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Este artículo presenta un programa de investigación que ha sido aprobado y financiado por la Universidad de Pisa, en la primavera de 2008, y que está dedicado a la Historia de los apellidos italianos desde la Edad Media hasta la época actual. El grupo de trabajo es totalmente interdisciplinario, incluyendo historiadores, expertos en historia de las leyes, lingüistas y en estadística. El interés de la investigación se focaliza en las razones y los mecanismos más allá de la formación y de la estabilización de los apellidos para la gente común en diversos períodos históricos y regiones de Italia. La investigación abordará los problemas relacionados con la definición de identidades personales y familiares dentro de las comunidades y en sus interacciones con el Estado. Un aspecto importante será el estudio de la relación entre estabilización del apellido y la dialéctica entre estabilidad y movilidad. Au printemps 2008, l’Université de Pise a approuvé le projet d’un programme de recherche consacré à l’Histoire des noms de famille italiens depuis le Moyen-Âge à nos jours. Afin de le mener à bien, nous avons constitué un groupe de travail parfaitement interdisciplinaire, regroupant aussi bien des historiens, des spécialistes de l’histoire du droit, des linguistes et des statisticiens. L’objectif de cette recherche est de mettre en évidence les raisons qui président aux choix des noms ainsi que les mécanismes sous-jacents à leur histoire, au-delà même de l’apparente stabilisation de ces noms pour les gens du commun à certaines périodes et dans certaines régions d’Italie. Cet ensemble de recherches insistera sur la formation des identités personnelles et familiales au sein des diverses communautés et sur leurs interactions avec l’État. L’un des aspects importants de cette étude portera sur les liens dialectiques existant entre stabilité des noms et mobilité. This report presents a research program which was approved and financed by the University of Pisa in Spring 2008 and is devoted to the History of Italian surnames from the Middle Ages to the present time. The working group is strongly interdisciplinary, including historians, experts in legal history, linguists and experts in statistics. The focus of the research is on the reasons which determine choices of names and the hidden mechanisms underlying the formation and apparent stabilization of surnames for ordinary people in different historical periods and regions of Italy. The research will highlight the problems connected with the definition of personal and family identities within communities and in interactions with the State. One important aspect is the relationship between surname stabilization and stability of residence or mobility.

Resulta muy delicado establecer las filiaciones entre los individuos que aparecen en la documentación de los archivos parroquiales del siglo xvi en Extremadura o en Castilla. En efecto, las reglas de atribución de los nombres y apellidos distan mucho de ser estables y demuestran, al contrario, una enorme flexibilidad. Un hijo retoma el nombre y el apellido de su padre, pero su hermano no lleva el mismo apellido (que, de repente, ya no parece ser un apellido) y su hermana lleva un tercer apellido. Cuando una migración viene a complicar el cuadro, la reconstitución de las familias se convierte en un trabajo muy aleatorio. Otros factores aún contribuyen a aumentar la variedad en los usos, como el recurso a un apodo, la inestabilidad de la ortografía de los nombres o la costumbre cambiante en la utilización de uno sólo o de dos apellidos juntos. Si bien es cierto que la elección del patronímico y del matronímico triunfa, no es irrelevante que la adopción de nombres prestados fuera de la filiación directa represente comúnmente cerca de un 40 % de las muestras. Por su parte, los moriscos deportados en los años 1570 hacia el interior de la Península, en señal de resistencia a la cristianización, suscriben frecuentemente al nombre de Bernabé según una referencia al evangelio apócrifo de San Bernabé. Il s’avère très délicat d’établir les filiations entre individus apparaissant dans la documentation des archives paroissiales du xvie siècle, en Estrémadure comme en Castille. En effet, les règles d’attribution des prénoms et des noms sont loin d’être stables et démontrent au contraire une très grande souplesse. Un fils reprend le prénom et le nom de son père, mais son frère ne porte pas le même nom (qui, de ce fait, ne semble plus être un nom de famille) et leur sœur porte un troisième nom. Quand une migration vient compliquer le tableau, la reconstitution des familles devient un travail très aléatoire. D’autres facteurs encore contribuent à accroître la variété des usages, tels que le recours à un surnom, l’instabilité de l’orthographe des noms ou l’usage changeant dans l’utilisation d’un seul ou bien de deux noms accolés. S’il est vrai que le choix du patronyme et du matronyme l’emporte, il n’en reste pas moins que l’adoption de noms empruntés en dehors de la filiation directe représente d’ordinaire près de 40 % des échantillons. De leur côté, les Morisques déportés dans les années 1570 vers l’intérieur de la Péninsule, en signe de résistance à la christianisation, se rallient fréquemment au prénom de Barnabé, selon une référence à l’évangile apocryphe de Saint Barnabé. It has been very difficult to establish links of descent between individuals who appear in 16th-century parish records in either Extremadura or Castile. In reality, rules for attributing first names and surnames are far from stable and indeed show considerable flexibility. A son may take his father’s Christian name and surname, but his brother does not bear the same surname (which is thus not in effect a family name) and their sister has a third, different surname. When migration is factored in, reconstructing genealogies becomes an extremely uncertain endeavour. Further factors add to the variety in usage, such as the use of a nickname, variable spellings of names or changing customs as to the use of only one surname or two linked surnames. While the favoured choice is the paternal followed by the maternal family name, it is nonetheless the case that names taken from outside the direct line of filiation commonly constitute some 40 % of samples. As for the Moriscos who were deported in the 1570s to the inland areas of the peninsula, one sign of their resistance to Christianisation is to be found in their frequent use of the first name Barnabé, referring to the apocryphal gospel of Saint Barnabé.

Las relaciones que existen entre emigración y evolución de los sistemas de nominación en la Época Moderna son prácticamente desconocidas. El ejemplo de la emigración irlandesa al reino de Castilla, durante el período 1600-1680, nos permite estudiar la dinámica de los cambios de nombres en este grupo de emigrantes que se veían obligados a unir su propio sistema de nominación, dominado por las referencias gaélicas, con el sistema castellano que adoptaron. Antes de 1600 el uso de nombres europeos se había difundido en Irlanda. Pero los usos del apellido de los padres, de los abuelos o de los padrinos seguía una lógica muy diferente. El estudio de la antroponimia de unos 2.600 emigrantes entre 1600 y 1680 revela dos aspectos principales. Por una parte, durante la segunda mitad del siglo xvii, la necesidad de diferenciar a los irlandeses de los moriscos condujo al abandono de los cinco nombres gaélicos más utilizados, que estuvieron a punto de desaparecer. De modo que los inmigrados irlandeses adoptaron nombres europeos estandarizados o internacionales. Por otra parte, estos irlandeses adoptaron los usos castellanos en los procedimientos de elección de los nombres y apellidos; una evolución que se hizo manifiesta a partir de la segunda generación de inmigrados. La nature du rapport entre l’émigration et l’évolution de la nomination à l’époque moderne reste quasiment inconnue. L’exemple de la migration irlandaise au royaume de Castille pendant la période 1600-1680 permet d’étudier la dynamique du changement de noms chez ces immigrés qui étaient obligés de concilier leur propre système de nomination, à dominante gaélique, avec le système castillan qu’ils adoptèrent. L’utilisation de prénoms européens était relativement répandue en Irlande avant 1600. Cependant, la nomination irlandaise d’alors ne suivait pas la norme européenne pour ce qui concerne l’usage des noms des parents, des grands-parents ou des parrains. L’étude anthroponymique d’environ 2.600 migrants entre 1600 et 1680 révèle deux principaux aspects. D’une part, durant la deuxième décennie du xviie siècle, l’identification implicite des Irlandais et des Morisques conduisit à la quasi-disparition des cinq prénoms gaéliques les plus répandus, tant il fallait marquer une différence entre les normes socioculturelles irlandaises et celles des Morisques. En parallèle, les immigrés irlandais adoptèrent une gamme plus large de noms européens standardisé ou internationaux. D’autre part, les Irlandais adoptèrent les usages castillans en ce qui concerne la logique des choix dans la nomination et cette évolution devint manifeste à partir de la deuxième génération d’immigrés. The nature of the relationship between emigration and the evolution of naming systems in the early modern period remains relatively unknown. The case of Irish emigration to Castile in the period 1600-80 allows us examine the dynamics of change in Irish emigrants, who were forced to negotiate between their predominantly Gaelic anthroponomical system of origin and the adopted Castilian one. Although the use of European names was relatively widespread in Ireland prior to 1600, the same cannot be said of the dynamics of choice behind these names, which did not follow the European norm of parent, grandparent or godparent patterns. The results of a study of the naming patterns of c. 2.600 emigrants between 1600 and 1680 have revealed two principal elements. First, owing to an implicit identification of the Irish and the Moriscos during the second decade of the seventeenth century, the top five principal Gaelic names went into sharp decline and almost disappeared due to the need to differentiate Irish social-cultural norms from those of the Moriscos. At the same time Irish emigrants adopted a wider number of standardised European or international names. Second, over a longer period of time Irish immigrants also adopted Castilian practices in terms of the dynamics of choice but this really only became apparent in the second generation.

