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La mission avait pour objectifs: a. d'évaluer (i) les états de la fertilité des sols dans les grandes zones du Nord Cameroun et (ii) l'adéquation des formules d'engrais dans le contexte actuel, b. de proposer un programme de recherches et de R&D visant (i) à améliorer l'efficience des engrais minéraux apportés (court terme) et (ii) à améliorer la maîtrise de la fertilité des sols (moyen terme).

Plusieurs hypothèses non exclusives les unes des autres, peuvent être avancées pour expliquer les évolutions concomitantes du rendement et des surfaces cultivées en culture cotonnière au Burkina. Cependant, les dispositifs de suivi et d'analyse de la production et des conditions de production, ne permettent pas le diagnostic et la hiérarchisation des facteurs en cause dans la stagnation voire dans la baisse des rendements. La place et l'importance du facteur fertilité des sols parmi l'ensemble des facteurs intervenant sur ces évolutions de la production et du rendement ne peuvent donc pas être précisées. La principale source de gains de productivité "en moyenne" dans la zone cotonnière burkinabé réside essentiellement dans l'optimisation des efforts d'intensification en fonction des potentialités du milieu climatique et édaphique. Le statut potassique (et dans une moindre mesure le statut magnésien) des sols en zone cotonnière est extrêmement fragile avec l'exportation de 4 à 30% du potassium échangeable (1 à 5% pour le magnésium échangeable) exportés par an selon le mode de gestion des résidus de culture. La désaturation en potassium et dans une moindre mesure en magnésium et calcium du complexe d'échange résultant de bilans minéraux (exportations-apports) déficitaires n'a pas seulement comme corollaire l'acidification du sol mais également la réduction de la capacité d'échange cationique du sol par la réduction des restitutions organiques au sol liées à la baisse progressive de productivité. La durabilité des performances de techniques culturales en terme de productivité "moyenne" de la zone cotonnière burkinabé réside dans l'adaptation des itinéraires techniques à la diversité des situations culturales (sol, climat). Les différentes composantes de la gestion intégrée de la fertilité associent un ensemble de techniques culturales, comprises ou non dans le concept de SCV, qui permettent d'enrayer voire d'inverser les processus naturels d'évolution qui conduisent à la dégradation du complexe d'échange cationique des sols: acidification et baisse du taux de matière organique du sol. Des actions immédiates peuvent être entreprises dans le cadre de l'incitation à la préservation de la capacité actuelle à produire des sols: (i) crédits et subventions sur des engrais à réaction neutre et sur des amendements en mesure de ralentir, voire d'enrayer le processus d'acidification du sol, (ii) des formations sur la fertilité des sols, son évolution et sa gestion destinées aussi bien aux conseillers qu'aux paysans, (iii) un suivi amont permettant d'alimenter un dispositif "champ école paysan" en thématiques pertinentes pour le village ou le groupement concerné, (iv) la construction et l'introduction de règles de décision sur la mise en oeuvre de techniques culturales dans le cadre du conseil technique à l'exploitation et (v) la construction d'un programme ambitieux sur la gestion des risques basé sur les outils informatiques actuels associés au référencement géographique des données.

A Mayotte, le développement urbain connaît une croissance exponentielle avec comme conséquences une augmentation des besoins en produits agricoles frais. Il convient également de protéger un environnement voué à un développement touristique. Il apparaît important de prendre en compte la gestion des ressources renouvelables dans une approche intégrée et de travailler à la mise au point de systèmes agricoles intégrant la durabilité et la multifonctionnalité des exploitants agricoles et de l'agriculture. La zone tropicale humide (ZTH) bien que considérée comme une zone à fort potentiel de production agricole, connaît de graves problèmes liés à la fertilité des sois et au développement d'une agriculture vivrière productive. Les modèles d'agricultures de zones tempérées ne constituent pas des références directement transposables à Mayotte. L'augmentation de la production et de la productivité du travail ne peuvent être réalisées à partir de pratiques traditionnelles.

La courte note qui va suivre se veut orientative : elle réunit des propositions et cheminements techniques de recherche-action, aménageables au gré des utilisateurs dans les situations pédoclimatiques diversifiées du Nord Cameroun; elles doivent permettre de consolider le dispositif R-D actuel dans son objectif principal de fixation d'agricultures durables, conciliables avec la restauration puis la préservation de la ressource sol qui se trouve dans un état de dégradation générale lamentable. L'essentiel des recommandations et propositions de travail a été très largement argumenté, commenté, débattu, sur place avec les divers partenaires; seules les grandes lignes de travail seront rapportées ici.

