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À la fin du Moyen Âge, le roi s'attend à avoir un revenu suffisant pour garantir le bon fonctionnement des organes de sa cour. Au fil du temps, les besoins en matière de contrôle des finances courtisanes conduisent à des réformes juridiques et administratives qui déterminent l'apparition d'agents spécialisés dans les questions financières. Le développement des pratiques financières de l'État suppose l’augmentation des mécanismes de type budgétaire, en particulier l'élaboration de listes de dépenses et des revenus pour le contrôle des comptes «publics». Les archives de l'administration financière de la cour deviennent des mécanismes de contrôle des gains et des pertes. Toutefois, la vie de la cour ne repose pas uniquement sur des données quantitatives, mais aussi sur un système de relations interpersonnelles qui peuvent modifier les montants à verser. Cet essai présente ces évolutions de l’activité financière de la Cour du roi du Portugal aux XIVe et XVe siècles.

Outre les données fournies par les livres de trésorerie, on publie ici les informations fournies par les actes des Cortes aragonaises et les diverses sections des Archives de la Couronne d'Aragon, qui permettent d'analyser les nombreuses affaires qu'entretinrent trésoriers, banquiers et bailleurs de fonds avec l'hôtel royal à partir de la fin du règne de Pierre IV. On étudie en détail les cas des hommes d'affaires italiens Lucchino Scarampi et Giovanni Miroballo, et ceux de Juan Don Sancho, Ramón de Casaldáqioma de Saragosse ainsi que divers membres de la famille judéo converse De la Caballería. Ces exemples confirment comment, en dépit des risques fréquents de banqueroute dus au manque de liquidités des monarques et de respect de leurs dettes, les gestionnaires des intérêts économiques des rois d'Aragon convertirent les finances royales en un champ d'investissement privilégié pour obtenir de hauts bénéfices et privilèges.