The current health crisis has, among other things, reopened the debate on the hierarchy of trades, particularly on the so-called "essential" trades. Among them, small organic farmers have been put forward, as the pandemic has revealed the inescapable nature of their trade and, faced with the dependence of globalized markets, the need to relocate Quebec agriculture. By seeking to understand what the pandemic is doing to agriculture, this article gathers the point of view of small-scale organic farmers on their profession in the light of the current crisis, taking care to select those who operate on a small scale and who have made a transition to agriculture as a new lifestyle choice. Between March and November 2020, semi-structured interviews were conducted with 25 farmers who are now market gardeners, livestock farmers, winemakers or maple syrup producers, who, whether or not they are labeled, all practice farming with organic processes. For these producers who, long before the pandemic, saw agriculture as a means of bringing meaning back into their lives, the social mission they give to their work has not been disrupted. Nevertheless, by bringing it to the forefront, the crisis has made it possible to rethink the relationship between agriculture and society. La crise sanitaire actuelle a, entre autres, relancé le débat sur la hiérarchie des corps de métiers, en particulier sur les métiers dits « essentiels ». Parmi eux, les petits agriculteurs biologiques ont été mis de l’avant, la pandémie ayant révélé le caractère incontournable de leur métier et, face à la dépendance des marchés mondialisés, la nécessité de relocaliser l’agriculture québécoise. En cherchant à comprendre ce que la pandémie fait à l’agriculture, cet article recueille le point de vue des « petits » agriculteurs biologiques sur leur métier à l’aune de la crise actuelle, en prenant soin de sélectionner ceux qui opèrent sur petite échelle et qui ont fait une transition vers l’agriculture comme nouveau choix de vie. Entre mars et novembre 2020, des entrevues semi-directives ont été effectuées avec 25 agriculteurs et agricultrices aujourd’hui maraichers, éleveurs, vignerons ou acériculteurs qui, labellisés ou non, pratiquent tous une agriculture avec des procédés biologiques. Pour ces producteurs qui, bien avant la pandémie, ont vu dans l’agriculture le moyen de redonner du sens à leur existence, la mission sociale qu’ils accordent à leur travail n’a pas été bouleversée. Néanmoins, en venant la placer sur le devant de la scène, la crise a permis de repenser les rapports entre cette « petite » agriculture et la société.