Les intervenants de la filière canne à sucre réunionnaise ont demandé à la recherche de régionaliser les conseils en fertilisation afin (1) de réduire les coûts liés aux analyses de sol et (2) d'informer l'agriculteur dans des délais compatibles avec l'incorporation des fumures de correction. Une étude de la répartition spatiale des conseils du laboratoire d'analyse des sols du CIRAD en résulte. Elle met en jeu environ 23000 analyses géo-référencées interprétées pour la correction du sol et l'entretien de la canne à sucre. Les parcelles conseillées sont repérées avec une précision de 500 m, ce qui permet de les grouper dans 3437 carrés de 25 hectares ayant fait l'objet d'au moins une analyse. L'étude de la distribution des conseils des 1669 carrés échantillonnés au minimum 5 fois, montre qu'il n'est pas possible de définir un conseil type moyen d'un carré qui serait applicable à une parcelle de ce carré. Le conseil d'entretien phosphaté est le plus variable, mais même l'entretien azoté, le plus homogène, ne peut être formulé en conseil extrapolable. Ce résultat s'applique a fortiori pour le conseil global qui fait intervenir: - La combinaison des deux conseils en redressement des doses de redressement variables et pour le chaulage, des combinaisons Ca, Ca+Mg ou Mg. - Les 27 combinaisons de fertilisation d'entretien correspondant aux 3 niveaux des 3 éléments majeurs. Il n'est donc pas possible de bâtir un conseil en fertilisation sur une base micro-régionale à partir des conseils antérieurs de même localisation. Cette situation peut être liée (1) à un repérage géographique pas assez précis du lieu de prélèvement de terre, (2) à une hétérogénéité morphopédologique de l'unité de repérage, et (3) à l'historique de la parcelle qui conditionne l'évolution spatiale et temporelle de la fertilité du sol. Un prélèvement de terre est en conséquence indispensable, lors de la plantation de la canne à sucre, soit tous les 5 à 7 ans, pour élaborer un conseil approprié à la parcelle et optimiser ainsi la production.

La présente étude a pour objet d'évaluer les acquis de la recherche arachidière au Sénégal à travers les applications à la production et la première transformation auxquelles ils ont donné lieu. Les résultats portent sur les principaux segments de la filière et ont valeur d'exemple pour la zone des savanes sèches ouest-africaines. La gamme des variétés disponibles couvre l'ensemble des zones climatiques, depuis la zone subsahélienne jusqu'à la zone soudano-guinéenne. Des variétés tolérantes à la sécheresse, résistantes à la rosette, répondant aux normes du marché de l'arachide de bouche, sont diffusées à grande échelle. Des techniques culturales, fertilisation comprise, ont été définies à plusieurs niveaux d'intensification. L'évolution de la fertilité du sol a été mesurée sur des essais de longue durée. Des traitements de protection des semences et des stocks ont été mis au point. La technologie post-récolte et la première transformation des produits ont donné lieu à des applications fructueuses dans deux secteurs de première importance : la filière semences et la production d'arachide de bouche. Des résultats intéressants, qui appellent de nouvelles études, ont été obtenus dans les domaines du contrôle de l'aflatoxine et de la culture irriguée.

Au Sud Mali, les activités agricoles restent de loin le moteur de l'économie de cette région. L'augmentation régulière des productions de coton est là pour l'attester. Or, à l'heure de la mondialisation des échanges commerciaux, des craintes pèsent sur cette culture de rente axée principalement sur l'exportation. Face à ces enjeux, une opportunité s'offre à la troisième région de valoriser un milieu fertil par son sol et riche de ses possibilités de diversification, les bas-fonds. La CMDT, mandatée par le gouvernement malien de développer cette région, s'est tourné tout naturellement vers la recherche pour la mise au point de techniques de culture. Au terme de ces recherches, le transfert des acquis à la vulgarisation s'est posé en terme d'adaptation-validation des techniques, mais également en terme de formation des encadreurs chargés d'accompagner les paysans dans l'adoption des techniques. Le présent rapport fait l'état des connaissances acquises, des lacunes à combler et propose une technique de transfert associant étroitement la recherche et la vulgarisation. En parallèle à ces activités de recherche, le Projet Riz de bas-Fond a mis e oeuvre une formation des futurs encadreurs, à la demande de la CMDT.