El libro que aquí se presenta es, en esencia, el resultado de dos reuniones celebradas en la Casa de Velázquez los días 17, 18 y 19 de noviembre de 2008 en Madrid y en la Universidad de París I Panthéon-Sorbonne durante el mes de mayo de 2007. Los textos que lo integran se ocupan principalmente de hacer un balance sobre un tema muy descuidado por los modernistas: la relación entre la historia de los nombres y la movilidad espacial y social de las personas. Estamos convencidos de que la explor...

Los nombres en general, tanto comunes como propios, llevan en sí una gran carga de conocimiento y constituyen inapreciables elementos identificadores en la trayectoria del ser humano, a pesar de que son uno de los restos más elocuentes y firmes de los grupos étnicos que se han asentado en un país. En Canarias nos encontramos con una situación particular. Las islas estaban pobladas antes de la conquista por una población de origen norteafricano, que pierde el contacto con el exterior, hasta la llegada de los europeos. La conquista y la posterior colonización del archipiélago canario harán que la lengua, las costumbres y la religión de los vencedores se impongan de tal manera sobre la población aborigen, que todo su bagaje anterior sucumbe ante el dominio de los europeos. La imaginación y la inventiva humana se desarrolla en un tiempo relativamente breve, pues, en pocos años, no sólo cambiaron los nombres de las personas sino que los lugares y accidentes geográficos se rebautizaron con nuevos nombres y adjetivos. La población es bautizada a la nueva usanza y nominada con nuevos criterios. Aunque, en general, hay excepciones, los nombres de los esclavos vienen definidos en función de la pertenencia a un propietario, quien a la postre marca la impronta. Aquí se materializa el lazo que une al esclavo con su dueño, aunque también es cierto que, en algunos casos, en su nominación mediante el apellido se mantiene la memoria de su lugar de nacimiento o de su origen étnico, así como sus cualidades, defectos y actividad. Noms propres et noms communs cristallisent un vaste héritage de connaissances, constituant un très appréciable outil de repérage du destin des êtres humains, tout en conservant remarquablement les traces des groupes éthniques installés par le passé dans une région. Le cas des Canaries présente une situation particulière. Avant leur conquête, ces îles étaient occupées par des populations d’origine nord-africaine qui avaient perdu tout contact avec le monde extérieur jusqu’à l’arrivée des Européens. La conquête et la colonisation de l’archipel des Canaries furent menées de telle sorte que la langue, les coutumes et la religion des vainqueurs s’imposèrent aux populations au point de faire disparaître tout le bagage culturel indigène. En quelques années, non seulement les noms des personnes, mais aussi ceux de la topographie de l’archipel se trouvèrent changés et rebaptisés de noms et qualificatifs nouveaux. La population fut baptisée et nommée en suivant les nouveaux critères. Les noms des esclaves sont généralement définis en fonction de leur appartenance à un propriétaire qui impose sa marque sur le corps du captif. Ainsi se matérialise la dépendance de l’esclave à l’égard de son maître. Toutefois, par le moyen du prénom, il advient que se manifestent la mémoire de l’origine ethnique ou géographique de l’esclave ainsi que la mention de ses qualités, de ses défauts ou bien de son emploi dans telle ou telle activité. Proper names and common names embody a vast wealth of information and are invaluable signs of identity in the course of human life, but they are also one of the most eloquent reminders of the ethnic groups that once settled in a region. The case of the Canary Islands is a singular one. Before their conquest they were inhabited by a people of North African origin who had lost all contact with the outside world before the arrival of Europeans. The conquest and colonisation of the Canaries was carried out in such a way that the language, customs and religion of the victors were imposed on the native population to the point of wiping out the indigenous cultural heritage. In a few years, not only were personal names changed but places and geographical features were given new names and qualifiers. The population was baptised and named in accordance with the new regime. Although there were exceptions, the names of slaves generally reflected the identity of their owner, whose brand they would bear. This was the material sign of the slave’s dependence on his master, although in some cases their first names recalled the slave’s ethnic or geographic origins of the slave, or his qualities, faults or métier.

Los distintos estudios sobre los apellidos italianos permiten afirmar que, desde el punto de vista léxico, éstos pueden derivar de nombres de pila, de nombres de lugares y de nombres comunes, es decir, de apodos. Con respecto a la etimología, la riqueza estratigráfica de la lengua italiana ejerce su ascendente sobre los apellidos que, por supuesto, pueden derivar no sólo de la tradición latina, sino también de nombres de origen germánico, árabe o incluso greco-bizantino, como Cirò, Laganà, Viganò. No olvidemos que Walther von Wartburg (1888-1971) escribió que, desde el punto de vista lingüístico, Italia es una Romània dentro de Romània: en efecto, Italia septentrional se conecta a la región galo-romana, mientras que la superficie meridional está conectada a la zona romano-ibérica y a la Romània oriental. Esta fragmentación de Italia se manifiesta igualmente a nivel de los patronímicos. Tras las numerosas migraciones internas y externas, la situación patronímica se ha uniformado, es decir, que ciertos apellidos desaparecieron de Italia y sólo se encuentran en el continente americano. Además, hubo sobre todo desplazamientos internos, si bien algunos patronímicos de origen meridional se han transferido al norte, igualmente para aquellos que, a mediados del siglo pasado, se desplazaron de la región de Venecia del este hacia los centros industriales por excelencia de Lombardía, Piamonte y Liguria, o los apellidos de las Marchas y los Abruzos que se encuentran en Roma y en el Lazio. Les diverses études sur les noms de famille italiens permettent d’affirmer que, du point de vue lexical, ces noms peuvent dériver de prénoms, de noms de lieux, de noms communs, c’est-à-dire de surnoms. Pour ce qui est de l’étymologie, la richesse stratigraphique de la langue italienne exerce son ascendant sur les noms de famille qui, bien sûr, peuvent dériver non seulement de la tradition latine, mais aussi de noms d’origine germanique, d’origine arabe ou encore d’origine greco-bizantine, tels que Cirò, Laganà, Viganò. N’oublions pas non plus que Walther Von Wartburg (1888-1971) a écrit que, du point de vue linguistique, l’Italie est une Romania dans la Romania : en effet, l’Italie septentrionale est reliée à l’aire gallo-romane, tandis que l’aire méridionale est reliée à l’aire ibérico-romane et à la Roumanie orientale. Cette fragmentation de l’Italie se manifeste également au niveau des patronymes. À vrai dire, à la suite des nombreuses migrations internes et externes, la situation patronymique s’est uniformisée, c’est-à-dire que certains noms de famille ont disparu de l’Italie et ne se retrouvent que dans le continent américain. En outre, il y a surtout eu des déplacements internes, si bien que certains patronymes d’origine méridionale se sont transférés au nord, tout comme ceux qui, au milieu du siècle dernier, se sont déplacés de la région de Venise à l’est vers les centres industriels par excellence de la Lombardie, du Piémont et de la Ligurie, ou les noms de famille des Marches et des Abruzzes qui se retrouvent à Rome et dans le Latium. The various studies on Italian family names lead to the conclusion that from a lexical point of view these names may be derived from first names, place names and common names —that is to say surnames or nicknames. As regards etymology, the richness of the Italian language, with its conservation of linguistic strata, influences family names, which can of course be derived from Latin, but also from names of Germanic, Arabic or Byzantine Greek origin, such as Cirò, Laganà, Viganò. It should be noted that the renowned etymologist Walther von Wartburg (1888-1971) wrote that linguistically Italy is a Romania within Romania; northern Italy is indeed linked to the Gallo-Roman area, while southern Italy is linked to the Ibero-Roman area and to Romania in the east. This fragmentation of Italy is also evident in family names. In fact, the numerous internal and external migratory movements that have taken place have had a uniforming effect on the situation regarding family names, that is to say some family names have disappeared from Italy and are now only found in America. Moreover, important internal displacements occurred resulting in the transfer of certain southern family names to the north of Italy, just like other names which moved in the mid-20th century from the eastern Venetian region to the typical industrial centres of Lombardy, Piedmont and Liguria, or family names from the Marches and the Abruzzo areas which are now found in Rome and in Latium.

