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A La Réunion, dans le cadre d'un Réseau Herbicides, depuis 2012 eRcane mène des essais de réduction de dose du 2,4-D, en association avec d'autres substances actives homologuées sur canne à sucre: dicamba, fluroxypyr, mésotrione, métribuzine et un herbicide en cours d'homologation A17072. Ces essais, avec comme traitement de référence, mésotrione + 2,4-D (100 + 1200 g/ha), conduisent à proposer trois autres traitements possibles: 2,4-D + mésotrione + métribuzine (600 + 75 + 437,5 g/ha); 2,4-D + fluroxypyr (600 + 200 g/ha); 2,4-D + A17072 (600 +non communicable g/ha). Les trois traitements sont une alternative au traitement de référence, qui évitera aux planteurs de se trouver dans une impasse réglementaire d'un usage répété du 2,4-D à dose pleine. Les travaux répondent aussi aux recommandations du Plan Ecophyto de réduction de l'IFT, ici abaissé de près de 10% par rapport à celui du traitement de référence.

Au cours de la campagne 2014-2015, un suivi de 89 parcelles de cultures pluviales dans le Moyen-Ouest des plateaux malgaches, région du Vakinankaratra, 900 à 1300 m d'altitude, a permis de caractériser la flore des mauvaises herbes et de connaitre les pratiques de désherbage des agriculteurs. Quatre relevés ont été effectués durant le cycle de culture (à environ 30, 50, 70 et 100 jours après semis ou plantation). Parmi près de 80 espèces recensées, dix dominantes ont été identifiées, avec une fréquence supérieure à33%: ce sont Eleusine indica, Digitaria horizontalis, Urena lobata, Cleome hirta, Sida acuta, Stylosanthes guianensis, Rottboellia cochinchinensis, Cyperus rotundus, Mollugo nudicaulis, Hibiscus asper. Ce suivi a montré qu'au cours du cycle cultural, l'enherbement exprimé en terme de recouvrement s'est accru au cours du temps (de 30 à 100 jours après le semis ou plantation). Cette pression est liée au fait que les agriculteurs interviennent uniquement par des sarclages manuels, généralement d'une à deux fois au cours du cycle cultural, respectivement à environ 60 et 80 jours après le semis ou la plantation. Parmi les cultures pluviales observées (riz, maïs, manioc, légumineuses), les parcelles en riz ont toujours été les mieux entretenues.

Entre 2003 et fin 2012, neuf substances actives (SA) impliquées dans autant d'herbicides canne à sucre ont été retirées par application de la réglementation européenne ; seul le 2,4-D a échappé à cette vague de retraits. Entre 2004 et fin mai 2013, neuf produits de référence correspondant à huit SA ont été homologués pour le désherbage de la canne à sucre, et deux produits (dont le 2,4-D) ont été requalifiés à dose réduite. Deux phrases d'origine vraisemblablement non intentionnelle entravaient l'utilisation en repousses de deux produits susceptibles d'apporter des solutions anti-graminées ; la levée de cette contrainte réglementaire survenue le 3 juillet 2013 atténuera le problème de la maîtrise des graminées en post-levée. Ce chassé-croisé permanent de retraits, d'homologations et de requalifications impacte les filières et oblige techniciens et planteurs à s'adapter en réactualisant constamment les programmes de désherbage, voire en les reconfigurant.

Une enquête de caractérisation des pratiques de gestion des mauvaises herbes auprès des producteurs de riz de la saison pluvieuse et de cultures maraîchères de la saison sèche a été conduite de 2010 et 2011 dans trois villages dans les départements du Mono Couffo (Sud Bénin). Pendant la période de soudure en juillet avec la saison des pluies, le désherbage manuel sélectif était pratiqué par 90% des producteurs dans les parcelles cultivées en riz et épargnait les espèces de mauvaises herbes auxiliaires dont les feuilles étaient souvent prélevées avant le sarclage pour la préparation des sauces et de médicaments. Ces mauvaises herbes étaient Alternanthera sessilis, Talinum triangulare, Corchorus aestuans, Amaranthus spinosus, Eclipta prostrata et Ipomoea aquatica. La préservation de ces mauvaises herbes auxiliaires serait une pratique viable pour maintenir la biodiversité dans les systèmes de production de riz de bas-fond.

