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La mission avait pour objectifs: a. d'évaluer (i) les états de la fertilité des sols dans les grandes zones du Nord Cameroun et (ii) l'adéquation des formules d'engrais dans le contexte actuel, b. de proposer un programme de recherches et de R&D visant (i) à améliorer l'efficience des engrais minéraux apportés (court terme) et (ii) à améliorer la maîtrise de la fertilité des sols (moyen terme).

Une gestion efficace du risque de contamination par l'aflatoxine en zones semi-arides pourrait être assurée à travers une meilleure compréhension des interactions entre la plante, l'état hydrique du sol et l'infestation par Aspergillus flavus. Deux expérimentations ont été conduites en 2002 et 2003 au champ à Bambey (Sénégal) dans un dispositif en split-plot. Trois variétés (55-437, 73-30 et Fleur 11) ont été soumises à deux régimes hydriques: irrigué (WW) et stressé (STR) durant la phase remplissage des graines, c'est à dire 60 jours après semis. Les résultats ont montré qu'une fraction d'eau transpirable du sol élevée (FTSW > 0,8) ou surtout faible (FTSW < 0,6) durant cette phase augmente le risque de contamination par l'aflatoxine. Pour tous les régimes hydriques, seule la variété 55-437 a présenté un faible taux de contamination par l'aflatoxine comparée aux variétés Fleur 11 et 73-30. Pendant que sous conditions d'excès d'eau (FTSW>1), 73-30 a été plus contaminée que Fleur 11. La capacité de 55-437 à minimiser la contamination pourrait être liée à sa réponse à la sécheresse. En fait, le faible indice foliaire (LAI) de 55-437 comparé à celui de Fleur 11 traduirait des pertes en eau moindres en conditions de déficit hydrique, favorisant un meilleur état hydrique et par conséquent une activité photosynthétique plus élevée. Cette réponse à la sécheresse de la variété 55-437 associée à une taille de graine plus faible a permis un remplissage et une maturation meilleure, garantissant un faible risque de contamination par l'aflatoxine. (Texte intégral)

Plusieurs hypothèses non exclusives les unes des autres, peuvent être avancées pour expliquer les évolutions concomitantes du rendement et des surfaces cultivées en culture cotonnière au Burkina. Cependant, les dispositifs de suivi et d'analyse de la production et des conditions de production, ne permettent pas le diagnostic et la hiérarchisation des facteurs en cause dans la stagnation voire dans la baisse des rendements. La place et l'importance du facteur fertilité des sols parmi l'ensemble des facteurs intervenant sur ces évolutions de la production et du rendement ne peuvent donc pas être précisées. La principale source de gains de productivité "en moyenne" dans la zone cotonnière burkinabé réside essentiellement dans l'optimisation des efforts d'intensification en fonction des potentialités du milieu climatique et édaphique. Le statut potassique (et dans une moindre mesure le statut magnésien) des sols en zone cotonnière est extrêmement fragile avec l'exportation de 4 à 30% du potassium échangeable (1 à 5% pour le magnésium échangeable) exportés par an selon le mode de gestion des résidus de culture. La désaturation en potassium et dans une moindre mesure en magnésium et calcium du complexe d'échange résultant de bilans minéraux (exportations-apports) déficitaires n'a pas seulement comme corollaire l'acidification du sol mais également la réduction de la capacité d'échange cationique du sol par la réduction des restitutions organiques au sol liées à la baisse progressive de productivité. La durabilité des performances de techniques culturales en terme de productivité "moyenne" de la zone cotonnière burkinabé réside dans l'adaptation des itinéraires techniques à la diversité des situations culturales (sol, climat). Les différentes composantes de la gestion intégrée de la fertilité associent un ensemble de techniques culturales, comprises ou non dans le concept de SCV, qui permettent d'enrayer voire d'inverser les processus naturels d'évolution qui conduisent à la dégradation du complexe d'échange cationique des sols: acidification et baisse du taux de matière organique du sol. Des actions immédiates peuvent être entreprises dans le cadre de l'incitation à la préservation de la capacité actuelle à produire des sols: (i) crédits et subventions sur des engrais à réaction neutre et sur des amendements en mesure de ralentir, voire d'enrayer le processus d'acidification du sol, (ii) des formations sur la fertilité des sols, son évolution et sa gestion destinées aussi bien aux conseillers qu'aux paysans, (iii) un suivi amont permettant d'alimenter un dispositif "champ école paysan" en thématiques pertinentes pour le village ou le groupement concerné, (iv) la construction et l'introduction de règles de décision sur la mise en oeuvre de techniques culturales dans le cadre du conseil technique à l'exploitation et (v) la construction d'un programme ambitieux sur la gestion des risques basé sur les outils informatiques actuels associés au référencement géographique des données.