Para comprender la relación entre la antroponimia y la movilidad social y religiosa, en las circunstancias peculiares que constituyen la conversión en un contexto de intolerancia, se debe estudiar conjuntamente el sistema de nominación de los conversos de la Corona de Aragón y el de los judíos. Así se puede evitar sobrevalorar la fractura que representa la nominación bautismal, pues los cambios de nombres y el uso de alias eran corrientes a fines del Medioevo. La conversión introduce en el stock nominal los nombres de los padrinos. Pero estos ya son generalmente miembros de redes sociales cercanas a los conversos, de modo que los cambios onomásticos no modifican radicalmente los sistemas de nominación a los que pertenecen. Así se manifiesta tanto la convergencia cultural entre las comunidades como los cambios religiosos: el paso al cristianismo iba al compás de la nominación latina de los judíos, aunque los nombres bíblicos se mantuvieran al lado de la nominación ordinaria. De esa manera, la antroponimia permitía distinguirse dentro de cierta similitud y las homonimias resultaban socialmente integradoras. Poco a poco se perdían los nombres antiguos, aunque la identidad de los conversos fuese bien conocida a través de su fama dentro de una sociedad en la cual el anonimato era sospechoso. Los modos de nominación de los judíos y de los conversos eran flexibles y expresaban con sutilidad las mutaciones biológicas y, a la vez, la unidad del destino de la comunidad, creando un juego de apelaciones variables. Durante el siglo xvi la fluidez nominal se vuele sospechosa y los conversos se ven obligados a borrar de sus nombres y apellidos su identidad quebrantada. Pour comprendre la relation entre l’anthroponymie et la mobilité sociale et religieuse spécifique qu’est la conversion dans un contexte d’intolérance, cette contribution se propose d’étudier conjointement le système de nomination des convertis dans la Couronne d’Aragon et celui des juifs. Cela afin de ne pas surévaluer les conséquences de la rupture et de la nomination baptismale ; les changements de noms et le jeu des alias étant en effet assez courants à la fin du Moyen Âge. La conversion introduit dans le stock onomastique les noms de parrains, personnages qui sont souvent déjà membres du réseau relationnel proche des convertis, sans modifier profondément le système anthroponymique duquel ils relèvent. Les choix anthroponymiques manifestent la convergence culturelle des communautés tout autant que le passage de la frontière religieuse : le passage au christianisme allait dans le même sens anthroponymique que la nomination des juifs en mode latin, malgré la permanence de noms personnels hébraïques bibliques à côté du stock vernaculaire, jusqu’au xve siècle. Le nom permet de se démarquer dans la ressemblance, et l’homonymie est intégratrice. Peu à peu la nomination ancienne se perd, mais l’identité du converti est bien connue à travers sa fama, dans une société où l’anonymat est suspect. L’anthroponymie des juifs et des conversos est un système flexible à l’expression subtile, apte à désigner les mutations biographiques tout en signifiant l’unité d’un destin et en créant un jeu fluctuant de diverses nominations. La fluidité nominale devient suspecte au xvie siècle, lorsque des conversos, riches de leur nom, possèdent désormais des identités brisées dont ils doivent effacer la macule. In order to understand the relationship between personal names and the particular form of social and religious mobility which conversion in a context of intolerance constitutes, this article proposes not to separate the study of the naming system of converts in the Kingdom of Aragon from that of the Jews in order not to overstate the rupture and the naming at baptism, as changes of names and use of aliases was fairly widespread at the end of the Middle Ages. Conversion added to the stock of names those of godfathers — individuals who were already members of the convert’s social network— but this did not at first fundamentally alter the naming system. Choices of names indicate the cultural convergence of communities as much as the crossing of a religious frontier. The transition to Christianity operated in the same anthroponymic direction as the naming of Jews in Latin forms, despite the fact that Hebrew biblical names survived alongside the vernacular stock of names down to the 15th century. A name makes it possible to differentiate oneself within a general context of resemblance, and homonymy is a force for integration: thus, continuity wins out over rupture. The older naming system gradually fell away, but the convert’s identity was generally well known through his fama, in a society where anonymity was suspect. The anthroponymy of Jews and conversos was a flexible system capable of subtle expressions, and of marking biographical changes while at the same time signifying the unity of a destiny, and creating a fluctuating movement through differing versions of names. Versatility of naming became suspect in the 16th century when conversos, rich in names, were possessors of fractured identities whose stain they were compelled to erase.

Los datos de antroponimia relativos a dos siglos de migraciones irlandesas a Francia (1590-1790) permiten seguir diversos caminos de reflexión sobre la nominación de los individuos. Las formas francesas de adaptar los nombres y apellidos utilizan, en realidad, una materia prima modificada con anterioridad durante la colonización inglesa y la institución de una identidad civil anglosajona. Conociendo los orígenes regionales de la mayoría de los apellidos y la cronología de su aparición en Francia, se pueden emitir varias hipótesis sobre las causas de la emigración, incluso sin disponer de otra documentación. El bautismo constituye un acontecimiento privilegiado en la nominación de los emigrantes. Los nombres de pila, con menos diversidad que los apellidos, demuestran una fuerte asimilación de los irlandeses a los usos antroponímicos franceses; una tendencia que se acentúa con el frecuente apadrinamiento por parte de franceses de alto rango en diversas regiones del país. Un mecanismo comparable con el que se produce en el seno de las armadas del reino: el porcentaje excepcional de nombres de guerra franceses entre los soldados irlandeses, en comparación con los de otros extranjeros, nos informa sobre su identidad militar. Al final, los irlandeses supieron sacar provecho a la falta de documentación y a las particularidades de sus apellidos para forjarse una identidad noble en Francia, especialmente durante el siglo xviii. Les données anthroponymiques qui résultent de deux siècles de migration irlandaise en France (1590-1790) ouvrent plusieurs pistes de réflexion sur la nomination. Les formes françaises traitent en somme une matière brute qui a préalablement évolué, sous la colonisation, de formes majoritairement irlandaise vers un état civil anglophone. À partir des attaches régionales de la majorité des patronymes et de la chronologie de leurs apparitions en France, on peut élaborer des hypothèses sur les causes des départs, même en l’absence de documentation concernant certains groupes. Le baptême est un moment privilégié de la nomination du migrant. Les prénoms, moins variés que les patronymes, montrent une forte tendance à l’assimilation des Irlandais aux usages locaux en France, tendance qu’accentue le fréquent parrainage par les notables et les gens de haut rang dans diverses régions de France. Un phénomène parallèle se produit dans les armées du royaume : le taux exceptionnel de noms de guerre français parmi les soldats irlandais, en comparaison d’autres étrangers, nous renseigne sur leur identité militaire. Finalement, les Irlandais surent faire un usage habile de l’absence de documentation et d’éléments linguistiques qui leur étaient propres afin de se créer une identité noble, notamment au xviiie siècle. The corpus of names resulting from two centuries of Irish migration to France (1590- 1790) opens up several avenues of research on naming processes. Spellings of names in French registers transcribe nominal material which was evolving in an Ireland under colonisation from a mainly Gaelic form to the English model of civil registry. Given the strongly local connections of most Irish surnames at the time, if one sets incidences of names in France in chronological order, some hypotheses concerning the causes of migration can be developed from names for groups for which documentation is otherwise rare or non-existent. Baptism is a key moment where the migrants are named, adults and children alike. First names among Irish migrants show a strong tendency towards assimilation, boosted by children taking the names of local godparents; godparents of status were frequent at Irish baptisms at the time in various parts of France. A similar phenomenon occurs in the French army, where an exceptional incidence of noms de guerre among Irish soldiers in the 17th century enables us to study their military identity and integration. Lastly, the Irish in early modern France capitalized on a lack of documentation and the linguistic form of Gaelic names in order to create a noble identity for themselves, particularly in the 18th century.

