation, encore très sommaire, à Bangui comme dans tout le pays. This work presents the risings' history of the Ubangi river at Bangui since 1889 and their impacts on people and goods in the urbanized floodplain. A documentary and interviewees and ground surveys data analysis allowed precisely floods dates and the evolutive stakes into the Ubangi river floodplain, regarding to the 1999 and 2019's phenomena (daily Q max of 12180 and 12400 m3.s-1 respectively). A statistical treatment of discharges data (annual mean and daily mean flows) over the 1911-2015 period helped to characterize risings between wet, average and dry periods. Major peak discharges considered are ones high or equal to 12000 m3.s-1. Eleven are observed in Bangui. According to GUMBEL distribution, the weakest frequency is at 6,5 years (Q = 12000 m3.s-1 in 1969) and the highest equals to 53 years (Q = 16000 m3.s-1 in 1916). The Qj-max of 12900 m3.s-1 for the year 1969 is close to the decennial value (12200 to 12880 m3.s-1). Other frequencies reach 22 years, for a daily Q max of 14400 m3.s-1 (in 1961). For the 1916 flood, the GEV, WEIBULL and Normal distributions give return times of 700 years for the first and more than 1000 years for both other. The risk levels were spatialized for three floods (1916, 1961 and 1999), which opens up possibilities for improving flood risk management, which is still very basic, as in Bangui as in the country as a whole.

Le fonctionnement géomorphologique de la section à méandres de la Bénoué dans son cours camerounais, est mal connu. Cet article vise à combler ce déficit de connaissances, en caractérisant les changements morphologiques de ce système. Ces changements ont été analysés sous un SIG, par suivi diachronique d'un tronçon à méandres (70 km) du cours inférieur de la rivière à partir d'images satellitales acquises entre 1985 et 2018. Les transformations morphologiques ont été caractérisées et quantifiées au travers des indicateurs décrivant la morphométrie, la morphologie et la morphodynamique des méandres. Les résultats obtenus ont permis de mettre en évidence la faible mobilité en plan des méandres, associée à une activité morphodynamique modeste. Les paramètres morphométriques ont légèrement changé. En revanche, l'évolution morphodynamique montre deux périodes d'activité intense (1985-1990 et 2003-2018), dominées par les processus d'érosion et de dépôt. Ces ajustements morphologiques décrivent des méandres contraints latéralement. Le blocage latéral de la sinuosité de ces méandres est exercé par une vallée étroite encaissée. La mobilité du lit représente la capacité intrinsèque des méandres à éroder la vallée alluviale au sein de laquelle ils évoluent. Un indice de la relation entre les modifications affectant les débits liquides et les changements morphologiques est aussi mis en évidence. The geomorphological functioning of the meandering section of the Benue in Cameroon is poorly known. This article aims to fill this knowledge gap by characterising the morphological changes of this system. These changes were analysed using a GIS, by diachronic monitoring of a meandering section (70 km) of the lower course of the river from satellite images acquired between 1985 and 2018. Morphological transformations were characterized and quantified through indicators describing the morphometry, morphology and morphodynamics of meanders. The results obtained highlighted the low in-plane mobility of the meanders associated with a modest morphodynamic activity. The morphometric parameters have changed slightly, but the morphodynamic evolution shows two periods of intense activity (1985-1990 and 2003-2018) dominated by erosion and deposition processes. These morphological adjustments describe laterally constrained meanders. The lateral locking of the sinuosity of these meanders is exerted by a narrow-incised valley in which the meanders evolve. The bed mobility represents the intrinsic ability of meanders to erode the alluvial valley within which they develop. An indication of the relationship between changes in liquid flows and morphological changes is also provided.