Les adventices sont responsables de 28 à 79 % de pertes de rendement en riziculture irriguée en Afrique. Dans le but de consolider les connaissances sur ces adventices et pour faciliter l'adoption de bonnes pratiques de gestion des enherbements, le projet AFROweeds a développé un ensemble d'outils issus des NTIC, comprenant différents modules en interaction les uns avec les autres (site Web, plateforme collaborative Web2.0, base de donnée en ligne, système d'identification et d'information). Cet ensemble permet aux acteurs de la filière rizicole africaine de travailler en réseau et facilite le partage de connaissances sur les adventices. Par ailleurs, il diffuse auprès des professionnels et d'un large public des outils d'identification et d'information sur les mauvaises herbes et les préconisations de gestion de l'enherbement du riz irrigué et de bas-fonds. Les informations en français et en anglais permettent une utilisation tant dans les pays francophones que dans les pays anglophones.

A la suite des essais officiels pour l'homologation des herbicides en culture de canne à sucre, un réseau d'essai a pu être monté sur l'ensemble de l'île de La Réunion grâce à un lourd investissement des industriels du sucre et des distributeurs d'intrants, pour élargir le référentiel technique sur ces herbicides ; depuis 2005, ce sont plus de 40 modalités différentes de mélanges de produits de pré-levée ou de post-levée, qui ont été testées dans plus d'une soixantaine d'essais recoupant les diverses situations agricoles rencontrées (saison, mode d'irrigation, altitude, type d'agriculture, etc.). Ce réseau met en place des séries d'essais selon une procédure commune d'expérimentation, en assurant la traçabilité des données, ainsi qu'en favorisant les échanges d'information entre les membres du réseau et les utilisateurs.

Des relevés floristiques réalisés sur une cinquantaine de parcelles de canne a sucre à La Réunion, au cours de deux campagnes agricoles (2006/2007, 2007/2008) ont permis de mesurer l'effet de l'époque de la coupe sur la composition floristique et la dynamique de développement de I'enherbement. Cette étude prend en compte les 4 zones agroécologiques d'enherbement identifiées à La Réunion, à trois époques de coupe de la canne (juillet, octobre, décembre), ainsi que les diverses pratiques de désherbage des agriculteurs. La flore de l'étude comporte 155 espèces réparties en 116 genres appartenant à 43 familles botaniques. Les monocotylédones représentent 22% de la flore avec notamment Cyperus rotundus; la famille des Poaceae se distingue en regroupant à elle seule 15% de la flore, avec comme espèces majeures Panicum maximum et Cynodon dactylon. Les espèces lianescentes occupent une place importante de la flore de cette étude, avec 26 espèces recensées, dont les plus fréquentes sont Momordica charantia, Coccinia grandis, lpomoea spp. et Passiflora spp. Les suivis d'enherbement mettent en évidence le retard de la mise en oeuvre des opérations de désherbage, notamment pour les premières parcelles coupées. Les producteurs canniers attendent la fin de la récolte de la canne, pour commencer les opérations de désherbage. Certaines parcelles restent donc enherbées durant la phase critique de développement de la culture correspondant aux 4 premiers mois après la récolte. Sur les 48 parcelles suivies, seules 12 conservent un enherbement inférieur à 30% de recouvrement durant les 4 mois qui suivent la coupe. Cette étude montre également l'importance croissante des adventices lianescentes en culture cannière.