Los artistas del canto y la danza del siglo xviii han recurrido comúnmente a un apodo a modo de nombre artístico. Sin embargo, los archivos administrativos de la Ópera de París y sobre todo los documentos notariales conservados en el Minutier central revelan una enorme variedad de usos del nombre en este medio. Muchos factores incitan a los artistas a adoptar nombres artísticos, en particular los ataques contra las prácticas de danza, especialmente virulentos en los siglos xvi y xvii. Una característica física o formas particulares de interpretación teatral influencian a veces la elección del apodo. Sin embargo, en el sistema de adopción y de transmisión de los nombres artísticos también operan las lógicas de filiación, reales o artificiales. Por supuesto, las modas propias al medio de la danza y del canto llevan a forjar nombres de consonancia extranjera, italianos o españoles, que pueden constituir la base de muchos prejuicios. El nomadismo musical tiene también su influencia en la fijación de los nombres artísticos, que figurando en cartel deben contribuir a llenar las salas. Tanto es así que, al final de su vida, el artista se despoja de su nombre artístico para señalar el final de su carrera y la vuelta a una vida honorable. Les artistes du chant et de la danse du xviiie siècle ont d’ordinaire recours à un surnom en guise de nom de scène. Mais les archives administratives de l’Opéra de Paris et surtout les documents notariaux conservés au Minutier central révèlent une très grande variété d’usage des noms dans ce milieu. Nombre de facteurs incitent les artistes à adopter des noms de scène et, notamment, les attaques contre les pratiques de la danse, particulièrement virulentes aux xvie et xviie siècles. Un trait physique ou des formes particulières d’interprétation théâtrale président parfois au choix du surnom. Mais, dans le système d’adoption et de transmission des noms d’artistes, œuvrent aussi des logiques de filiation, réelles ou factices. Bien entendu, les modes propres aux domaines de la danse et du chant conduisent à forger des noms à consonance étrangère, italiens ou espagnols, qui peuvent constituer le support de bien des idées reçues. Le nomadisme musical tient aussi sa part dans la fixation des noms d’artistes qui, figurant à l’affiche, doivent contribuer à remplir les salles. Il advient qu’à la fin de sa vie, l’artiste se dépouille de son nom de scène pour marquer la fin de sa carrière et le retour à une vie honorable. Eighteenth-century singers and dancers usually adopted an alias as a stage-name. However, the administrative archives of the Paris Opera and the notarial documents preserved in the Minutier Central of the National Archives reveal a considerable variety in the utilisation of names in these circles. There were several factors that prompted performers to adopt stage names, in particular attacks on dancing practices, which were particularly virulent in the 16th and 17th centuries. Sometimes, a physical characteristic or idiosyncrasies of stage performance are reflected in the nickname that was chosen. However, structures of filiation, whether factual or artificial, also operated in the system of adoption and transmission of names. As one might expect, the kind of modes typical of the worlds of dance and song prompted the assumption of foreign-sounding names, Italian or Spanish, giving rise to numerous stereotypes. The nomadic nature of musicians’ lives also played a role in the choice of stage names, which were intended to be displayed on notices and to attract audiences. In later life, a performer might shed a stage name in order to mark the end of a career and a return to an honourable existence.

El estudio del origen y la difusión de los apellidos es una temática fuertemente interdisciplinaria. El objetivo de este artículo es la presentación del los principales resultados conseguidos en este campo de las búsquedas de genética y física estadística, y el análisis de las informaciones que se pueden conseguir gracias a estas metodologías, en particular a propósito de los niveles de consanguinidad y de las dinámicas migratorias. Algunos resultados son ilustrados con ejemplos concretos localizados en la historia y la actualidad. L’étude de l’origine et de la diffusion des noms de famille est une thématique fortement interdisciplinaire. L’objectif de l’exposé est la présentation des principaux résultats obtenus dans ce champ par les recherches de génétique et de physique statistique, et l’analyse des informations qui peuvent être trouvées grâce à ces méthodologies, en particulier à propos des niveaux des consanguinités et des dynamiques migratoires. Quelques résultats sont illustrés avec des exemples extraits de l’histoire et de l’actualité. The study of the origin and diffusion of family names is very much an interdisciplinary issue. The purpose of this report is to present the main results produced in this field by research in genetics and in statistical physics, and an analysis of the information that can be obtained thanks to these methods, especially regarding levels of consanguinity and the dynamics of migrations. Some results are accompanied by specific examples taken from history and from present-day situations.

Les études anthroponymiques portant sur diverses régions de l’Europe moderne démontrent qu’il existe des aires culturelles conservant une certaine homogénéité, en ce sens que les noms (prénoms et noms de famille) qui en sont issus sont aisément identifiables et clairement perçus comme étant originaires d’une région particulière. Ainsi, en Navarre, les noms sont liés habituellement à celui d’une maison, telle María de Enecorena, fille de María de Enecorena, de la maison Enecorena (la casa de E...

Durante el Renacimiento existen dinastías de artistas que construyen cierta cohesión sobre los vínculos de sangre; los historiadores del arte han demostrado cómo se unían esas dinastías con el trabajo en común en un mismo taller, una bottega, a través del cual se transmitían desde una generación a la siguiente los dibujos, las herramientas, los secretos de fabricación y también los nombres y apellidos, perpetuando una tradición iconográfica y de sensibilidades estéticas propias; citemos entre otros, Lorenzo di Bicci y sus descendientes, los Della Robbia, los Da Maiano, Maso Finiguerra y sus hermanos y sobrinos, Scheggia, etc… Aquí me interesaré en dinastías o linajes que se pueden calificar de espirituales, o cuanto menos electivos, en la medida en que no se basan en ningún parentesco carnal. Se expresan a través de características peculiares que afectan a los nombres y apellidos de los discípulos y que los diferencian con fuerza de los sistemas ordinarios de nominación. Il existe, à la Renaissance, des dynasties d’artistes qui tirent leur cohérence des liens du sang ; les historiens de l’art ont montré comment ces dynasties étaient cimentées par le travail commun dans une bottega, par la transmission d’une génération à l’autre de dessins, d’outils, de secrets techniques, du nom aussi, et par la reproduction de traditions iconographiques ou de sensibilités esthétiques ; entre bien d’autres : Lorenzo di Bicci et ses descendants ; les Della Robbia, les Da Maiano, Maso Finiguerra et ses frères et neveux, Scheggia, etc… Je m’intéresserai ici à un autre type de «dynasties» ou de lignées : des lignées que l’on peut dire spirituelles, et en tout cas électives, dans la mesure où elles ne se fondent pas sur la parenté charnelle. Elles s’expriment par différentes particularités qui affectent le nom du disciple et le distinguent fortement du système courant de nomination. Dynasties of artists certainly did exist during the Renaissance. Art historians have revealed the way they were cemented through kinship, working together in a bottega, transmitting draught-books, tools, technical secrets and iconographic traditions or aesthetic sensitivity from one generation to the other; they also expressed their connections through given names and surnames. In this paper, however, I will talk about other types of «dynasties» or artistic lineages, of descent lines that might be described as virtual, or at least elective —that is, not based on consanguinity or matrimonial relationships. These found expression in the peculiarities of pupils’ given names and surnames which set them apart from customary local names.

