Claude Salicis, Jérôme Magail, Urs Schärer, Jamiyan-Ombo Gantulga, Chimiddorj Yeruul-Erdene, Almudena Arellano, Emmanuel Desclaux, Jessica Cohen, Florian Téreygeol, Olivier Bobin, Institut de Préhistoire et d'Archéologie Alpes Méditerranée (IPAAM), Musée d'anthropologie préhistorique de Monaco, Principauté de Monaco, Mongolian Academy of Sciences (MAS), Musée de Préhistoire Régionale de Menton, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Laboratoire Départemental de Préhistoire du Lazaret (LDPL), Département des Alpes-Maritimes, and Université de Nice-Sophia-Antipolis (Université de Nice-Sophia-Antipolis)
International audience; The Republic of Mongolia and the Principality of Monaco have been cooperating in the field of archeology since 2006 on the site of Tsatsyn Ereg located in the province of Arkhangai, 40 km from the town of Tsetserleg, on the left bank of the Upper Tamir (Khoid Tamir). The site of Avdar Khad is 11 km from Tsatsyn Ereg. The joint team is made up of members of the Institute of History and Archeology of the Academy of Sciences of Mongolia and the Museum of Prehistoric Anthropology of Monaco, to which are associated the skills of several French public institutions, including the CNRS , and associations, including IPAAM. It is a permanent mission, called "Khoid Tamir - Khünüin Gol", working more precisely around the nipple of Tsats Tolgoi and whose program, placed under the aegis of UNESCO, aims to carry out research science and to apply the results to the promotion and protection of heritage. The site of Tsatsyn Ereg was listed, until now, as essentially presenting a concentration of tombs and funerary complexes called "kherigsurs" associated with 114 decorated stelae counted to date and called "deer stones". In general, the first surprise of archaeologists was, in fact, the large number of both impressive stone tumuli and decorated stelae scattered throughout the Mongolian steppe (1240 listed to date). From 1300 BC., the current territory of Mongolia therefore housed a population whose number of individuals had been largely underestimated.The little archaeological information collected in contexts other than funerary considerably increases the interest of the Avdar Khad site. The scientific stakes are indeed important, because these are nomadic populations, without writing, established north of the Great Wall, long caricatured as hordes of "barbarian" horsemen, without real territory or capital. Rock art has proven to be an essential source of information on the bestiary and weaponry of its inhabitants. The deer, daggers, knives, axes and bows engraved on the granite menhirs belong to the Scytho-Siberian register listed throughout the great steppe. The Karasuk (1500/700 BC) and Tagar (800/200 BC) cultures of southern Siberia, so named by Russian authors, produced weapons and metal ornaments in particular.The discovery and study of the Avdar Khad site is part of the latest research allowing a better knowledge of the metallurgical activities of these peoples of the steppes. Particular attention is therefore now focused on the ability of the protohistoric tribes present in Mongolia and close to the Karasuk culture to manufacture their own metal objects. Furthermore, the discovery of a metal adornment in the shape of an elk on the site of Avdar Khad is an important new typological element which brings it closer to the Scytho-Siberian context of the 8th century. BC.; La république de Mongolie et la principauté de Monaco coopèrent dans le domaine de l’archéologie depuis 2006 sur le site de Tsatsyn Ereg situé dans la province de l’Arkhangai, à 40 km de la ville de Tsetserleg, sur la rive gauche du Haut Tamir (Khoid Tamir). Le site d’Avdar Khad se trouve à 11 km de Tsatsyn Ereg. L’équipe conjointe est composée de membres de l’Institut d’Histoire et d’Archéologie de l’Académie des Sciences de Mongolie et du Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco auxquels sont associées les compétences de plusieurs organismes français publics, dont le CNRS, et associatifs, dont l’IPAAM. Il s’agit d’une mission permanente, dénommée « Khoid Tamir - Khünüin Gol », oeuvrant plus précisément autour du mamelon de Tsats Tolgoi et dont le programme, placé sous l’égide de l’UNESCO, a pour objectifs de mener des recherches scientifiques et d’appliquer les résultats à la promotion et à la protection du patrimoine. Le site de Tsatsyn Ereg était répertorié, jusqu’à présent, comme présentant essentiellement une concentration de tombes et de complexes funéraires appelés « kherigsurs » associés à 114 stèles ornées dénombrées à ce jour et dites « pierres à cerfs ». De façon générale, la première surprise des archéologues fut, en effet, la quantité importante tant des impressionnants tumulus de pierres que des stèles ornées disséminés dans toute la steppe mongole (1240 répertoriées à ce jour). Dès 1300 av. n. è., le territoire actuel de la Mongolie abritait donc une population dont le nombre d’individus avait été largement sous-estimé.Le peu d’informations archéologiques collectées dans des contextes autres que funéraires accroît considérablement l’intérêt du site d’Avdar Khad. Les enjeux scientifiques sont en effet importants, car il s’agit de populations nomades, sans écriture, établies au nord de la Grande Muraille, longtemps caricaturées comme des hordes de cavaliers « barbares », sans véritable territoire, ni capitale. L’art rupestre s’est avéré être une source d’informations incontournable sur le bestiaire et l’armement de ses habitants. Les cervidés, les poignards, les couteaux, les haches et les arcs gravés sur les menhirs de granite appartiennent au registre scytho-sibérien répertorié sur toute la grande steppe. Les cultures Karasuk (1500/700 av. n. è.) et Tagar (800/200 av. n. è.) de Sibérie méridionale, baptisées ainsi par les auteurs russes, produisaient notamment des armes et des parures métalliques.La découverte et l’étude du site d’Avdar Khad s’inscrivent dans les dernières recherches permettant une meilleure connaissance des activités de métallurgie chez ces peuples des steppes. Une attention particulière porte donc aujourd’hui sur la capacité des tribus protohistoriques présentes en Mongolie et proches de la culture de Karasuk à fabriquer leurs propres objets en métal. Par ailleurs, la mise au jour d’une parure métallique en forme d’élan sur le site d’Avdar Khad est un nouvel élément typologique important qui le rapproche du contexte scytho-sibérien du VIIIe s. av. n. è.