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International audience; Zusammenfassung Bei der Ausgrabung am Standort des Schulzentrums der Stadt Lesmont (Aube, GrandEst) konnten u.a. spätbronzezeitliche Siedlungsstrukturen beobachtet werden, ein kleiner Pfostenbau, ein Silo, einige Nebenbauten sowie fünf mehrlappige Gruben unterschiedlicher Größe. Letztere wurden vollständig ergraben. In der größten Grube wurde der etappenweise Abbau von Rohmaterial beobachtet. Wir haben festgestellt, dass der Abbau in der Randzone beginnt und sich zunehmend der Mitte nähert und dass der Abfall mit den Materialgewinnungsphasen chronologisch übereinstimmt. Die aufgezeigte globale Berücksichtigung der Rhythmen und der Datierungsvorschläge bewegt uns letztendlich, dem Konzept Braudels folgend mehrere Zeitebenen zu unterscheiden.; The excavation conducted at the building site of a school in Lesmont (Aube, GrandEst) revealed, among other features, an occupation dated to the Final Bronze Age. The site includes a small building on posts, a silo, a few peripheral structures, and five polylobed pits of various sizes. The latter were carefully excavated. Inside the largest pit, we observed the successive stages of a sediment extraction. This extraction began on the periphery and continued toward the center, and the artifact waste products are contemporary with the phases of sediment extraction. Based on a global consideration of the phases observed and the proposed dates, we distinguish different time periods following the canonical Braudélien model.; La fouille menée à l'emplacement du projet de pôle scolaire de la mairie de Lesmont (Aube, GrandEst) a permis d'observer, entre autres, une occupation datée de l'âge du Bronze final. Elle est caractérisée par la présence d'un petit bâtiment sur poteaux, d'un silo, de quelques structures périphériques, mais également de cinq fosses polylobées de tailles variables. Ces dernières ont fait l'objet d'une fouille méthodique. Dans la plus grande d'entre elles, la succession des étapes dans l'extraction des matériaux a été observée. Nous avons constaté que le prélèvement commence à la périphérie pour se rapprocher du centre et que les rejets de mobilier sont contemporains des phases d'extraction de sédiment. La prise en compte globale des rythmes mis en évidence et des propositions de datation nous incite, à terme, à distinguer des temporalités différentes, en suivant le modèle braudélien canonique.

Cet article propose de confronter les résultats de recherches archéologiques et paléoenvironnementales en cours sur l’occupation des sites de hauteur en Auvergne à deux moments-clés : d’une part, au cours de la Protohistoire ancienne (âge du Bronze final III et premier âge du Fer) et, d’autre part, de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge. Ces deux périodes paraissent chacune marquées par un investissement significatif des zones de moyenne montagne. Ce premier bilan a été l’occasion de développer un dialogue étroit et pérenne entre spécialistes. Les objectifs de ce travail pluridisciplinaire sont de mettre en lumière les points communs et les divergences perceptibles dans les modalités d’investissement des points hauts durant ces deux séquences chronologiques ainsi que d’appréhender les dynamiques spatiales et paysagères à l’échelle d’un territoire. The aim of this article is to compare the results of present-day archaeological and palaeoenvironmental studies on the occupation of hilltop settlements in Auvergne at two periods : firstly, during the Early Protohistory (Late Bronze Age III and First Iron Age) and, secondly, during Late Antiquity, and the Early Middle Ages. Each of these periods seems to be characterized by a significant frequentation of low mountain region. This first assessment was a good opportunity to develop a close and lasting dialogue between specialists. The aims of this multidisciplinary work are to highlight the common points and perceptible divergences in the way in which the landforms were used during these two chronological sequences and to understand the spatial and landscape dynamics on a territorial scale.