Con el objetivo de contar la historia andina desde el punto de vista de los nativos, los académicos hemos estudiado sus canciones, sus historias, sus rituales, sus bailes, el paisaje, la arquitectura y los quipus. Sin embargo, hasta la fecha, una fuente de conocimiento histórico no ha recibido la atención debida. Otra manera de mantener la memoria viva es la denominación y la «posición heredada», práctica arraigada en las sociedades nativas de los siglos xvi y xvii. Mi objetivo aquí es el de discutir la práctica de nombrar a los hombres y, concretamente, a los reyes y a los curacas (jefes) hombres de las sociedades andinas, y, más específicamente, poner a prueba la hipótesis de que los nombres pueden ser asociados a una categoría con características singulares que las personas receptoras de aquellos nombres se esperaba que los representaran y encarnaran. Dans le but de raconter l’histoire andine selon le point de vue des indigènes, nous avons étudié leurs chansons, leurs contes, leurs rituels, leurs danses, le paysage, l’architecture ou les quipus. En revanche, il est une source historique qui jusqu’à présent n’a guère retenu l’attention qu’elle méritait. En effet, l’une des voies du maintien d’une mémoire vivante du passé réside dans l’histoire des formes de dénominations et les pratiques anthroponymiques des sociétés des xvie et xviie siècles. Mon objectif ici est de discuter de ces pratiques et de démontrer l’hypothèse selon laquelle les noms sont associés à des catégories particulières et à des qualités auxquelles les individus qui les portent veulent se voir associés. Scholars have studied Andean songs, stories, rituals, dances, landscape, architecture, and quipus in order to retell Andean history from the native’s point of view. But one source of historical knowledge has been largely overlooked to date. The naming practices embedded in native societies constitute an alternative means of keeping memory current. My purpose here is to discuss the practice of naming men and specifically male kings and curacas (chiefs) in sixteenth and seventeenth century Andean societies, and more specifically to test the hypothesis that names could be associated with a category whose characteristics the individuals given those names were expected to represent and embody.

El Mediterráneo en el siglo xvi se convierte en un centro de captación de información a nivel mundial, con la llegada de información de todo el mundo, desde el Extremo Oriente asiático —vía Manila-México o Macao-Goa— y esa rica literatura de avisos, con su texto más representativo, la relación, puede tipificarse como una literatura de la frontera y sus autores, mercaderes, misioneros, funcionarios o espías, como hombres de frontera expertos precisamente en informar, en el caso de los más brillantes de esos peculiares autores de esa peculiar literatura de avisos. La abundancia de información de esa frontera mediterránea clásica por excelencia para nosotros hoy es de gran riqueza a la hora de abordar a sus protagonistas —mercaderes, cautivos, soldados y marinos, embajadores y espías, pero también moriscos y muladíes, exiliados y refugiados— desde la perspectiva de la antroponimia, con frecuencia personajes de dos o tres nombres diferentes según sus derivas vitales o intereses. Como ejemplos más representativos, los corsarios muladíes Uchalí —el Calabrés Tiñoso del Quijote, Alí Bajá, o Uluch Alí— o Hasán Veneciano, Dionisio Galera o Andrea Celeste de sus nombres cristianos, o el mercader veneciano Aurelio Santa Croce, rescatador de cautivos residente en Estambul y coordinador de los agentes secretos de Felipe II durante dos decenios, su nombre secreto: Baptista Ferraro de Mengrelia. Durant le xvie siècle, la Méditerranée se convertit en un creuset où se concentre l’information venue du monde entier ; via Manille, Mexico, Macao ou Goa elle vient même d’Extrême-Orient. La littérature des relations d’avis peut sans conteste être rangée dans la catégorie de la littérature de la frontière ; et ses auteurs eux-mêmes (marchands, missionnaires, fonctionnaires et espions) dans celle des hommes de la frontière, experts dans la production et l’utilisation de l’information. L’abondance et la variété de ces textes éclaire d’un luxe de détails la vie des protagonistes de l’histoire méditerranéenne, marchands, captifs, soldats et marins, ambassadeurs et espions de tout poil, mais aussi Morisques et renégats, exilés et réfugiés. Au gré de leur destin personnel, ou plus prosaïquement pour servir leurs intérêts, ils prennent successivement un nom puis un autre, ou bien en utilisent simultanément deux ou trois. Pour exemple, le renégat Uchalí (le Calabrais Teigneux du Quichotte, nommé aussi Ali Bajá ou Uluch Ali) ; Hasán Veneziano, alias Denis Galera et Andrea Céleste de ses noms chrétiens ; ou bien encore le marchand vénitien Aurelio Santa Croce, rescatador de captifs, installé à Istanbul deux décennies durant, coordinateur des agents secrets de Philippe II, et qui dissimulait avec application son nom secret de Baptista Ferraro de Mengrelia. In the 16th century, the Mediterranean area became a centre where information from all over the world was gathered, from the Far East—by the Manila-Mexico route or via Macao and Goa. Literatura de aviso, with its typical form, the relación or account, may be described as frontier literature, and its authors —merchants, missionaries, administrators or spies— may be described as frontier people, providers of expert information in the case of the most brilliant of these authors. The abundance of information in this Mediterranean frontier area, which is familiar to us today, is also particularly notable if one approaches the protagonists —merchants, captives, soldiers and sailors, ambassadors and spies, but also Moriscos, Muladíes, refugees and exiles— from an anthroponymic standpoint. Persons may have two or three names depending on their careers or interests. The most representative examples of this are the Muladí corsairs Uchalí (the Calabrian Teigneux du Quixote, or Ali Bajá or Uluch Alí) or Hasan Veneciano (Denis Galera or Andrea Celeste, his Christian names); or again the Venetian merchant Aurelio Santa Croce, redeemer of captives, who lived in Istanbul and coordinated the secret agents of Philip II for two decades and whose secret name was Baptista Ferraro de Mengrelia.

Partiendo de la información que facilitan las fuentes inquisitoriales, la correspondencia privada, los protocolos notariales y la documentación del Archivo General de Indias referida a bienes de difuntos y autos fiscales de la Contratación, el presente estudio analiza los factores que propiciaron los cambios de nombre y los mecanismos que se pusieron en marcha para llevarlos a cabo, dentro del contexto de la emigración española a América, durante los siglos xvi al xviii. La naturaleza de las fuentes manejadas permite descubrir un fenómeno circunscrito al contexto de la ilegalidad. Los cambios de nombre que se detectan se relacionan muy estrechamente con la evasión del cumplimiento de las leyes migratorias y con la necesidad de ocultar una realidad delictiva y/o castigable Las personas que mudaron el nombre en América siguieron las mismas reglas de la nominación vigentes en la Península, reglas que se trasladaron a las Indias a través de la emigración legal. Con tales acciones —que protagonizan los hombres más que las mujeres— se perseguía cambiar de identidad. La transformación nominal podía ser completa o parcial, siendo esta segunda opción la más usual, posiblemente porque en la mayoría de los casos no se deseaba romper con todos los vínculos que unían al pasado. À partir de l’information repérée dans les sources inquisitoriales, la correspondance privée, les protocoles notariaux et la documentation de l’Archivo General de Indias, qui se rapporte aux biens des décédés et aux procédures fiscales de la Chambre de commerce de Séville (Contratación), la présente étude analyse les facteurs qui ont rendu possible les changements de nom et les stratégies utilisées pour les mener à bonne fin dans le contexte de l’émigration espagnole vers l’Amérique, du xvie au xviiie siècles. La nature des sources utilisées nous a permis de découvrir un phénomène circonscrit à l’illégalité. Les changements de nom que nous avons aperçus ont des rapports avec l’évasion de l’exécution des lois migratoires, de même qu’avec le besoin de cacher une réalité biographique sans doute délictueuse ou plus largement répréhensible. Ceux qui changèrent de nom ont suivi les mêmes règles de nomination que celles qui étaient en vigueur en Espagne, importées aux Indes par l’émigration légale. Une telle conduite, réalisée notamment par les hommes, visait à changer leur identité grâce à une transformation nominale complète ou partielle, cette deuxième possibilité étant la plus fréquente, peut-être parce que la plupart d’entre eux ne voulait pas se défaire complètement des liens qui continuaient à les rattacher à leur passé. Using information taken from Inquisition sources, private correspondence, notarial deeds and documentation in the General Archives of the Indies relating to possessions of deceased persons and to the fiscal proceedings of the Seville Chamber of Commerce (Contratación), this study analyses the factors which made changes of name possible, and the strategies which were used to carry out such changes in the context of Spanish migration to America from the 16th to the 18th centuries. The nature of the sources used led to the discovery of a practice intimately connected with breach of the law. The name changes which we have noted arise in a context of breach of migratory laws and the need to conceal criminal or punishable acts. Those who changed names followed the naming system then prevailing in Spain, which was imported into the Indies by legal migrants. The purpose of such actions, which were taken by men more than women, was to achieve a change of identity by altering a name, either totally or partially; the latter was the more frequent, perhaps because most of the individuals concerned did not wish to shed all connection with their past.

