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Cette communication propose un cadre conceptuel pour aider l'analyse de l'évolution d'une entreprise. Ce cadre est basé sur le concept de modèle d'affaires et la théorie des capacités organisationnelles.

Partout dans le monde, les entreprises de presse écrite quotidienne traversent un défi économique majeur. Confrontées à la diminution de la vente de leurs journaux, elles ont pris le pli de la révolution numérique, en développant des sites internet. Toutefois, les revenus de leur offre d’information payante en ligne ne compensent pas ceux perdus sur le papier. Sur le versant de la publicité, elles vendent des espaces sur internet à une valeur moindre que sur le print, et, surtout, elles font face à la concurrence des acteurs internationaux. Cette recherche examine comment, à l’ère numérique, trois entreprises de presse écrite quotidienne payante généraliste (IPM, Rossel et Les Éditions de L’Avenir) renouvellent leur diversification et leurs modèles d’affaires dans un environnement médiatique en mutation constante. Elle s’interroge sur les contraintes de leurs stratégies économiques sur l’indépendance des rédactions, sur l’exercice de la profession de journaliste et sur la pluralité de l’offre d’information en Belgique francophone.

Notre recherche porte sur les rapports entre les dimensions politico-culturelle et économique des médias (Le Floch et Sonnac, 2013) (McChesney, 2013). Elle s’intéresse à ce sujet, en étudiant la diversification et les modèles d’affaires de trois entreprises de presse écrite quotidienne payante (IPM, Rossel et Les Éditions de L’Avenir) réalisant leurs activités originelles sur le petit marché belge francophone. En nous appuyant sur les données issues d’une enquête documentaire (Pettigrew, 1990) et de 70 récits de vie (Bertaux, 2016) (Sanséau, 2015) avec des propriétaires de journaux, des cadres supérieurs, des marketeurs, des journalistes et des parties prenantes de l’industrie, nous montrons que, à l’ère numérique (du milieu des années 1990 à juillet 2020), les diversifications des éditeurs dans la presse écrite impliquent, selon des modalités diverses, des synergies de ressources (partage d’articles, mutualisation des ressources humaines des départements supports, utilisation d’outils informatiques communs, partage d’expériences, mutualisation des infrastructures, etc.). Leur développement dans d’autres businesses expose leurs journalistes à de potentiels conflits d’intérêts. Toutefois, lorsque des tensions s’observent avec les rédactions, l’indépendance des journalistes est préservée (Rossel et IPM). Lorsqu’elle est menacée (Les Éditions de L’Avenir), des mécanismes de défense sont mis en œuvre (grèves et utilisation du journal pour relayer les pressions, etc.). En analysant les modèles d’affaires sur le produit d’information (internet et papier), nous mettons en évidence les processus organisationnels et les contraintes managériales dans lesquels les journalistes réalisent leurs activités de production, ainsi que le rapprochement des rédactions avec la partie commerciale (marketing et régie publicitaire) des entreprises. Mobilisant le postulat théorique de l’école de Grenoble selon lequel les médias constituent des marchandises culturelles (Granjon, Guyot, Magis, (COMU - Information et communication) -- UCL, 2021

Le projet journalistique belge et bilingue 'Apache en français' est pour le moment à l'arrêt. Nos archives restent accessibles gratuitement en ligne, mais ne sont plus mises à jour. Dans cet article récapitulatif, nous vous expliquons les raisons de cet arrêt: https://www.apache.be/fr/2013/12/30/apache-en-francais-baisse-le-rideau-et-vous-dit-au-revoir, info:eu-repo/semantics/published

Cette communication propose un cadre conceptuel pour aider l'analyse de l'évolution d'une entreprise. Ce cadre est basé sur le concept de modèle d'affaires et la théorie des capacités organisationnelles.

Plusieurs auteurs (dont en particulier Porter, 1996 ; Hamel, 2000 ; Slywotzky, 1996 ; Leifer, 2000) ont mis en évidence le fait qu'une gestion stratégique effective doive dépasser la mise en oeuvre simple d'une stratégie purement "opérationnelle", définie comme la recherche du positionnement optimal en terme de coûts relatifs et de valeur de l'offre perçue par le consommateur dans un environnement technologique et concurrentiel donné. L'objet de cette recherche est de tester de manière empirique cette affirmation à travers l'analyse de l'approche de gestion stratégique d'un ensemble de grandes entreprises ayant réalisé une croissance prospère. Pour répondre à cette question, nous avons analysé en profondeur les stratégies adoptées par 75 grandes entreprises internationales parmi les plus prospères, et ce au cours des 10 dernières années. Cette étude a été conduite dans le cadre d'une recherche de la société McKinsey et combine des données tant quantitatives que qualitatives ainsi que de nombreuses interviews d'experts. Elle a mis en évidence, outre les approches stratégiques classiques basées sur la réduction des coûts et la qualité de l'offre ("positionnement compétitif"), trois approches de croissance prospère basée sur l'innovation stratégique, qui ont été adoptées par plus de 70% des entreprises considérées. Ces approches sont toutes les trois caractérisées par des modes de gestion stratégique où les entreprises agissent de manière proactive sur la nature et la structure des marchés concurrentiels dans lesquels elles évoluent plutôt que de chercher à s'y adapter. En outre, ces modèles de croissance sont prévalants dans tous les secteurs considérés (énergie et industries lourdes, médecine et pharmacie, télécommunications et transports, biens de consommations et électronique et informatique).