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Dans un monde aussi incertain que le nôtre, les changements continuels dans l’environnement des organisations se produisent très rapidement. Dans ce contexte, les processus typiques de la gestion des risques ont une portée limitée dans la gestion des événements imprévus qui impactent les projets. De plus, aucun processus de gestion des risques, aussi sophistiqué soit-il, ne peut prévoir complètement l’avenir et chaque projet a sa part d’événements imprévus. Les modèles proposés dans la littérature de gestion de projet s’intéressent à l’imprévisibilité une fois qu’elle est détectée et intériorisée dans le projet. L’intériorisation de l’imprévisibilité est obtenue lorsque les membres de l’équipe projet donnent et retiennent un sens à l’événement imprévu, c’est-à-dire que l’événement imprévu est connu et reconnu comme tel par les membres de l'équipe de projet qui s’engage ensuite dans la gestion de cet événement imprévu. Les modèles typiques ne s’intéressent pas ou s'intéressent peu au processus d’intériorisation de l’imprévisibilité. Cette thèse vise à comprendre comment les événements imprévus sont détectés et intériorisés dans le projet. Le cadre conceptuel de cette thèse constructiviste intègre le pluralisme théorique de trois cadres, soit les signaux faibles, la construction du sens et la perspective de la pratique. Avec une étude de cas multiples, quatre événements imprévus dans des projets d’infrastructure sont analysés rétrospectivement avec des règles de triangulation. Les résultats montrent que le processus de la détection et de l’intériorisation d’événement imprévu est un processus de coconstruction évolutive de sens entre la détection et l’intériorisation d’une part et d’autre part, entre les trois phases principales du processus d’intériorisation : 1- la construction d’un nouveau sens de la menace à l’événement imprévu ; 2- la construction du sens de la source et de la forme de la menace ; 3- la construction du plan de réponse. Cette thèse contribue théoriquement au courant subjectiviste de gestion des risques par : 1- Proposer un cadre théorique intégrateur pour la détection et l’intériorisation d’événement imprévu dans le projet; 2- Décrire ce qui se passe dans le temps au plus près de la réalité; 3- Qualifier la mobilisation des pratiques et des praxis dans le processus de construction du sens; et 4- Identifier les facilitateurs de la détection de l’événement imprévu et de la définition du plan de réponse à la menace. Elle contribue également pratiquement par : 1- Mettre de l’avant le rôle joué par les praticiens dans la détection et l’intériorisation des événements imprévus ; 2- Offrir le savoir développé dans cette thèse aux professionnels de la gestion de projet pour améliorer leur compétence à être plus réflexif dans la coordination des processus de gestion ; et 3- Mettre en exergue les rôles joués par les pratiques et les praxis dans la détection et l’intériorisation de ces événements. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : gestion des risques ; incertitude ; imprévisibilité ; événements imprévus ; signaux faibles ; construction du sens ; perspective de la pratique.

L’inondation est l’un des phénomènes naturels les plus anciens de la planète, qui cause des dommages. Ces dommages concernent le plus souvent les personnes, les biens, les services et les activités d’une communauté. La vulnérabilité et l’adaptation au risque d’inondation en milieu urbain sont devenues préoccupantes, particulièrement dans le contexte africain caractérisé par une grande exposition aux conséquences de ce phénomène. Dans la commune urbaine de Gueckédou, l’inondation est causée par le débordement des rivières Waou et Boya, qui sont les affluents du fleuve Makona, long de 262 km. Elle entraine fréquemment des pertes de vies, d’habitations, de cultures dans les bas-fonds, de production agricole destinée à l’alimentation et au commerce, des problèmes de santé publique et des déplacements périodiques de populations. L’étude a pour objectif d’améliorer la résilience des communautés et des ressources, en proposant un modèle de gestion durable du risque. Ensuite, elle évalue la vulnérabilité des communautés et des ressources. Et enfin, elle évalue la performance des mesures endogènes d’adaptation utilisées pour faire face aux inondations et propose des recommandations en tenant compte des dimensions du développement durable et de ses objectifs. Le cadre méthodologique s’appuie sur la combinaison d’approches historique, participative, géomatique et d’aide multicritère à la décision (AMCD) dans un contexte multi-acteurs. La démarche participative, dans un contexte multi-acteurs, a permis l’implication de plusieurs acteurs au processus décisionnel, elle a favorisé la transparence et la prise en compte des préoccupations des différents acteurs dans la conception du modèle de gestion, dans l’évaluation de la vulnérabilité et dans le processus d’évaluation des mesures endogènes d’adaptation en vue de renforcer les capacités d’adaptation des acteurs institutionnels et des communautés. La démarche d’AMCD a permis d’analyser la performance des mesures endogènes d’adaptation pratiquées par les communautés, d’identifier les acteurs au processus décisionnel, ainsi que les enjeux environnementaux, socioculturels et économiques, les critères utilisés ont été conçus à partir d’avis d’experts, ces critères ont été déclinés en indicateurs pour évaluer les mesures endogènes d’adaptation les plus performantes, dans un cadre décisionnel participatif et enrichi. En effet, les résultats de l’étude sur le modèle de gestion durable du risque d’inondation en milieu urbain conçu avec la prise en compte des représentations sociales du risque que se font les acteurs locaux, vont permettre de prévenir et de gérer les risques d’inondation en anticipant les périodes de crise. L’évaluation de la vulnérabilité sur la base des connaissances de la dynamique d’urbanisation, de l’historique des inondations, des variables d’inondation et de vulnérabilité, de l’identification participative des enjeux de fonctionnement et de développement du territoire a permis de ressortir les zones inondables et d’établir la vulnérabilité par ordre d’importance des ressources, et celle des communautés, pour aboutir à une carte de synthèse de vulnérabilité territoriale. Les mesures endogènes d’adaptation ont été identifiées par les acteurs. Les enjeux ont été traduits en critères et indicateurs et la matrice d’évaluation des mesures endogènes d’adaptation a été réalisée à dire d’experts et analysée au moyen du logiciel Visual PROMETHEE. Quatre catégories de mesures ont été identifiées : les mesures d’interventions physiques, les mesures concernant les savoirs agricoles, les mesures d’alerte précoce basées sur les savoirs endogènes et les mesures d’interventions sociales et territoriales pour le renforcement des capacités d’adaptation des communautés locales. De plus, l’étude montre la nécessité de la participation de plusieurs acteurs, mais aussi, d’une gestion durable et efficace des risques d’inondation dans un contexte urbain. Elle illustre l’apport du modèle de gestion durable, et des mesures endogènes d’adaptation dans les politiques publiques de gestion et de réduction des catastrophes en Afrique, spécifiquement en Guinée. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : vulnérabilité, mesures endogènes d’adaptation, performance, risque, inondation, changements climatiques.