En el presente artículo se aborda el estudio del sistema de apellidos en el reino de Navarra durante la Edad Moderna. En primer lugar, se presenta la realidad política y lingüística de Navarra durante este período: se abre con la incorporación del reino a la Corona de Castilla (1515), que coincide con la fusión del romance local con la lengua castellana. No obstante, la mayor parte de los habitantes del reino conservarán, hasta la Edad Contemporánea, la lengua vasca, que no tiene tradición escrita. El sistema de apellidos tiende a fijarse durante las décadas siguientes; a pesar de que no se sigue un patrón único de uso y transmisión, sí cabe resaltar la importancia de su vinculación con la tierra nativa, en particular con el solar de la casa. Es preciso tener en cuenta que, a falta de una eficaz administración del Estado —el Registro Civil no se implanta hasta 1870—, el modo de llamar a un sujeto depende sobre todo de la información que tenga quien se dirige a él, lo que explica la pluralidad de denominaciones y la dificultad en las tareas de reconstrucción genealógica, en particular cuando la relación con la tierra es débil. Por último, se trata de probar la hipótesis de que los lugares más pobres y apartados, debido a una serie de razones como el régimen sucesorio, la escasez de los recursos, lo limitado de su acceso, han dado lugar a apellidos más extendidos por la geografía española que el nombre de la principal ciudad del reino, lugar de destino de los emigrantes. Cette contribution étudie le système des noms de famille du royaume durant l’époque moderne. Il rappelle l’histoire politique et linguistique de la Navarre après son rattachement à la couronne de Castille (1515), une période qui coïncide avec la fusion de la langue vernaculaire romane avec le castillan. Toutefois, la majorité des habitants du royaume conserveront jusqu’à l’époque contemporaine une langue basque dépourvue de tradition écrite. Le système des noms tend à se fixer au cours des décennies suivantes bien qu’il ne suive pas un modèle unique, ni dans les usages qui en sont faits ni dans les modalités de transmission. Il faut cependant souligner ses liens avec la terre natale et la maison souche. Notons que, faute d’implantation d’une administration efficace, les registres d’état civil ne seront instaurés qu’en 1870 ; en sorte que la manière de désigner un individu dépend surtout des informations que possèdent ceux qui s’adressent à lui. La pluralité des dénominations rend ainsi très difficile la reconstruction des généalogies, tout spécialement dans les cas où les liens des individus avec leur terre d’origine sont faibles. Pour finir, le texte vise à confirmer l’hypothèse selon laquelle les lieux les plus pauvres et les plus excentrés (notamment à cause des effets produits par un régime successoral inégalitaire des ressources limitées et une accessibilité réduite) ont fourni un ensemble de noms qui se sont davantage diffusés dans l’espace péninsulaire que ceux issus de la capitale du royaume. The focus of this article is the surname system in the old Kingdom of Navarre during the Early Modern Age. Firstly, we present the political and linguistic history of Navarre during those centuries, beginning with its incorporation into the Kingdom of Castile in 1515. In tandem with this change, Spanish became the language spoken by the local authorities both political and religious; but the vast majority of the population only spoke Basque, the sole remaining pre-Roman language of the Peninsula, rarely written at that time, and which they have maintained up to the present day. The surname system tended to stabilize during the 16th century but did not follow a single model, either in usage or patterns of transmission. However, most of the time there was a relationship between family name, native lands and household name. In the absence of an efficient administration, civil registers were not kept before 1870, so we may consider that the name a person received is above all related to the information available to those dealing with him/her. The multiplicity of names renders reconstruction of genealogies very difficult, particularly in cases where the link to land in the place of origin is weak. Finally, this article seeks to prove the hypothesis that due to an inegalitarian inheritance system, limited resources and limited accessibility, the poorest and remotest villages provided a body of surnames which were disseminated more widely in the peninsula than names which originated in the capital of the kingdom.

Les grands événements de l’époque moderne ont créé de nombreuses occasions de changer de nom et, en même temps, de fixer de nouvelles identités collectives par la création d’un patrimoine onomastique. La mobilité spatiale et sociale se trouve souvent au coeur des mécanismes de ces changements. Au travers des liens entre mobilité et anthroponymie, ce livre propose de nouvelles voies pour étudier l’histoire des noms. Los grandes acontecimientos del periodo moderno crearon numerosas ocasiones para cambiar de nombre y, a la vez, fijar identidades colectivas nuevas mediante la creación de un patrimonio onomástico. La movilidad espacial y social se encuentra con frecuencia en el corazón de los mecanismos de estos cambios. A través de los lazos existentes entre movilidad y antroponimia, este libro propone nuevas vías y numerosos instrumentos de análisis para estudiar la historia de los nombres. La situación de diversas regiones de Europa (Italia del norte, Mallorca, Navarra o Extremadura), el juego de los cambios onomásticos entre numerosos grupos de emigrantes (castellanos que han partido a las Indias, catalanes en Italia, irlandeses en Francia o en España), los efectos de la expansión europea sobre el dominio colonial (nombres del Inca, nombres de indígenas y de esclavos, nombres de soldados coloniales) son los principales temas examinados en el presente libro.

El registro de más de un centenar de militares negros y mestizos (hombres de color) en la isla de Aix, en frente de Rochefort, permite entender más claramente la identidad de estos hombres reclutados en las colonias para defender la República. Los controles de tropas son documentos esenciales para conducir un estudio social del ejército. He pretendido utilizarlos para un estudio antroponímico y, a través de ello, comprender el proceso de franqueo militar. La abolición de la esclavitud borra la huella del estatus servil. Pero, teniendo en cuenta la filiación, es posible emitir hipótesis sobre la condición previa de estos militares. ¿Son criollos o africanos? ¿Son antiguos esclavos o antiguos hombres libres de color? La atribución de un nombre de guerra o de un apodo permite, por otro lado, establecer una doble identidad, militar y colonial. Las conclusiones se trasladaran a continuación a otras unidades militares, del mismo modo que se han trasladado hacia una época diferente, a mediados del siglo xviii para los Voluntarios de Sajonia, y hacia una comunidad diferente, la comunidad negra metropolitana para la legión americana. L’enregistrement de plus d’une centaine de militaires noirs et métis (hommes de couleur) à l’île d’Aix, en face de Rochefort, permet de saisir plus précisément l’identité de ces hommes enrôlés aux colonies pour la défense de la République. Les contrôles de troupes sont les documents essentiels pour conduire une étude sociale de l’armée. J’ai cherché à les utiliser pour une étude anthroponymique et, à travers elle, le processus de l’affranchissement militaire. L’abolition de l’esclavage efface la trace du statut servile. Mais, par la filiation, il est possible d’émettre des hypothèses sur la condition antérieure de ces militaires. Sont-ils des créoles ou des Africains? Sont-ils d’anciens esclaves ou d’anciens libres de couleur? L’attribution d’un nom de guerre ou d’un surnom permet en outre d’établir une double identité, militaire et coloniale. Les conclusions seront ensuite élargies à d’autres unités militaires de même nature, qui ont été levées à une époque différente, le milieu du xviiie siècle pour les Volontaires de Saxe, et dans une communauté différente, celle de la communauté noire métropolitaine pour la légion des Américains. The registration of more than a hundred black and coloured (mulatto) military men on the island of Aix, off Rochefort, gives us a clearer idea of the identity of these men enlisted in the colonies for the defence of the Republic. Military inspection rolls are well-established as the main documents for a social study of the army. I have tried here to use these documents as a basis for an anthroponymic study and in so doing to study the process leading to emancipation through arms. The abolition of slavery erased the traces of servile status. However, by examining descent (filiation), it is possible to formulate hypotheses as to the previous condition of these military men. Were they Creoles or Africans? Were they slaves or coloured freemen? The attribution of a nom de guerre or nickname moreover reveals a dual identity, one military and one colonial. The conclusions of this study are then broadened to include other ethnically composed military corps which were recruited in other periods: the Saxe Volunteers in the mid-eighteenth century, and in a different community, the black Parisian community which provided recruits for the American legion.