L’opération d’archéologie préventive sur le site des « Marcioux » fait suite à un projet de lotissement. La prescription portait sur 3 ha situé au nord-ouest du bourg. Ce secteur avait livré au diagnostic des vestiges d’occupation de la fin du Néolithique et de l’âge du Bronze. La fouille a été menée de novembre 2019 à janvier 2020 avec une équipe de 9 personnes.Les vestiges sont apparus sous 0,20 à 0,50 m de terre végétale et les 1053 faits identifiés ont été fouillés et documentés. Ils témoignent d’occupations continues, depuis le Néolithique récent jusqu’au premier âge du Fer.Les plus anciennes traces d’occupation du gisement remontent à la fin du Néolithique moyen et consistent en un bâtiment quadrangulaire à deux nefs. Situé au sud-est de l’emprise, cet ensemble est antérieur au vaste habitat qui se développe à la fin du Néolithique. Ce dernier se caractérise par au moins 6 bâtiments et plusieurs fosses, principalement situés au centre et à l’est de l’emprise. Les constructions sur poteaux plantés prennent différentes formes. Les plus vastes (15 x 7 m en moyenne) sont de plan quadrangulaire à trapézoïdal, à deux nefs, tandis que les plus modestes, à une nef, sont de forme quadrangulaire et constitués de 6 ou 9 poteaux. Ces vestiges sont tous datés entre 3300 et 2900 cal BC, soit à la toute fin du Néolithique récent ou au début du Néolithique final. Sur le plan culturel, les productions céramique et lithique se rapprochent de l’Artenac, groupe culturel du Néolithique final régional. Cet habitat ouvert se développe sur près d’1,5 ha.L’occupation de l’âge du Bronze ancien est plus difficile à individualiser. Les datations par le radiocarbone sont larges et vont, pour beaucoup, jusqu’au début de l’âge du Bronze moyen. La culture matérielle est tout aussi ubiquiste avec un répertoire de formes céramiques peu varié et des motifs décoratifs connus jusqu’à l’âge du Bronze moyen (pastillage, cordon, etc.). Un ensemble de trous de poteau, à l’est de l’emprise, dessinant le plan d’une construction quadrangulaire à deux nefs (11 x 6,50 m), peut assurément se rapporter à l’âge du Bronze ancien. Il en va de même d’une construction trapézoïdale de 7,5 x 5,4 à 6,2 m situées légèrement au nord de la précédente. Deux édifices de forme rectangulaire pour l’un et trapézoïdal pour l’autre, plus largement attribués à la fin de l’âge du Bronze ancien ou au début de l’âge du Bronze moyen, ont été mis en évidence dans le quart sud-est de l’emprise. Il n’est pas impossible que cette occupation se poursuive vers l’est, au-delà de la zone de fouille. Quelques fosses plus isolées, au sud, livrent également du mobilier céramique du début de l’âge du Bronze. Enfin, un petit édifice (2 m²) à 4 poteaux découvert en limite sud de l’emprise est daté par le radiocarbone de l’âge du Bronze moyen (1609-1437 cal BC).L’âge du Bronze final est plus largement documenté. Plusieurs phases ont été décelées et laissent supposer des occupations successives. L’âge du Bronze final I-IIa est attesté au travers de rares structures en creux. Trois édifices à 4 poteaux de 6 à 8 m² situés au centre-est de l’emprise se rattachent quant à eux à l’âge du Bronze final IIb-IIIa. Une palissade sur poteaux plantés, au nord, témoigne d’une occupation des lieux durant l’âge du Bronze final IIIb. Plusieurs structures en creux et ensembles architecturaux (le plus souvent quadrangulaires, à une ou deux nefs) sont largement attribués à l’âge du Bronze final. Un ensemble à 4 poteaux se rattache à la transition âge du Bronze final IIIb/Hallstatt. Les vestiges datés du Premier âge du Fer sont, eux, inégalement répartis sur l’emprise. Au nord, un fossé curviligne enserre un regroupement de fosses polylobées. Le mobilier céramique recueilli dans leurs comblements est abondant et témoigne d’un espace dédié à des activités agricoles ou domestiques. Les structures en creux peu caractéristiques et les rares bâtiments (quadrangulaire à une nef) attribués à cette période se situent en dehors de l’espace enclos. La production céramique s’intègre pleinement dans la chronotypologie régionale et les datations par le radiocarbone viennent confirmer une attribution de ce petit établissement rural au Hallstatt C-D1.Enfin, deux datations par le radiocarbone laissent supposer une fréquentation des lieux durant la fin de l’Antiquité et le Moyen-âge.

