Carole Vissac, Laurent Juhel, Eric Nicolas, Valérie Deloze, Grégor Marchand, Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire (CReAAH), Nantes Université (NU)-Ministère de la Culture (MC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Rennes 1 (UR1), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Le Mans Université (UM), Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), Université de Nantes (UN)-Le Mans Université (UM)-Université de Rennes 2 (UR2), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Université de Rennes 1 (UR1), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Ministère de la Culture (MC), Le Mans Université (UM)-Université de Rennes 1 (UR1), Université de Rennes (UNIV-RENNES)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Nantes - UFR Histoire, Histoire de l'Art et Archéologie (UFR HHAA), Université de Nantes (UN)-Université de Nantes (UN)-Ministère de la Culture (MC), and Le Mans Université (UM)-Université de Rennes (UR)-Université de Rennes 2 (UR2)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Nantes - UFR Histoire, Histoire de l'Art et Archéologie (UFR HHAA)
Pen Hoat Salaün, where an area of 3 700 m2 was excavated prior to the building of a hypermarket, yielded two occupations, the first related to the Bertheaume group (Early Mesolithic, 8300-8200 BC), the second dating to the end of the Early Neolithic (4800-4700 BC). The site, set at the top of a slope on the edge of a plateau and overlooking a graben, dominates a broad landscape open towards the northeast. This topographic situation favoured the movement of sediments on the hillside and the reorganisation of archaeological levels, which divide into three superimposed units (levels 1 to 3). Stratigraphic distinctions are possible. The bottom level (3) appears as the least perturbed. In a horizontal dimension, it is also possible to distinguish a main concentration (zones E6-F6) encircled by weathered granite beds and another on the slope (zone D4), both attributable to the Early Mesolithic. The Neolithic lithics and ceramics were mainly discovered in the middle level (2) and are linked to a very degraded and unexplored dwelling further south. The radiocarbon dates allow us to place the Mesolithic occupations at the end of the 9th millennium BC, i. e. a little earlier than previously known dates. This dating program also provided an opportunity to alert us to the risk of exclusively using burnt hazelnuts in this kind of sedimentary context. The raw material for reduction processes comes from marine pebbles (98.8% of the lithic pieces). Eocene sandstone and Tréméven ultramylonite are very rare. Bladelets were produced with a semi-rotating exploitation of the core, with a clear differentiation between the centre of the table dedicated to narrow bladelets with a pointed extremity and the edges of this knapping surface, providing wider products (small flakes and large bladelets) with slightly convex edges, sometimes with a little cortex on the side and a twisted profile. The terminal phase of knapping is bipolar, but it is sometimes bipolar and sequential beforehand. The microliths identified are classical in the Bertheaume group : narrow backed bladelets (2-3 mm) with one or both sides retouched, fairly short scalene triangles, different kinds of points, and some rare isosceles triangles and segments. A large number of pebbles used as percussion tools were found, as well as ochre nodules and an arrow shaft smoother made of sandstone. The lack of structures related to these Mesolithic activities, an observation already made during excavations on other sites, is not due to erosion, but reflects either original cultural practices, or a specific type of settlement in the mobility cycle. Typological similarities will one day allow us to distinguish settlements where plant remains abound and others where they are more sporadic. This variability may depend on local environment differences or seasonal activities. Examining anvils, hammer stones and other massive tools in view of appropriate experiments could be important for research. The typological analogies mobilized in this article allow discussion of cultural links proposed formerly, by developing a new model of interactions between regional technical traditions for the Early Mesolithic. An almost systematic mixture in the levels prevents phasing of these “ big stylistic packages”. The whole process of typological analogies intended to determine the position of a site in a cultural frame tends henceforth to be reassessed in the light of a different way of considering the stylistic and technical entities of the Mesolithic. The diversity of movements and