Au cours de deux campagnes (2006/2007, 2007/2008) à La Réunion, l'enherbement d'une cinquantaine de parcelles de canne à sucre a été suivi par des relevés floristiques effectués tous les quinze jours à partir de la récolte de la culture pour trois époques de coupe de la canne (juillet, octobre, décembre). Ces parcelles sont réparties sur les quatre zones agroécologiques d'enherbement identifiées. A chacune des observations, les différents stades phénologiques présentés par les individus de la population de chaque espèce d'adventice sont notés. Sur les 169 espèces de l'étude, seule une quinzaine est suffisamment bien représentée pour établir un cycle de développement. Les principales espèces sont: Momordica charantia, Panicum maximum, Amaranthus dubius, Euphorbia heterophylla, Ageratum conyzoides, Solanum americanum, etc. La caractérisation du cycle biologique des adventices permettra d'adapter le désherbage à la situation de la parcelle.

L'enherbement par Bolboschoenus maritimus est une contrainte majeure du riz irrigué en Camargue (France). Une méthodologie basée sur des dispositifs en milieu contrôlé et sur des parcelles cultivées en plein champa été élaborée pour approfondir les connaissances sur la biologie, le fonctionnement et la dynamique de colonisation de Bolboschoenus maritimus dans les rizières camarguaises afin de raisonner les méthodes de lutte. Le niveau de multiplication dépend du taux d'enherbement initial de la parcelle et la colonisation n'a pas d'orientation préférentielle (isotrope). La maîtrise de l'infestation de la parcelle par B. maritimus doit être réalisée à 3 niveaux: (i) empêcher la prolifération des tiges pendant la saison de culture par l'utilisation d'herbicides spécifiques (ii) éliminer les tubercules après la campagne rizicole et (iii) abaisser la capacité de germination des tubercules.

La nuisibilité des adventices en culture de canne à sucre est importante. A La Réunion, le CIRAD et le SPV sont associés depuis 2 ans dans la réalisation d'essais d'efficacité et de sélectivité d'herbicides. L'objectif prioritaire est d'évaluer l'intérêt de nouvelles spécialités afin d'élargir rapidement la gamme d'herbicides autorisés sur un usage peu pourvu. En 2004, l'homologation de deux nouveaux herbicides à partir des données de l'ensemble des DOM confirme l'intérêt d'un travail en partenariat. Améliorer la connaissance des nouveaux produits autorisés sera l'étape suivante pour disposer des références techniques nécessaires à la définition de stratégies optimales de désherbage, sécurisées et respectueuses de l'environnement.

Ce travail consiste à acquérir des connaissances sur l'écologie et la stratégie biologique de Borreria alata (Aub1.) DC., mauvaise herbe majeure en culture de riz pluvial au nord Vietnam Le suivi phénologique montre une phase d'émergence massive au début de la saison des pluies, la phase végétative longue s'étalant sur cinq mois. Les phases de floraison et de production de graines appamissent en fin de saison des pluies. En condition standard (12h jour/12h nuit et 30°C/22°C), B. alata montre un pouvoir germinatif élevé (70%). A l'obscurité, le taux de germination chute à 50%. Une température de 10°C inhibe la germination tandis qu'à 15°C et 20°C les taux de germination sont de 2 et 43% respectivement. L'émergence de B. alata est possible jusqu'à 10 cm de profondeur.

La dégradation des pâturages par des adventices ligneuses ou herbacées constitue l'une des contraintes majeures de l'élevage de ruminants en Nouvelle Calédonie. Dans le cadre de l'amélioration de la gestion des pâturages l'Institut Agronomique Néo-Calédonien met au point des itinéraires techniques de lutte intégrée, associant l'entretien mécanique, l'utilisation raisonnée d'herbicide, la restauration du pâturage. Depuis 2002, des essais de produits herbicides sont conduits en milieu éleveur avec des produits de post-levée anti-dicotylédones, sélectifs des graminées, éléments essentiels des pâturages. Les premiers résultats ont permis une première classification des produits en fonction des espèces visées. Sur certains sites, une mise en défens et/ou une restauration par semis a complété les traitements mécaniques et chimiques et ont donné des résultats spectaculaires sur la restauration de ces pâturages.