Los estudios antroponímicos han sido descuidados por los historiadores modernistas que se interesaron más por los nombres que por los sistemas de nominación o los apellidos mismos. Los notables trabajos de los medievalistas han puesto en evidencia el paso del sistema del nombre personal (nombre propio, nombre de pila) a un sistema de dos nombres con configuraciones múltiples, que recurre muy a menudo al nombre patronímico, que, sin embargo, no llega a convertirse siempre en un apellido transm...

El estudio de la onomástica, de gran utilidad para el estudio de las prácticas sociales o de las cuestiones identitarias, cobra un particular interés en el caso de los grupos serviles. Esta contribución trata de abordar la cuestión del nombre de los esclavos como una pieza clave desde el punto de vista simbólico: el nombre no es sólo un marcador de la humanidad que se les trata de negar a los esclavos, sino que puede revestir también, llegado el caso, la forma de una afirmación de tipo identitario. Para el historiador, por otra parte, la antroponimia constituye un medio de evitar el anonimato que suele rodear a la condición esclava, y permite seguir la evolución, a través del tiempo, de linajes descendientes de esclavos/as. El caso de Santiago de Chile en el siglo xvii permite situar en un contexto preciso las diferentes modalidades de inserción social de los descendientes de esclavos. Estos recorridos muestran la manera en la que los individuos, a través de sus prácticas, van construyendo o no su inserción dentro de grupos, y ofrecen al mismo tiempo una perspectiva crítica de los enfoques identitarios, que suelen esencializar a los grupos sociales. L’étude des noms, relevant tant de l’analyse des normes sociales que de problématiques identitaires, acquiert une acuité extrême dans le cas des populations serviles. Cette contribution tente d’aborder le nom comme un enjeu hautement symbolique pour les esclaves : celui-ci peut ainsi représenter, non seulement un marqueur de l’humanité qui leur est souvent déniée, mais assume également, le cas échéant, la forme d’une affirmation identitaire. Pour l’historien, enfin, l’anthroponymie est un moyen de contourner l’anonymat qui marque souvent la condition esclave et de suivre l’évolution dans le temps de lignées issues d’esclaves. Le cas de Santiago du Chili au xviie siècle permet de replacer ces généalogies dans un contexte précis, autorisant l’analyse de différentes modalités d’insertion sociale des descendants d’esclaves. Ces parcours montrent la manière dont les individus, à travers leurs pratiques, construisent ou non leur inscription dans des groupes et offrent une perspective critique sur les démarches identitaires, tendant à essentialiser les groupes sociaux. Names, which are equally important for the study of social norms and the problems of identity, are particularly relevant in the case of enslaved population groups. This paper seeks to analyse the considerable symbolic significance of names for slaves; the name is not only a token of the humanity which is frequently denied them, but in some cases is also a means of expressing identity. For the historian especially, the study of names is a means of getting round the anonymity so often imposed by slavery and of following slave-engendered lineages over the course of time. In this case Santiago de Chile in the seventeenth century sets these genealogical structures in a specific context and enables us to analyse the varying patterns of social integration among descendants of slaves. These patterns show the way in which individuals, through their behaviour, succeed or fail in gaining membership of groups, and they also offer a critical view of identity-driven behaviour that tends to identify the essence of social groups.

Los trabajos de antroponimia oscilan entre dos orientaciones contradictorias: dar cuenta de la gran diversidad de formas de nominación y de cambios de nombres; e intentar inferir de la suma de casos originales algunas reglas claras. Sin duda, es necesario esforzarse en definir en qué consisten los sistemas de nominación. Para el caso de la España moderna se plantea la cuestión de saber cómo y en qué medida se arraiga la práctica de dar a los niños un doble apellido. Más que de postular la evolución hacia un horizonte antroponímico estable, reducido a algunas formas regionales, conviene formular la hipótesis de la inestabilidad antroponímica moderna alimentada considerablemente por los grandes fenómenos migratorios que alcanzan una amplitud sin precedentes. Raramente dotado de un sólido patrimonio onomástico, el nombre del emigrante mantiene una apuesta contra el pasado y una estrategia para el futuro. Su nombre es un pobre viático para esperar salir adelante en otra parte: ¿es excesivo decir que no existe cambio de lugar sin cambio de nombre? El nombre, auténtico o reivindicado, es una de las claves de acceso a las redes de poder. Una lógica de alianza bien distante de los principios de linaje opera entonces en el centro de las prácticas de nominación. Apostemos por que la enorme riqueza documental de la época moderna permita la actualización con bellos ejemplos y de numerosos matices regionales. Les travaux d’anthroponymie sont pris entre deux orientations contradictoires : rendre compte de la très grande diversité des formes de nomination et des changements de noms et tenter de dégager de la somme des cas originaux quelques règles claires. Sans doute faut-il s’efforcer de définir ce que sont les systèmes de nomination. Pour le cas de l’Espagne moderne, la question se pose de savoir comment et dans quelle mesure s’enracine la pratique consistant à donner aux enfants un double nom de famille. Plutôt que de postuler l’évolution vers un horizon anthroponymique stable réduit à quelques formes régionales, il convient de faire l’hypothèse de l’instabilité anthroponymique moderne très largement alimentée par les grands phénomènes migratoires qui atteignent une ampleur sans précédent. Rarement doté d’un solide patrimoine onomastique, le nom du migrant alimente un pari contre le passé et une stratégie pour l’avenir. Son nom est un piètre viatique pour espérer réussir ailleurs : est-il excessif de dire qu’il n’est pas de changement de lieux sans changement de nom ? Le nom, authentique ou revendiqué, est l’une des clés d’accès aux réseaux de pouvoir. Une logique d’alliance bien éloignée des principes lignagers travaille donc au cœur des pratiques de nomination. Parions que la très grande richesse documentaire de l’époque moderne permettra la mise au jour de très beaux exemples et de nombreuses nuances régionales. Studies of personal names are caught between two contradictory approaches: on the one hand to try and explain the considerable diversity of naming systems and name changes, and on the other hand to infer clear rules from the sum of original cases. It is of course necessary to define naming systems. In the case of early modern Spain, the question is how and to what extent the practice of giving children the surname of the father or of the mother came into use. Rather than postulating the evolvement of a stable anthroponymic situation limited to several regional forms, it is more useful to propose a hypothesis of early modern anthroponymic instability, considerably intensified by large-scale migrations, which reached unprecedented levels. A migrant’s name rarely carried onomastic baggage: it reneged on the past and wagered on the future. A name is a meagre crutch with which to make one’s way far from home: is it an exaggeration to say that there is no change of place without a change of name? A name, be it authentic or assumed, is one of the keys to power networks. A dynamic of alliance quite different from the principles of bloodline lineage then operated as a basic principle of naming. Let us hope that the great wealth of documents in the early modern period will reveal many interesting examples and numerous regional variations in practice.