relations between hunter-gatherer groups gave birth to different associations of tools or techniques according to the geographical position of the site considered, as much as the chronology. No group is more in the centre or on the periphery than any other, the mosaic of stylistic entities which we perceive by stacking the distribution areas of tools and techniques reveals networks, where new technical fashions spread. Despite all the methodological and sedimentary limits which we have tried to define here, the excavation of Pen Hoat Salaün nevertheless yields some important information to help understand the occupation of Brittany during the Early Mesolithic. It contrasts with the behaviour of the last hunter-gatherers during the 6th millennium BC : the high sites for settlements, the long distances between these dwellings and the water network, the lack of heavy structures in the housing environment, the extensive gathering of hazelnuts and the carbonization of their shells, or the important links of raw materials to the seashore are all fundamental parameters in human communities of the beginning of the Holocene., Fouillé sur une surface de 3 700 m2 en préalable à l’aménagement d’une grande surface commerciale, Pen Hoat Salaün a livré deux occupations, l’une rapportable au groupe de Bertheaume (premier Mésolithique, 8300-8200 avant J.-C.), l’autre à la fin du Néolithique ancien (4800-4700 avant J.-C.). Installé sur le haut d’une pente en bordure de plateau et surplombant un graben, le site domine un très vaste panorama ouvert vers le nord-est. Cette situation topographique élevée a favorisé le déplacement des sédiments sur le versant et le remaniement des pièces archéologiques, qui se répartissent dans trois unités stratigraphiques superposées (US 1 à 3). Des distinctions stratigraphiques sont en effet possibles, l’US inférieure (US 3) apparaissant comme la moins perturbée. Dans une dimension horizontale, il est également possible de distinguer une concentration principale (zones E6-F6) cernée par des bancs granitiques altérés et une autre sur la pente (zone D4), toutes deux attribuables au premier Mésolithique, tandis que les vestiges néolithiques gisaient principalement dans l’US médiane (US 2) et formaient un bruit de fond en périphérie d’un habitat plus au sud, très dégradé et resté inexploré. Les datations par le radiocarbone obtenues autorisent à placer l’occupation mésolithique à fin du IXe millénaire avant notre ère, soit un positionnement un peu plus ancien que les dates déjà connues. Ce programme de datations fut aussi l’occasion de nous prévenir des dangers d’une prise en compte des seules noisettes brûlées dans ce type de contexte sédimentaire. Le silex exploité sous forme de galets littoraux représente 98,8 % du mobilier, grès éocène et ultramylonite de Tréméven apparaissant de manière très marginale. Le débitage lamellaire se fait selon une exploitation semi-tournante, avec une différentiation nette entre le centre de la table dédié aux lamelles étroites à extrémité effilées et les bords de cette surface de débitage, qui livrent des produits plus larges (lamelles et éclats lamellaires), à bords légèrement convexes, avec parfois un peu de cortex en partie latérale ou disto-latérale, et un profil torse. Le débitage est unipolaire en phase terminale, mais au préalable, il fut parfois bipolaire et séquentiel. Les armatures identifiées ne dépareillent pas dans le concert des industries du groupe de Bertheaume : lamelles étroites (2-3 mm) à un ou deux bords abattus, triangles scalènes assez courts, divers types de pointes, dont celles à deux bords abattus et base brute, et de très rares triangles isocèles et segments. Un grand nombre de galets utilisés en percussion lancée ou posée a également été découvert, de même que des boulettes d’ocre et un grès à rainure. L’absence de structures aménagées en lien avec ces occupations mésolithiques, observation déjà effectuée lors des sondages sur d’autres sites, n’est pas liée à l’érosion, mais reflète soit des pratiques culturelles originales, soit un type d’habitat particulier dans les cycles de mobilité. Les analogies typologiques mobilisées dans cet article permettent de discuter des rapprochements culturels proposés autrefois, en tenant compte des interactions entre traditions techniques régionales connues dans le premier Mésolithique., Nicolas Éric, Marchand Grégor, Deloze Valérie, Juhel Laurent, Vissac Carole. Les occupations mésolithiques de Pen Hoat Salaün en Bretagne : premiers résultats de la fouille préventive et retour d’expérience sur les méthodes employées. In: Bulletin de la Société préhistorique française, tome 109, n°3, 2012. pp. 457-494.