La retraite est souvent pensée à deux, et l’absence d’un conjoint comme support est souvent rapportée dans la littérature existante comme une entrave à l’adaptation positive à la transition à la retraite. Ce mémoire s’intéresse au vécu de la transition à la retraite des femmes sans conjoint, alors que la réalité de celles-ci n’est pas explorée, à notre connaissance, dans le contexte québécois actuel. Il a trois objectifs : décrire comment celles-ci vivent les impacts du départ à la retraite, identifier les facteurs qui jouent un rôle dans le vécu de cette transition, et enfin comprendre comment se réalisent leurs (re)constructions identitaires à l’arrivée de la retraite, sachant que l’identité se reconstruit tout au long du parcours de vie. C’est par le biais du récit de vie que nous cernons ces changements, mis en lumière par les trajectoires professionnelles et amoureuses de dix femmes retraitées rencontrées dans le cadre de cette étude. Malgré l’importance accordée dans la littérature au support du partenaire lors du départ à la retraite, nos résultats soulignent que ne pas être en couple n’est pas, pour la majorité, une source de difficulté lors de cette transition. À l’inverse, plusieurs femmes se considèrent heureuses lors de leur transition et dans leur quotidien en l’absence d’un conjoint. Nous constatons également un sentiment de fierté chez les participantes, sous-tendu par le fait que celles-ci se considèrent comme des femmes autonomes, capables de subvenir à leurs besoins par elles-mêmes. Il ressort finalement qu’au-delà de ce sentiment d’accomplissement, et bien que le désir de la présence d’un conjoint éventuel ne soit pas complètement écarté, ces femmes perçoivent de manière très positive cette transition sans le soutien d’un partenaire. Elles soulèvent que l’organisation de leur quotidien peut alors s’effectuer sans devoir négocier, faire des compromis ou des sacrifices, leur retraite et leur bien-être n’appartenant qu’à elles-mêmes., Retirement is often thought of in terms of couplehood, and the absence of a spouse as a source of support is often described in the existing literature as an obstacle to a positive adjustment to the transition to retirement. This dissertation examines the experience of the transition to retirement of women without a partner, as their reality is not explored, to our knowledge, in the current Quebec context. It has three objectives: to describe how they experience the impacts of retirement, to identify the factors that play a role in the experience of this transition, and finally it aims to understand how the (re)construction of their identities is realized during their transition to retirement, knowing that our identity reconstructs throughout the life course. It is through life stories that we were able to identify these changes, more specifically through the professional and romantic trajectories of ten retired women we interviewed in this study. Despite the importance highlighted in literature that partners are an important source of support during the transition to retirement, our results emphasize that not having a partner is not, for the majority, a source of difficulty during this transition or on a daily basis. On the contrary, many women consider themselves happy with their transitions and in their daily lives in the absence of a spouse. We also note a feeling of pride amongst the participants, enabled by the fact that they consider themselves as independent, and capable of supporting themselves. Beyond this feeling of accomplishment, and despite the wish of some to engage in a potential future relationship, these women perceive very positively their transition to retirement. In the absence of a spouse, the organization of their daily lives can then be carried out without having to negotiate, make compromises or sacrifices, their plans for retirement and their well-being belonging only to themselves.