Les auteurs analysent les performances comparées des systèmes de culture pratiqués avec travail du sol et en semis direct sur couverture végétale dans diverses grandes éco-régions du monde tropical. Ainsi: - si la destruction de la matière organique (M.O.) en gestion conventionnelle avec travail du sol est très rapide, sa reconstruction, même en zone tropicale humide, peut aller aussi vite en semis direct. - la séquestration du carbone dépend de la nature des systèmes de culture créés les plus performants sont ceux qui produisent un maximum de matière sèche, aussi bien à la surface du sol que dans le profil cultural, tout au long de la saison pluvieuse, mais aussi en saison sèche, au moment où les conditions de minéralisation de la M.O. sont ralenties. Le choix des plantes de couverture est de ce fait déterminant. - dans les meilleurs systèmes en semis direct, les niveaux de M.O. peuvent rapidement rejoindre, ceux des écosystèmes naturels, même en partant de conditions très dégradées au départ. - les meilleurs systèmes en semis direct produisent entre 26 et 32 t de résidus de matière sèche par hectare et par an; l'évolution des performances agronomiques et technico-économiques des systèmes de culture suit strictement celle de la matière organique; les systèmes en semis direct les plus faciles à pratiquer ont conquis plus de 6 millions d'hectares en moins de 10 ans dans les cerrados du Centre-Ouest Brésilien.

La zone tropicale humide représente au Brésil un vaste réservoir de terres encore inexploitées, en particulier les savanes de sols acides des fronts pionniers de l'ouest et du nord, qui peuvent être des régions de production privilégiées, où la riziculture pluviale peut permettre de fixer une agriculture durable, à partir de systèmes de culture diversifiés, stables et lucratifs. Les travaux de recherche conduits entre 1978 et 1995 par le CIRAD-CA et ses partenaires brésiliens de la recherche et du développement montrent les cheminements qui ont construit la progression de la riziculture pluviale grâce à une approche synthétique intégrant l'amélioration variétale dans les systèmes de culture, pour, avec et chez les agriculteurs. Productivité élevée, stable, et qualité de grain supérieure, type long fin, sont les objectifs principaux qui sont poursuivis pour valoriser le riz pluvial et le stabiliser. Aussi bien en écologie de savanes que de forêts, mode de gestion des sols et des cultures, phosphatage de fond périodique et variétés à haut potentiel sont les composantes qui garantissent la stabilisation de la culture de soja et un grand avenir à la riziculture pluviale en Amérique Latine. Cette expérience mérite d'être répétée dans les zones tropicales humides d'Asie et d'Afrique

Cette synthèse bibliographique analyse les principaux acquis de la recherche agronomique pour l'identification et de l'utilisation des indicateurs de fertilité azotée des terres. Deux démarches différentes sont adoptées selon les auteurs : une démarche explicative, fondée sur la compréhension et la quantification des mécanismes déterminant le cycle de l'azote dans les agrosystèmes et une démarche corrélative fondée sur la recherche de relations statistiques entre des indicateurs sélectionnés empiriquement. Ces deux démarches sont décrites, les principaux indicateurs sont présentés et leur pertinence est discutée brièvement. Malgré les progrès importants réalisés récemment, il n'y a pas d'indicateur de fertilité azotée largement accepté. Enfin, les deux démarches, ne sont pas opposées mais sont complémentaires et souvent imbriquées

Les régions à deux saisons des pluies, entre forêt et savane, sous climat tropical humide, souffrent souvent de périodes sèches. Aussi, la production des nombreuses cultures annuelles ou pérennes dépend des effets du climat et du sol, malgré les adaptations des techniques de culture que les paysans adoptent pour limiter les risques. Les sols, ferrallitiques en majorité, sont fortement lixiviés, acides et pauvres en éléments minéraux. L'utilisation des engrais, qui dépend d'abord des objectifs d'intensification des paysans, est très variable suivant les cultures. Certaines régions, qui ont de bonnes aptitudes pour des cultures dont les débouchés sur le marché sont favorables, bénéficient de conditions propices à leur développement. En revanche, d'autres régions, qui ont de moins bonnes aptitudes pour ces cultures, risquent d'être marginalisées. Il serait vain de vouloir appliquer partout les mêmes itinéraires techniques de cultures intensives