International audience; Les Marais in Puyréaux is a ritual complex with ditched enclosures spread over a little more than two hectares located on the watershed of the Bonnieure in the North of the Charente. Aerial and geophysical surveys show 17 circular and 5 quadrangular monuments, as well as numerous other more or less identifiable archaeological features. The data from old discoveries, surveys and two very partial programmed excavations indicate that the site was occupied almost continually from the early Bronze Age to the Roman period. This timeframe is similar to sites such as Antran, in Vienne or Perigny, in Charente-Maritime that date from the Chalcolithic to the Roman period. On the site of Les Marais, the spatial organisation of the ditched enclosures sees no overlap indicating that the older monuments were still visible when the newer enclosures were built. Unlike other monumental sites, this site is clearly a cemetery as two burials were found inside a double ditched enclosure.The first burial dating from 1900 to 1740 BC is that of an adult of undetermined sex housed in a quadrangular pit with rounded corners. The individual lay on their left side in a flexed position in a covered wooden container surrounded by limestone blocks. A later burial dating from 1890 to 1680 BC cut the first burial above and slightly to the northeast. A number of stones from the first grave were “borrowed” to construct the later burial that probably contains a female with their head towards the west-north-west. This grave was reopened between 1730 - 1690 and 1510 BC, to bury a young adult (probably male) top to tail compared to the previous body the bones of which were placed at one end of the pit to make way for the new burial. The only preserved artefact is a bone pendant found under the skull in the female burial.The main ditch of this monument dug to enclose the first burial, dates to the Early Bronze Age. Pottery found in the different layers of the fill indicate that it was backfilled gradually over a long period and completely filled in by the Late Bronze Age. There are three stratigraphic phases. The first layer at the bottom of the fill, devoid of any artefact, was formed from the erosion of the sandy and gravely cut of the ditch. The second layer contained the oldest pottery sherds (but no complete vessels), deposited intentionally or not. The assemblage includes several sherds from large presentation plates but mainly sherds from cooking and storage vessels. The most notable artefact is a disc cut in a thick potsherd from a large vessel and seems to be the oldest discovery for this kind of object. The third and last fill provides most of the pottery that is not chronologically homogeneous. The pottery dates from three phases of the Bronze Age: a fragment from a rounded bottom vessel dates to the Middle Bronze Age, a fragment from a plate dates to the Late Bronze Age Ib-IIa/BzD1b-Ha A1 and another plate fragment to the Late Bronze Age IIIa-IIIb/Ha B1-B2-3.Regarding the circular enclosures, architectural transformations such as the building of a crown of stones on top of the main ditch could underline a change of the monument’s function from funerary to ritual. The variety of features on the Marais site, could indicate the change in use of the site over time, such as the original large sub-rectangular ditched enclosure of unknown function (33m on 20 m) similar to the Late Bronze Age Langgräbe. It has an « entrance with antenna » on one of its short sides with two curved advances and central interruption. This feature has yet to be excavated or dated.; Dans le Nord de la Charente, sur le bassin versant de la Bonnieure, le site des Marais à Puyréaux est une occupation de type « complexe cultuel à enclos fossoyés » qui s’étend sur un peu plus de deux hectares. Les prospections aériennes et géophysiques mettent en évidence dix-sept monuments circulaires et cinq quadrangulaires, carrés et rectangulaires, ainsi que de nombreuses autres traces plus ou moins identifiables, structures excavées et construites. En cumulant les données fournies à la fois par les découvertes anciennes, les différentes prospections et les deux campagnes de fouilles programmées – fouilles pourtant très partielles, de moins d’un dixième des vestiges identifiés – le site apparaît fréquenté depuis l’âge du Bronze ancien jusqu’à l’époque gallo-romaine, sans ou peu de hiatus chronologiques, à l’image de sites comme Antran dans la Vienne ou Périgny en Charente-Maritime, utilisés depuis le Chalcolithique jusqu’à la période gallo-romaine. Aux Marais, les monuments fossoyés semblent s’organiser les uns par rapport aux autres, sans aucun recoupement, indiquant une pérennité, au moins visuelle, des aménagements antérieurs aux nouveaux. Si la question de la vocation funéraire se pose pour nombre de sites à enclos, ici, elle trouve une réponse claire avec les deux tombes mises au jour au centre de l’enclos à double fossé. Le creusement du fossé principal de ce monument, contemporain de l’implantation de la première sépulture à inhumation, fut réalisé au Bronze ancien, entre le xixe et la première moitié du xviiie s. av. J.-C. ; son comblement eut lieu sur le long terme, jusqu’au Bronze final, soit sur une durée d’un millénaire environ. Au regard de la variété des structures présentes sur le site, des pratiques diverses, peut-être pas toujours funéraires, y ont vraisemblablement eu cours au fil du temps.