Se ha escrito mucho sobre el proceso de nacionalización de las masas. Pero los estudios sobre el impacto de este proceso nacionalizador sobre los extranjeros en España son prácticamente inexistentes. Esta asimilación ha sido a menudo presentada como una integración natural y ausente de conflicto. Podría no resultar tan fácil. Esta contribución intenta demostrar cómo el cambio de nombres y apellidos de los irlandeses presentes en la España del siglo xviii no fue un hecho aleatorio o casual, sino que parte de una estrategia política de defensa ante unos ataques muy concretos. Desde el ascenso al trono de Felipe V (1700-1746), algunos refugiados jacobitas en España, sobre todo procedentes de Francia, tomaron posiciones en la Corte española y en el ejército. Siempre podían ser potencialmente sospechosos de actuar como agentes de otro Estado, de sacar enormes beneficios del comercio o de ser embaucadores de la figura del monarca. Pero los ataques a los privilegios de los Grandes durante el reinado del primer Borbón, junto a la completa militarización de la sociedad española, dejó espacio a los irlandeses para ascender en la escala social hasta llegar a ocupar los cargos más importantes. Esto provocó la reacción de la nobleza española, que bien desertó y se exilió, o pasó a conducir una crítica, más o menos clandestina, en forma de papeles públicos o sátiras. On a beaucoup écrit au sujet du processus de nationalisation des masses. Mais les études sur l’impact de ce processus de nationalisation sur les étrangers en Espagne sont pratiquement inexistantes. Cette assimilation a souvent été présentée comme une intégration naturelle et dépourvue de conflits, mais elle ne pouvait pas s’être déroulée aussi facilement. Cette contribution démontre comment le changement de noms et de patronymes des Irlandais présents en Espagne au xviiie siècle n’a pas été un fait aléatoire ou isolé, mais bien au contraire, qu’il s’est inscrit dans une stratégie politique de défense devant des attaques très ciblées. Dès l’accession au trône du premier Bourbon, Philippe V (1700-1746), quelques réfugiés jacobites, surtout originaires de France, ont afflué en Espagne et ont occupé des fonctions à la cour et dans l’armée. D’ordinaire, la position des Irlandais, dans l’armée, à la cour et dans le commerce, va susciter des méfiances. Pourtant, les attaques contre les privilèges des grands, durant le règne du premier Bourbon, jointes à la militarisation complète de la société espagnole, ont laissé un espace social vacant qu’ont pu occuper les Irlandais pour monter dans l’échelle sociale jusqu’à arriver à occuper les charges les plus importantes. Cela a provoqué une réaction de la noblesse espagnole qui soit a déserté et s’est exilée, soit a pris la tête d’une campagne de critiques contre ces étrangers, sous la forme de libelles ou de satires. Much has been written on the process of nationalisation of the masses. However, studies of the impact this process of nationalisation has had on foreigners in Spain are practically non-existent. Their assimilation has often been presented as a natural process of integration, free of conflict, but it may not have been that easy. This article shows how changes of names and surnames among the Irish who were present in Spain in the 18th century were neither a matter of chance nor isolated cases; on the contrary, they were part of a political strategy of defence against closely targeted attacks. On the accession of the first Bourbon, Felipe V (1700-1746), to the Spanish throne, some Jacobite refugees, mostly arriving from France, took up positions at court and in the army. The position of the Irish in the army, at court and in business usually aroused mistrust. Nevertheless, attacks on the privileges of grandees during the reign of the first Bourbon king and the total militarisation of Spanish society left a social gap which the Irish were able to fill, hence rising in society to the point of exercising the highest responsibilities. This provoked a reaction on the part of Spanish nobles who either deserted and went into exile or led a campaign of criticism of these foreigners in the form of lampoons or satires.

Cuando los cristianos adherían al Islam, cualquiera que fueran los motivos, cambiaban de identidad y especialmente de nombre. En total, hemos podido averiguar los nuevos nombres o apellidos de alrededor de 700 renegados y de una veintena de renegadas, sea porque pudieron volver a la tierra cristiana y contar su aventura, sea porque tuvieron la ocasión de mencionar el nombre de los cautivos que permanecieron en un país musulmán. Conocemos raramente las circunstancias de la elección del nuevo nombre, que a veces es el del nuevo maestro o bien se echó a suertes. Sin embargo, la mayoría de las veces no es el caso. Ciertos nombres nunca son asignados, mientras que otros se ubican a la cabeza de los que son atribuidos a los cautivos: los renegados no reciben el nombre de Mansour (victorioso); Mostafa (elegido de Dios por su pureza) y Mourad (deseo de Dios, o deseo) son, al contrario, más comúnmente asignados. Los nombres extraídos de la familia del profeta se utilizan a menudo, pero los nombres bíblicos sin embargo no están ausentes. Examinando ejemplos muy numerosos y casos individuales, el estudio muestra cómo, más allá de la atribución de circunstancias, el nuevo nombre de los cautivos no constituía un componente importante de su identidad, excepto en el caso en que éstos se convirtieran en verdaderos musulmanes. Lorsque les chrétiens adhéraient à l’Islam, quels qu’en fussent les motifs, ils changeaient d’identité et notamment de nom. Au total, on a pu connaître les nouveaux noms ou prénoms de près de 700 renégats et d’une vingtaine de renégates, soit qu’ils aient pu retourner en terre chrétienne et raconter leur aventure, soit qu’ils aient eu l’occasion d’évoquer le nom de captifs restés en pays musulman. Nous connaissons rarement les circonstances du choix du nouveau nom qui est parfois celui du nouveau maître ou qui peut être tiré au sort. Le plus souvent cependant, ce n’est pas le cas. Mais certains prénoms ne sont pas attribués, alors que d’autres arrivent en tête de ceux qui sont donnés aux captifs : les renégats ne reçoivent pas le nom de Mansour (victorieux) ; Mostafa (élu pour sa pureté par Dieu) et Mourad (désir de Dieu, ou désir) sont au contraire les plus communément attribués. Les prénoms tirés de la famille du prophète sont souvent utilisés, mais les noms bibliques ne sont pas absents pour autant. En passant en revue de très nombreux exemples et cas individuels, cette contribution montre comment, au-delà de l’attribution de circonstance, le nouveau nom des captifs ne devenait une composante importante de leur identité que dans le cas où ceux-ci devenaient de véritables musulmans. When Christians converted to Islam, whatever the motives, they changed identity and in particular changed their name. It has been possible to establish the new names or first names of almost 700»renegade» men and some twenty women, who either managed to return to Christian lands and tell their tales, or reported the names of captives who remained in Muslim lands. We are rarely in a position to know the circumstances behind the choice of name, which may be that of the new master or a random choice. However, this is not the case in most instances. Some names were not given to the converted, whereas others are very frequent amongst them: renegades were not given the name Mansour, victorious; Mostafa (chosen by God on account of his purity) and Mourad (desire of God), on the other hand, were the most commonly attributed names. Names drawn from the family of the Prophet were often used, but this did not exclude the use of biblical names. In outlining numerous examples and individual cases, the article shows how, apart from circumstantial renaming, captives’ new names only became an essential part of their identity if they became true Muslims.

El objetivo de este artículo es presentar, en primer lugar, los proyectos migratorios y de movilidad social que tuvieron inicialmente las mujeres latinoamericanas cuando llegaron a España, teniendo en cuenta la diferencia entre su carácter individual y familiar. En segundo lugar, se abordan cuáles han sido las estrategias y las elecciones de acción que se han puesto en marcha para lograr las metas soñadas. Se estudian principalmente las estrategias laborales, haciendo referencia a las estrategias residenciales, relacionales, de ahorro, consumo, ocio y tiempo libre. Se termina analizando cuáles han sido las trayectorias de movilidad social que han desarrollado las mujeres inmigrantes y sus familias, diferenciando entre las trayectorias ascendentes, descendentes o de estancamiento social. Se trata de comparar las diferencias entre los proyectos, estrategias y trayectorias que tuvieron un carácter fundamentalmente individual, con aquéllos de índole familiar, señalando las distintas pautas entre las familias transnacionales y las reagrupadas. L’objectif de cet article est de présenter en premier lieu les projets de migration et de mobilité professionnelle des femmes latino-américaines à leur arrivée en Espagne, tout en tenant en compte de leurs différences personnelles et familiales. En second lieu, il s’agit d’étudier les stratégies et les choix d’action mis en œuvre pour atteindre les buts escomptés. L’étude porte particulièrement sur les stratégies professionnelles en les reliant aux choix de résidence, de relations sociales, d’épargne, de consommation et de loisir. Enfin, l’analyse porte sur les trajectoires de mobilité sociale que développent les femmes immigrées et leurs familles, en différenciant les parcours ascendants, descendants ou de stagnation sociale. Il s’agit de comparer les différences entre les projets, les stratégies et les trajectoires qui ont un caractère fondamentalement individuel ou familial, en soulignant les règles distinctes qui affectent les familles transnationales et les familles regroupées. The object of this paper is to present firstly the migratory and social mobility aspirations initially harboured by Latin American women when they arrived in Spain, taking account of differences of individual character and family backgrounds. In second place it asks what strategies and action choices they have followed to realise these aspirations. It looks chiefly at occupational strategies while referring also to residential and relational strategies and strategies regarding saving, consumption, leisure and free time. Finally, it analyses the social mobility achieved by women immigrants, differentiating between upward mobility, downward mobility and social stasis. The idea is to compare essentially individual plans, strategies and achievements with ones that were family-oriented, highlighting the distinct features differentiating transnational from reunited families.