Dans les essais de longue durée au Mali, l'analyse de la diversité des aptitudes culturales du sol et l'analyse de ses déterminants liés aux systèmes de culture pratiqués, mettent en évidence le rôle essentiel de la fumure organo-minérale, et plus particulièrement celui du potassium. La fumure organique et le mode de gestion des résidus de culture constituent le principal moyen de maîtrise du statut potassique du sol et de ses aptitudes à produire à long terme. En effet, pour le coton, les solutions simples d'apports complémentaires d'engrais sont difficilement envisageables dans le contexte économique actuel particulièrement contraignant; de plus, pour les productions vivrières, généralement auto-consommées, la culture extensive est la principale stratégie anti-aléatoire mise en oeuvre par les paysans

Le maintien durable des ressources naturelles dans les zones sèches des tropiques (qui couvrent les régions arides, semi-arides et subhumides) nécessite le contrôle de la désertification et de la dégradation des terres. Leur vaste étendue, leur potentiel en matière de production de nourriture ou de bois, et leur vulnérabilité rendent les régions semi-arides, surtout en Afrique, particulièrement importantes à considérer. Cet ouvrage rassemble trente communications de scientifiques de pays francophones, anglophones et lusophones ayant travaillé dans le domaine de l'utilisation des sols en Afrique. Ils présentent et synthétisent l'information sur l'utilisation durable des terres en Afrique, du point de vue biophysique, économique ou social. Quatre groupes thématiques émettent des recommandations en matière de politiques et de priorités de recherche pour développer des systèmes de gestion des terres durables

Pour assurer la pérennité des rendements agricoles, il est nécessaire de mettre en oeuvre des méthodes tendant à équilibrer le bilan des éléments nutritifs. Pour l'azote, cet équilibre peut être atteint par la fixation d'azote par les plantes cultivées elles-mêmes ainsi que par les arbres introduits dans les agrosystèmes et la fertilisation azotée. Dans le cas des arbres, leur contribution à l'équilibre azotée des agrosystèmes peut être importante à condition d'améliorer leur aptitude à fixer l'azote ou à remonter l'azote nitrique lixivié. Les stratégies d'intervention doivent impérativement prendre en compte les conditions socioéconomiques : les logiques paysannes, la valorisation du travail, l'adaptabilité aux marchés, les problèmes fonciers et les problèmes juridiques de l'exploitation des ressources

Au Burkina, pays du Sahel, l'économie est basée essentiellement sur l'agriculture et l'élevage. Les zones sud et ouest du Burkina bénéficient de conditions pluviométriques soudaniennes, plus favorables. Des agriculteurs migrants venus du centre et du nord des plateaux surpeuplés s'installent sur les fronts pionniers où ils reproduisent, dans les champs de brousse, le système d'exploitation minier, sans restitution, qu'ils utilisaient dans leur région d'origine. Pour étudier, en milieu réel paysan, les risques de dégradation du potentiel de production des sols de cette région d'accueil, une vingtaine de parcelles d'âge de mise en culture compris entre 0 et 17 ans ont été choisis sur un type de sol représentatif des sols cultivés (ferrugineux tropical lessivé modal). La dégradation constatée est rapide. Elle se manifeste d'abord par une chute du taux de matières organiques de l'horizon superficiel. Il en résulte une baisse tout à fait similaire de la disponibilité des nutriments et des taux d'infiltration. Au bout de 5 à 10 ans de culture le sol n'est plus à même d'assurer l'alimentation minérale et hydrique de la principale culture vivrière (le sorgho) et les rendements s'effondrent. L'étude fait apparaître que le pivot de la fertilité des sols de cette région est la matière organique

Dans les hauts de la Réunion, la culture itinérante traditionnelle à base de géranium rosat s'est sédentarisée. La fertilité n'est plus restaurée par la jachère et les rendements s'effondrent. La maîtrise des couvertures végétales peut constituer une solution durable pour lutter contre l'érosion et restaurer la fertilité des sols dans les systèmes de culture considérés. Diverses espèces de légumineuses et de graminées sont envisagées en tant que plantes de couverture