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International audience

Peter Dinzelbacher; International audience

Die hier vorgestellte Forschung vertieft die Untersuchung über einen vor kurzem entdecktenText, eine Vita der heiligen Hildegard von Bingen (1098-1179) in französischer Sprache, die in drei Manuskripten des XV. Jahrhunderts bewahrt ist, es heißt die Mss Cambrai Bibl. Mun. 812, Douai Bibl. Mun. 869, und Lille Bibl. Mun. 453 (383). Die Verfasserin nimmt die Frage der Quellen und des Nachlebens dieser Vita zurück, und stellt in den Vordergrund eine aus seinen grundlegenden Quellen, nämlich den anonymen Bericht eines Exorzismus, in dem ein Priester mit einem Dämon im Beisein von Hildegard ringt. Das Bericht dieses Teufelsverhör ist heutzutage in der Handschrift nr 9 der Bibliothek der Abtei St.-Pieters-en-Paulus in Dendermonde (Belgium), die bei der Lebzeiten der Äbtissin niedergeschrieben wurde. Eine Erstausgabe dieses Textes ist beiliegend gegeben, ebenso wie eine kritische Ausgabe der französischen Vita nach der Hs. Lille BM 383., La recherche présentée ici approfondit l'enquête sur un texte récemment découvert, une Vie de Hildegarde de Bingen (1098-1179) en français conservée dans trois manuscrits du XVe siècle originaires du Nord de la France, les mss Cambrai, Bibl. Mun., 812, Douai, Bibl. Mun., 869 et Lille, Bibl. Mun., 453 (383). L'auteur reprend la question des sources et de la postérité de cette Vie, et met en vedette une de ses principales sources, à savoir le récit anonyme d'une séance d'exorcisme mettant en scène un prêtre et un démon en présence de Hildegarde, conservé dans un ms. contemporain de la sainte, le ms. n° 9 de l'abbaye Saint-Pierre et saint Paul de Termonde. Une première édition de ce texte est donnée en annexe, de même qu'une édition critique de la Vie française conservée dans le ms. Lille, BM, 383.

E. Forster; International audience

This study has for main object the naturalistic work which the abbess Hildegarde de Bingen tells to have composed in the 1150s, today known as two different treatises, Liber subtilitatum diversarum naturarum creaturarum alias Physica on one hand and Cause et cure on the other. It focuses on the dialectic between vision and glance which is the mainspring of Hildegard's medicine and natural science : endowed with visions and prophecy, Hildegarde brings back the origin of all her writings, even her correspondence, to God only, she proclaims herself "simple human being " and claims to have been never exposed to any human knowledge. Yet the description which she gives of the natural world draws certainly much from the personal observation as well as from readings (direct or indirect), which she hides carefully., cette étude a pour principal objet l'œuvre naturaliste que l'abbesse Hildegarde de Bingen dit avoir composée dans les années 1150 et aujourd'hui connue comme deux écrits distincts, Liber subtilitatum diversarum naturarum creaturarum alias Physica et Cause et cure. On met ici en évicence la dialectique entre vision et regard qui en est le moteur : douée de visions et de prophétie, Hildegarde rapporte l'origine de tous ses écrits à Dieu seul et se proclame " simple être humain " en même temps que vierge de tout savoir humain. Or à l'évidence, la description qu'elle donne du monde naturel puise aussi tant dans l'observation personnelle que dans certaines lectures, directes ou indirectes, qu'elle tient soigneusement cachées.

The german abbess Hildegarde de Bingen († 1179 ) undertook to list the Creation in her Liber subtilitatum diversarum naturarum creaturarum also called Physica, which can be counted among the natural encyclopedies of the Middle Ages. But Hildegarde does not follow the rules of the encyclopaedic genre, by the position which she adopts and claims with regard to the sources of her writings. Visionary, she wants to be independent from any human knowledge, asserts that all she writes comes from God, and thus quotes none of her predecessors. Now, if genius and personal observation certainly have their part in her Physica, only readings can explain some of her information. This paper goes back to the still open question of the sources of Hildegar's naturalistic writings : it tries to show that her original treatment of certain subjects masks or cancels almost completely the learned origin of her knowledge, and makes her an unprecedented encyclopaedist in the medieval literature., L'abbesse rhénane Hildegarde de Bingen (†1179) s'attacha à recenser le réel dans son Liber subtilitatum diversarum naturarum creaturarum plus connu sous le nom de Physica, qui peut être comptée au nombre des encyclopédies naturelles du Moyen Age. Hildegarde s'écarte pourtant par des lois du genre encyclopédique, par la position qu'elle adopte et revendique par rapport aux sources de ses écrits. Visionnaire, elle se veut indépendante de tout savoir humain et ne cite donc aucun de ses devanciers. Or, si génie et observation personnelle ont leur part dans sa Physica, seule une origine livresque permet d'expliquer certaines de ses informations. C'est donc la question des sources des écrits naturalistes de Hildegarde qui est reprise ici : on tâche de montrer que le traitement très personnel qu'elle fait subir à certains sujets masque presque complètement l'origine livresque de ses connaissances, et fait d'elle une encyclopédiste sans précédent dans la littérature médiévale.