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Ce document fait parti d'une série d'enquêtes réalisées en 8 volumes. Le tome 8 porte sur une enquête rapide destinée a essayer de caracteriser les différences intrarégionales des systèmes vivriers

Dans la perspective d'une croissance agricole durable, indispensable en Afrique pour que ce continent sorte de la crise dans laquelle il est entré depui plusieurs années, il faut accroître la productivité des terres agricoles. La déficience des terres agricoles en phosphore est une contrainte majeur et généralisée. De plus, une étude récente montre que dans la quasi totalité des Etats africains au Sud du Sahara, les systèmes agricoles actuels induisent un épuisement régulier de ces faibles réserves phosphatées des sols. A l'échelle de 20 à 30 ans, là où l'agriculture est fixée, on s'achemine vers un déficit tel que toute tentative de promotion d'un réel progrès agricole sera rendu impossible. Or, le continent recèle les plus grandes réserves en phosphates naturels du monde. Une analyse des contraintes et options pour l'utilisation durable de phosphore en agriculture africaine est brièvement présentée. Les solutions techniques existent mais ne sauraient être mises en oeuvre sans une réelle mobilisation des Etats et la communauté internationale en faveur du développement de filières engrais endogènes, à l'échelle nationale et/ou régionale. La rentabilité de ces filières doit être évaluée en tenant compte non seulement des effets directs de la fertilisation sur les gains de production mais aussi des effets indirects sur la préservation à long terme du patrimoine foncier africain

Dans cette étude, quatre-vingt-onze "Unités de milieu" sont inventoriées pour décrire la région du Bras de Cilaos et du Bras de la Plaine en respectant l'ordre naturel, d'abord sa logique géologique puis pédologique et géomorphologique. La géologie est le premier principe structurant et explicatif du milieu réunionnais. Tous ces éléments servent à établir des recommandations pour l'irrigation et les caractéristiques pertinentes de chaque unité sont précisées dans la légende des 6 cartes qui accompagnent les documents. Pour définir les aptitudes de ces sols à l'irrigation plusieurs méthodes ont été utilisées : celles du double anneau, de l'infiltrométrie multidisques et de la réflectométrie temporelle. Toutes ont apporté des résultats intéressants mais qui demandent à être approfondis si l'on veut aboutir à une réelle rationalisation de l'irrigation des cultures

Les micro-organismes sont les principaux transformateurs des matières organiques en décomposition; capables de toutes les actions biochimiques, ils ne sont cependant actifs que dans des conditions d'environnement bien définies et sont presque immobiles. De ce fait, leur activité est souvent bloquée, dès que la température et l'humidité sont défavorables, que le substrat énergétique sur lequel ils vivaient est épuisé ou que la sénescence de leurs colonies ou des antibioses les affaiblisse. Ce sont les macro-organismes du sol qui, en créant les conditions de l'activité microbienne, assurent la régulation de leur activité. En fractionnant les débris de litière et les mélangeant à la terre, ils favorisent la dissémination des germes et accroissent la surface offerte à leurs attaques. En produisant des substrats carbonés facilement assimilables, exsudats racinaires ou mucus intestinal des vers de terre, ils réactivent les micro-organismes qui deviennent capables de dégrader des substances et qui en retour, alimentent par leur digestion les racines en éléments minéraux nutritifs et les invertébrés, tels que les vers de terre ou les termites, en matière organique assimilable.

On peut considérer qu'il existe deux situations auxquelles peut être confronté l'agronome désireux de tirer parti de la fixation symbiotique. Celle où l'inoculation produit des effets marqués, dus à une spécificité étroite de la plante (cas du soja) et celle où cette technique n'a que peu ou pas d'effets. Les recherches de l'IRAT ont abordé ces deux situations. Dans le premier cas, les travaux ont porté sur la mise au point et l'installation d'unités de production d'inoculums, dans lesquelles formation des utilisateurs, adéquation du matériel et recherche d'accompagnement sont conçues de façon intégrée. Parallèlement à ceci, des recherches sur l'adaptation et la survie des souches de Bradyrhizobium japonicum natives des sols tropicaux ou introduites ont été menées. Dans le second cas, l'absence de réponse à l'inoculation montre que l'on se trouve en présence d'autres facteurs limitants. Ceux-ci peuvent agir sur la bactérie introduite, ce qui nous a conduits à étudier la microflore de Rhizobium présente dans les sols dans le but de mettre au point des outils de caractérisation, et à débuter l'évaluation de l'effet des facteurs du milieu sur la mise en place de l'appareil fixateur.

