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Solutré est l’un des cinq lieux cités par François Mitterrand dans Ma part de vérité pour exprimer son attachement au territoire français, avec le Ventoux, le Beuvray, la Loire et l’Aigoual. À ses yeux, ils constituaient des repères plus saillants que les scansions électorales de sa vie politique. Ne confiait-il pas au soir de sa vie : « La géographie pesait aussi lourd dans mon esprit que l’histoire. C’est une référence à laquelle je tiens ? » Site préhistorique au cœur de la Bourgogne, la r...

La relation de François Mitterrand au territoire revêt de multiples dimensions : politique, bien sûr, puisqu’il y trouve son enracinement et la construction d’un pouvoir, mais aussi sociale, culturelle voire esthétique en raison de son attachement bien connu aux sites et pays. Examiner son parcours au prisme de l’ancrage territorial, c’est donc tenir compte aussi bien des préoccupations et de la sensibilité du personnage, que de ses fonctions à tous les niveaux de la vie politique. Sa géographie personnelle se dévoile ainsi dans toute sa complexité : l’homme n’est pas réductible à un seul territoire, c’est l’une de ses originalités. Cette approche ouvre plusieurs pistes de réflexion qui viennent structurer cet ouvrage collectif : le rapport entre ses ancrages locaux et ses ambitions nationales, la place des territoires dans les représentations et mises en scènes du pouvoir mitterrandien, enfin la politique territoriale de François Mitterrand, de sa conception à la définition d’une politique publique, dont il s’agit d’envisager les spécificités.

Alors que les Français se sentent peu concernés par les élections européennes et surtout incompétents face à une Europe à distance, l’enseignement du fonctionnement du système politique européen à l’école tient une place essentielle pour acquérir connaissances et sentiment de proximité. En étudiant les programmes d’Enseignement moral et civique (EMC) et en nous appuyant sur des entretiens approfondis avec élèves et enseignants, nous proposons dans ce chapitre d’éclairer la place accordée aux institutions européennes dans les savoirs scolaires. Nous montrons que les apparitions de ces thématiques dans les programmes scolaires sont rares et imprécises. Quant aux enseignants et aux élèves, ils relèvent tous la complexité et l’inaccessibilité de cet apprentissage. Seul le Parlement européen fait parfois figure d’exception, identifié par certains notamment à la suite de visites scolaires.

International audience

International audience; Il y a près d’un siècle, les premières réunions de la Jeunesse ouvrière chrétienne française se tenaient à Lille. Assemblés autour d’un prêtre, de jeunes hommes s’engageaient pour rendre aux ouvriers leur fierté et leur apporter la foi. Bien vite se sont organisées des associations comparables pour les jeunes garçons et filles issus d’autres catégories sociales. Ces mouvements n’ont pas permis la rechristianisation espérée, mais ils sont devenus de formidables vecteurs d’éducation populaire ; ils ont bouleversé la vie de plusieurs générations de militants et ont formé nombre de cadres pour la société et pour l’Église. Cette dernière contrôlait et appuyait cette mobilisation des laïcs, qu’elle appelait « Action catholique spécialisée ». Mais ce terme traduit-il vraiment la diversité des expériences vécues à la base ? Et comment expliquer l’épuisement de ce dispositif si performant jusqu’aux Trente Glorieuses ? Comment ces bouleversements ont-ils été vécus ? Où les énergies et les convictions sociales, politiques et religieuses se sont-elles ensuite réinvesties ?