Euphorbia heterophylla est une mauvaise herbe des cultures cotonnières en Côte d'Ivoire. L'influence de la température, de la lumière et de la profondeur d'enfouissement sur sa dynamique de germination a été testée. L'étude de l'effet de la température a été effectuée à partir de quatre modalités retenues dans une gamme comprise entre 20 et 35°C. Les résultats montrent que le temps de latence de la germination peut être de 1 ou 2 jours selon les modalités de températures. Par ailleurs, la comparaison des taux de germination ne montre aucune différence significative à partir de 4 jours d'observation. La lumière est indispensable à la réalisation de ce phénomène. L'effet de la profondeur d'enfouissement a été observé à partir de six lots de 100 semences chacun enfouies à 0, 2, 4, 6, 8 et 9 cm dans le sol. Ici les meilleurs taux de germination sont obtenus entre 0 et 6 cm.

Hormis les infestations de riz adventices, I'enherbement banal représente 30 p.100 des surfaces des parcelles du polder rizicole de Mana en Guyane. Pour en évaluer l'impact sur la production de riz, une étude a été conduite en 2003, sur la nuisibilité des principales espèces : Sphenoclea zeylanica, Ludwigia octovalvis, lschaemum rugosum, Heteranthera callaefolia, Eleocharis filiculmis, Hymenachne amplexicaulis, Luziola subintegra, Echinochloa colona, Leptochloa scabra, Nymphaea rudgeana. L'agressivité de l'enherbement est très forte entre 30 et 70 jours après le semis. Les pertes de production de riz dues à ces mauvaises herbes varient de 30 à 70 p.100 selon les situations. Cette évaluation fournit des arguments économiques pour chiffrer des propositions de modification des itinéraires techniques.

Afin de caractériser les populations de mauvaises herbes de la riziculture camarguaise, une enquête a été réalisée au cours de la campagne 2002, en collaboration avec le Centre Français du Riz et l'INRA, sur un échantillon de 214 parcelles réparties sur l'ensemble des situations agricoles. L'analyse des relevés floristiques pondérés permet de hiérarchiser l'importance relative des 73 espèces rencontrées. L'influence des facteurs agro-écologiques est mise en évidence pour les principales espèces, telles quEchinochloa crus-galli, Scirpus maritimus ou Oryza sativa. La flore des rizières cultivées en agriculture biologique se différencie très nettement de celle des parcelles conduites en culture conventionnelle. Ces résultats permettront de cibler les espèces majeures dont on évaluera la nuisibilité par la suite.

En Camargue (France), l'enherbement par Echinochloa crus-galli est une contrainte majeure tant pour la riziculture conventionnelle que biologique. La nuisibilité de l'enherbement prend d'autant plus d'importance que la lutte chimique n'est pas mise en oeuvre pour des raisons pratiques et/ou environnementales. Une expérimentation de plein champ a été initiée en 2003 pour caractériser le développement et l'impact de quatre densités d'Echinochloa crus-galli sur une population standard de riz (Oryza sativa). Le développement supérieur de la mauvaise herbe traduit une meilleure exploitation des ressources du milieu et entraîne la forte agressivité d'Echinochloa. Ainsi, quand la mauvaise herbe représente 25% de la densité totale de la parcelle, la matière sèche aérienne du riz à la floraison ne représente que 40% et son rendement chute de 60%.

Au Nord-Cameroun, le sorgho repiqué, appelé localement muskuwaari, est cultivé à partir de la fin de la saison des pluies, sur les terres argileuses inondables, et accomplit son cycle au cours de la saison sèche. L'objet de cette étude est de caractériser la végétation qui s'installe sur les terres à muskuwaari pendant la saison des pluies. Le type de sol est apparu comme le principal facteur discriminant des populations de mauvaises herbes. Le mode de gestion de l'eau apporte un élément de différenciation. Par exemple, Setaria sphacelata se retrouve en topographie haute, alors qu'Echinochloa obtusiflora est lié aux sols plus argileux de bas de pente. Ces sols, plus humides, sont favorables au développement d'Oryza Iongistaminata qui pose des problèmes d'enherbement.