La modélisation de la distribution des espèces est devenue un outil très populaire d'aide à l'anticipation et à la prise de décision en matière de conservation des ressources biologiques. Le présent travail avait pour objet de faire une synthèse des recherches en la matière en Afrique, de dégager leurs insuffisances et de proposer des perspectives de recherche. Pour ce faire, des bases de données en ligne ont été utilisées pour identifier et télécharger les publications exploitées ici. Sur les 229 études considérées sur l'Afrique, 167, publiées entre 2003 et 2019 dans 100 revues, ont été jugées pertinentes pour cette analyse. Environ 27 % des publications ont été réalisées au Bénin et en Afrique du Sud. Vingt-trois approches méthodologiques de modélisation ont été recensées et réparties en deux grands groupes : les méthodes empiriques ou corrélatives et celles mécanistiques. Les méthodes corrélatives, et plus précisément le principe d'entropie maximale Maxent (113 études sur 167), ont été les plus utilisées (environ 68 % des études). Cela pourrait s'expliquer par le fait que ces méthodes sont libres d'accès, moins contraignantes, moins exigeantes en données et plus facilement réplicables. Au nombre des faiblesses notées dans les études en Afrique, ressort le niveau de qualité des données, pas toujours suffisant pour garantir la validité des conclusions qui en sont tirées. De même, les biais d'échantillonnage sont généralement ignorés dans la spécification des modèles, même si la distribution observée des occurrences résulte des biais d'échantillonnage ou de l'inaccessibilité de certaines zones plutôt que du preferendum environnemental des espèces modélisées. Enfin, la plupart des études sur le continent occultent la démographie des espèces et les interactions biotiques. Une meilleure prise en compte de ces aspects permettra d'améliorer sensiblement la qualité des modèles. Modeling the distribution of species has become a very popular tool to aid in anticipation and decision-making in the conservation of biological resources. The current review aimed to summarize the existing work in this area in Africa, identify the shortcomes and suggest research perspectives. To this end, online databases were used to identify and download the publications considered here. Of the 229 studies carried out in Africa, 167 published between 2003 and 2019 in 100 journals were deemed relevant for this review. Almost 27 % of the publications were made in Benin and South Africa. Twenty-three methodological modeling approaches have been identified and divided into two main groups: empirical or correlative methods and mechanistic ones. Correlative methods and more specifically the principle of maximum entropy Maxent (113 studies out of 167) were the most used (about 68% of the studies). This could be explained by the fact that the correlative methods are open access, less restrictive, less demanding on data and more easily implementable. Among the weaknesses noted in those studies were the level of data quality, not always sufficient to ensure the validity of the drawn conclusions. Likewise, sampling biases are generally ignored in the specification of models while the observed distribution of occurrences is rather the result of sampling biases or the inaccessibility of certain areas rather than the environmental preferendum of the modeled species. Finally, most studies on the continent did not include species demography or biotic interactions. Exploring such aspects could help to improve the quality of the models.

Mais où sont les ciels d'antan ? Pour savoir ce que nos ancêtres voyaient au-dessus d'eux, les sources sont nombreuses mais disparates. Anciens carnets météo, lettres, chroniques donnent une idée de certains ciels du passé, mais il est rare que les historiens du climat tentent de reconstituer les ciels, leurs couleurs, leurs nuances, leurs nuages... faute de documentation suffisante. Pourtant la mémoire n'est pas que celle des lieux, celle des cieux importe aussi pour comprendre comment on vi...

Les opérations d'extraction d'or génèrent divers impacts sur l'environnement, qui doivent être mesurés spatialement. L'objectif de ce travail est de déterminer la dynamique d'occupation du sol et le changement du couvert végétal autour de trois sites miniers. Des images Landsat de deux périodes (pré-mine et actuelle) ont été utilisées. La méthode de classification par maximum de vraisemblance, couplée à un algorithme de détection de changement, a été utilisée pour déterminer l'étendue et les changements des classes d'occupation. Les valeurs du NDVI calculées à partir des images ont été réparties en six classes, cinq avec des niveaux de densité allant de très faible à très élevé et une négative sans végétation. Le test t de STUDENT a été utilisé pour comparer les valeurs du NDVI extraites de manière aléatoire sur 30 points. Les résultats montrent une forte dynamique des classes d'occupation du sol. Cette dynamique se caractérise par la conversion de l'espace de végétation dense en sol faiblement couvert, en surface agricole et en sol nu. Durant la même période, le couvert végétal a considérablement perdu de sa vitalité, signe d'une tendance à la dégradation. La comparaison des valeurs du NDVI extraites aléatoirement confirme cette perte de qualité de la végétation. Ce travail conclut que la végétation dans les sites miniers étudiés a subi une forte dégradation. Gold mining operations generate various environmental impacts that must be spatially measured. The objective of this research is to determine the dynamics of land use and the change in plant cover in three mining sites. Landsat images from two periods (pre-mine and current) were used. A maximum likelihood classification method coupled with a change detection algorithm was to determine the extent and changes of land use and land cover classes. The NDVI values calculated from the images were classified into six classes, five with density levels ranging from very low to very high and one negative without vegetation. STUDENT two samples t test was used to compare the NDVI values randomly extracted on 30 points. The results show strong dynamics of land cover classes. This dynamic is characterised by the conversion of dense vegetation space into slightly covered soil, agricultural area and bare soil. During the same period, the vegetation cover considerably lost its vitality indicating the degradation trend. The comparison of NDVI values extracted randomly confirms this loss of quality of the vegetation cover. This research concludes that the vegetation cover in the three mining sites has undergone severe degradation.