Il est d'abord rappelé que les sols des zones semi-arides indiennes et ouest-africaines ont été longtemps considérés comme semblables. Les causes de cette attitude sont principalement à rechercher dans les principes des systèmes de classification utilisés en pédologie. Les différences entre les deux types de sols : sols rouges indiens et sols ferrugineux tropicaux africains sont décrites; elles sont nombreuses et portent sur la couleur, la structure, la nature des accumulations secondaires, la minéralogie des argiles et les caractéristiques du complexe absorbant. La résultante de ces différences sur la fertilité des deux types de sols est abordée; les sols rouges indiens apparaissent comme plus fertiles que les sols ferrugineux tropicaux africains. De plus, la mise en place de systèmes de production à productivité continue et soutenue paraît plus aisée avec les sols rouges indiens qu'avec les sols ferrugineux africains. Ceci amène finalement à poser le problème des modalités d'un transfert technique Inde-Afrique.

Les trente cinq contributions des chercheurs de la sous-direction des ressources naturelles rassemblées dans ce volume sont réparties en trois sessions. 1. Evaluation des situations agricoles où sont regroupées les études sur le milieu et l'évaluation de ses potentialités. 2. Du diagnostic cultural à l'analyse agronomique qui décrit, à un niveau d'échelle différent, les relations entre les cultures et l'état de l'environnement. 3. Aménagement et techniques de l'espace rural qui rendent compte des techniques utilisées pour la mise en valeur des ressources nturelles. Chacune des sessions est conclue par une synthèse portant à la fois sur les enseignements méthodologiques et les résultats validés pouvant faire l'objet d'une série de recommandations

Jusqu'à ces dernières années, peu a été fait pour lutter efficacement contre la dégradation de la qualité des sols en zone semi-aride africaine. Il est vrai que l'espace rural était ouvert et la nécessité d'une intensification agricole moins sensible qu'il n'apparaît. La dégradation de la capacité de produire d'un espace agricole va toujours dans le sens de l'accroissement des aléas, c'est-à-dire à la fois de la capacité d'intervention et de l'effet des solutions envisageables. Tout ceci a un coût direct et indirect qui se traduit par des migrations rurales et les problèmes sociaux que connaissent actuellement toutes les villes africaines. Cette dégradation a des origines humaines et physiques multiples mais résultant de deux causes : l'érosion et l'épuisement progressif du stock organique des sols. Les solutions se trouvent dans une intensification agricole adaptée à la diversité des situations agricoles de ces pays et qui s'applique à l'échelle des unités de paysages, des villages et des champs cultivés. Ces solutions existent, même s'il faut toujours en améliorer le contenu.

L'objectif de productivité céréalière de 1 à 2 t. grains HA-1 visé pour les sols sableux de la zone tropicale sèche implique le recours aux engrais azotés. Mais ceux-ci s'avèrent insuffisants dans le contexte agro-socio-économique ouest-africain. L'auteur montre que l'exploitation du potentiel fixateur (N2) de la légumineuse en rotation avec la céréale peut pallier cette insuffisance à condition que la fixation de N2 soit supérieure à la somme des exportations et des pertes d'azote. Si tel est le cas, ce surplus d'azote fixé (N2) peut alors être fourni à la céréale via la biomasse racinaire et les résidus de récolte. En définitive, c'est par une maîtrise du bilan de l'azote au sein du système de culture que l'économie maximale d'azote (utilisation minimale de l'engrais azoté) sera possible. Le système mil-arachide est pris comme exemple. De -25 kg N ha-1 2 ans-1 (années 1975 à bambey) pour le système semi-intensif actuellement pratiqué, le solde du bilan peut être amélioré, variant alors de -10 à +75 kg N ha-1 2 ans-1 selon la ou les techniques appliquées.