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Au cours de la période couvrant à la fois l'ère coloniale et les 30 ans depuis les indépendances, constat de ce qui n'a pas changé (1), et des changements importants (2) : 1. Les politiques agricoles ont toujours oscillé entre l'approche technocratique et l'approche libérale et les gouvernements, organismes publics et agences d'aide n'ont pas réussi, à quelques exceptions près (comme la filière coton), à permettre les progrès nécessaires dans la productivité du travail et la productivité du sol pour une croissance de l'économie, tandis que la dégradation des terres est toujours une réalité parce qu'on ne leur rend pas ce qu'elles ont donné. 2. Tous les 25 ans on voit désormais la population doubler et celle des villes quadrupler; la famille nucléaire se substitue progressivement à la famille traditionnelle comme unité de production; apparition de paysans "riches", et de milliers d'initiatives individuelles ou collectives en dehors ou même contre toute action de la puissance publique. Ceux qui cherchent à faire évoluer les sociétés rurales doivent d'abord comprendre ces révolutions et mettre en place un cadre qui leur permette de s'exprimer vigoureusement et d'entraîner l'économie vers la croissance

Pour trois de ces pays l'économie nationale repose en grande partie sur la production du coton, moteur du développement agricole, l'exportation de sa fibre, et la transformation de sa graine, qui permet progressivement une auto-suffisance en huile alimentaire, en savon et en aliment du bétail. Suite à des cours mondiaux qui sont restés bas pendant quelques années, les Sociétés Cotonnières ont réduit sensiblement leurs coûts, avec une très légère baisse de la rémunération paysanne. La fixation des cultures pose le grave problème du maintien de la fertilité des sols. L'avenir de la production cotonnière repose sur : la pérennité de structures d'encadrement organisées, une recherche agronomique dynamique, des systèmes de culture conservateurs de la fertilité, et des organisations paysannes responsables