Le bassin du Zio est un espace géographique qui possède une grande diversité biologique. Il dispose d'une flore riche et diversifiée, dont il faut déterminer les caractéristiques dans une perspective de gestion durable. Pour ce faire, une démarche méthodologique basée sur le collecte des données floristiques et dendrométriques a permis de recenser 371 espèces végétales, appartenant à 271 genres et 82 familles. Le spectre biologique global montre la prédominance des phanérophytes. Dans ce groupe, on constate l'abondance et la dominance des microphanérophytes avec une abondance de 46,15 % et une dominance de 33,03 % ; suivies des nanophanérophytes (17,59 % du spectre brut et 23,99 % du spectre pondéré) et des lianes microphanérophytes (8,58 % du spectre brut et 4,37 % du spectre pondéré). Suivant les affinités phytogéographiques, les formations végétales du grand bassin du Zio sont dominées par des espèces qu'on retrouve à la fois dans la zone guinéo-congolaise et soudano-zambézienne. Elles sont les plus abondantes (42,35 %) et les plus dominantes (33,66 %). Elles sont suivies des espèces guinéo-congolaises (24,59 % du spectre brut et 32,83 % du spectre pondéré) et des espèces soudano-zambéziennes (14,69 % du spectre brut et 9,37 % du spectre pondéré). L'ordination des relevés a permis de discriminer quatre groupements végétaux, à savoir : le groupement à Pterocarpus erinaceus et Adansonia digitata ; le groupement à Daniellia oliveri et Anogeissus leiocarpa ; le groupement à Mitragyna Inermis et Cynometra megalophylla ; et le groupement à Khaya grandifoliola et Cola gigantea. L'analyse structurale des différents groupements montre une prédominance des individus de diamètre faible et de hauteur moyenne à faible. Cette grande richesse floristique mérite d'être conservée à travers un plan de gestion durable et efficace. The Zio basin is a geographical area that abounds in great biological diversity. It has a rich and diverse flora whose characteristics must be determined from a sustainable management perspective. To do this, a methodological approach based on the collection of floristic and dendrometric data made it possible to identify 371 plant species, belonging to 271 genera and 82 families. The overall biological spectrum shows the predominance of phanerophytes. In this group, we see the abundance and dominance of microphanerophytes with an abundance of 46.15 % and a dominance of 33.03 %. Followed by nanophanerophytes (17.59 % of the raw spectrum and 23.99 % of the weighted spectrum) and microphanerophytes (8.58 % of the raw spectrum and 4.37 % of the weighted spectrum). Depending on phytogeographical affinities, the plant formations of the large Zio basin are dominated by species found both in the Guinean-Congolese and Sudano-Zambezian zones. They are the most abundant (42.35 %) and the most dominant (33.66 %). They are followed by the Guinean-Congolese species (24.59 % of the raw spectrum and 32.83 % of the weighted spectrum), and Sudano-Zambezian species (14.69 % of the raw spectrum and 9.37 % of the weighted spectrum). The ordination of the records made it possible to discriminate four plant groups, namely: the grouping with Pterocarpus erinaceus and Adansonia digitata; the grouping with Daniellia oliveri and Anogeissus leiocarpa; the grouping with Mitragyna Inermis and Cynometra megalophylla; and the grouping with Khaya grandifoliola and Cola gigantea. The structural analysis of the different groupings shows a predominance of individuals of small diameter and medium to low height. This great floristic wealth deserves to be preserved through a sustainable and efficient management plan.