If iron was used in Asia Minor from the 3rd millennium BC, it was not known in Western Europe until the 13th century BC. In France, its first appears towards the end of the Bronze Age, possibly during the 13th century BC (Bronze final I / Bz D). Iron has been subsequently documented, especially during the 9th century BC (Bronze final IIIb / Late Atlantic Bronze Age 3 / Bz B2-3). Metallurgic iron is known only during this last stage of Late Bronze Age. The inventory of objects found in France, drawn up in 1981 and revised in 2009 has not changed much, despite several recent studies. However renewed data, with new discoveries and some objects removed from the list, call for an updated overview.The analysis of the iron rivet inserted in the Medoc Middle Bronze Age axe from Ygos-Saint-Saturnin (Landes) revea- led that this rivet, presented until then as the oldest iron element in France, is nothing more than a modern addition, confirmed when the first publications of the axe were verified.This important new chronological element leads us to review former data of these first iron objects, to analyse several of them and to review the previous inventory of the first iron artefacts produced during the Bronze Age. We underline that the emblematic sword with a bronze hilt and an iron blade known as from Le Gué de Velluire (Vendée) is actually a forgery. It is in fact a modern reassembly of an Iron Age blade on a Late Bronze Age hilt. Twenty-two discoveries of iron objects are listed, bringing together around forty iron objects in total.For the early and middle stages of Late Bronze Age, we have retained a bronze collared pin with its head mounted on an iron shaft found in the Saône river, two small iron rings and an "object of the same metal" found in the Champigny tomb in the Aube, as well as two iron pins on a spearhead found in the riverbed of the Moselle.Iron is more common in the later stage of the Late Bronze Age and is found as small or medium-sized objects. The inventory includes ten arrowheads of the Le Bourget type, known in Saône-et-Loire and Côte-d'Or as well as in Vienne and Charente, five pins (including four in the Bourget Lake, and the fifth, with an iron shaft and bronze head from a hoard in Oise) and two bracelets (the Bourget Lake and Côte-d'Or). We have listed at least two iron knives: one from the Géraud tumulus in Saint-Romain-de-Jalionas (Isère) and one or two with a wide blade from the Quéroy cave in Chazelles (Charente). Various small objects, whose nature and function cannot always be determined, as well as a few rings and rivets are also known in Côte-d'Or, Seine-et-Marne, Cher, Indre, Vendée and Charente. Four iron slags were found in Loiret, but their dating remains uncertain and needs to be clarified by additional analyses. Finally, three swords with bronze hilts, from Jura, Savoie and Drôme, are decorated on the guard, the grip and the pommel with inlayed iron stripes. Conversely, the iron knife from the Géraud tumulus is mostly composed of iron and adorned with bronze inlays. The three artefacts dating before the Late Bronze Age IIIb all come from eastern France, two of them from rivers and the third from a burial. During the Late Bronze Age IIIb, iron objects come from a broad area including the Alpine lakes and eastern France and extending to the Atlantic coastline, excluding the south of the country. A diffusion from the Balkan area of this new material and the techniques related to it seems possible, rather than from the Mediterranean, in Provence and Languedoc, where iron does not seem to spread before the last quarter of the 8th century BC. It is only much later, during the Iron Age that this new metal becomes popular and supersedes copper alloys., L'analyse du fer de la goupille insérée dans la hache du Bronze moyen médocain d'Ygos-Saint-Saturnin (Landes) et l'examen physique de celle-ci révèlent que ce rivet, présenté jusque-là pour être l'élément en fer le plus ancien en France, n'est en réalité qu'une intrusion moderne, ce que confirme d'ailleurs la vérification de la bibliographie princeps de cette hache. Ce nouvel élément chronologique d'importance a amené à reprendre les données anciennes concernant ces premiers objets en fer, en les couplant à des analyses pour certains d'entre eux, et un inventaire critique réactualisé des premiers fers attestés pendant l'âge du Bronze a été dressé : on notera en particulier qu'une pièce aussi emblématique que l'épée à poignée de bronze et lame de fer dite de Gué de Velluire en Vendée s'est révélée le résultat du remontage moderne d'une lame de l'âge du Fer sur une poignée du Bronze final. En l'état des connaissances, en France le fer n'est connu qu'à la fin de l'âge du Bronze, possiblement dès le XIIIe s. av. J.-C. (Bronze final I /Bz D), mais essentiellement au IXe s. av. J.-C. (Bronze final IIIb / Bronze final atlantique 3 /Bz B2-3). Le fer métallurgique n'est attesté que lors de cette ultime étape du Bronze final. Vingt-deux occurrences d'objets en fer ont pu être référencées, dont trois pour les étapes ancienne et moyenne du Bronze final, dix-neuf pour son étape finale. À l'exception du grand couteau de la tombe du tumulus Géraud de Saint-Romain-de-Jalionas, il s'agit de pièces de modestes dimensions, rivets, pointes de flèches du type Le Bourget, etc. On note aussi quelques épées aux poignées métalliques ornées de filets de fer. Les objets en fer de France ne sont attestés que dans une vaste entité géographique s'étendant des lacs alpestres et de la France de l'Est à l'Atlantique, excluant le sud du pays. Une diffusion depuis l'aire balkanique de ce nouveau matériau et des techniques qui lui sont liées semble pouvoir être envisagée, bien davantage que depuis les régions de la Méditerranée où le fer ne paraît pas se diffuser avant le dernier quart du VIIIe s. av. J.-C. en Provence et Languedoc.