Il existe peu de données dans la littérature concernant l’efficacité des traitements et retraitements endodontiques réalisés par les endodontistes spécialisés. De plus, les critères utilisés pour évaluer l’efficacité des traitements ainsi que les critères d’inclusion et la durée de suivi varient selon les études. Dans le cadre d’une évaluation des pratiques professionnelles, ce travail avait pour objectif d’évaluer l’efficacité des traitements (traitements endodontiques initiaux, retraitements endodontiques, pulpotomies et résections apicales) réalisés dans la consultation spécialisée d’endodontie du service d’Odontologie du CHU de Clermont-Ferrand. Les facteurs influençant cette efficacité ont également été recherchés. Entre septembre 2017 et juillet 2020, 215 traitements (traitements et retraitements endodontique, pulpotomie, résection apicale) ont été réalisés chez 181 patients. Parmi ces traitements, 93 ont pu être réévalués avec une période de suivi moyenne de 10,2 mois et une médiane de 12 mois. Différents critères ont été relevés (type de dent, opérateur, voie de contamination bactérienne, traitement débuté ou non par le praticien référent, présence d’un acte iatrogène, diagnostic pulpaire et péri-apical, utilisation microscope, type d’instrumentation de mise en forme canalaire (manuelle ou rotative), présence d’une restauration coronaire définitive, délai de réalisation de la restauration coronaire définitive, index péri-apical pré et post-traitement, qualité des traitements et retraitements endodontiques, difficulté du traitement). L’efficacité a été définie comme suit : les traitements étaient considérés efficaces en l’absence de signes cliniques associée à la régression partielle ou totale d’une lésion apicale préexistante ou à l’absence d’apparition de celle-ci. L’efficacité était considérée comme incertaine en cas d’absence de signes cliniques et d’absence d’évolution d’une lésion apicale préexistante. Les traitements étaient considérés comme inefficaces lorsqu’il y avait l’apparition ou la persistance de signes cliniques et/ou l’apparition ou l’augmentation de taille d’une lésion apicale. L’efficacité des dents réévaluées est de 61,3 %. Cinquante-six pourcent des traitements réalisés répondaient aux critères de qualité. Aucun facteur n’a pu être identifié comme facteur influençant la qualité ou l’efficacité des traitements réalisés. Ces résultats inférieurs aux données concernant l’efficacité retrouvée chez les endodontistes spécialisés dans la littérature. Il semble toutefois nécessaire de rationaliser les critères d’évaluation de l’efficacité des traitements afin de permettre une comparaison fiable, notamment concernant l’évaluation de l’efficacité des résections apicales. D’autre part, l’amélioration de la formation des praticiens et des étudiants concernant la pose d’un diagnostic précis avant toute indication de traitement et toute orientation du patient vers une consultation spécialisée, ainsi que pour l’évaluation de la difficulté du traitement endodontique avant toute initiation de traitement semble nécessaire pour réduire l’errance thérapeutique des patients.