Ce recueil abondamment illlustré rassemble les itinéraires techniques mis au point au cours des dix dernières années avec l'aide des agriculteurs de cette partie de l'île. Le but de ce travail était la gestion des terres par des pratiques culturales judicieuses vis-à-vis de la fertilité. Les données sont présentées en fiches, lesquelles concernent les diverses espèces cultivées sur place, associées ou non (alimentaires, fruitières, fourragères, à parfum...) et s'adressent aussi bien aux producteurs qu'à leurs partenaires, agents de la formation et du développement

L'auteur présente un dispositif expérimental localisé dans les Hauts de l'ouest de la Réunion, à plus de 600 m d'altitude, dans une zone essentiellement volcanique (20 000 ha dont 9 000 à vocation agricole). Les cultures étudiées sont le géranium rosat, le maïs, la tomate, mais surtout le haricot. Les observations et analyses ont porté sur les profils, la macrofaune du sol, la relance de l'activité biologique, la conductivité hydraulique, la fertilité chimique. La lutte contre l'érosion et la restructuration des terres dégradées par insuffisance ou absence de couverture végétale constitue la toile de fond de cette étude expérimentale

Ce recueil présente des études sur les systèmes de culture diversifiés et mécanisés, mis en place chez les agriculteurs, dans les cerrados, en zone tropicale humide, à l'Ouest du Brésil. Pratiqués en semis direct, sans travail du sol, ces sytèmes de culture sont à base de cultures annuelles seules ou à base de cultures annuelles et de paturâge, en succession ou en rotation. La fertilité des sols, les modes de gestion des sols et des cultures, les itinéraires techniques et les variétés sont abordés. Une évaluation de la diffusion des technologies et un bilan économique sont indiqués. Ce mode de gestion agrobiologique, appliqué à des centaines de milliers d'hectares, a restauré la fertilité des terres. Il procure aussi aux agriculteurs des revenus stables, malgré une conjoncture économique difficile

En vingt ans, le Brésil est devenu le deuxième producteur mondial de soja. Ce résultat exceptionnel a été obtenu grâce à des facteurs économiques incitatifs et à un dispositif national remarquable de recherche, de vulgarisation et de coopératives. Les nouveaux systèmes de culture en semis direct qui ont permis d'étendre la production vers le Sud-Est, le Centre-Ouest et le Nordeste, dans les sols ferralitiques de savanes qui composent la région des cerrados sont décrits. Des informations générales sont fournies sur les techniques culturales et les variétés améliorées, ainsi que des conseils pour contrôler les maladies du soja, les adventices et les ravageurs. Les aspects économiques majeurs sont aussi signalés

La culture itinérante traditionnelle du géranium rosat après jachère arborée a évolué vers une monoculture conduisant à une grave dégradation du milieu cultivé et à la chute des rendements. La diversification par des productions vivrières et maraîchères permet d'améliorer le système de culture. Mais le géranium et ces cultures étant menées en sol nu, ils engendrent une érosion hydrique intense. Grâce aux plantes de couverture herbacées sous culture, il est possible de mettre en place des systèmes agricoles durables dont les rendements et la qualité de la production sont significativement améliorés. Les plantes de couverture réduisent la prolifération des adventices, suppriment les sarclages, assurent une protection totale contre l'érosion ainsi que la conservation de l'eau, et restaurent la fertilité des sols. Les apports de fumier, indispensables à la diversification, peuvent être diminués, ainsi que les fertilisations minérales et les herbicides. L'état sanitaire est bien meilleur par la réduction des dégâts des parasites (vers blancs en particulier) et des dépérissements (flétrissement bactérien surtout)

La zone tropicale humide représente au Brésil un vaste réservoir de terres encore inexploitées, en particulier les savanes de sols acides des fronts pionniers de l'ouest et du nord, qui peuvent être des régions de production privilégiées, où la riziculture pluviale peut permettre de fixer une agriculture durable, à partir de systèmes de culture diversifiés, stables et lucratifs. Les travaux de recherche conduits entre 1978 et 1995 par le CIRAD-CA et ses partenaires brésiliens de la recherche et du développement montrent les cheminements qui ont construit la progression de la riziculture pluviale grâce à une approche synthétique intégrant l'amélioration variétale dans les systèmes de culture, pour, avec et chez les agriculteurs. Productivité élevée, stable, et qualité de grain supérieure, type long fin, sont les objectifs principaux qui sont poursuivis pour valoriser le riz pluvial et le stabiliser. Aussi bien en écologie de savanes que de forêts, mode de gestion des sols et des cultures, phosphatage de fond périodique et variétés à haut potentiel sont les composantes qui garantissent la stabilisation de la culture de soja et un grand avenir à la riziculture pluviale en Amérique Latine. Cette expérience mérite d'être répétée dans les zones tropicales humides d'Asie et d'Afrique