Sow, P.S., Diop, B.M., Dieng, Y., Dia, N.M., Seydi, M., Dieng, T., Badiane, S., and Coll-Seck, A.M.
La cryptococcose neuro-méningée (CNM) a pris un regain d'intérêt depuis l'avènement del'infection à VIH. Son incidence a augmenté chez les malades au stade de SIDA surtout dans les pays d'Afrique Centrale. Par contre, il semblerait, selon les données de la littérature en Afrique de l'Ouest, que la cryptococcose neuro-méningée soit rare. Cette étude rétrospective sur la place de la CNM chez les patients infectés par le VIH s'est déroulée à la Clinique des Maladies infectieuses du CHU de Fann de Dakar du ler janvier 1986 au 31 décembre 1996. Durant cette période d'étude, 7 cas de CNM ont été recencés sur un total de 980 cas de SIDA. L'âge moyen de survenue est de 37 ans et le seul facteur de risque VIH est hétérosexuel. Sur le plan clinique, céphalées, vomissements et fièvre constituent la triade symptomatique la plus évocatrice de CNM. L'examen du LCR avec coloration à l'encre de Chine est positive dans 6 cas sur les 7, soit 85,7 %. La sérologie cryptococcique à la recherche d'antigènes solubles dans le sang est positive dans tous les cas (100 %) avec un taux médian de 1/5 000 et des extrêmes allant de 1/1 000 à 1/10 000. La variété neoformansest la seule retrouvée dans cette étude. Le taux de létalité hospitalière est élevé, 6 décès sur 7, survenant à un stade avancé de l'immunodépression avec des taux de CD4<50/mm3. Le diagnostic précoce de la CNM et la disponibilité de l'amphotéricine B en IV dans les pharmacies des hôpitaux en Afrique permettront d'améliorer le pronostic de cettc affection.